Les Âmes Grises
Aspects techniques du film
- Titre : Âmes grises (Les)
- Titre original : Âmes grises (Les)
- Réalisation : Angelo Yves
- Année de réalisation : 2005
- Pays : France
- 106 minutes, couleur
- Langue : Français
- Production : Brillion Frédéric, Legrand Gilles
- Scénario : Angelo Yves, Claudel Philippe, d'après son roman éponyme (2003)
- Directeur Photographie : Alméras Jérôme, Vandermeeren Yves
- Décors : Morin Loula
- Costumes : Boisgontier Catherine, Chavanne Pascaline
- Musique : Bruzdowicz Joanna
- Montage : Derocles Thierry
Principaux acteurs
- Jean-Pierre Marielle : le Procureur Pierre-Ange Destinat
- Jacques Villeret : le Juge Mierck
- Denis Podalydès : Aimé Lafaille, le policier
- Camille Panonacle : Clémence Lafaille, la femme du policier, enceinte
- Marina Hands : Lysia Verhareine, l'institutrice amoureuse
- Michel Vuillermoz : le Maire
- Henri Courseaux : le Docteur Victor Desharet
- François Loriquet : Le Contre, l'instituteur fou
- Serge Riaboukine : Bourrache, l'aubergiste
- Joséphine Japy : "Belle de jour", la jeune fille de l'aubergiste
- Nicole Dubois : Barbe, la servante du Procureur
- Daniel Isoppo : Fauvel, le jeune déserteur accusé
- Jean-Michel Lahmi : l'Autre déserteur accusé
- Agnés Soudillon : Joséphine Maulpas, la récupératrice (de peaux)
- Franck Manzoni : le Colonel Matziev
- Thomas Blanchard : le Soldat Yann Le Floc
- Grégory Gadebois : le Soldat Maurice Rifolon
Les photogrammes pertinents du film
0h 00’ 00’’ – Les premiers plan du film
L'ouverture du film est explosive, sur un fond noir, nous entendons en son-off, des nombreux tirs d'obus qui tombent au loin. Nous sommes donc à la frontière d'une guerre de position. C'est la bataille de Verdun : « l'une des batailles les plus dévastatrices et la plus longue de la Première Guerre mondiale et de l'histoire de la guerre. Verdun apparaît comme le lieu d’une des batailles les plus inhumaines auxquelles l’homme s'est livré. » [1] Afin de traduire les déviations inhumaines de l'homme, le réalisateur aura le souci permanent d'une approche réaliste. Il veut être au plus près de l'époque. Il tournera le film dans les environs de la ville de Verdun. (Cf. Carte géographique des lieux de tournage.)
Toujours sur le fond noir se déroule la liste du générique d'ouverture (00h 01' 00").
- Photogramme 1. Premier plan du film. 00h 01' 01" : Plan rapproché. Deux hommes, le col relevé, regardent vers le bas, vers la terre de Lorraine, un hors-champ qui a l'air horrible, car dans les yeux noirs de l'homme du fond, nous lisons une expression de dégoût et d'impuissance.
La caméra fait un panoramique horizontale à droite de 180°. Il y a là d'autres personnes qui regardent avec le regard triste la même scène, entre autres : un officier de la gendarmerie qui grelotte de froid, le maire (Michel Vuillermoz), le policier en civil, Aimé Lafaille (Denis Podalydès) et enfin le juge Mierck (Jacques Villeret).
- Photogramme 2. 00h 01' 15" : Au bout du panoramique. Gros plan en plongé de la tête d'une fillette couchée sur une terre givrée et glacée, les yeux sont fermés, le teint de la peau de l'innocente est cadavérique. Elle est morte. Nous entendons, au loin, le son puissant et irrégulier de l'artillerie qui continue à bombarder, comme si le “cœur” de la nature, sur un rythme anarchique s'emballe et se détraque. La durée de cette scène insoutenable est de 4 secondes.
- Photogramme 3. 00h 01' 19" : Plan générale de l'abominable scène. La construction est sophistiquée. Une rivière traverse en diagonale l'image. Un pont métallique sur deux gros piliers, croise la rivière, pour aboutir à une énorme usine qui crache des fumées gris, dans un ciel strié de bandes de nuages avec des nuances de gris. Neuf personnes entourent le corps sans vie de la fillette. Un brancard est disposé à gauche, dans le coin inférieur.
0h 01’ 28’’ – Les œufs du juge Mierck - « Tuer dans l’œuf »
- Photogramme 4. 00h 01' 28" : Plan rapproché. Dans le paroxysme de cette horrible scène, nous entendons le bruit caractéristique d'une coquille d’œuf qui tombe.
- Photogramme 5 et 6 00h 01' 30" - 00h 01' 32" : Aussitôt, près de la tête de l'innocente victime, la coquille de l’œuf est écrasée par le pied du juge.
- Photogramme 7. 00h 01' 38" : Mais le juge a encore faim, il n'a pas fini de nous étonner. Sur un plateau livré par un gendarme, le juge prend un second œuf, il sort de sa poche un petit marteau à tête ronde dorée et casse la coquille de l'œuf. Nous entendons le bruit des petits coups contre la coquille de l’œuf.
00h 01' 44" : Un narrateur commence à parler, en voix-off. C'est la voix du policier de la ville, Aimé Lafaille : « La petite on l'a surnommée : « Belle », et même parfois, « Belle du Jour » [2] Il y avait des morts par milliers, partout, et comme s'il n'y avait pas assez de morts, voilà maintenant qu'on tuait une enfant. La terre devenait folle. »
00h 01' 57" : Le maire du village regarde le juge qui mange son œuf avec un air ahuri. Il ne croit pas ses yeux grands ouverts qui fixent le geste déplacé du juge. Il est comme nous, à notre tour, très désappointés : Comment dans une telle situation, si tragique et si dramatique, un juge continue à manger des œufs mollets, comme si de rien n'était ? Nous voyons la même chose, mais nous n'agissons pas, pareillement, en conséquence. Comment se fait-il qu'il ne déroge pas à ses habitudes ? Est-ce que les scènes d'homicide infantile sont si habituelles pour le juge ?
- Photogramme 8. 00h 02' 14" : Deux gendarmes transportent sur la civière le corps de la fillette. L'un des deux gendarmes lève son képi, en signe de respect, (le juge, lui, garde sur sa tête, son talpack, le bonnet tronconique d'astrakan. [3]
- Photogramme 9. 00h 02' 17" : L’œuf à la main, le juge fait quelques pas, comme s'il voulait s'imprégner des lieux. Il s'arrête quelques instants devant une grille et regarde la scène avec un œil étrange.
Un flashforward en guise de prologue
Cette séquence du film, il faut le dire choquante, est un flashforward [4] qui appartient au corps du film, nous allons le revoir plus loin, une seconde fois, avec plus de détails.
Le choix du réalisateur est très pertinent, car il est difficile de rester indifférent devant une telle chaîne d'événement aussi dramatique et aussi courte : un peu plus de deux minutes, générique d'ouverture inclut.
L'image de la coquille d’œuf près de la tête de la fillette atteint le comble de l'horreur. Tout d'abord, elle constitue une grande faute professionnelle. En effet, il est important de ne pas modifier une scène de crime, en apportant des éléments étrangers, qui n'appartiennent pas à la scène. Dans The Pledge, dans presque le même contexte, Jerry (Jack Nicholson) est étonné de trouver un stylo sur la scène du crime : « A qui est ce putain de stylo ? » Nous avons déduit que c'est un témoignage de l’incompétence de la police locale. Et il nous semble qu'il en est de même pour le juge Mierck.
Mais ce qui est terrible, c'est le plaisir qu'il prend pour écraser la coquille. Il aurait pu par exemple, remettre la coquille sur le plateau que le gendarme portait, près de lui. Mais il a préféré l'écraser avec ces chaussures neuves. C'est comme si, par résonance, il écrasait la tête de la fillette une seconde fois. Son acte exprime à la lettre, la locution populaire : « Tuer dans l’œuf ».
Il reste une explication qui peut expliquer le geste du juge : il est superstitieux. En effet, il existe une croyance qu'on peut nuire à une personne en se procurant la coquille (non brisée) d'un œuf qu'elle a mangé. Le seul moyen de se protéger de la sorcellerie est d'écraser les coques des œufs que l'on vient de manger. (Cf. Éléments superstitieux de l'œuf)
Dans le prologue, le réalisateur insiste sur le comportement inhumain d'un juge, dans le chapitre suivant il présente la folie d'un instituteur.
0h 02’ 25’’ – L'instituteur fou
Carton : Quelques mois plus tôt.
- Photogramme 10. 00h 02' 41" : Dans une salle de classe, l'instituteur Le Contre (François Loriquet) montre à des enfants, la fixation d'un masque à gaz. L'instituteur est très animé : « Bon, les yeux d'abord. On plaque les lunettes. Compris. Après la sangle, allez !! On prend les petites ficelles et on sert derrière la tête, on sert, on sert, on sert fort. (En criant.) Appuyez, nom de Dieu, plus de place. (Les enfants essayent, tant bien que mal, à fixer, chacun, son masque.) Il ne faut pas laisser passer le gaz, il y en a partout, partout du gaz, comme les boschs, partout, vous ne le voyez pas, mais il est là. Vous ne le voyez pas, mais il est là, et après fini plus rien, mort. (Les enfants ne font pas encore attention aux propos de l'instituteur, ils sont occupés à fixer l'étrange masque.) Mort, vous êtes mort, mort, (L'instituteur commence à désigner avec les mains les enfants.) mort, mort, (Il répète le dernier mot plusieurs fois – douze fois !) Tout le monde est mort, avec plein de gaz, plein de boschs, saloperie. (A partir de là, le comportement de l'instituteur commence à devenir très inquiétant, certains enfants commencent à comprendre.) On est en plein saloperie. Maintenant on chante, je veux vous entendre. Allez-y... (Il commence à chanter une chanson patriotique.) »
Tout en chantant, l'instituteur se dirige au fond de la salle, enlève sa chaussure et la lance devant le tableau, en imitant un lanceur de grenade et en se cachant derrière ses bras, il lance sa seconde chaussure, en chantant La Marseillaise. Il devient de plus en plus agité. Il enlève son masque, sa veste, son gilet, sa chemise, son pantalon. Il commence à rire d'une façon hystérique et spasmodique, les enfants arrêtent de chanter. L'instituteur se dirige vers la fenêtre, l'ouvre, sort sur le bord et saisit le drapeau tricolore. (Cf. Photogramme 11. 0h 04' 03")
Il retourne vers le tableau, avec des grands éclats de rire sardoniques, les enfants commencent à avoir peur, ils regardent l'instituteur avec un air effrayé. L'instituteur pose le drapeau au pied du mur, tourne le dos aux enfants et commence à uriner sur le drapeau. Ensuite, il tombe à genoux devant le drapeau et commence à pleurer. (Cf. Photogramme 12. 0h 04' 23")
0h 04’ 34’’ – L'arrivée de la nouvelle institutrice : Lysia Verhareine
L'institutrice habillée d'un long manteau rouge, qu'elle ne quitte jamais, arrive dans une calèche, elle se rend à la mairie, elle rencontre le maire qui est heureux de la recevoir : « Bonjour, bonjour, vous tombez du ciel, on peut dire que vous me sauvez, 20 jours que les gamins n'ont pas école. (…) Enfin, vous êtes là, c'est le principal, je vous montre l'école et puis votre logement. Alors comme ça vous êtes du Nord.
- Arras.
- Arras, Ah ! Vous étiez institutrice là-bas ? (A peine, il termine sa phrase, un gant de l'institutrice tombe au sol, elle s'arrête pour le ramasser.) (Cf. Photogramme 13. 0h 05' 46" et Photogramme 14. 0h 05' 48") Arras, c'est une grande ville. Jamais mis les pieds. Et comment vous êtes venu par chez nous ? Vous avez de la famille ici ?
- Je voulais m'éloigner.
- Vous savez chez nous, c'est tout petit. (Ils sont à l'extérieur. Des nombreux soldats traversent la rue. ) Vous vous habituerais, il y en a de plus en plus. C'est comme le canon, au début on entend que ça, et après, on finit par s'y faire... Vous verrez, en plus, on a de la chance, on a le coteau, ça nous fait comme un rideau. (Avant d'entrer dans un bâtiment, il lui montre avec le menton, puisqu'il porte les sacs de l'institutrice.) La guerre est de l'autre côté. (L' institutrice s'arrête une seconde et regarde le fameux coteau.) Le logement est au fond. Il y aura sans doute un petit peu de ménage, je me chargerais de ces affaires, je n'ai pas eu le temps de m'en occuper et puis il y a eu personne qui est venu les réclamer. (Il sort un trousseau de clés et ouvre la porte.) »
0h 06’ 35’’ – La chambre de l'instituteur Le Contre
- Photogramme 15. 00h 06' 43" : La chambre est dans un état indescriptible, le sol est jonché par des petits bouts de papiers découpés, avec par ci et par là, des tas d'excréments. Sur les murs, nous lisons des extraits de La Marseillaise, écrit vraisemblablement avec les excréments de l'instituteur. L'odeur était certainement insoutenable. Nous entendons des dizaines de mouches qui voltigent. (Cf. Photogramme 16. 0h 06' 57") Le maire est abasourdi, il demande à la nouvelle institutrice, de ne pas entrer, elle entre quand même, elle regarde l'état de la chambre. Elle avance doucement vers la fenêtre, qu'elle ouvre. (Cf. Photogramme 17. 0h 07' 17")
On peut alors imaginer la dégradation de l'état de santé mentale de l'instituteur quand il se trouvait dans sa chambre.
0h 07’ 23’’ – L’institutrice chez le procureur
00h 07' 23" : L'institutrice ne pouvait donc pas se loger dans la chambre du malheureux. Le maire a eu l'idée de demander la permission au procureur pour loger l'institutrice dans le petit pavillon du “château”. Il demande à l' institutrice de l'attendre dehors et se rend chez le procureur. Il est accueilli par Barbe, la servante du Procureur.
00h 08' 04" : Le maire explique au procureur la situation : « Alors j'ai pensé, j'ai eu peut-être tort. Mais j'ai pensé à votre petite maison dans le parc. Je me disais que, bien sûr la mairie vous dédommagerez.
- Où est-elle ?
- Là, dehors. Elle attend.
- Je veux la voir.
- Certainement Monsieur le Procureur. Si vous me permettez. »
- Photogramme 18. 00h 09' 01" : Le Maire sort chercher l’institutrice. Les présentations sont faites : « Voilà, Mlle Verhareine, Lysia Verhareine, Mr. le procureur. (Ce dernier regarde Mlle Verhareine longtemps, comme si c'était une apparition. Il ne dit pas un mot.)
- (Lysia lui tend la main.) Bonjour monsieur. (Le procureur lui prend la main et ne la lâche plus. Il ne dit rien.) (Cf. Photogramme 19. 0h 06' 57")
- (Le procureur tourne le dos, monte quelques marches, se retourne.) : C'est d'accord, mademoiselle. »
0h 14’ 01’’ – La relation tendue entre le procureur et le juge
Plan rapproché. Devant son bureau du palais de justice, le procureur est assis de profil. Un greffier vient lui annoncer la présence du juge Mierck. Le procureur, sans bouger la tête, lui fait signe qu'il peut laisser entrer le juge.
- Photogramme 20. 00h 14' 11" : Le juge Mierck entre dans le bureau du procureur. Ce dernier reste assis, il ne manifeste aucune attention au juge, par exemple, il ne se lève pas pour l’accueillir. Le juge fait quelques pas et salue le procureur : « Monsieur le procureur.
- Asseyez-vous, je vous en prie.
- Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je préfère rester debout.
- (Le procureur n'accorde pas d'importance aux propos du juge, il saisit un dossier.) Un vol semble-t-il, trois génisses à Chauville, vous lirez le rapport des gendarmes. (Il tend le dossier au juge.) Vous verrez sur place.
- (Le juge met un temps à prendre le dossier, il finit par le prendre avec un air sarcastique.) Hum, monsieur le procureur, il me semble qu'en tant que premier juge d'instruction, cette affaire ne soit pas de ma compétence. (Il pose le dossier sur la table.) (Cf. Photogramme 21. 0h 14' 34")
- (Le juge le dévisage.) Vous n'aimez que les jolies meurtres, n'est-ce pas monsieur le juge ? Vous rêvez aux assassins ! »
La remarque du procureur est pertinente, elle annonce le goût macabre du juge pour les "jolies" meurtres. Ainsi, petit à petit, nous entrons dans la nébuleuse de ces "Âmes grises" et tourmentées. Nous commençons à comprendre la délectation du juge à savourer des œufs mollets, devant une scène de crime.
Le juge est étonné par la brutale franchise du procureur : « Je ne sais pas monsieur le procureur ce qui me vaut ses propos. J'exerce ma charge du mieux que je peux.
- Alors, instruisez donc, quand on vous le demande. (Il rend le dossier avec un geste brutal.) Après tout, quand vous étiez chez vos nègres, il devait bien s'envoler du bétail, ou ces gens là, s'entretuent-ils sans cesse pour mieux vous plaire.
- Vous savez, j'ai quitté l'Afrique il y a plus de dix ans.
- (Le procureur, d'un signe, arrête le juge.) Je n'ai plus rien à vous dire. (Le juge prend le dossier et sort.) »
0h 15’ 19’’ – Le jeu des enfants à la récréation
- Photogramme 22. 00h 02' 41" : Plan général de la cour de l'école. Sous le regard soucieux de l'institutrice, des enfants jouent en toute insouciance, certains imitent “le jeu” des adultes, ils jouent à la guerre, en guise de fusil, ils sont armés d'un bâton, ils s'amusent à tirer et à répéter, comme l'a fait l'instituteur au début du film, mort, mort – six fois.
00h 15' 28" : Isolée du groupe, la caméra cadre une petite fille qui fixe du regard l'institutrice, cette dernière remarque cette attitude mystérieuse : « Tu me regardes ? (La petite fille, avec un sourire, continue à la regarder.) Pourquoi tu me regardes comme ça ?
- Vous êtes comme dans les livres.
- Comment on est dans les livres ?
- On est bien, tout est bien. »
0h 15’ 57’’ – “Les lettres de la petite demoiselle”
La correspondance de l'institutrice avec son amoureux est présente dans plusieurs séquences, nous n'aborderons que la dernière correspondance, celle qui annonce, hélas, la mort de son amoureux.
Cette correspondance devient un support pour illustrer l'esprit nostalgique et mélancolique du procureur qui, à plusieurs reprises sera perdu dans des songes impénétrables. Lui, un procureur de la république, garant de l'intégrité des citoyens et de la vie privée, va se permettre l'impensable, ouvrir les lettres personnelles de l'institutrice. Le procureur devient le facteur personnel de l'institutrice. Un facteur inquisiteur.
Finalement, en quinze minutes, le bilan n'est pas reluisant, nous commençons par un juge sadique qui savoure viscéralement les scènes de crime, nous passons par un instituteur qui tombe dans le côté obscur de la démence et enfin, un procureur de la république qui se complaît dans le voyeurisme et le “viol” des lettres de la demoiselle. (Cf. Photogramme 23. 0h 14' 34") Il rappelle par moment don Jaime, l'oncle de Viridiana, le film de Luis Buñuel.
Notes et références
- ↑ L'artillerie y causa 80 % des pertes, le rôle des hommes y consiste surtout à survivre — et mourir — dans les pires conditions sur un terrain transformé en enfer, tout cela pour un résultat militaire nul. (Source : Wikipédia.)
- ↑ C'est la jeune fille de l'aubergiste Bourrache (Joséphine Japy)
- ↑ Coiffure militaire des chasseurs à cheval du Second Empire (1852 – 1870). (Source : Wikipédia.)
- ↑ Un flashforward est une anticipation, un saut en avant, il exprime un fait qui aura lieu plus tard dans l'intrigue. Un flashforward s'oppose à un flashback qui est un retour en arrière.
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