« Visiteur (Le) » : différence entre les versions

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''La suite est en préparation...''
==Conclusion : La forme du film==
 
 
===Le Visiteur : « un film-coffre »===
 
Nous avons vu ailleurs, qu'il y a des variations dans la forme générale d'un film. Habituellement, les films sont des [[Mathilde#Le film « flèche »|« films-flèches »]] (une suite linéaire avec un début, un milieu et une fin). Cependant, il y a des exceptions, comme par exemple, [[Mathilde#Le film « éventail »|« le film-éventail »]] , (''[[Mathilde]]'', Mimica Nina), ou alors, [[Cloche#ancre_clo1|« le film-cloche »]] , (''[[Andreï Roublev]]'' d'[[Tarkovski Andreï|Andreï Tarkovski]]), et, il nous semble qu'avec ''Le Visiteur'', nous avons affaire à un « film-coffre ».
 
En effet, au fur et à mesure de nos commentaires, nous avons souvent parlé des innovations du film (les [[#Autre innovation majeure du film : « les barrages accumulés »|barrages]], le [[#ancre_dos|cadrage]] et la [[#ancre_12|bande-son]]). En fait, ces innovations participent à l'émergence d'une qualité qui résume la forme générale du film : ''Le Visiteur'' est un « film-coffre ».
 
Cette forme-coffre, consolide les voeux du réalisateur : 1. [[#La question du conte|Le film conte]] ; 2. Inspiration d'une peinture-image d'[[#Un tableau d'Andrew Wyeth|Andrew Wyeth]], Christina's World.
 
 
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====Description d'un coffre====
 
En principe, un coffre est un ouvrage fabriqué à partir de différents matériaux (bois, métal, céramique). Dans le film, c'est un coffre en fer, cette matière s'associe avec la cellule de prison où se trouve « coffrer » le Père.
 
Un coffre peut avoir plusieurs formes. Dans le film, il a une forme traditionnelle, en miniature : « c'est un meuble en forme de caisse ». (Dictionnaire Hachette) muni d'un couvercle mobile, attaché sur un côté à la caisse.
 
Un coffre sert à ranger des objets précieux, des souvenirs, des images, des objets auxquels on tient. Le mot dérive du grec « ''kophinos'' » (corbeille), latinisé en « ''cophinus'' ».
 
 
 
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====Double-coffre : Double-emploi : Double-vision====
 
Dans ''Le Visiteur'', l'objet coffre a un double-empoi :
 
*1. Il sert à déposer un [[objet]] mystérieux ;
*2. Il sert à passer illicitement « l'objet mystérieux » à l'intérieur du coffre, grâce à un dispositif simple.
 
Il nous semble que cette dernière [[#ancre_149|caractéristique]], participe également dans la construction filmique, dans le sens que le film s'articule sur deux registres :
*1. Un registre connu (le tabac) ;
*2. Un registre inconnue (l'objet mystérieux).
 
 
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[[Fichier: visiteurp122.jpg|450px|thumb|center|alt=''Le Visiteur (Muukalainen)'', schéma du coffre, les deux registres du coffre dans le film. |''Le Visiteur (Muukalainen)'', schéma du coffre, les deux registres du coffre dans le film. ]]
 
Cette qualité du double est largement distribuée tout au long du film. A commencer par les deux mondes : le monde du Père (la prison) et de la Mère (la [[maison]]), les deux « Pères » (le Père et le Visiteur - ce qui implique un double complexe d'Œdipe), les deux étages de la maison, les deux édifices (la maison et l'étable), les deux [[puits]] (le puits de la maison et le puits en ruines), les deux types de [[Corde|cordages]] (l'une traditionnelle, la seconde fabriquée), les deux handicaps (la Mère qui boîte, l'Enfant qui est muet), la forêt divisée en deux (par la rivière), les deux manivelles (celle du puits et du phonographe).
 
 
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===Le Visiteur : « un film poético-hypnotique »===
 
Pour son premier film, Valkeapäa maîtrise avec une perfection étonnante, l'ensemble complexe de la composition filmique : cadrage, montage, lumière et son.
 
Le résultat est un film, avec un effet « poético-hypnotique » bouleversant, qui transporte le spectateur attentif vers des horizons insoupçonnables et indéterminés.
 
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====Au niveau de la bande-image====
 
Cet effet est obtenue par plusieurs dispositifs, et dès [[#ancre_1|le premier plan du film]], l'Enfant plonge la tête dans l'eau, comme une invitation à plonger à notre tour dans le film. Nous devenons des « visiteurs ».
 
Ensuite, quand l'Enfant arrive chez lui ([[#ancre_12|plan 12]]). La forêt devient une espèce de « forêt primoridale », comme si, c'est la forêt qui est la Mère de l'Enfant : est-ce la mère-nature que le réalisateur veut mettre en valeur ? C'est peut-être pour cette raison que l'Enfant enlève ces chaussures dès qu'il arrive à la lisière de la forêt, pour ne pas, peut-être souiller la « mère-nature ».
 
Les autres dispositifs qui participent à l'émergence de l'effet poético-hypnotique » sont le procédé des [[#Autre innovation majeure du film : « les barrages accumulés »|barrages accumulés]] et la cadrge de l'Enfant, souvent [[#ancre_dos|vu de dos]].
 
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====Au niveau de la bande-son====
 
Le véritable art de Valkeapäa c'est d'attribuer à la bande-son une place primordiale, qui se manifeste par la musique sensible de Tulve Helena.
 
L'adage, « ''si la parole est d'argent, le silence est d'or'' », convient parfaitement au film. Le fait d'attendre très exactement, la 17ème minutes ([[#ancre_68|plan 68]]), pour entendre la première phrase prononcée par la Mère : « ''Il va habiter un moment'' », est surprenante. Et on peut le dire, c'est un pari gagné de la part du réalisateur, car, nous pensons que c'est un « risque » de laisser un temps de silence si important. Et, il a vu juste, qu'en l'absence des paroles, l'image nous aspire (pour nous inspirer), et donc nous sommes hypnotisé par l'image.
 
De plus, ce premier temps de silence de 17 minutes, sera suivi par un second temps, aussi long que le premier, à la 32ème minutes ([[#ancre_165|plan 165]]) : premier dialogue (monologue) du Père à l'Enfant : « ''Vous avez eu une visite.'' ». Enfin, c'est à la 35ème minute que nous entendons le premier mot du Visiteur : « [[Attente|Attends]] » ([[#ancre_186b|plan 186b]]).
 
Il nous semble que de la sorte, les longs temps de silence, augmentent et gonflent les qualités de la bande-image (tout en attribuant d'autres qualités à la bande-son). En effet, un mot, une phrase prononcée ont la faculté de réduire le monde environnant à une situation ponctuelle et de préciser une description de l'image.
 
(30 décembre 2011)




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