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<span id="ancre_1"></span>[[Fichier:Couronne_Andreïroublev_Tarlovsky_plan0126b_1600p.jpg|500px|thumb|right|'''Photogramme – Couronne 1.''' ''[[Andreï Roublev]]'', '''Plan 126 b.''' La couronne de [[paille]] qui tombe (la flèche verte) au passage d'Andreï Roublev. ]] | <span id="ancre_1"></span>[[Fichier:Couronne_Andreïroublev_Tarlovsky_plan0126b_1600p.jpg|500px|thumb|right|alt=|'''Photogramme – Couronne 1.''' ''[[Andreï Roublev]]'', '''Plan 126 b.''' La couronne de [[paille]] qui tombe (la flèche verte) au passage d'Andreï Roublev. ]] | ||
==Titres des films== | ==Titres des films== | ||
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<td>215</td> | <td>215</td> | ||
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<td>''' Boulevard du Crépuscule '''</td> | |||
<td>'' Sunset Boulevard''</td> | |||
<td>''' Wilder Billy '''</td> | |||
<td> Brackett Charles, Marshman Jr. D. M., Wilder Billy. </td> | |||
<td>''' 1950 '''</td> | |||
<td> USA</td> | |||
<td>110</td> | |||
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<td><strong> Cercle des Poètes Disparus (Le)</strong></td> | <td><strong> Cercle des Poètes Disparus (Le)</strong></td> | ||
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<span id="ancre_151p"></span> [[Fichier:couronnep1.jpg| | <span id="ancre_151p"></span> [[Fichier:couronnep1.jpg|300px|thumb|right|alt=|'''Photogramme - Couronne 2''' : ''[[1900|1900 (Novecento)]]'', '''Plan 151''', La couronne de grenouilles d’Olmo. ]] | ||
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Le plan 126 est important, (Cf. [[#ancre_1|Photogramme – Couronne 1]]), parce qu'il est le seul qui montre directement une vraie couronne. Mais, avant cela, il y a eu deux couronnes suggérées : la première, est une allusion, qui est indissociable de la figure du Christ ; la couronne d'épines qui est absente dans la Passion du Christ. La seconde, est une "étincelle", c'est la couronne de feu éphémère, quand le pied de la robe de Roublev prend feu. Cependant le plan 126 est problématique, il a un sens fuyant et il est, de plus, ambivalent car s'il peut suggérer, par déviation, une [[métaphore]] qui représente Roublev, il peut aussi bien exprimer une métaphore de la jeune femme nue. Grâce à ces références formelles, la forme d'une couronne suggère des qualités sexuelles. <ref>Dans ''[[Viridiana]]'', la petite Rita tient dans ses mains la couronne d'épines de Viridiana. En la manipulant, elle se pique le [[doigt]], puis (…) d'un [[geste]] désinvolte elle la lance dans le [[feu]] et la couronne d'épines se transforme en une inquiétante couronne de feu. (…) Symbole de la libération de Viridiana, la couronne d'épines qui la punissait et la défendait des mauvaises pensées brûle comme un brasier." '''F. Cesarman''', ''Luis Buñuel'', traduit de l'espagnol par Annie Morvan, Editions du Dauphin, Paris, 1982, p. 163. </ref> | Le plan 126 est important, (Cf. [[#ancre_1|Photogramme – Couronne 1]]), parce qu'il est le seul qui montre directement une vraie couronne. Mais, avant cela, il y a eu deux couronnes suggérées : la première, est une allusion, qui est indissociable de la figure du Christ ; la couronne d'épines qui est absente dans la Passion du Christ. La seconde, est une "étincelle", c'est la couronne de feu éphémère, quand le pied de la robe de Roublev prend feu. Cependant le plan 126 est problématique, il a un sens fuyant et il est, de plus, ambivalent car s'il peut suggérer, par déviation, une [[métaphore]] qui représente Roublev, il peut aussi bien exprimer une métaphore de la jeune femme nue. Grâce à ces références formelles, la forme d'une couronne suggère des qualités sexuelles. <ref>Dans ''[[Viridiana]]'', la petite Rita tient dans ses mains la couronne d'épines de Viridiana. En la manipulant, elle se pique le [[doigt]], puis (…) d'un [[geste]] désinvolte elle la lance dans le [[feu]] et la couronne d'épines se transforme en une inquiétante couronne de feu. (…) Symbole de la libération de Viridiana, la couronne d'épines qui la punissait et la défendait des mauvaises pensées brûle comme un brasier." '''F. Cesarman''', ''Luis Buñuel'', traduit de l'espagnol par Annie Morvan, Editions du Dauphin, Paris, 1982, p. 163. </ref> | ||
Par ailleurs, nous observons, dans la poétique de l'image de Tarkovski, que tous les êtres et tous les [[Objet|objets]] ont une constante tentation de quitter le ciel pour la terre, de tomber par terre : [[Montgolfière#ancre_15p|Efim]], le [[Cheval#Les métamorphoses de la figure du cheval noir |cheval noir]], le [[Arbre#ancre_47p|bouffon]], le bourgmestre (sur une roue), Kyril, le [[Chien#ancre_69p|chien noir]], le [[Cygne#ancre_86p|cygne blanc]], la [[croix]], le Christ et enfin, ici, c'est la couronne qui tombe. Il faut dire que le cinéaste a toujours accordé une grande valeur à la terre et à son équivalence spirituelle la mère. Nous constatons qu'à travers toutes ces figures, il y a une forte allusion à une espèce de métempsycose du déplacement de l'âme dans et vers la terre. (C'est aussi, par exemple, la représentation de la figure du totenbaum –la [[Barque#ancre_3p|barque sculptée d'Efim]] - qui suggère cette idée.) Cela justifie, en fin de compte, la figure des [[Pied#ancre_82p|pieds]], et celle de Marie qui se jette aux pieds du Christ. En outre, Gilbert Durand, démontre que (...) "l'image de la couronne et de l'auréole s'anastomose <ref> Anastomose : Communication naturelle ou pratiquée chirugicalement entre deux conduits de même nature. Du grec, anastomôsis, « embouchure ». </ref> à la constellation symbolique du cercle et du mandala." <ref>''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|Op. cit.]]'', p.169. Cf. aussi sur ce point : '''Jung''', ''Libido'', p. 281 sq. </ref> Pour sa part, Bachelard dévoile bien que le vrai sens dynamique de l'auréole n'est rien d'autre que : (...) "La conquête de l'esprit qui prend peu à peu conscience de sa clarté (…) l'auréole réalise une des formes du succès contre la résistance à la montée." <ref>'''Gaston Bachelard''', ''L'air et les songes'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'', pp. 67-68. </ref> En conclusion au plan 126, nous observons, avec Gilbert Durand, qu'il y a un nouveau régime de l'image : "Une euphémisation de la chute en descente, et du gouffre en coupe. La nuit annonciatrice de l'aube." (p. 7.) Cela correspond très exactement à ce que nous observons dans le plan 126. <ref> Il en est de même dans ''[[Stalker]]'', en ce qui concerne d'une part, la couronne (l'auréole de l'Écrivain), Cf. [[#ancre_120p| | Par ailleurs, nous observons, dans la poétique de l'image de Tarkovski, que tous les êtres et tous les [[Objet|objets]] ont une constante tentation de quitter le ciel pour la terre, de tomber par terre : [[Montgolfière#ancre_15p|Efim]], le [[Cheval#Les métamorphoses de la figure du cheval noir |cheval noir]], le [[Arbre#ancre_47p|bouffon]], le bourgmestre (sur une roue), Kyril, le [[Chien#ancre_69p|chien noir]], le [[Cygne#ancre_86p|cygne blanc]], la [[croix]], le Christ et enfin, ici, c'est la couronne qui tombe. Il faut dire que le cinéaste a toujours accordé une grande valeur à la terre et à son équivalence spirituelle la mère. Nous constatons qu'à travers toutes ces figures, il y a une forte allusion à une espèce de métempsycose du déplacement de l'âme dans et vers la terre. (C'est aussi, par exemple, la représentation de la figure du totenbaum –la [[Barque#ancre_3p|barque sculptée d'Efim]] - qui suggère cette idée.) Cela justifie, en fin de compte, la figure des [[Pied#ancre_82p|pieds]], et celle de Marie qui se jette aux pieds du Christ. En outre, Gilbert Durand, démontre que (...) "l'image de la couronne et de l'auréole s'anastomose <ref> Anastomose : Communication naturelle ou pratiquée chirugicalement entre deux conduits de même nature. Du grec, anastomôsis, « embouchure ». </ref> à la constellation symbolique du cercle et du mandala." <ref>''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|Op. cit.]]'', p.169. Cf. aussi sur ce point : '''Jung''', ''Libido'', p. 281 sq. </ref> Pour sa part, Bachelard dévoile bien que le vrai sens dynamique de l'auréole n'est rien d'autre que : (...) "La conquête de l'esprit qui prend peu à peu conscience de sa clarté (…) l'auréole réalise une des formes du succès contre la résistance à la montée." <ref>'''Gaston Bachelard''', ''L'air et les songes'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'', pp. 67-68. </ref> En conclusion au plan 126, nous observons, avec Gilbert Durand, qu'il y a un nouveau régime de l'image : "Une euphémisation de la chute en descente, et du gouffre en coupe. La nuit annonciatrice de l'aube." (p. 7.) Cela correspond très exactement à ce que nous observons dans le plan 126. <ref> Il en est de même dans ''[[Stalker]]'', en ce qui concerne d'une part, la couronne (l'auréole de l'Écrivain), Cf. [[#ancre_120p|Photogramme Couronne 3]] : Stalker, plan 120 ; et d'autre part, du puits (la coupe), Cf. [[#ancre_116bp|Photogramme Puits]], plan 116b.</ref> Cependant, ce qui est pertinent à propos du nouveau régime de l'image, nous le verrons au fur et à mesure, c'est qu'en réalité nous allons assister, en plus, à un nouveau régime de la composition des épisodes filmiques. Ils vont subir un changement important par rapport à ce que nous avons vu. Le plan 126 amorce ces nouveaux changements. Andreï Roublev sort de la grange, la couronne est derrière lui, il assiste, devant lui, au réveil grandiose de la nature : nous distinguons au loin des chevaux paisibles qui broutent l'herbe. | ||
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Nous avons vu précédemment, en conclusion au plan 126, d’Andreï Roublev, (Cf. [[#ancre_1|Photogramme – Couronne 1]]) que nous observons, avec Gilbert Durand, qu'il y a un nouveau régime de l'image : "Une euphémisation de la chute en descente, et du gouffre en coupe. La nuit annonciatrice de l'aube." (p. 7.) | Nous avons vu précédemment, en conclusion au plan 126, d’Andreï Roublev, (Cf. [[#ancre_1|Photogramme – Couronne 1]]) que nous observons, avec Gilbert Durand, qu'il y a un nouveau régime de l'image : "Une euphémisation de la chute en descente, et du gouffre en coupe. La nuit annonciatrice de l'aube." (p. 7.) | ||
Il en est de même dans ''Stalker'', en ce qui concerne d'une part, la couronne (l'auréole de l'Écrivain), des fils de fer enchevêtrés rappelant une couronne d’épines, que l’Ecrivain disposera sur sa tête (Cf. '''Photogramme – Couronne 3''') ; et d'autre part, du puits (la coupe), (Cf. '''Photogramme - Puits'''). | Il en est de même dans ''Stalker'', en ce qui concerne d'une part, la couronne (l'auréole de l'Écrivain), des fils de fer enchevêtrés rappelant une couronne d’épines, que l’Ecrivain disposera sur sa tête (Cf. '''Photogramme – Couronne 3''') ; et d'autre part, du puits (la coupe), (Cf. '''Photogramme - Puits'''). | ||
<span id="ancre_120p"></span>[[Fichier:couronnep4.jpg|300px|thumb|center|alt='''Photogramme - Couronne 3''' : ''[[Stalker]]'', '''Plan 120'''. La couronne que l’Ecrivain va disposer sur sa tête : Est-ce que cela veut dire qu’il est sur la voie du Christ ? Un Christ qui s’intronise ?|'''Photogramme - Couronne 3''' : ''[[Stalker]]'', '''Plan 120'''. La couronne que l’Ecrivain va disposer sur sa tête : Est-ce que cela veut dire qu’il est sur la voie du Christ ? Un Christ qui s’intronise ?]] | |||
<span id="ancre_116bp"></span>[[Fichier:puitsp1.jpg|300px|thumb|center|alt='''Photogramme - Puits''' : ''[[Stalker]]'', '''Plan 120'''. L'Écrivain laisse tomber une pierre dans un puits interminable. Notons dans l’image, la structure du puits qui rappelle la forme d’une couronne.|'''Photogramme - Puits''' : ''[[Stalker]]'', '''Plan 120'''. L'Écrivain laisse tomber une pierre dans un puits interminable. Notons dans l’image, la structure du puits qui rappelle la forme d’une couronne.]] | |||
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La petite Rita tient dans ses mains la couronne d'épines de Viridiana.(Cf. '''Photogramme – Couronne 4'''). | La petite Rita tient dans ses mains la couronne d'épines de Viridiana.(Cf. '''Photogramme – Couronne 4'''). | ||
<span id="ancre_cou1"></span> [[Fichier:Couronne_Viridiana10_Bunuel_6_52_croix_1500p.jpg|300px|thumb| | <span id="ancre_cou1"></span> [[Fichier:Couronne_Viridiana10_Bunuel_6_52_croix_1500p.jpg|300px|thumb|center|alt='''Photogramme - Couronne 4''' : ''[[Viridiana]]'', la couronne d'épines de Viridiana.|'''Photogramme - Couronne 4''' : ''[[Viridiana]]'', la couronne d'épines de Viridiana.]] | ||
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<span id="ancre_cou2"></span> [[Fichier:Couronne3_Viridiana57_Bunuel_1h_24_09_1500p.jpg|300px|thumb| | <span id="ancre_cou2"></span> [[Fichier:Couronne3_Viridiana57_Bunuel_1h_24_09_1500p.jpg|300px|thumb|center|alt='''Photogramme - Couronne 5''' : ''[[Viridiana]]'', En manipulant la couronne, Rita se pique le doigt.|'''Photogramme - Couronne 5''' : ''[[Viridiana]]'', En manipulant la couronne, Rita se pique le doigt.]] | ||
Puis (…) d'un geste désinvolte elle la lance dans le [[feu]] et la couronne d'épines se transforme en une inquiétante couronne de feu. (…) Symbole de la libération de Viridiana, la couronne d'épines qui la punissait et la défendait des mauvaises pensées brûle comme un brasier." <ref> '''F. Cesarman''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_3|op. cit.]]'', p. 163.</ref>(Cf. '''Photogramme – Couronne 6''') | Puis (…) d'un geste désinvolte elle la lance dans le [[feu]] et la couronne d'épines se transforme en une inquiétante couronne de feu. (…) Symbole de la libération de Viridiana, la couronne d'épines qui la punissait et la défendait des mauvaises pensées brûle comme un brasier." <ref> '''F. Cesarman''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_3|op. cit.]]'', p. 163.</ref>(Cf. '''Photogramme – Couronne 6''') | ||
<span id="ancre_cou3"></span> [[Fichier:Couronne6_Viridiana60_Bunuel_1h_24_42_feu_1500p.jpg|300px|thumb| | <span id="ancre_cou3"></span> [[Fichier:Couronne6_Viridiana60_Bunuel_1h_24_42_feu_1500p.jpg|300px|thumb|center|alt='''Photogramme - Couronne 6''' : ''[[Viridiana]]'', La couronne de Viridiana brûle dans les flammes, peu après la tentative de viol et la mort du boiteux.|'''Photogramme - Couronne 6''' : ''[[Viridiana]]'', La couronne de Viridiana brûle dans les flammes, peu après la tentative de viol et la mort du boiteux. ]] | ||