« Mathilde » : différence entre les versions
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Fichier:mathildep11.jpg|'''Photogramme 11''' : ''Mathilde'', '''Plan 135.''' La flamboyance colorée sera de très courte durée, car le ciel s’assombrit, et des volutes de fumée s’élèvent. | Fichier:mathildep11.jpg|'''Photogramme 11''' : ''Mathilde'', '''Plan 135.''' La flamboyance colorée sera de très courte durée, car le ciel s’assombrit, et des volutes de fumée s’élèvent. | ||
Fichier:mathildep12.jpg|'''Photogramme 12''' : ''Mathilde'', '''Plan 137.''' Les volutes de fumée vont s’emparer du ciel. | Fichier:mathildep12.jpg|'''Photogramme 12''' : ''Mathilde'', '''Plan 137.''' Les volutes de fumée vont s’emparer du ciel. |
Version du 2 juin 2012 à 01:58
Aspects techniques du film
Mathilde :
Réalisation : Nina Mimica
Année de réalisation : 2004
Titre original : Mathilde
Pays : Italie, Espagne, Angleterre, Allemagne
97 minutes, couleur et noir/blanc
Nombre de plans (ici, "plan" désigne,"tout morceau de film compris entre deux changements de… plan) : 1862
Langue : Anglais
Production : E.T. Fiction Group, Silva Film, Aquarius Film Company, Institut del Català, Daniel Zuta, Film Production 2005
Producteurs : Ghenardo Pagliei, Adriano Arié
Scénario : Nina Mimica
Directeur Photographie : Phedon Papamichael ASC
Décors :
Costumes :
Son :
Musique : Guseppe Napoli
Chanson « Mathilde » : Nenad Jalié
Montage : Raimondo Aiello
Principaux acteurs :
Colonel Marcus De Petris : Jeremy Irons
Mathilde : Nutsa Kukmianidze
Docteur : Miki Manojlovic
Rita : Stéphane Audran
Misho : Pio Di Stefano
Major : Finbau Lynch
Barbara (épouse de De Petris) : Sinead Cusack
Bella : Lea Karen Gramsdorff
Général Coultar : John Shrapnel
Paradic : Svetozar Cvetkovic
Capitaine Croate : Ksenija Marinkovic
Résumé du film
Sur une plage, on retrouve le cadavre d'un colonel des Casques bleus. Auprès de lui, une adolescente mutique, Mathilde. De nationalité croate, la jeune fille est accusée du crime et arrêtée. Un docteur (pédo-psychologue) est chargé par l'ONU de comprendre comment le chemin de cette enfant perdue a croisé celui du défunt. Il découvre peu à peu la vérité : l'officier De Petris avait choisi Mathilde comme appât pour débusquer un des criminels de guerre recherchés par le Tribunal pour l'ex-Yougoslavie. Mais son plan ne prévoyait pas qu'il tombe lui-même amoureux et se trouve ainsi entraîné dans un piège mortel.
Auteur : Internet (après correction)
Introduction : Mathilde - Le montage en « dentelle » ou les plans parfaits
Mathilde est le premier long métrage de la réalisatrice Croate, Mimica Nina. C’est encore un film fascinant, lumineux et plein de nouvelles ressources. La composition du film est complexe et sophistiquée, le montage et les découpages des plans sont très élaborés, avec des nombreux montages alternés entre des parties de film. De plus, le nombre des plans est relativement élevé, 1862 plans, en comparaison avec Le Maître , de Piotr Trzaskalski, seulement 219 plans, pour à peu près une même durée, donne une idée de l’écoulement turbulent et tumultueux du flot filmique. C’est pour cette raison qu’il nous semble que Mimica Nina, comme nous allons le voir, fait de la « dentelle » avec la pellicule, elle « tricote » la pellicule. Contrairement au film de Trzaskalski, qui reste un film « intimiste », avec seulement sept protagonistes, Mathilde brasse le monde entier à son passage et ne laisse personne indifférent. Il faut dire que nous passons à un régime de guerre, de turbulence, d’incertitude, de repentir (De Petris sur le bateau), de détermination (Paradic, le criminel de guerre serbe), de désolation (les ruines), de convoitise (le Major), de tristesse (Mme De Petris), et entre l’ensemble de ces blocs de situations sombres, noires et lourdes, Mathilde passe, (nous devrons dire) « vole » avec une certaine allégresse, souvent en pas de danse légers, presque avec jubilation, les conditions les plus pesantes et les plus dramatiques de l’âme humaine. Et c’est certainement à partir de cette première donnée, la traversée d’une innocente les affres de la guerre, que la réalisatrice démontre l’étendue de son art.
La situation géographique est clairement définie dans le film. Les protagonistes évoluent sur une ligne brisée, Trieste (Italie) – Split (Croatie) – Mostar (Bosnie-Herzégovine). (Cf. Plan géographique. )
(06 mai 2010 - 15 mars 2011)
Séquences simplifiées du film
Légendes des colonnes
1. N° d’ordre de la séquence (il s’agit d’un ou plusieurs plans, d'une seconde à quelque minutes, qui concernent un seul événement) ;
2. N° d’ordre du plan ;
3. Temps chronologique du film.
[A] Parties du film qui précède la mort de De Petris. Cette partie sera divisée par la suite en trois sous-parties :
[Aa] Les événements concernant De Petris avec son unité de l’ONU ;
[Ab] Les événements concernant Mathilde ;
[Ac] Les événements concernant la rencontre De Petris et de Mathilde.
[B] Le film commence avec cette partie, elle est courte, elle concerne la mort de De Petris.
[C] Parties du film qui suit la mort de De Petris. Cette partie sera divisée par la suite en deux sous-parties :
[Ca] L’interrogatoire de Mathilde par le pédo-psychologue, nous l’appellerons le « Docteur » ;
[Cb] L’enquête du « Docteur ».
[D] Réaction de l’épouse de De Petris.
Avertissement :
Le découpage des plans, des séquences et des parties du film sont personnelles, et il suffit d’une seule omission pour modifier l’ensemble du film, or, au cours de notre analyse, nous avons constaté des omissions au niveau du numéro d’ordre des plans et des séquences. Nous n’avons pas estimé qu’il est important de corriger le décompte de l’ensemble, puisqu’il nous semble que l’essentiel c’est d’avoir d’une part l’ensemble du film du début à la fin, et d’autre part de désigner de quel plan nous parlons. Nous nous tenons donc au chiffre attribué.
Par ailleurs, l’un des grands avantages du découpage est d’éviter les répétitions et les redondances, ainsi, il suffit de faire allusion ou un lien à un plan, pour savoir duquel il s’agit. Un simple chiffre qui remplace tout un commentaire.
Ouverture : La mort du Colonel De Petris I
1 | 2 | 3 | A | B | C |
---|---|---|---|---|---|
Croatie | Mort de De Petris | (Bâtiment ONU) | |||
01 | 001 | 00’00" | 1. Bateau en feu | ||
02 | 008 | 00'21" | 2. Pédo-psychologue : le Docteur | ||
03 | 029 | 01'43" | 3. De Petris mort | ||
04 | 061 | 02'44" | 1. Mathilde | ||
05 | 069 | 03'03" | 4. Docteur /Colonel | ||
06 | 079 | 03'40" | 1. Paradic | ||
07 | 081 | 03'44" | 2. Billet : «Fuck you» | ||
08 | 101 | 04'27" | 5. Remontée du corps | ||
09 | 103 | 04'41" | 3. « Il était une fois. » | ||
10 | 111 | 05'24" | 2. Explosion : guerre | ||
11 | 122 | 05'39" | 3. Misho, l'enfant | ||
12 | 139 | 06'03" | 4. Corbeau-dragon |
Mathilde avec un « h »
1 | 2 | 3 | Aa | Ab | C | D |
---|---|---|---|---|---|---|
Split (Croatie) | Auberge (Bordel) | Bâtiment OTAN | ||||
13 | 175 | 07’11" | 5. « C’est elle la clé. » | |||
14 | 248 | 10’17" | 4. « Pour toi, c’était quoi ? » | |||
15 | 271 | 11’31" | 6. Plongée 2. | |||
16 | 293 | 12’13" | 1. « Mathilde avec un h. » | |||
17 | 305 | 12’40" | 5.« Pourquoi me dis-tu ça ? » | |||
18 | 311 | 12’57" | 2. « Un deal pour vous. » | |||
19 | 318 | 13’47" | 3. Mathilde danse | |||
20 | 328 | 14’23" | 1. Trieste (Italie) | |||
21 | 357 | 17’04" | 4. Danse avec le feu | |||
22 | 452 | 21’52" | 6. La cigarette debout |
Le Plan Parfait I
1 | 2 | 3 | Aa | Ab | Ac |
---|---|---|---|---|---|
Split | Auberge (Bordel) | (La Fameuse Nuit) | |||
23 | 464 | 22’25" | 1. « Le Plan Parfait 1» | ||
24 | 514 | 24’52" | 7. Plan de l’ONU | ||
25 | 543 | 26’15" | 8. Paradic 2. | ||
26 | 544 | 26’20" | 9. « Plan parfait 2 » | ||
27 | 554 | 26’49" | 2. Nuit 2 | ||
28 | 585 | 28’13" | 10. Paquet cigarette | ||
29 | 590 | 30’04" | 3. « J’ai un vœu. » | ||
30 | 606 | 31’07" | 5. Le Major | ||
31 | 648 | 33’02" | 11. Général Coultar | ||
32 | 656 | 33’34" | 12. Paradic 3. | ||
33 | 657 | 33’35" | 13. Général / Guerre | ||
34 | 671 | 34’44" | 14. Vache sur le toit | ||
35 | 674 | 35’13" | 6. Dépôt ONU | ||
36 | 686 | 35’56" | 15. Rouja | ||
37 | 702 | 36’11" | 7. | ||
38 | 705 | 36’15" | 16. | ||
39 | 707 | 36’18" | 8. | ||
40 | 710 | 36’24" | 17. | ||
41 | 711 | 36’25" | 9. | ||
42 | 714 | 36’29" | 18. Fleurs (margueritte)/Vache | ||
43 | 726 | 36’43" | 10. ‘Vegetables’ | ||
44 | 727 | 36’46" | 19. | ||
45 | 730 | 36’51" | 11. | ||
46 | 731 | 37’52" | 20. Vache dans un filet | ||
47 | 737 | 37’00" | 12. Mathilde Vole une caisse | ||
48 | 738 | 37’02" | 21. | ||
49 | 763 | 37’52" | 13. Caisse d’armes | ||
50 | 795 | 39’04" | 22. Général | ||
51 | 802 | 39’26" | 14. Caisse à Mostar | ||
52 | 807 | 39’44" | 23. Hésitation de De Petris | ||
53 | 812 | 40’08" | 15. |
Le billet pour Mostar
1 | 2 | 3 | Aa | Ab | Ac | Ca |
---|---|---|---|---|---|---|
De Petris dans un bateau pour Trieste | Port de Split | (La fameuse nuit) | Bâtiment ONU | |||
54 | 816 | 40’34" | 24. Confession De Petris | |||
55 | 882 | 42’56’ | 7. Sandwich / Poubelle | |||
56 | 916 | 44’52" | 16. Mathilde Battue | |||
57 | 917 | 45’22" | 25. | |||
58 | 919 | 45’44" | 17. | |||
59 | 921 | 45’39" | 27. | |||
60 | 922 | 45’44" | 4. Cabane bord de mer | |||
61 | 928 | 46’02" | 18. Le Major | |||
62 | 929 | 46’19" | 5. « Van Gogh est un fou. » | |||
63 | 931 | 46’23" | 28. | |||
64 | 932 | 46’24" | 6. | |||
65 | 941 | 47’41" | 29. | |||
66 | 942 | 47’53" | 7. | |||
67 | 950 | 48’11" | 19. La soirée avec le Major |
Les découvertes du « Docteur »
1 | 2 | 3 | Ca | Cb |
---|---|---|---|---|
Bâtiment ONU | L’enquête du « Docteur » | |||
68 | 987 | 51’02" | 1. Kraj | |
69 | 1002 | 52’12" | 2. Village de Paradic | |
70 | 1013 | 52’42" | 8. | |
71 | 1014 | 52’44" | 3. Maison de Paradic en ruine | |
72 | 1016 | 52’53" | 9. | |
73 | 1018 | 53’09" | 4. | |
74 | 1022 | 53’25" | 10. | |
75 | 1023 | 53’26" | 5. « Petit frère. » | |
76 | 1027 | 53’36" | 11. Mathilde / Clé | |
77 | 1028 | 53’38" | 6. « 5-6 ans. » | |
78 | 1031 | 53’49" | 12. Mathilde / Couverture | |
79 | 1033 | 53’58" | 7. « Petit bâtard. » | |
80 | 1038 | 54’15’ | 13. | |
81 | 1040 | 54’20" | 8. « Les louvetaux ça grandit. » | |
82 | 1043 | 54’27" | 14. | |
83 | 1047 | 54’35" | 9. Colère du « Docteur ». | |
84 | 1064 | 55’25" | 15. | |
85 | 1067 | 55’37" | 10. La figurine de la ballerine | |
86 | 1086 | 56’52" | 16. |
« Le mariage imaginaire slave »
1 | 2 | 3 | Aa | Ab | Ac | D |
---|---|---|---|---|---|---|
Trieste, Italie | Split | Split | ||||
87 | 1087 | 0h 57’26" | 8. Petit arbre | |||
88 | 1128 | 0h 59’31’ | 9. Danse et Mariage | |||
89 | 1145 | 0h 59’58" | 10. « Arrête ce petit jeu. » | |||
90 | 1178 | 1h 01’14" | 11. Mathilde / Couronne | |||
91 | 1181 | 1h 01’24" | 20. Misho / Lance-Pierre | |||
92 | 1195 | 1h 02’08" | 30. De Petris /Italie | |||
93 | 1282 | 1h 05’51" | 2. Mme Petris rencontre le Général | |||
94 | 1310 | 1h 07’02" | 3. Mme Petris/ Mathilde | |||
95 | 1335 | 1h 09’10" | 31. De Petris brûle les cages |
Mostar
1 | 2 | 3 | Aa | Ab | Ac | D |
---|---|---|---|---|---|---|
Trieste, Italie | Mostar | Split | Split | |||
96 | 1376 | 1h 11’20" | 21. Mathilde/Hélicoptère | |||
97 | 1384 | 1h 12’14" | 4. | |||
98 | 1388 | 1h 12’55" | 22. | |||
99 | 1389 | 1h 13’00" | 5. | |||
100 | 1390 | 1h 13’16" | 23. Découverte de Mathilde/De Petris | |||
101 | 1402 | 1h 14’07" | 12. | |||
102 | 1405 | 1h 14’13" | 13. « Je sais qui tu es. » | |||
103 | 1409 | 1h 14’26" | 32. Réveil de De Petris |
L’appât : Baie de Vruia
1 | 2 | 3 | Aa | Ab | Ac | Ca |
---|---|---|---|---|---|---|
Baie de Vruia | Split | Split | Hôpital ONU | |||
104 | 1426 | 1h 16’30" | 33. Misho à la pêche | |||
105 | 1428 | 1h 16’37" | 34. | |||
106 | 1430 | 1h 16’46" | 24. Mathilde cherche Misho | |||
107 | 1445 | 1h 17’44" | 35. | |||
108 | 1446 | 1h 17’48" | 17. L’histoire du chat ‘Dotty’ | |||
109 | 1475 | 1h 20’15" | 18. Mathilde/Hôpital | |||
110 | 1481 | 1h 20’33" | 19. Poubelle | |||
111 | 1493 | 1h 21’18" | 20. Mathilde/corbeau à son chevet | |||
112 | 1494 | 1h 21’22" | 10. La pierre du ‘plan parfait’ | |||
113 | 1507 | 1h 22’56" | 21. 20 bis. | |||
114 | 1509 | 1h 23’03" | 11. | |||
115 | 1517 | 1h 24’26" | 22. ‘Docteur’ |
La mort de De Petris II
1 | 2 | 3 | Aa1 | Aa2 |
---|---|---|---|---|
Baie de Vruia (extérieur) | Baie de Vruia (intérieur de la cabane) | |||
116 | 1518 | 1h 24’37" | 36. Plan ONU | |
117 | 1545 | 1h 25’15" | 37. Plan repéré par les forces Croates | |
118 | 1557 | 1h 25’31" | 1. De Petris, Mathilde et Misho endormi | |
119 | 1566 | 1h 25’41" | 38. | |
120 | 1579 | 1h 25’53" | 2. Mathilde se débat | |
121 | 1582 | 1h 25’59" | 39. | |
122 | 1586 | 1h 26’03" | 3. | |
123 | 1587 | 1h 26’07" | 40. | |
124 | 1588 | 1h 26’08" | 4. | |
125 | 1591 | 1h 26’16" | 41. (Insert : Paradic) | |
126 | 1592 | 1h 26’20" | 5. | |
127 | 1603 | 1h 27’30" | 42. | |
128 | 1608 | 1h 27’40" | 6. | |
129 | 1612 | 1h --’--" | 43. (Suite : Paradic à cheval) | |
130 | 1614 | 1h 28’07" | 44. | |
131 | 1624 | 1h --’--" | 45. (Bis. Début du film ‘ Paradic) | |
132 | 1676 | 1h 29’21" | 7. | |
133 | 1699 | 1h 30’31" | 8. Bateau en feu | |
134 | 1725 | 1h 31’06" | 46. Ordre : « Préparez-vous à tirez. » | |
135 | 1729 | 1h 31’11" | 9. Misho sort de la cabanne, suivi de De Petris | |
136 | 1763 | 1h 31’37" | 10. Corbeau rouge | |
137 | 1781 | 1h 32’10" | 11. De Petris/Couronne |
Le Plan Parfait II
1 | 2 | 3 | Aa1 | Ca |
---|---|---|---|---|
Baie de Vruia | Hôpital ONU | |||
138 | 1810 | 1h 33’25" | 23. | |
139 | 1811 | 1h --’--" | 47. De Petris mort | |
140 | 1812 | 1h 33’34" | 24. | |
141 | 1813 | 1h 33’38" | 48. | |
142 | 1815 | 1h 33’45" | 25. « Elle nous a quittés ! » | |
143 | 1853 | 1h 34’48" | 26. La Ballerine |
Postlogue
1 | 2 | 3 | |
---|---|---|---|
144 | 1857 | 1h 35’03" | 1. Mouette |
145 | 1859 | 1h --’--" | 2. Générique |
146 | 1860 | 1h 35’15" | 3. Docteur + Misho |
147 | 1861c | 1h 36’14" | 4. Bateau sur champ de fleurs rouge |
148 | 1862 | 1h 36’24" | 5. Fin |
Photogrammes du film - Analyse et liens spécifiques du film
Mathilde, de Mimica Nina (2004)
Ouverture
Photogramme 1 : Séquence 1 [B - 1]- Plan 1. 0h 00' 00" : Le bateau en feu.
Photogramme 2 : Séquence 2 [B - 1]- Plan 6. 0h 00' 21" : L’enfant chevauchant un balai en feu.
Photogramme 3 : Séquence [B - 1]- Plan 7. 0h 00' 25" : Une balançoire subitement abandonnée.
Séquence [B - 2] - Plan 8 : 0h 00' 25": Des soldats de l’ONU viennent convoquer le Docteur au près de Mathilde.
Séquence [B - 3]- Plan 29 : 0h 01' 43: Le corps inerte du colonel De Petris et ballotté par des vaguelettes au bord d’une plage. Des nombreux soldats de l’ONU sont occupés à des tâches diverses.
Photogramme 4 : Séquence [B - 3] - Plan 35. 0h 01' 55" : Un soldat tend une photo pliée du colonel qui représente ce dernier avec son épouse.
Photogramme 5 : Séquence 3 [B - 3]- Plan 38. 0h 02' 00" : Un autre soldat demande à ce qu’on glisse la photographie dans la pochette humide du colonel.
Photogramme 6 : Séquence 3 [B - 3] - Plan 46. 0h 02' 14" : Un soldat fait glisser la bague du colonel dans son annulaire gauche.
Séquence 4 [C - 1] - Plan 61 : 0h 02' 44": Flashforward. Première apparition de Mathilde en présence du Docteur. Ils sont silencieux.
Séquence 5 [B - 4]- Plan 69 : 0h 03' 03": Flashback. Le Docteur est en compagnie dun capitaine sur la plage près de corps de De Petris. Il est chargé de questionner Mathilde, car elle a avouée qu’elle a tuée le colonel. Le Docteur incrédule demande : « Pourquoi-moi ?
- Parce que vous connaissez le véritable meurtrier : un criminel de guerre serbe, responsable du meurtre de plus de 200 enfants (…) Aidez-nous à capturer l’homme qui a tué votre femme et votre fils. » Il s’agit de Paradic, que nous verrons furtivement dans le plan suivant. Mimica Nina utilise souvent cette technique narrative de montrer une chose dès que l’on a parlé d’elle.
Photogramme 7 : Séquence 6 [Aa - 1] - Plan 79. 0h 03' 40" : Flashback. Un insert en noir et blanc qui montre Paradic à cheval.
Photogramme 8 : Séquence 7 [C - 2]- Plan 81. 0h 03' 44" : Flashforward. Le Docteur tente de faire parler Mathilde : « On peut-être des amis, Mathilde ? » En guise de réponse, Mathilde écrit quelques mots sur une feuille : « Fuck You ».
Séquence 8 [B - 5] - Plan 101 : 0h 04' 27": Le Capitaine croate continue à informer le Docteur : « De Petris et Mathilde ont passé une nuit ensemble. Elle n’a révélée que ça.
- Que s’est-il passé, en bas ?
- Elle le sait, elle. Faites-la parler, cette garce. »
Photogramme 9 : Séquence 9 [C - 3] - Plan 103 : 0h 04' 41": Flashforward. Mathilde ne veut toujours pas parler, elle est très agitée, elle donne un coup de pieds à une poubelle, en disant au Docteur : « T’as qu’à parler, toi. - Voyons voir. Il était une fois une jeune fille qui s’appelait Mathilde. » Transition narrative avec le plan suivant.
Séquence 10 [Aa - 2] - Plan 111 : 0h 05' 24": Flashback. La guerre. Une explosion. Paradic à cheval. Mathilde qui cours vers Misho, le fils de Paradic.
Photogramme 10 : Séquence 11 [Aa - 3]- Plan 122. 0h 05' 39" : Misho est sourd aux explosions, il joue avec une petite barque. L’image est flamboyante. L’enfant fait naviguer, innocemment, sa barque sur un champ de fleurs rouge imaginé par l'esprit innocent de l'enfant.
Photogramme 11 : Séquence 11 [Aa - 3]- Plan 135. 0h 05' 54" : Mais hélas, la flamboyance colorée du plan précédent sera de très courte durée, car aussitôt après, le ciel s’assombrit, et des volutes de fumée s’élèvent.
Photogramme 12 : Séquence 11 [Aa - 3]- Plan 137. 0h 06' 01" : Les volutes de fumée vont s’emparer du ciel.
Photogramme 13 : Séquence 12 [Aa - 4]- Plan 139. 0h 06' 03" : Elles se transforment alors en un corbeau géant qui vole vers Misho et tel un dragon, crache par son bec, un énorme jet de feu qui effraie Misho.
Séquence 12 [Aa - 4] - Plans 140 – 173 : 0h 06' 04" - 0h 07' 01": Sous une pluie d’obus. Mathilde saisit Misho par la main et commencent à courir. Ils se réfugient dans un petit bois. Misho a peur, il demande à Mathilde : « Le corbeau va nous trouver ?
- Non, mais ne nous trahis pas.
- Comment ça ?
- Le corbeau sait que le petit roi à un fils qui s’appelle Misho et a du mal à prononcer les « r ». Il va envoyer des soldats demander à tous les enfants de dire : « Le terrible * (* : en roulant les « r ») corrrbeau* fera rrrôtir* le petit Rrroi*. » Ceux qui ne sauront pas dire ça seront mis à griller. Tu comprends ?
- Le Terrible…
- Chut ! (Croassement de corbeau.)
- Tu veux qu’il t’entende. Ne dis rien à personne, jamais.
- D’accord.
- Même pas ça.
Mathilde promet à Misho qu’ils seront bientôt à Split, et qu’elle sait comment gagner de l’argent.
Mathilde avec un « h »
Séquence 13 [Aa - 5] - Plan 175 : 0h 07' 11": Changement de décor. La nuit. Mathilde les mains sur les hanches, trône sur un empilement de conteneurs[1], du port de Split. Elle harangue des soldats de l’ONU en délire. Les soldats veulent qu’elle saute, l’un d’eux crie : « Vas-y, dis combien tu veux ! » Un autre : « 70 $. » Un autre encore : « 100$, si tu plonges à poil. » Mathilde crie : « Il faut du cran pour plonger. »
Photogramme 14 : Séquence 13 [Aa - 5]- Plan 177. 0h 07' 21" : Misho avec une casquette rouge descend des conteneurs, pour ramasser les paris. Cette casquette semble être un indice. Derrière lui, nous apercevons Mathilde, le poing serré, signe de détermination.
Photogramme 15 : Séquence 13 [Aa - 5]- Plan 195. 0h 07' 53" : Entre temps, non loin de là, une voiture dépose un officier près d’un navire de guerre. Les soldats le salut respectueusement. C’est le colonel De Petris. Il emprunte l’échelle de coupée [2] du navire, accède au pont. Un major l’attend. Ils regardent vers Mathilde. De Petris dit au major : « C’est elle la clé. » (Plan 195)
Séquence 13 [Aa - 5] - Plans 200 - 245 : 0h 08' 47" - 0h 10' 06": Aussitôt après, le colonel téléphone au général Coultar et lui dit d’un ton militaire : « On a l’appât. Si on a l’appât, on tient Paradic.
- Approchez-là, le plan ne marchera que si vous obtenez sa confiance.
- Laissez-moi une nuit.
- On lance l’opération à l’aube. »
A l’autre bout du port, Mathilde saute du haut des conteneurs. De Petris, se dirige vers l’endroit ou elle a plongée. Il trouve Misho très inquiet. Il demande à Misho, où se trouve Mathilde. Misho obéissant à Mathilde ne dit pas un mot (car son accent serbe pourra le trahir). Mais, il fait comprendre au colonel, qu’il doit plonger. Ce dernier plonge. Changement de décor. Retour au bâtiment de l’ONU.
Séquence 14 [C - 4] - Plan 248 : 0h 10' 17": Flashforward. Mathilde qui dit au Docteur : « Tout ça, c’est un film pour toi. Pas vrai ? Facile à raconter, facile à oublier.
- Pour toi, c’était quoi ?
- J’en sais rien. Des petites choses. Les Casques Bleus voulaient faire la paix avec moi au lit. »
Photogramme 16 :Séquence 15 [Aa - 6] - Plan 280. 0h 11' 43" : Flashback. Après son plongeon, De Petris cherche Mathilde : « Où tu es ?
- Et toi ?
- Continue à parler, que je te localise.
- Fait gaffe aux requins. Regarde autour de toi !
- Continue à parler, mais change de sujet.
- C’est tout ce qui me vient à l’esprit !
- Dis-moi ton nom.
- Je m’appelle Mathilde. »
Ce dialogue est révélateur, il sous-entend un clédon. Nous savons que De Petris connaissait très bien Mathilde. Il avait enquêté durant un an sur elle et sur Paradic. Et quand Mathilde lui demande de faire attention aux requins. De Petris, effrayé, commençait à regarder tout autour de lui. Mais l’avertissement de Mathilde, ne désignait pas le prédateur marin, mais en fait, les prédateurs humains, qui ne vont pas tarder à se manifester.
Photogramme 17 : Séquence 16 [Ab - 1] - Plan 293. 0h 12' 13" : Dans une auberge (bordel). Mathilde se présente devant Rita, la propriétaire : « Je m’appelle Mathilde avec un « h ». C’est le nom d’une déesse, ça veut dire « puissante au combat ». Derrière Mathilde une fille de joie se balançait sur une balançoire, et du coin supérieur gauche de l’image, le colonel et le major font leur apparition.
Il nous semble que cette image propose un « transfert psychologique » ou une « résonance » qui s’applique sur le prolongement des mouvements de la balançoire avec l’apparition soudaine du colonel et du major. Comme la balançoire, le colonel « balancera », si l’on ose dire, entre sa mission et son affection amoureuse croissante qu’il portera envers Mathilde.
Séquence 17 [C - 5] - Plan 305 : 0h 12' 40": Flashforward. Rita raconte au Docteur son entretien avec Mathilde : (à propos de Mathilde avec un « h ») « Pourquoi me dis-tu ça ? Lui ai-je demandé.
- Si j’avais un nom banal, vous ne me prendriez pas au sérieux. »
Séquence 18 [Ab - 2] - Plan 311 : 0h 12' 57": Flashback. Mathilde: « J’ai un deal pour vous. Acceptez et vous serez dans le coup. Refusez et vous saurez jamais quoi.
- Tu veux que je fasse un deal, sans savoir ce que c’est.
- Oui.
- Qu’ai-je à gagner.
- Des gros sous. »
Photogramme 18 : Séquence 19 [Ab - 3] - Plan 318 : 0h 13' 47": Mathilde danse sur une table au milieu de l’auberge. De Petris au premier plan allume une cigarette. C’est la dernière qu’il fumera cette nuit là. Car, il sera consumer par le feu de l’amour.
Séquence 19 [Ab - 3] - Plan 324 : 0h 14' 00": Dans le prolongement du plan précédent, un dialogue est intéressant. Une hôtesse de l’auberge accoste De Petris : « Hé l’étranger ! Tu veux que je te dise un secret ?
- Chut… je ne suis pas digne de confiance. »
De Petris évite la conversation en partant. Puisqu’il est en mission.
Toutefois, l’hôtesse s’approche de Rita et lui demande : « Tu connais ce type ? Si je lui mets le grappin dessus tu lui lis les lignes de la main ?
- Je n’ai pas besoin de ça, pour connaître son avenir. »
Là encore, nous sommes en présence d’un clédon. Puisqu’il est vrai, et cela Mathilde mettra du temps pour le comprendre, De Petris « n’est pas digne de confiance ». Par ailleurs, quand Rita répond à l’hôtesse, qu’elle connaît son avenir. Il suffit de regarder dans l’auberge pour voir que tous les soldats étaient occupés avec les filles, en train de boire et de s’amuser, seul De Petris était stoïque, concentré, sur ses gardes, observant les gestes raffinés et délicats de la danse de Mathilde.
Séquence 20 [D - 1] - Plan 328 : 0h 14' 22": Flashforward. Changement de décor. Nous sommes à 600 km. au nord de Split, à Trieste en Italie. Barbara, l’épouse De Petris reçoit la cantine de son mari défunt.
Photogramme 19 : Séquence 20 [D - 1] - Plan 344 : 0h 15' 42": Barbara ouvre la cantine, sort la chemise maculée de rouge, et découvre la photographie que les soldats ont disposés méthodiquement. Elle fond en larmes.
Séquence 20 [D - 1] - Plan 350 : 0h 16' 20": Sur ses tristes faits, le général Coultar apparaît devant la porte. (Il semblerait que Barbara et le général étaient des amants, il lui refusait rien. Cet aspect est important pour la suite des événements.) Mais, s’apercevant de la profonde tristesse de Barbara, il disparaît.
Photogramme 20 : Séquence 20 [D - 1] - Plan 355 : 0h 16' 55": Barbara gît au milieu des affaires de son mari, elle fume une cigarette. A un moment, elle tourne le paquet et découvre un curieux message : « COME BACK I WILL DANCE FOR YOU. » (« Reviens je danserai pour toi. ») Tout à coup, le visage de Barbara change et devient perplexe, elle s’interroge sur la signification de ce message.
Photogramme 19 : Mathilde, Plan 344. Barbara ouvre la cantine, sort la chemise maculée de rouge, et découvre la photographie que les soldats ont disposés méthodiquement. Elle fond en larmes.
Photogramme 21 : Séquence 21 [Ab - 4] - Plan 384 : 0h 18' 30": Flashback. Retour à Split. Mathilde continue sa danse sur une table au milieu de l’auberge. Les personnes présentes sont à la fois stupéfaites et émerveillées de la présence d’une danseuse en ballerine, habillée d'un tutu blanc, au milieu d’un bordel. Le contraste est saisissant et captivant. La scène dégage une poésie surréaliste.
Tout à coup, nous entendons un coup de feu. Tout le monde se retourne vers le lieu de la détonation. Un colosse allongé sur des cousins se met en colère : « C’est quoi, ce bordel ? C’est un air serbe, çà. » Mathilde lui répond « Hé, dugland ! T’es jamais allé à l’école ?
- Descends de là, pétasse.
- Sinon, tu saurais que c’est un air slave. Et « slave », ça ne veut pas juste dire « serbe ». (plan 394).
Le colosse se lève, tire une seconde fois : « On ne chante pas la même chose que ces foutus serbes. »
Plans 441 - 458 : 0h 19' 46" - 0h 21' 13": A partir de là. Tout ce précipite. Il y a une agitation intense dans l’auberge. Le colosse veut la peau de Mathilde. De Petris profite de l’occasion pour aller au secours de Mathilde. Il l’emporte sur son épaule. Ils montent un escalier, et quand ils sont à l'abri derrière un petit muret, De Petris dit à Mathilde : « Ton ange gardien n’a aucun répit.
- Il a l’habitude, avec le temps.
- Pas moi.
- Je m’en sors très bien. Tout ça fait partie du Plan Parfait.
- Plan parfait, mon œil !
- P'ourquoi t’es là ? La guerre, ce n’est pas pour les mauviettes ! » (Passe le colosse sur une moto : « Je vais la tuer la salope. »
Mathilde profite de la situation pour disparaître. De Petris ne la retrouvant pas, commence à l’interpeller : « Mathilde… Où es-tu ?
- Ferme les yeux et tu me retrouveras.
- C’est bon, ça va, arrête ton petit jeu. Il faut qu’on retourne.
- Où ça ?
- (Par là !) »
De Petris ferme les yeux. Elle était là. Elle lui dit : « Tu vois. Ça marche. Viens. »
Photogramme 22 : Séquence 22 [C - 6] - Plan 459 : 0h 21' 52": Flashforward. Mathilde fume une cigarette en présence du Docteur. Elle pose la cigarette debout sur la table. Elle s’incline de côté, en regardant les volutes de fumée, et dit, presque pour elle-même : « Regarde, c’est des nuages qui dansent au-dessus des océans. » Progressivement, le Docteur commence à s’attacher à Mathilde (comme d’ailleurs, tous ceux qui l’approchent). Il la regarde avec émerveillement.
« Le Plan Parfait I » (La fameuse nuit)
Photogramme 23 : Séquence 23 [Ac – 1] - Plans 464 - 482 : 0h 22' 25" - 0h 23' 22": Flashback. Retour à Split. Après l’incident de l’auberge avec le colosse. Mathilde emmène De Petris sur des rochers, au bord la mer. Il lui dit : « Cet air sur lequel tu as dansé à la boîte, ma nourrice me le chantait. Elle était slave. Elle me racontait des histoires effrayantes.
- Elle volait sur un balai aussi ?
- Non, mais un jour, elle m’a tapé avec.
- C’est pour ça que tu marches aussi lentement.
- T’n’as pas peur qu’on vous suive ton frère et toi ?
- Peur ? Il n’y a que ceux qui m’aiment qui me suivent.
- Hé, ma petite dame ! Ecoute bien. Je n’ai pas de vue sur toi. Je suis là pour te protéger. »
Soudain, le pied de De Petris s’enfonce et perd l’équilibre. Mathilde ironique lui dit : « Tu enrages parce que tu ne contrôles pas la situation.
- Eh bien, dis-moi... Qu’est-ce qui contrôle la situation.
- Le Plan Parfait.
- Le quoi ? »
(Il se blesse avec des aiguilles d’oursin).
Deux avertissements se succèdent, mais hélas, aucun des deux protagonistes ne tiennent pas compte de ces indices. Le premier avertissement c'est le trébuchement du colonel au moment précis ou il disait qu'il était là pour la protéger. Le second avertissement c'est quand il se pique avec les aiguilles d'un oursin...
Photogramme 24 : Séquence 23 [Ac - 1] - Plan 502 : 0h 24' 14": Mathilde enchaîne sur la blessure de De Petris, qui, il faut le dire est très révélatrice : « Tu vois ! (Elle lui lèche le doigt) « Le Plan Parfait est partout, y a rien de plus simple ! Tu as juste à te demander tout haut si tu dois faire tel truc ou pas. Et tu attends de voir.
- C’est tout ?
- Le Plan te dit oui ou non.
- Quoi, il parle ?
- Il t’envoie des signes, idiot !
- Les signes négatifs, c’est non, les bons, oui.
- Et, tu crois, en ces signes ?
- Hé, le Plan Parfait ! J’ai raison de te faire confiance ? »
Ils attendent quelques secondes. Rien ne se produit. De Petris hausse les épaules. Et puis, tout à coup, à travers la nuit noire, une mouette passe.
Séquence 23 [Ac - 1] - Plans 503 - 513 : 0h 24' 16"- 0h 24' 28": Mathilde, exaltée : « Tu vois ! Il a dit oui. » De Petris réagit aussitôt : « Hé, Plan Parfait, Mathilde raconte des conneries » Mathilde va le mordre à la main, et De Petris poussera un grand cri, elle va lui dire : « Tu vois, il a dit non.
- C’est toi, ça.
- Et alors, je fais partie de ce Plan Parfait. »
Séquence 24 [Aa - 7] - Plan 514 : 0h 24' 52": Flashback. Les soldats de l’ONU préparent l’opération pour capturer Paradic. Sous une tente, l’état major écoute les explications de De Petris : « En montagne, on n’a aucune chance de capturer Paradic. Il faut l’attirer sur la côte. On placera l’appât à Vruia. Le site est encaissé. On en sort difficilement. (...) »
Il est à constater que la baie de Vruia ressemble étrangement à celle de "la fameuse nuit", l'endroit ou le colonel trébuche et se pique au doigt...
Photogramme 25 : Séquence 26 [Aa -9] - Plan 544 : 0h 26' 20": L’état major, le général en tête se déplace sur la baie de Vruia pour vérifier le terrain. A un moment le major passe près du colonel et lui dit : « Ça m’a tout l’air d’être le plan parfait. » Le colonel est surpris par cette remarque. Et, tout à coup, il entend une mouette passée. Il lève la tête avec stupéfaction. Transition avec la séquence de la « fameuse nuit ».
Séquence 27 [Ac - 2] - Plans 554 - 580 : 0h 26' 49"- 0h 27' 46": Flashforward. Mathilde montre avec le doigt à De Petris le mouvement des vaguelettes : « Regarde, le Plan Parfait nous montre le chemin.
- C’est juste le courant.
- Tu ne sens pas la brise.
- Juste le coup de froid parfait.
- Tu es un sacré hypocrite.
- Pourquoi ?
- Tu te plains de tous. Et ensuite, tu le fais. Tu ne crois pas au Plan Parfait. Pourtant, tu suis ses signes.
- Je ne crois que ce que je vois. »
Photogramme 26 : Séquence 27 [Ac - 2] - Plan 581 : 0h 27' 48": Mathilde ne voulait pas mouiller son tutu, elle demande à De Petris de la porter, et lui demande de réaliser son vœu. De Petris mal à l’aise dans l’eau, lui demande : « Quel vœu ?
- La brasse papillon !
- Faudra apprendre à nager, avant.
- J’n’ai pas besoin d’apprendre.
- Je me deman... » Il veut finir sa phrase, mais en déséquilibre, ils tombent dans l’eau avec des grands éclats de rires.
Séquence 28 [Aa - 10] - Plans 585 - 589 : 0h 28' 13"- 0h 30' 02": Flashback. Le colonel est assis au pied d’un arbre. L’envie lui prend de fumer une cigarette. Il constate qu’il y avait un message écrit en rouge. Mais, le général arrive et lui dit que son plan est bon, mais il ne veut pas l’intervention des forces croates. De Petris répond : « Vous plaisantez ? Le plan ne fonctionnera pas sans les zodiacs croates. Si Paradic plonge… c’est fini.
- Il nous faut Paradic. Mais je n’ai jamais précisé « vivant ».
- C’est une opération de l’ONU, bordel ! » Les officiers présents commencent à s’inquiéter de l’altercation du général et du colonel. De Petris dit au général en le regardant droit dans les yeux : « On a beau opérer en secret, une fusillade est exclue. J’ai des civils là-bas. On ne peut pas exposer l’appât.
- Ne me faites pas la leçon, Marcus ! Faire le distinguo entre une cible et des civils, c’est le b.a.-ba.
- Je ne peux pas prendre le risque.
- Si on implique les Croates et que ça foire, ils s’arrangeront pour alerter les médias. Ils déblatèrent déjà sur nous !
- Je m’occupe des Croates. »
Le Major qui suivait avec attention la discussion animait entre les deux hommes intervient : « Si on organisait un match de basket ce soir-là, eux contre nous, ça les occuperait, ils adorent nous battre. » Le général est séduit : « Bonne idée. Filez à Split, organisez-moi ça. » Ensuite, se retournant vers De Petris, il lui lance : « Au moins quelqu’un qui comprend la situation ! »
De Petris déçu, allume sa cigarette, et dubitatif, écrit un mot sur une petite feuille.
Séquence 29 [Ac - 3] - Plans 590 - 604 : 0h 30' 04"- 0h 31' 05": Flashforward. La nuit. De Petris plonge dans la mer et nage la brasse papillon. Il nage jusqu’au rocher où se trouve Mathilde, et lui dira après des propos enthousiastes : « Moi aussi, j’ai un vœu.
- C’est quoi ?
- C’est de recommencer. »
Photogramme 27 : Séquence 30 [Ab - 5] - Plans 606 - 647 : 0h 31' 07"- 0h 33' 01": Flashback. Dans l’auberge. Mathilde danse sur un sol mouillé (terrain glissant), avec des gros sabots destinés à récurer le sol. Le Major la regarde avec des yeux pleins de convoitise. Il lui donne le message que De Petris lui adresse. Elle le lit, et lui demande : « Pourquoi il vient pas lui-même ?
- Il est en mission. (…) Il est à Mostar. Les combats continuent là-bas. Il essaie de sauver des vies. C’est un sacré héros, ton copain.
- Pas toi, vu que t’es là !
- Si tu t’ennuies en attendant, je peux toujours le remplacer. Lui et moi, on est aussi proches que ça. » Il lui montre deux doigts de la main collés.
- « J’en suis pas si sûre. »
Le Major part vexer, et essaye de négocier avec Rita le tarif pour être avec Mathilde. Cette dernière lui dit que Mathilde n’a pas de prix, « Elle est notre porte-bonheur. »
Le fond de l'image, une grille, ne semble pas être innocent, c'est un indice qui témoigne de la main mise du colonel sur l'appât. A cela, il faut ajouter, la faute du mot "dance" dans le message de Mathilde.
Séquence 31 – 33 [Aa – 11 - 13] - Plans 648 - 669 : 0h 33' 02"- 0h 34' 43": Retour à la baie de Vruia. Le colonel et le général ont repris leur conversation sur le plan de capture de Paradic. De Petris dit au général : « Impliquer des enfants, c’est déjà une entorse au règlement. On ne peut pas les mêler à un combat !
- Vous avez du sommeil en retard, allez vous reposer. Et calmez-vous.
- Je suis calme, c’est vous qui débloquez. »
Le général demande à un sergent de sortir de la tente : « Qu’est-ce qui vous arrive, Marcus ? C’est vous qui m’avez convaincu de coincer ce type ! (...)
- On ne doit pas se conduire comme Paradic.
- C’est un génocidaire, bordel (…) !
- Combien de guerres ? Trois ? Quatre ? Pourquoi on peut encore se regarder dans les yeux ? Parce qu’on a toujours été réglo. On n’a rien à cacher !
- Alors, pourquoi vous n’avez pris aucune permission en deux ans. »
Changement de décor. La guerre. La désolation. L’horreur à l’état pur. Des corps massacrés, mutilés. L’on se demande si c’est vraiment des êtres humains qui ont fait ces atrocités ou alors des bêtes sauvages.
Retour à la tente, un soldat se précipite pour annoncer qu’il y a un problème dans le village.
Photogramme 28 : Séquence 34 [Aa - 14] - Plans 671 : 0h 35' 04": Le colonel et le soldat se précipitent avec un jeep au village, et là, ils sont étonnés de voir une vache sur un toit. Il semblerait que c’est à cause des coups de feu !
Séquence 30 [Ab - 6] - Plans 674 - 685 : 0h 35' 13"- 0h 35' 55": Mathilde et Misho qui dessinait sont sur un port. Mathilde décide de préparer un repas. Son plan c’est de se rendre au centre d’approvisionnement de l’ONU et de se servir.
Les deux séquences vont s’alterner, à savoir, d’une part le sauvetage de Rouja par De Petris (Aa), et d’autre part, la préparation du repas de Mathilde (Ab). Nous allons prendre en considération quatre moments forts des deux séquences :
Photogramme 29 : Séquence 42 [Aa - 18] - Plan 714 : 0h 36' 29": De Petris est sur le toit de la maison est tente en vain de plier la vache à sa volonté. Il ne savait pas comment s’y prendre pour l’approcher. Un Croate lui tend un bouquet de fleur, en lui disant que la vache aime les marguerites. De Petris s’approche de la vache comme un amoureux, avec le bouquet, et évidemment cette situation a rendu le village hilare. Il est à noter que nous avons encore une fois affaire à un appât, qui finalement, commence à être la spécialité du colonel.
Photogramme 28 : Mathilde, Plan 671.Le colonel et le soldat se précipitent avec un jeep au village, et là, ils sont étonnés de voir une vache sur un toit.
Photogramme 29 : Mathilde, Plan 714. De Petris est sur le toit de la maison est tente en vain de plier la vache à sa volonté. Il ne savait pas comment s’y prendre pour l’approcher. Un Croate lui tend un bouquet de fleur, en lui disant que la vache aime les marguerites. De Petris s’approche de la vache comme un amoureux, avec le bouquet.
Photogramme 30 : Séquence 43 [Ab - 10] - Plan 726 : 0h 36' 43": Mathilde réussit à s’introduire dans le centre d’approvisionnement de l’ONU sans éveiller les soupçons. Elle traverse les rayons du centre, et nous apercevons rapidement, au cours de son passage furtif, un petit panneau sur lequel est inscrit le mot : VEGETABLES (légumes). Le photogramme en question est à peine perceptible en mouvement réel. Là non plus, il nous semble que l’image pose une question que nous allons, au fur et à mesure, découvrir la portée.
Photogramme 31 : Séquence 45 [Ab - 11] - Plan 730 : 0h 36' 51": Mathilde, vole au hasard une caisse de « légumes » des étagères du centre de l’ONU. Il faut souligner la grande peine de Mathilde à soulever la caisse.
Photogramme 30 : Mathilde, Plan 726. Mathilde réussit à s’introduire dans le centre d’approvisionnement de l’ONU sans éveiller les soupçons. Elle traverse les rayons du centre, et nous apercevons rapidement, au cours de son passage furtif, un petit panneau sur lequel est inscrit le mot : VEGETABLES (légumes).
Photogramme 32 : Séquence 46 [Aa - 20] - Plan 731 : 0h 36' 52": Les efforts du colonel sont enfin, couronnés de succès, il arrive à disposer la vache au centre du filet, afin de pouvoir l’évacuer.
Là encore, l’image ouvre des questions innombrables. Est-ce cela le rôle des forces de l’ONU, sauver des vaches en détresse ? D’ailleurs, que représente, symboliquement la vache ?
Parfois, en ouvrant des questions, nous avons plus de réponses qu’il en faut…
Séquence 46 [Aa - 20] - Plan 738 : 0h 37' 02" ': Entre temps, l’état-major est impatient de contacter le colonel, nom de code : Puma 1. Il ne cessait d’appeler : « Puma 1, Puma 1, vous m’entendez ! » Des enfants qui ont profités de l’agitation dans le village, ont pris l’émetteur de la jeep, et ont répondu : « Vache une, vache une. »
Séquence 49 [Ab - 13] - Plans 763 - 782 : 0h 37' 52"- 0h 38' 43" : Mathilde essaye d’ouvrir la caisse de l’ONU, devant Rita, qui est de mauvaise humeur, visiblement la caisse est soigneusement fermée. Rita mécontente dit à Mathilde : « Tu as volée l’aide destinée aux enfants sans foyer.
- Je me suis volée moi-même, alors !
- Tu crois qu’il va revenir pour toi, pauvre gourde ? Il a une femme dans chaque port !
- C’n’est pas un marin, mais le chef des opérations militaires. (…)
- Si je vais en prison, tu crois qu’il m’aidera ? » Puisque Rita est à présent la complice de Mathilde.
Photogramme 33 : Séquence 49 [Ab - 13] - Plan 783 : 0h 38' 43": Mathilde réussit à ouvrir la caisse, et les personnes présentes dans la cuisine découvrent avec étonnement, qu’il s’agit des armes, des mitrailleuses. Une hôtesse qui dit : « C’est de l’aide sociale là. » La présence du coq au milieu de la table est à souligner.
Photogramme 34 : Séquence 49 [Ab - 13] - Plan 784 : 0h 38' 45" : Dans la continuité de la séquence, la radio locale annonce qu’il y a de nouveau des tirs dans Mostar et que la ville est coupée du reste du pays. Mathilde croyant que De Petris est à Mostar (pour sauver des innocents), aura le visage qui va se décomposer, et décidera sur le champ d’aller à Mostar.
Le billet pour Mostar
Séquence 51 [Ab - 14] - Plan 802 : 0h 39' 26": Mathilde une sucette dans la bouche, veut absolument se rendre à Mostar. Elle négocie avec un soldat son billet pour Mostar, en échange de la caisse d’armes. Le soldat semble être le colosse du bordel.
Photogramme 35 : Séquence 52 [Aa - 23] - Plan 807 : 0h 39' 44": De Petris est ivre. Il est assis au bout d’une table dans une petite auberge d’un port de pêche, il se rappelle de tout ce que Mathilde lui avait dit, à propos du « Plan Parfait ». Il se rappelle également ce que le général lui avait dit, qu’il n’avait pas pris une permission depuis deux ans. Et, c’est encore une fois, une mouette qui lui donne la « réponse », en se dirigeant vers un bateau qui va à Trieste en Italie. Il se précipite vers le bateau de pêche et s’embarque pour Trieste.
Photogramme 36 : Séquence 53 [Ab - 15] - Plan 812 : 0h 40' 08": Toute la scène de la négociation du billet pour Mostar est suivie attentivement par Misho, caché derrière des rideaux de camouflage militaire.
Photogramme 37 : Séquence 53 [Ab - 15] - Plan 814 : 0h 40' 12": Misho est inquiet de voir Mathilde partir pour Mostar. Il décide à son tour de voler la caisse posé à l’intérieur d’un caddie de marché rouge, lui enlevant de la sorte son billet pour Mostar.
Photogramme 38 : Séquence 54 [Aa - 25] - Plans 816 - 875 : 0h 40' 34"- 0h 42' 17": De Petris toujours ivre, est réveillé subitement, sous la hilarité générale des passagers du bateau, par un flot de poissons qui se déverse sur lui. L’image est pertinente, car elle représente cette fois-ci De Petris dans un filet. Il regarde autour de lui, et pose une question : « On arrive quand, à Trieste ? » Une passagère répond : « A l’aube. » Il se lève en titubant, il se tient à un petit mât : « Je devrais déjà y être ! » Le pêcheur est furieux, le pousse : « Dégage de mon filet ! » De Petris ne se sent pas bien, il a la tête qui tourne (nous l’apprenons grâce aux images décadrées, incertaines et changeantes). Il s’affaisse près des cageots de poissons, certains poissons se débattent encore. De Petris observe les poissons avec compassion, et prends en une dans la main, afin de la remettre dans l’eau. Un passager qui assiste à la scène lui dit : « Laisse-les mourir en paix, ils savent quand leur heure est venue.
- C’est des conneries. Personne ne sait. » Et là, il se retourne en ayant une vision des massacres des innocents (symbolisé ici par un slash, la barre oblique [/] ) : « Ils savaient pas. » [/1.] [/2.] [/3.]Puis il crie « Leur guerre était finie, bordel ! » [/4.] « Ils nous attendaient. » [/5.] « Pour nous souhaiter la bienvenue . » [/6. Explosion.] [/6.2.] [/6.3.] De Petris se prend la tête dans les mains avec une grimace douloureuse qui signifie une intense épreuve. [/7.] Il se calme, il fume une cigarette, en regardant le vide : « Mais il est arrivé le premier. Paradic et ses hommes. » Une passagère fait le signe de la croix, pour éloigner le mal. A présent les passagers l’écoutent attentivement : « On aurait pu arriver un jour plus tôt.» [/8.] « On aurait pu ! » Il pleure, il souffre, un marin comprends le désarroi de De Petris « Laisse tomber, c’est pas ta faute.
- J’aurais pu y être ! On a été retardés. On faisait...» Long temps de silence « On faisait la fête. On étais en train de danser, de boire. »
Séquence 55 [Ca - 7] - Plans 882 - 903 : 0h 42' 56"- 0h 44' 25" : Flashforward. Mathilde très affectée, regarde le vide par une fenêtre. Le Docteur hésitant, lui demande doucement : « Mathilde, le colonel a été tué par un 5,75. Tes armes à toi, c’était vraiment des 5,75 ?
- Sûrement que oui.
- Je devrais le savoir.
- D’habitude, je deale des winchesters.
- Chut ! Ces cons pourraient te croire.
- Je veux qu’ils me croient. Et toi aussi. Qu’est-ce que tu veux d’ailleurs ?
- Je veux que Paradic paie pour tous ces crimes. Je veux te voir libre. » Mathilde prend un sandwich enveloppé d’un aluminium :
- « Qui te dit que je ne suis pas libre ?
- Comment tu comptes sortir d’ici ? Grâce à ton Plan Parfait ?
»
Mathilde sourit quand elle a entendue les deux mots magiques « Plan Parfait » et jette le sandwich dans la poubelle.
Séquence 56 [Ab - 16] - Plan 916 : 0h 44' 52" : Flashback. Mathilde est violemment frappé par le colosse : « Ton frère a volé les armes ?
- Je les retrouverai.
- Mes clients sont moins coulants, eux.
- Faut que j’aille à Mostar.
- Approche pas, connasse. Sinon, je te démolis. T’auras l’air de revenir de Mostar. »
Photogramme 39 : Séquence 60, 62, 64 et 66 [Ac – 4 -7] - Plans 922 -942 : 0h 45' 44"- 0h 48' 10": Changement de décor. Retour à la « Fameuse Nuit ». Dans une curieuse cabane branlante au bord de la mer qui reflète l’instabilité du moment. De Petris se repose, Mathilde s’approche doucement de lui : (…) « Je t’imaginais tout autrement. Moins grisonnant et maigrichon.
- C’est une tentative pathétique pour me draguer ?
- Oui, oui ! » Elle l’embrasse à l’oreille avec ardeur.
- « Mathilde, arrête, va. J’ai deux fois ton âge.
- La femme de Van Gogh était sa cousine, et elle avait 13 ans.
- Van Gogh était fou.
- Tu es fou de moi !
- Peut-être que je suis fou. Stupide c’est sûre. Sinon, qu’est-ce que je ferais ici ?
- Où est-ce que tu préférerais être ?
- Si je pouvais être n’importe où dans le monde ? Au choix ? » Mathilde hoche la tête pour dire oui.
- « A cet instant précis ? Voyons voir. Eh bien... l’endroit où je choisirais d’être… c’est ici.
- On y va !
- Où ça ?
- Quand c’est si beau, c’est que ça touche à sa fin. »
Séquence 67 [Ab - 19] - Plans 950 -986 : 0h 48' 11" - 0h 51' 01": Mathilde n’ayant pas pu vendre les armes, elle accepte contrainte et forcée la proposition du Major. Dans cette séquence, nous découvrons le vrai visage du major, lubrique, concupiscent et trompeur. Mathilde se plie aux exigences sexuelles du Major.
Les découvertes du Docteur
Photogramme 40 : Séquence 68 [Cb - 1] - Plan 987 : 0h 51' 02": Flashforward. Le Docteur essaye de soutirer des informations auprès de Rita. Cette dernière refuse. Le Docteur insiste. Rita lui arrache un dessin de Misho de la main du Docteur est écrit au dos, un nom : Kraj. C’est le village natale de Mathilde, Rita ajoute : « Les parents de Mathilde sont morts. Tués par le premier obus qui a touché le village. »
Séquence 69 [Cb - 2] - Plan 1002 : 0h 52' 12" : A Kraj, un village en ruines, le Docteur rencontre un facteur qui continuait à distribuer le courrier dans des maisons inexistantes. Le Docteur demande au facteur s’il connaît Mathilde. Ce dernier répond : « Mathilde ? Elle s’appelle Maria ! Elle nous rendait fous avec tous ses noms. Qu’est-ce qu’elle devient ?
- Je cherche sa maison.
- Moi aussi. J’ai des amendes à déposer. »
Photogramme 41 : Séquence 69 [Cb - 2] - Plan 1028 : 0h 52' 35": Le docteur, à l’appui d’un dessin de Misho, suppose que la maison de Mathilde est une maison avec une girouette munie d’un coq. [3]
Par ailleurs, le dessin de l’enfant est révélateur, nous distinguons, un coq bleu qui baigne dans un ciel orange, chargé de nuage bleus mais par endroit le ton est plus clair. La sérénité du ciel est troublée par la présence de nombreux traits. Est ce que ces traits suggèrent la représentation enfantine des petits bonhommes, en forme de bâtons ? Dans ce cas alors, l’image peut représenter la mort, les âmes des trépassés qui montent au ciel. Nous y reviendrons sur ce dessin.
Photogramme 42 : Séquence 69 [Cb - 2] - Plan 1031 : 0h 52' 46": Le Docteur indique au facteur en pointant le desin de Misho sur une maison au bout du village avec une girouette, en lui disant : « C’est celle là.
- Vous êtes fou ? C’est la maison de Paradic. » [ Séquence 70 : Ca - 8 ] « Celle de Maria est plus loin. »
Séquence 75 [Cb – 5] - Plans 1023 - : 0h 53' 26" : Le facteur demande au Docteur de dire à Mathilde (Maria) de : « Payer l’électricité. S’ils s’aperçoivent que personne ne vit ici, je perds mon boulot. Et j’ai une mère, une grand-mère et un chien à nourrir. Maria elle n’a personne à charge.
- Elle a un petit frère. » [Séquence 76 : Ca -10]
- « Non, elle est fille unique.
- Et Misho, alors ?
- Vous le connaissez ? »
Photogramme 43 : Séquence 76 [Ca - 11] - Plan 1027 : 0h 53' 36": Image révélatrice. Mathilde qui embrasse une clé disposée en collier autour du cou. Est-ce la clé de sa maison ? Par ailleurs, l’image est une altération des premiers propos du colonel quand il la voit sur les quais, en disant au major : « C’est elle la clé. » On peut à présent dire, qu’elle n’est pas seulement la clé, mais qu’elle « a » cette clé…
Séquences 77, 79 et 81 [Cb – 6 - 8] - Plans 1028 - 1040 : 0h 53' 38"- 0h 54' 20" : Le facteur est surpris que le Docteur connaît l’existence de Misho, il demande : « 5, 6 ans ? » Un corbeau passe en off. « C’est le fils de Paradic. [Séquence 78 : Ca -12] Pas mal de gens aimeraient coincer ce petit bâtard serbe. Vous savez où il est, hein ? Il ne survivra pas longtemps. Son accent serbe va le trahir. Pas besoin d’yeux. » [Séquence 80 : Ca -13]
- « C’est un enfant !
- Ouais… Les louvetaux, ça grandit. Vaut mieux le tuer avant qu’il se fasse les dents. » [Séquence 82 : Ca -14] « Si vous avez eu affaire à Paradic, vous devez savoir que ces dents sont acérées. »
En apprenant toutes ces nouvelles, le Docteur est pris d’une colère terrible, à l’aide d’un bâton, il casse tout ce qui se trouve son passage.
Photogramme 44 : Séquence 85 [Cb - 10] - Plan 1067 : 0h 55' 58": Et, tout à coup, parmi les gravats, il découvre une petite figurine blanche qui représente une ballerine avec un socle musicale. Il s’assied pour faire correspondre les deux parties, mais aussitôt il éclate en sanglots.
Photogramme 45 : Séquence 85 [Cb - 10] - Plan 1077 : 0h 56' 22": [Mathilde lui ayant demandé de trouver Misho et de l’aider.] Le Docteur est à présent devant la petite cabane. Il fait quelques pas à l’intérieur de la cabane, mais il sent que sous ses pieds le son est creux. Il pose la petite ballerine sur une petite tablette, et commence à déblayer la surface de terre qui sonne creux. Une main (celle de Misho) surgit dans le noir pour saisir la petite ballerine.
Photogramme 46 :Séquence 85 [Cb - 10] - Plan 1078 : 0h 56' 28": Le Docteur déblaie la terre et trouve une caisse en bois, il ouvre la caisse et découvre les armes, il marmonne : « Bon Dieu. »
Photogramme 45 : Mathilde, Plan 1077. Mathilde lui ayant demandé de trouver Misho et de l’aider. Le Docteur est devant la petite cabane. Il fait quelques pas à l’intérieur de la cabane, mais il sent que sous ses pieds le son est creux. Il pose la petite ballerine sur une petite tablette et, une main (celle de Misho) surgit dans le noir pour saisir la petite ballerine.
Photogramme 47 : Séquence 86 [Ca - 16] - Plan 1086 : 0h 56' 52": Retour dans le bâtiment de l’ONU. Mathilde d’abord seul, commence à ce dédoubler en deux Mathilde, ensuite en trois. L’image et le cadre sont hautement poétique. L’interprétation et la signification portent à méditer…
Le « Mariage imaginaire slave »
Photogramme 48 : Séquence 87 [Ac - 8] - Plans 1087 - 1101 : 0h 57' 26" - 0h 55' 07" : Flashback. Cette séquence est la suite de la séquence 66. Elle est également la fin de la « Fameuse Nuit ». C’est leur avant-dernière rencontre. Mathilde avait invité De Petris à la suivre. Elle l’emmène sur une colline. Ils arrivent près d’un mûrier [4], ils commencent à en manger, De Petris dit à Mathilde : « J’ai tant de choses à te dire.
- Je sais !
- Tu ne sais pas.
- Tu as peur ! Ne t’en fais pas. Tout ça, c’est un rêve. Cet endroit, nous deux, ces mûres… Tout en fait partie. » Elle lui met une mûre dans la bouche. De Petris triste lui dit : « Ma vie ne ressemble pas à ça.
- Ta vie aussi, c’est un rêve. » Une patrouille de l’ONU se pointe au bout d’un chemin, De Petris demande : « Et eux.
- Eux, ils font partie du cauchemar. » Ils se lèvent, et marchent, Mathilde demande « Tu veux m’épouser ou quoi.
- Je suis déjà marié.
- Mais pas à la slave !
- Je suis pas slave.
- Et alors ? Dieu se contrefout de la nationalité. Viens. »
Photogramme 49 : Séquence 88 [Ac - 9] - Plans 1117 - 1134 : 0h 59' 31"- 0h 59' 57" : Le couple entrent dans une église en ruines. Aussitôt, Mathilde commence à danser, comme dans une espèce de transe, et à ce moment là, les apparences changent, Mathilde est entourée de plusieurs personnes habillées des costumes locaux et de masques [5], qui dansent également autour d’un grand feu. Mathilde commence à dire : « La fée tourne autour du grand feu. Puisse ton feu ne jamais être réduit en cendres ! Puisse-t-il réchauffer tous tes rêves ! »
Photogramme 50 : Séquence 89 [Ac - 10] - Plan 1145 : 0h 59' 58": De Petris est très agacé de la danse et du comportement étrange de Mathilde, il lui demande d’arrêter ce petit jeu. C’est la troisième fois qu’il lui demande « d’arrêter ce petit jeu ». En fait, il veut se confesser, et tout lui dire : (…) « Je dois m’absenter de Split quelques jours. Je participe à une opération. Et toi aussi, tu fais partie de cette opération. Il faut que tu saches. On ne s’est pas rencontrés par hasard.
- Tu l’as enfin compris., Il était temps !
- Ecoute-moi ! Je sais tout sur toi. Je sais qui tu es.
- Je te connais, moi aussi. Depuis toujours.»
Photogramme 51 : Séquence 90 [Ac - 11] - Plan 1178 : 1h 01' 14": Les apparences changent de nouveau. Nous glissons de nouveau dans le monde imaginaire de Mathilde, mais cette fois-ci, De Petris rejoint son monde slave. Il est habillé aussi dans un costume local, et rejoint la danse. La mère de Mathilde apparaît elle lui dispose d’une couronne autour de la tête et lui dit : « Puisse tous tes rêves devenir réalité, mon enfant.
- L’un d’eux le devient maman. » En regardant amoureusement De Petris.
Photogramme 52 : Séquence 90 [Ac - 11] - Plan 1179 : 1h 01' 18": La mère de Mathilde prends de l’eau dans le creux de ses deux mains et verse le liquide transparent sur le feu. Ainsi, le mariage des contraires est accomplit.
Photogramme 49 : Mathilde, Plan 1117. Le couple entrent dans une église en ruines. Aussitôt, Mathilde commence à danser, comme dans une espèce de transe, et à ce moment là, les apparences changent, Mathilde est entourée de plusieurs personnes habillées des costumes locaux et de masques, qui dansent également autour d’un grand feu.
Photogramme 51 : Mathilde, Plan 1178. Les apparences changent de nouveau. Nous glissons de nouveau dans le monde imaginaire de Mathilde, mais cette fois-ci, De Petris rejoint son monde slave. Il est habillé aussi dans un costume local, et rejoint la danse. La mère de Mathilde apparaît elle lui dispose une couronne autour de la tête.
Photogramme 53 : Séquence 91 [Ab - 20] - Plan 1181 : 1h 01' 24": Misho grâce à un lance-pierre envoie loin dans le ciel un caillou qui s’éclate en plein jour en des centaines d’étoiles. L’image est chargée d’une poésie subtile et légendaire.
Photogramme 54 : Séquence 92 [Aa - 30] - Plan 1195 : 1h 02' 55": De Petris est de retour à Trieste, chez son épouse Barbara. Il n’ose pas se montrer. Barbara est en train de nourrir des oiseaux que son mari lui a offert. L’image est encore une fois très pertinente.
Séquence 92 [Aa - 30] - Plan 1196 - 1281 : 1h 03' 23" - 1h 05' 50" : La mère de Barbara parle à une personne (en off) : « Cet oiseau vient de Croatie. Son mari lui a envoyé pour son anniversaire. Cette espèce-là a l’œil pour repérer un cadavre bien avant les vautours. Ce prédateur, ma fille essaie d’en faire un végétarien. On ne peut pas déjouer la nature. Mais elle ne l’admettra que lorsqu’elle n’aura plus de doigts. »
De Petris apparaît. Il se cache. Il apparaît de nouveau, Barbara est surprise. A l'écart, il demande à sa femme : « J’ai un service à te demander. Je suis censé être en Croatie.
- Mais…
- J’ai besoin de toi. » Barbara regarde son mari avec un regard plein d’incompréhension et d’incrédulité. « Aide-moi à sauver la petite goutte en plus qui rend la vie sublime.
- Quoi ?
- Chaque fois que je regarde la mer, elle est une goutte plus grande que dans mon souvenir. Je ferme les yeux et j’imagine cette mer, avec cette petite goutte en plus. » Barbara est perdue elle ne comprends rien... Il continue : « Toi, moi… Nos souvenirs communs, même mauvais, cet instant… Tout ça, c’est une « petite goutte en plus ».
- C’est ta première visite en 2 ans et tu parles… Que se passe-t-il ? Tu n’es plus toi-même !
- J’ai rencontré une fille extra.
- Et tu l’aimes ?
- Non, c’est une gamine. Mais elle aussi, c’est une « petit goutte en plus ».
- Tu mens.
- Je ne mens pas. Le temps presse. Sa vie est en danger.
- Et ma vie à moi, tu y penses ?
- Toi, tu es fortes.
- Elle n’a personne. Rien que moi pour l’aider.
- Qu’attends-tu de moi ? Quel est ce « service » à te rendre ?
- Si c’est toi qui le demandes, le général Coultar acceptera d’annuler l’opération. Il ferait n’importe quoi pour toi. »
Séquence 93 [D - 2] - Plan 1282 : 1h 05' 51" : Flashforward. Barbara rejoint le général Coultar est demande à voir Mathilde.
Photogramme 55 : Séquence 94 [D - 3] - Plan 1310 : 1h 07' 03": C’est l’unique rencontre entre Barbara et Mathilde. La séquence commence par la main de Barbara qui écrase une cigarette sur les parois d’une poubelle, unique accessoire d’une grande salle vide, hormis une table et deux chaises. La poubelle est pleine de victuailles non consommées, pomme, banane, cuisse de poulet, sandwichs enveloppés d’aluminium.
Séquence 94 [D - 3] - Plan 1330 : 1h 07' 03": Mathilde est poussée par un soldat dans la salle, elle s’assied sur une chaise et s’assoupit de côté. Barbara s’assied à son tour, en regardant Mathilde avec un air dédaigneux mélangé certainement de jalousie. Elle demande à Mathilde : « Parlez-vous l’anglais ? » Mathilde lui montre un briquet et lui dit : « briquet. » Ensuite elle enchaîne, en allumant le briquet : « Feu. » Barbara voulait parler, Mathilde dit : « Bouche. » « Nez. » « Yeux. » « Caresse. » Barbara excédée se lève de sa chaise, et gifle Mathilde « J’ai une seule chose à vous dire. Il est peut-être mort avec vos histoires à dormir debout en tête. Mais c’est ma photo qu’il avait en poche. » Mathilde regarde Barbara droit dans les yeux et lui dit après un certain temps : « Menteuse. » Plan de coupe, sans transition avec le plan suivant :
Séquence 95 [Aa - 31] - Plan 1334 : 1h 09' 10" : Flashback. Barbara et au téléphone avec John (le général Coultar) « Merci, John. Je te suis très reconnaissante. (…) Je m’exécute, mais ne me demande pas de comprendre. Je ne comprends pas non plus. Il fait une dépression, je crois. » Elle regarde à travers la fenêtre, De Petris est affairé autour d’un grand feu.
Photogramme 56 : Séquence 95 [Aa - 31] - Plans 1335 - 1362 : 1h 09' 26" - 1h 11' 18": En fait, De Petris était en train de brûler les cages des oiseaux, après avoir libéré l’oiseau qu’il avait offert à Barbara. Il parlait à une dame, visiblement affolé : « Qui a pressenti la guerre ?
- Les Serbes ?
- Non.
- Les Croates alors ?
- Non.
- Les mouettes ! Elles s’étaient rassemblées sur les plages, plusieurs mois avant le début des bombardements. Comme si elles savaient qu’une guerre allait éclater. Par milliers, elles regardaient fixement la mer, sachant que les touristes seraient rares cette année-là. Hélas, on n’a pas compris ces signes. »
Barbara sort dire à son mari, que l’opération est annulée, et que le général lui impose deux semaines de permission. Et qu’enfin, ils allaient s’occuper de Mathilde et de Misho.
Mostar
Photogramme 57 : Séquence 96 [Ab - 21] - Plan 1376 : 1h 11' 20": Mathilde est dans un hélicoptère prête à partir pour Mostar, Elle n’a plus la robe de ballerine, le tutu, mais une veste verte militaire. Au sol, le Major et en communication, et fait allusion à un cadeau d’adieu que Mathilde lui a donnée. Il s’agit de ses chaussons de danse. Ensuite, il annonce le début d’un nouveau plan pour la capture de Paradic : L’opération Requin.
Photogramme 58 : Séquence 98 [Ab - 22] - Plans 1384 - 1389 : 1h 13' 16"- 1h 14' 07": Mathilde cherche désespérément De Petris dans la ville de Mostar en ruines. Elle s’adresse à des soldats qui courent dans la ville désertique : « Je cherche le chef des opérations militaires de l’ONU ! Vous savez où il est ? Où est-ce que je peux le trouver ? »
Photogramme 59 : Séquencee 100 [Ab - 23] - Plan 1392 : 1h 13' 37": Téméraire, Mathilde continue ses recherches, mais il est difficile de progresser sur un sol instable, meurtrie et sans forme, elle trébuche, perd son équilibre et tombe.
Photogramme 60 : Séquence 100 [Ab - 23] - Plan 1394 : 1h 13' 40": Au même moment, à 600 km. de Mathilde, De Petris tente de consoler son épouse Barbara, protégé derrière des solides barreaux stylisés.
Photogramme 61 : Séquence 100 [Ab - 23] - Plans 1391 - 1404 : 1h 13' 45" - 1h 14' 06": Mathilde trouve un abri, parmi les nombreuses personnes, elle s’adresse à un reporter-cameraman qui faisait des réglages sur sa volumineuse caméra : « Vous connaissez le colonel De Petris ? Il était en mission spéciale.
- Et comment ! Il est venu ici il y a un an. Il cherchait des renseignements sur Paradic.
- Quoi ? Sur Paradic ? »
Ce qui doit être souligner dans cette scène, c’est qu’en fin de compte, la vérité va jaillir de la bouche d’un cameraman, une personne chargée, au sacrifice de sa vie, de filmer les pires cauchemars de l’humanité. Il nous semble apercevoir dans cette image un portrait indirecte de la réalisatrice du film, avec un message sous-jacent : un film représente « la » vérité…
Photogramme 62 : Séquence 102 [Ac - 12] - Plan 1405 : 1h 14' 13": Mathilde est complètement désemparée, les mains ballantes, la bouche grande ouverte, elle ne croit pas ses oreilles. Elle éclate en sanglots, elle commence à se rappeler les propos de De Petris : « Je sais tout sur toi. Je sais qui tu es. »
La grande valeur de cette image ne réside pas seulement dans la haute finesse de ses caractéristiques plastiques : un flou vaporeux, des nuages d’incertitude opaques et soudés qui flottent autour de Mathilde, le chromatisme militaire, la figure humaine transformée, des yeux obscurcis, une bouche douloureuse ; mais aussi, parce que cette image devient une image de transition, avec le plan suivant : un cauchemar qui va réveiller brusquement De Petris en sueur.
Photogramme 63 : Séquence 103 [Aa - 32] - Plan 1409 : 1h 14' 42": Le brusque réveil de De Petris. Il s’interroge. Il est perplexe. Il a un pressentiment. Il téléphone à Split. Il découvre avec stupéfaction que l’opération est maintenue, et qu’il est relevé de ses fonctions. Il sort précipitamment de chez lui.
L’appât : Baie de Vruia
Photogramme 64 : Séquence 104 [Aa - 33] - Plan 1426 : 1h 16' 30" : Le Major observe Misho avec des jumelles. Le général Coultar arrive, un soldat de son état-major lui dit : « Lynch (le nom du Major) «n’a pas encore repéré le requin.
- Et l’appât ?
- Toujours frais ?
- Extrafrais. Espérons qu’il ne vire pas, vu la chaleur.
- Faites bonne pêche ! »
Photogramme 65 : Séquence 106 [Ab - 24] - Plans 1430 - 1444 : 1h 16' 46" - 1h 17' 43" : Mathilde furieuse, entre dans l’auberge en courant, elle s’adresse à une fille : « Où ils l’ont emmené ?
- Qui ça ?
- Mon frère, connasse !
- A la pêche. A la pêche au requin. Tu savais pas ? Le commandant a dit que le colonel et toi vous les rejoindriez. Misho ne voulait pas y aller, mais le commandant lui a montré tes chaussons de danse. Alors, il a changé d’avis.
- Où est-ce qu’on pêche le requin ?
- On pêche le requin là où il y a des requins. Dans la baie de Vruia. »
Photogramme 66 : Séquence 108 [Ca – 17 ] - Plan 1446 : 1h 17' 48" : Flashforward. Transition avec le plan précédant, Mathilde, à demi évanouie, dit au docteur : « Alors, j’ai filé là-bas.
- Je suis pas sûr de vouloir connaître la fin. Tu avais une arme. Et une bonne raison de t’en servir. C’était peut-être toi. Ou peut-être Misho. »
Photogramme 67 : Séquence 108 [Ca – 17 ] - Plans 1447 - 1474 : 1h 18' 07" - 1h 20' 13": Dans la continuité du plan précédant, Le Docteur commence à raconter une histoire qui concerne son fils, et le chat Dotty. La séquence est très intéressante, car elle inclut un jeu d’ombre qui se reflète sur un des murs de la salle. Ainsi commence son histoire : « Il y a quelques années de ça, mon fils avait 4 ans. Il jouait au salon avec Dotty, notre chat. Voulant s’échapper, Dotty a sauté sur la table. Mais mon fils l’a attrapé par la queue pour le tirer vers lui. Et il a entraîné la nappe et une lampe en porcelaine qui s’est cassée. « C’est pas de ma faute, papa. » Mon fils était en larmes. « Je sais, c’est la faute de Dotty » ai-je dit, pensant le calmer. Mais mon fils a pleuré de plus belle. « Non, papa. C’est pas la faute de Dotty. » Bien qu’effrayé, il ne voulait pas accabler son ami. Il ne trouvait pas le courage de me dire la vérité. » A ce moment, le père commençait à pousser son fils sur une balançoire. Tout en continuant son histoire : « Alors, je lui ai demandé : « Qui pourrait bien avoir fait ça ? » Mon fils s’est arrêté de pleurer, et ses yeux se sont illuminés. Il m’a dit : « Je sais, papa ! C’est le vent. »
A sa dernière phrase, le Docteur se retourne, et constate que Mathilde s’est évanouie et qu’elle est inerte sur le sol de la salle. Il appelle avec affolement les gardiens.
Séquence 109 [Ca - 18] - Plan 1475 : 1h 20' 15" : Mathilde est dans le coma, car elle est sous-alimentée, elle n’a pas mangée depuis des jours. Le Docteur se dirige vers une infirmière : « Je les ai vus apporter à manger.
- L’avez-vous vue manger ? »
Le Docteur se rappelle alors, le nombre de fois que Mathilde jetait la nourriture dans la poubelle. Il marmonne : « Le Plan Parfait. Elle a jetée la nourriture, elle avait son plan à elle, un plan parfait pour nous échapper, à nous tous.
- Nous pouvons la nourrir de force. Mais il ne tient qu’à elle seule de se réveiller ou pas. Cela nous dépasse. »
Photogramme 68 : Séquence 111 [Ca - 20] - Plan 1493 : 1h 21' 18": Un corbeau malveillant se dresse à côté de la tête de Mathilde. Elle rêve…
Photogramme 69 : Séquence 112 [Ac - 10] - Plans 1494 - 1506 : 1h 21' 22" - 1h 22' 55": Flashback. C’est le matin, après la « fameuse nuit », Mathilde demande à De Petris : « Emmène-moi.
- C’est impossible.
- Rien n’est impossible. » De Petris regarde le ciel est demande :
- « Plan parfait, Mathilde doit m’accompagner ? » Il profite du moment ou Mathilde regarde, à son tour, le ciel, il saisit une grosse pierre et la jette dans le précipice. « Ca m’a tout l’air d’un "non".
- Plan parfait, et si le colonel n’avait pas jeté la pierre ?
- Ne me fais pas ça. Arrête. Tu as un boulot. Moi, j’ai une mission. » Ils s’enlacent tendrement.
Séquence 113 [Ca - 21] - Plan 1507 : 1h 22' 56" : Flashforward. C’est le même plan de Mathilde dans le coma avec le corbeau.
Photogramme 70 : Séquence 114 [Ac - 11] - Plans 1509 - 1516 : 1h 23' 03" - 1h 24' 25": Flashback. Le Major est revenu reprendre De Petris. Mathilde est en train d’écrire avec un crayon rouge sur le paquet de cigarette. Il s’approche d’elle afin de prendre congé, elle lui demande : « Pourquoi tu me regardes avec cet air-là ?
- Je me disais… tu m’as fait oublier, exceptionnellement pour toute une nuit… » (Mathilde met le paquet de cigarette dans la pochette du colonel), que je fume. »
La mort de De Petris II
Séquence Séquence 116 - 117 [Aa1 – 36 -37] - Plans 1518 - 1556 : 1h 24' 37" - 1h 25' 30" : Le second plan de l’ONU pour capturer Paradic est opérationnel. Mais, contrairement au souhait du général Coultar qui voulait que l’opération soit entreprise seulement par les forces de l’ONU, le Major sera surpris de voir l’arrivée des forces Croates prévenues par De Petris, revenu, afin de protéger Mathilde et Misho.
Séquence Séquence 118 [Aa2 - 1] - Plan 1557 : 1h 25' 31" : De Petris surprenant, est à l’intérieur de la cabane, il essaye de calmer énergiquement, la fureur de Mathilde, très en colère après ses découvertes à Mostar sur la vraie personnalité et mission de De Petris.
A partir de là, les séquences [Aa1, extérieur de la baie de Vruia] et [Aa2, intérieur de la cabane], vont s’alterner jusqu’à l’issue fatale, à savoir : la grande méprise d’avoir pris De Petris pour Paradic et de l’avoir abattu. Nous allons prendre en considération quelques moment forts.
De Petris insiste auprés de Mathilde : « Dehors, il y a deux armées qui rêvent de tuer le père de Misho. » [Séquence 122 : Aa2 -3] « J’ai prévenu les Croates. L’ONU devra arrêter Paradic, pas l’abattre. » [Séquence 124 : Aa2 -4]
Photogramme 71 : Séquence 125 [Aa1 - 41] - Plan 1591 : 1h 26' 16": Un soldat de l’ONU muni des lunettes de vision thermique, informe le Major : « Paradic est dans la cabane. »
Séquence Séquence 126 [Aa2 - 5] - Plan 1592 : 1h 26' 20" : De Petris maintient fermement Mathilde : « Tiens-toi tranquille, tais-toi.
- J’en reviens pas d’avoir été si conne !
- J’ai essayé de l’empêcher. J’ai essayé d’arrêter tout ça. (…) Je suis dans l’armée.
- C’est pour ça que tu t’es servi de moi ?
- Quand tout sera fini, je t’emmènerai loin, très loin de cette merde. Je connais une île sous le soleil en plein mer.
- Je n’ai pas confiance en toi.»
Séquence Séquence 128 [Aa2 - 6] - Plan 1608 : 1h 27' 40" : De Petris préviens Mathilde : « Ne réveille pas Misho. - Paradic ne viendra pas » (L’enfant ouvre les yeux). « C’est un fantôme que tu attends. »
Photogramme 72 : Séquence 131 [Aa1 - 45] - Plan 1646 : 1h 28' 47": Flashback. Retour au début du film. C’est le développement des inserts concernant Paradic à cheval, comme par exemple, au plan 79. Or, nous allons apprendre, qu’à ce moment précis, Paradic voulait sauver son fils qui jouait avec le bateau (plan 122). Mais il sera abattu par les résistants Croates, et tombera de son cheval. Mathilde prendra la relève en sauvant Misho. L’enfant écoutera avec une oreille attentive le récit de Mathilde.
Séquence Séquence 132 [Aa2 - 7] - Plan 1676 : 1h 29' 21" : De Petris est abattu moralement « Quel plan déroutant ! Si cruel. Si simple. Si parfait.» A peine il termine sa phrase, le canon d’une mitrailleuse est pointé sur sa tempe. Mathilde demande à Misho d’enlever l’arme. « Il est pas mort, mon papa. C’est le Petit Roi ! » De Petris est pris au dépourvu : « Tu es grand, maintenant. Le Petit Roi n’existe pas.
- Si, là, dehors. Regarde ! Regarde ! »
Photogramme 73 : Séquence 133 [Aa2 - 8] - Plan 1699 : 1h 30' 31": De Petris regarde dehors. Nous avons une illusion d’un bateau en feu. De Petris se retourne vers l’enfant et lui dit : « Il n’y a rien, là-bas. Allez donne-moi l’arme. »
- «Traître ! T’as peur que papa te voie.» De Petris s’adresse à Mathilde : « Dis-lui. Dis-lui la vérité.» A ce moment-là, nous entendons un tir de la mitrailleuse. A l’extérieur, le Major ordonne : « Préparez-vous à tirer. »
Photogramme 74 : Séquence 136 [Aa2 - 10] - Plan 1763 : 1h 31' 37": La situation bascule. Misho sort de la cabane en criant « Papa ! » On tire sur De Petris. Le corbeau-dragon apparaît dans un ciel rougeoyant. De Petris s’affale au bord de la plage. Mathilde sort à son tour en criant.
Photogramme 75 : Séquence 137 [Aa2 - 11] - Plan 1781 : 1h 32' 10": Transformation de l’image. Une lumière éclatante et irréelle irradie les deux amants. De Petris est habillé du costume de mariage slave avec la couronne, il est tenu par les bras de Mathilde en larmes.
« Le Plan Parfait II »
Séquences 140 - 142 [Ca – 24 et 25] - Plans 1812 - 1852 : 1h 33' 34"-1h 34' 47" : Flashforward. Le Docteur, d’un pas décidé entre dans l’hôpital. Il est étonné de voir des soldats de l’ONU occupaient autour du lit de Mathilde. Une infirmière passe à côté du Docteur et lui dit « Elle nous a quittés. » Une autre s’approche : « Il y a quelques heures. » Le Docteur est pris d’une colère terrible, il se jette sur le général Coultar : « Vous l’avez tuée, salopards ! » Aussitôt, il est maîtrisé par d’autres soldats qui le frappent avec acharnement, et le laisse au sol.
Photogramme 76 : Séquence 143 [Ca - 26] - Plan 1853 : 1h 34' 48": Une infirmière se précipite près du Docteur : « Qu’est-ce qui vous a pris ? Mathilde est partie. Elle a filé. Elle est sortie du coma, cette nuit. Regardez ! Quelqu’un a dû l’aider de l’extérieur. Elle n’a pas pu casser la fenêtre seule. » Le Docteur traîne jusqu’à la fenêtre en riant, il découvre la petite ballerine, il se lève vers la vitre cassée : « Le Plan Parfait…
- Quoi ?
- Le Plan Parfait ! »
Postlogue
Photogramme 77 : Séquence 144 [Postlogue 1] - Plan 1857 : 1h 35' 03": Sur un ciel bleu et limpide, une mouette signe la fin du film : Mathilde. En voix off, Mahtilde dit : « Vous voyez. Ca marche ! »
Photogramme 78 : Séquence 146 [Postlogue 3] - Plan 1860 : 1h 35' 15": Sur un bateau avec une voile blanche immaculée, le Docteur porte Misho, derrière eux, nous retrouvons Mathilde, heureuse et joyeuse, en train de danser, elle passe à côté de sa mère, qui donne à manger des marguerites à Rouja, la vache, puis Mathilde se dirige vers son amie de l’auberge, elle l’enlace, son amie lui indique avec le doigt quelque chose vers le haut du bateau (une voile à fixer ?), ensuite, c’est au tour de Rita, la propriétaire de l’auberge, qui lui donne une corde. Mathilde tire avec la corde.
Photogramme 79 : Séquence 147 [Postlogue 4] - Plan 1861 : 1h 36' 14": Et enfin, Mathilde surprend De Petris par derrière en lui cachant les yeux, et commencent à discuter ensemble. Le bateau vogue allégrement sur un champ de fleur rouge.
Conclusions provisoires – Les raccords parfaits
Les deux formes de films
Grâce au film Mathilde, nous allons développé les définitions que nous attribuons à la forme globale d’un film en général (sa ligne architecturale). Il nous semble en effet, qu’il y a deux types de films. Nous allons accorder une image particulière pour chaque forme, afin de les désigner rapidement.
Le film « flèche »
En général, le film « flèche » est constitué de trois parties (un début, le milieu et la fin) qui commence souvent avec un problème à résoudre, une intrigue à dénouer, une enquête à mener. La fin du film est la plupart du temps cohérente avec le discours de la diégèse, de l’atmosphère, de l’ambiance, de l’époque, des personnes, de l’espace, etc. Ces films sont donc, confortables aux spectateurs. Nous estimons le pourcentage de ce type de film à plus de 90% du cinéma mondial.
Certes, il y a des variantes à ce schéma général, comme par exemple, le film « flèche » qui termine en boucle. Mais, l’une des plus belles réussites est certainement le film d’Andreï Tarkovski, Andreï Roublev qui prend la forme d’une cloche.
Le film « éventail »
Tout autre sont les films « éventails », ils commencent par un point ou un centre, et ensuite, à partir de ce centre initial, il y aura des projections multiples qui rayonnent d’une manière inégale (et c’est ce qui rend ces films déroutants), vers plusieurs directions ou orientations. Nous n’avons pas (ou plus) la fin, dans le sens d’un film « flèche » (parfois la fin, n’a pas une grande importance, – dans Mathilde par exemple, nous connaissons d’emblée la fin du film.) Les fins des films « éventails » sont souvent (pour ne pas dire, toujours) des fins énigmatiques (Mathilde), mystérieuses, parfois aléatoires, ou incertains, suspendues.
Tel est le cas du film Mathilde, l’ouverture du film est bouleversant, les plans se précipitent et s’enchaînent à un rythme terrible, pour ne pas dire infernal. Chaque plan nous livre une direction particulière, parfois une direction polyvalente. Il en est ainsi, du premier plan du film, le bateau en feu qui conduira d’une part, vers d’autres images de bateau qui auront un rôle important dans le film, puisque le dernier plan du film est un bateau avec une voile blanche immaculée, et d’autre part vers le feu qu’on retrouvera souvent au cœur du film, comme par exemple, les séquences du « corbeau-dragon » qui sont très sensibles, liaison du feu avec un oiseau, qui a son tour est en relation avec les mouettes, oiseau messager. Les séquences du « corbeau-dragon » démontrent avec un détour hautement poétique la transformation ou le passage de l’enfant Misho dans la dure réalité de la guerre, rappelons que la séquence est précédée par un bateau en jouet que l’enfant s’amuse à faire naviguer dans le ciel. Nous retrouvons également le feu au plan 6, avec le balai en feu, sur lequel un enfant s’amuse à jouer au sorcière. Mais de nouveau, nous retrouvons le balai plus loin dans le film, quand De Petris raconte à mathilde que sa nourrice lui racontait des histoires effrayantes, Mathilde lui demande alors : Elle volait sur un balai aussi ? Mais ce n’est pas tout, aussitôt après le plan 6, nous retrouvons une balançoire, subitement abandonnée, qui oscille, afin, peut-être, d’éventée ces feux ardents qui consume le pays. Et de nouveau, nous retrouverons une première balançoire dans le bordel, et une seconde avec l’histoire du chat Dotty, et justement, au cours de cette histoire, nous apprenons que ce n’est pas le chat qui a cassé le vase, mais le vent…
Ainsi, chaque plan du film Mathilde est connecté avec d’autres plans. Le film devient un corps organique ou chaque cellule est en rapport avec d’autres, elles en dépendent et sont articulés avec les autres, les plans n’ont pas une fonction de « remplissage », mais bien au contraire une fonction de nécessité intérieur, une fonction vitale, si l’on ose dire…
Les formes de jeux dans le film
Les jeux d’enfants
Nous venons de le voir, le film commence et accorde une place privilégiée au jeu. Mais, le film continue à livrer des relations avec le jeu. A commencer, tout d’abord, par le jeu de Mathilde sur son fameux « Plan Parfait ». Au début, ni De Petris, ni le Docteur, ont prêtés une attention quelconque à ce « jeu ». Et ensuite, au fur et à mesure, ils commençaient à saisir la portée de ce jeu. C’est une mouette qui a décidé à De Petris de retourner en Italie. Il en est de même avec le Docteur, quand il a compris le « plan » d’évasion de Mathilde, avec la signature finale d’une mouette.
Ensuite, il y a les injonctions de De Petris quand il dit à Mathilde, par trois fois : Arrête ce petit jeu. La première fois, après l’altercation avec le soldat Croate (le colosse), au plan 441, Mathilde s’éclipse, il l’appelle : « Mathilde…. Où es-tu ?
- Ferme les yeux et tu me retrouveras.
- C’est bon, ça va, arrête ton petit jeu. Il faut qu’on retourne.
- Où ça ?
- (Par là !) »
De Petris ferme les yeux. Elle était là. Elle lui dit : « Tu vois. Ça marche. Viens. » D’ailleurs, et c’est un fait important, l’expression de Mathilde « Tu vois. Ça marche. » C’est la dernière phrase du film, sauf qu’elle n’est pas au singulier, mais au pluriel, ce qui semble impliquer les spectateurs. De plus, une centaine de plans plus loin, au cours de la « fameuse nuit », au plan 502 quand Mathilde expliquait à De Petris le fonctionnement du « Plan Parfait », il lui dit : « Je ne crois que ce que je vois. » Ce qui constitue une contradiction avec ce qu’il a fait au plan 441, quand il a fermé les yeux.
La seconde fois que De Petris dit à Mathilde d’arrêter (ce petit jeu), c’est quand ils étaient dans la cabane, et que Mathilde embrasse De Petris à l’oreille. Et enfin, la troisième fois, c’est lors du mariage slave, au plan 1145. Mathilde dansait avec un groupe de personne habillé avec des costumes folkloriques, autour d’un feu imaginaire. C’est d’ailleurs, une autre caractéristique du film, des morceaux de réalité qui apparaissent pour Mathilde et Misho qui ne sont pas visibles par les autres protagonistes, hormis, durant le mariage, quand De Petris sera lui aussi habillé du costume folklorique et de la couronne, témoignage de l’accomplissement d’une union, démontré visuellement à l’écran par le versement de l’eau sur le feu par la mère (morte) de Mathilde.
Les jeux d’adultes : la question des appâts
Si les jeux des enfants sont innocents et spontanés, les jeux des adultes poursuivent un objectif précis et sont mûrement réfléchis. Dès les premiers plans du film, nous avons une mise en scène (qui est en quelque sorte un jeu de déplacement et de replacement), de la mort de De Petris, au plan 35 et 46. Ensuite, successivement, aux plans 200 – 245, quand De Petris téléphone au général, en lui annonçant : « On a l’appât. Si on a l’appât, on tient Paradic » ; et au plan 514, la préparation de l’état-major de l’ONU de la mise en scène de l’appât. Cette séquence sera suivie par un épisode burlesque, le sauvetage de la vache Rouja sur un toit, au plan 714, cette dernière sera appâtée par des marguerites. Enfin, quand De Petris est relevé de ses fonctions et que le major lance l’opération requin, il va appâté Misho grâce aux chaussons de Mathilde, au plan 1376. Mais tous ces efforts déployés étaient vains et inutiles, car nous l’apprendrons à la fin du film, au plan 1608, que Paradic est mort, et que l’ONU attendait un « fantôme ».
Ainsi, enfin de compte, ce qui est significatif, c’est le regard critique que la réalisatrice jette sur l’ONU, l’Organisation des Nations Unies. En effet, nous pouvons constater qu’à travers plusieurs séquences, que les apparences sont soigneusement mise en scène, et qui font poser des questions sur la partialité et l’objectivité de l’Organisation. En outre, nous remarquons dans le film, que l’ONU est toujours en retard. Nous l’apprendrons, durant la confession de De Petris sur le bateau de pêche, aux plans 816 – 875 et ensuite au plan 1608.
Par ailleurs, l'on peut se demander, qui se cache derrière le terrible corbeau ? A un premier niveau de lecture, on peut dire, qu'il s'agit d'une représentation de la guerre. Mais, si nous tenons compte des propos de Mathilde, le corbeau-dragon est soit le colonel De Petris, qui sait que Paradic a un fils qui s'appelle Misho, et dans ce cas, c'est de nouveau l'ONU qui est visé ; ou alors, c'est les Croates eux-mêmes, car, comme on va le voir à deux moments du film : 1. la scène du colosse qui va poursuivre Mathilde ; 2. la scène du facteur qui distribue le courrier dans une ville en ruine ; dans les deux scènes en question, c'est l'accent du langage qui est susceptible de trahir l'enfant. C'est donc pour cette raison que l'enfant sera muet durant presque l'ensemble du film, sauf à la fin...
Mais, l’image la plus révélatrice qui remet en cause l’ONU, c’est le plan 726, quand Mathilde voulait préparer un repas, elle va dérober un coffre du centre de dépôt de l’ONU, et nous découvrirons qu’il y avait des armes à l’intérieur, et qui serons la cause de la mort de De Petris. Par ailleurs, l’épisode du coffre ouvre d’autres perspectives, c’est le propos du paragraphe suivant.
Les jeux des objets : la question de « miniaturisation-monumentalisation »
Plusieurs objets dans le film vont subir un jeu de dilatation ou d’agrandissement. Nous avons abordé cet aspect dans l’analyse du film Nostalghia d’Andreï Tarkovki. Dans Mathilde cet aspect va acquérir aussi une grande importance. Tout d’abord, nous l’avons vu, il y a le jeu du bateau en feu, et le bateau en jouet ; ensuite, il y a la tenue de Mathilde en ballerine et la statuette de la ballerine, que le Docteur retrouvera la première fois dans les ruines du village, au plan 1067, et la seconde fois, quand Mathilde va retrouver sa liberté, au plan 1853. Enfin, nous revenons à l’épisode du coffre, et nous nous posons la question de savoir, aux plans 174 – 195, qu’est-ce qu’il y avait dans les conteneurs dans le port de Split, quand Mathilde avait lancé son défi ?
Les clédons et autres indices cinémantiques dans le film
Le film en général et « La fameuse nuit » en particulier, donnent en étude un nombre important d’indices cinémantiques que nous avons pris en considération, tout en tenant compte des objections que ce genre de propos peut soulevées. Mais les faits, les images et les arguments sont bien présents, à savoir : le trébuchement du colonel (plan 469), la piqûre avec les aiguilles de l’oursin (plan 475), la mouette qui passe aussitôt après que Mathilde ai posé sa question (plan 502), le clédon du major : « Ça m’a tout l’air d’être le plan parfait. » suivit par une seconde mouette qui passe à ce moment précisément (plan 553), le déséquilibre du couple Mathilde/De Petris (plan 582), la grille devant laquelle Mathilde lis le message du colonel et la faute dans le même message (plan 615), la méprise de la caisse que Mathilde vole (plan 730). Ainsi, les questions sont toujours les mêmes, il s’agit d’une part, de savoir du degré de distinction entre le cinéma et la réalité ; et d’autre part, il reste la question, il faut le dire, tabou, touchant le domaine de l’irrationnel, pour ne pas dire de la superstition, mais est-ce qu’il s’agit vraiment d’une superstition ? Les questions restent ouvertes, et des éléments de réponses sont fournis d’une part par C. G. Jung, à propos de la synchronicité, et d’autre part, par S. Freud, à propos des méprises et des maladresses. Enfin, comme nous venons de le voir, les arguments cités ont des répercussions importantes dans le film.
Il reste encore d’autres indices à développer, il faut dire que le film en propose un nombre considérable, à savoir : le feu et la relation avec la couleur rouge, notamment la casquette rouge de Misho (plans 177, 783, 812, 814, 1181), la cigarette (plans 318, 355, 459, 585, 816, 1310, 1509), les dessins, la poubelle (plans 103, 882, 1310, 1475), le rideau de camouflage (plan 812), les habits de Mathilde avec la robe orange pâle (plans 61, 103, 140-173, 177, 606-647, 726, 783, 802, 1086), Mathilde en ballerine (plans 318, 384, 464-513, 581-589, 922-942), les chaussons, les couronnes (plans 1178 et 1781), la corde (plan 1860), la bague (plan 46),l’arbre, le mûrier (plan 1087), la question du nom (plans 280, 293, 1002), du mot (plans 81, 355, 607, 987, 1330), le grillage (plans 615, 1195, 1394), la danse de Mathilde, la question de confiance.
Enfin, la question des animaux est aussi très importante, ils pullulent : Paradic sur un cheval (plans 79, 111, 1646), le chat Dotty (plan 1446), le corbeau (plans 139, 140-173, 1493, 1507, 1763), la mouette ( plans 502, 807, 1335, 1857), le requin (plans 280, 1376, 1430), la vache (plans 671 et 738), les poissons (plan 816), le coq (plans 783, 1028, 1031), les louveteaux (plan 1028). Nous développerons ces indices au cas par cas dans le cœur du dictionnaire.
Notes et références
- ↑ Mot francisé de l’anglais « container »
- ↑ La coupée est un élément mobile qui permet au personnel de terre de monter à bord des navires.
- ↑ La question de la girouette est intéressante, nous avons retenu cette signification de Dubois Eric : « Il ne s'agit pas du coq gaulois, mais bien du coq de Saint Pierre. Il a été placé sur le toit de nos églises (en France) pour nous rappeler que l'homme est une girouette, comme Saint Pierre qui un soir avec Jésus se faisait fort de mourir pour lui, et peu après, par peur des romains, le trahit 3 fois avant que le coq ne chante 2 fois. Mais de son regard, Jésus le pardonna, comme il nous pardonne à nous aussi si nous regrettons nos fautes. (Lire la page.)
- ↑ Ovide raconte que les fruits du mûrier étaient primitivement blancs, mais qu’ils seraient devenus rouges à la suite du suicide de deux amants, Pyrame et Thisbé, qui se donnaient rendez-vous à l’ombre d’un mûrier près d’une source. Chevalier/Gherrbrant, Dictionnaire des Symboles, op. cit., p. 654.
- ↑ Jean Laude écrit, « les cérémonies masquées sont des cosmogénies en acte qui régénèrent le temps et l’espace : elles tentent par ce moyen de soustraire l’homme et les valeurs dont il est dépositaire à la dégradation qui atteint toute chose dans le temps historique. Mais ce sont aussi de véritables spectacles cathartiques, au cours desquels l’homme prend conscience de sa place dans l’univers, voit sa vie et sa mort inscrites dans un drame collectif qui leur donne un sens. » Les arts de l’Afrique Noire, Paris, 1966. pp. 196. 201-203, 250-251.