Maison
Titres des films
Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations
Titre | Titre original | Réalisation | Scénario | Année | Pays | Durée (min.) |
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L’Apollonide – souvenirs de la maison close | L’Apollonide | Bonello Bertrand | Bonello Bertrand | 2011 | France | 125 |
Maison de bambou (La) ou Opération Tokyo | House of Bamboo | Fuller Samuel | Kleiner Harry, Fuller Samuel | 1955 | USA | 102 |
Maison des sept péchés (La) | Seven Sinners) | Garnett Tony | Meehan John, Tugend harry, |
1940 | USA | 87 |
Maison Nucingen (La) | Nucingen Haus | Ruiz Raoul | Ruiz Raoul, roman de Honoré de Balzac |
2008 | Chili, France, Roumanie. | 90 |
Autres titres de films
Titre | Titre original | Réalisation | Scénario | Année | Pays | Durée |
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Miroir (Le) | (Voir détail : Zerkalo) | Tarkovski Andreï | Tarkovski A. Micharine A. |
1975 | URSS | 106 |
Mosquito Coast | Mosquito Coast | Weir Peter | Schrader P. Theroux P. |
1986 | USA | 118 |
Nostalghia | (Voir détail : Nostalghia) | Tarkovski Andreï | Tarkovski A. Guerra T. |
1983 | URSS Italie |
130 |
Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films
Le Miroir, d’Andreï Tarkovski
Le premier épisode commence par Maroussia qui regarde des champs verts, et se termine par l'image de l'héroïne qui contemple un fenil en feu rouge. Notons à ce propos le fait significatif au plan précédent : elle asperge son visage de quelques gouttes d'eau devant l'énorme feu. En revanche, dans l'épisode suivant, elle plonge la tête, d'une manière étrange dans une bassine d'eau. L'eau et le feu vont devenir les éléments de liaison entre les épisodes et particulièrement entre les deux premiers, puisque dans le premier épisode, Maroussia attendait son mari, et dans le second elle est avec son mari, qui va lui verser de l'eau sur la tête. Or, dans le premier épisode, l'eau se réduit à quelques gouttes, et le feu est très intense. C'est en fait, toute la "maison" qui brûle, dans son sens psychanalytique, "sa maison", son chez-soi, c'est cela qui brûle. Et au début du second épisode, "Le rêve d'Aliocha", "la maison" est en quelque sorte inondée, "la maison" part littéralement en morceau, des morceaux de plâtres du plafond. (Cf. Photogramme – Maison 1.)
Mais ici, le feu est réduit à une petite flamme minuscule. En fait, Tarkovski présente une composition en équation par analogie de contraste. Ne s'agit-il pas "d'équation amoureuse" ? La passion amoureuse est-elle hors mariage ? La passion amoureuse est-elle au détour d'un chemin ? Il est émouvant de voir qu'avec l'étranger le feu est bouleversant, et avec son mari, le feu est discret.
Liens spécifiques du film
Voir : Miroir (Le)
Nostalghia d’Andreï Tarkovski
"Le hall d'hôtel Palma" - Variations sur le thème de passage
Plan 21 : 15' 18" : La Traductrice commence à raconter au Poète, une petite histoire qui va nous intéresser.
_ La Traductrice : " A Milan, une domestique a mis le feu à une maison…"
_ Le poète : " Quelle maison ?"
_ La Traductrice : " La maison de ses patrons. Par nostalgie elle voulait rentrer en Calabre. Elle a brûlé la maison qui s'opposait à ce désir. Pourquoi ton musicien Sisnovski serait-il entré en Russie s'il savait qu'il redeviendrait esclave ? " (Le Poète se lève, commence à marcher.)
_ Le poète : (Il lui tend une lettre.) "Lis… et tu comprendras… C'est la lettre de Bologne. (Celle du compositeur russe Sisnovski) … Il se mit à boire, et après il s'est suicidé…"
Cette histoire est à rapprocher de l'immolation par le feu de Domenico "le Fou", à la fin du film. Dans ce cas, c'est son corps qui s'opposait à son désir d'apporter la paix dans le monde. Soulignons aussi les relations qui se créent : Maison → feu → corps → manteau
Nous remarquons que le Poète sursaute quand il entend le mot "maison". Il demande : "quelle maison ?" C'est un point important, puisque le dernier plan du film, nous présente le Poète assis, avec le même manteau, sur le sol, près de lui une flaque d'eau et un chien.
Dans l’épisode suivant, au : Plan 38 : 33' 38" : Dans la piscine de sainte-Catherine, un général chauve fume un cigare, il s'étonne que son cigare soit éteint. Le Fou longe un autre bord de la piscine (plan 39). Il parle à son chien : "sais-tu pourquoi ils sont dans l'eau ? Ils veulent vivre éternellement. " Ainsi la superstition n'épargne pas les aristocrates qui eux, parlent du Fou : "Il a gardé sa famille sous clé pendant sept ans. Il attendait la fin du monde."
"La maison de la fin du monde" – Anatomie d’une inconscience déterminée
«…Fêlures dans l'objet, entre ce qu'il peut être et ce qu'il apparaît ; fêlure dans le sujet, entre ce qu'il y a d'opaque et d'irréductible dans l'image et son rôle de vecteur de connaissance, fêlure entre l'homme et le monde, c'est-à-dire à la fois liaison et déliaison ; et fêlures diverses dans l'image elle-même… »
R. Dadoun.[1]
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Plan 41a : 39' 23" : A Bagno-Vignoni, quand le couple rencontre "le Fou", celui-ci pédale sur un vélo en restant sur place.
"Le Fou" tourne le dos au Poète et entre dans sa maison. Le Poète le suit.
Plan 42 : 44' 32" : C'est dans ce plan que le Poète fait son entrée du bas du cadre. Pour se trouver face à une double porte. Il ouvre les deux battants de la porte (43).
Plan 44 : 45' 09" : (Passage en noir et blanc.) Nous découvrons une énorme salle, comme le grenier d'une grange. Sur une partie de la surface du sol jonchée de terre s'étale une forme organique étrange : une espèce de paysage en miniature, avec des collines, des lacs, un sentier sinueux et une chaise. (Cf. Photogramme - Paysage miniature.) (3ème coup de tonnerre). Après les coups de tonnerre, nous entendrons en voix-off, et par intermittence, le bruit d'une scie circulaire.
(Lire la suite : A propos de la Bougie)
La libération de "la maison de la fin du monde " – La terre lactée
C'est la séquence de la libération de la famille du "Fou" par les gendarmes. Elle se déroule de la manière suivante : la femme du "Fou", tenant son enfant, sort enfin de la maison. Ils descendent un escalier (plan 61). Plan rapproché de Zoé, la chienne (plan 62). Les gendarmes empêchent les gens de s'approcher de la maison (plan 63). C'est au tour du Fou de descendre tristement les escaliers (plan 64).
Plan 65 : 1h 00' 13" : (8ème flash-back, en noir et blanc.) La femme du "Fou" se jette aux Piedpieds d'un gendarme. Près des pieds du gendarme, une bouteille de lait tombe, et le lait se répand dans la rue.
Plan 66 : 1h 00' 22" : La mère s'agenouille devant le gendarme. Le père poursuit son petit enfant le long du perron de l'église : l'action commence en fait par la montée de quelques marches d'escalier. (66a) L'enfant court non pas directement sur le perron de l'église, mais le long d'une marche d'escalier. Enfin, le père et le fils descendent l'escalier opposé. L'image du père qui poursuit son enfant, semble suggérer "la poursuite de l'enfance", de l'innocence, de la pureté, comme l'évoque d'ailleurs la blancheur du lait, et cela malgré la brièveté des plans en flash-back, (moins de 2 minutes) qui s'oppose à la longueur de "la maison du fin du monde" (presque 20 minutes). C'est grâce à une technique remarquable dans le rendu d'un souvenir douloureux, que le réalisateur présente l'absurdité du "Fou" ; celui ci a emprisonné sa famille pendant sept ans. Cette technique s'appuie essentiellement sur deux figures : le lait et l'escalier. Cette dernière figure est récurrente dans les plans en flash-back. En effet, les plans nous montrent les protagonistes qui descendent quelques marches d'escalier, jusqu'au plan 66. Le plan 66 est en somme une synthèse de "la maison de la fin du monde". Une courte ascension, un long plateau et une descente. Ici se dessine une courbe "visuelle" de l'état psychologique du Fou.
Plan 67 : 1h 01' 04" : Une petite note d'espoir émerge de ces flots de souvenirs : passage du noir et blanc en couleur. La voiture de la Traductrice qui descend le flanc d'une colline. En voix-off, nous entendons l'enfant qui dit à son père : "papa, c'est ça la fin du monde ?" Transition avec le plan suivant, en couleur, de la petite fille qui regarde son père, espérant une réponse. C'est peut-être ici qu'éclate l'absurdité du "Fou" : avoir persuadé ses enfants de sa sinistre obsession, ou encore, rendre l'enfant témoin de sa névrose. Le passage du noir et blanc à la couleur indique le passage à la terrible réalité.
Passage et messages
Plan 102 : 1h 25' 48" : Retour au Poète. Il change son projet, celui de rentrer à "la maison". Il demande au taxi de le conduire à Bagno-Vignoni. Il fait quelques pas, il passe sous un porche sombre. Il reste dans l'ombre quelques secondes. L'image n'indique-t-elle pas "la sombre décision" du Poète. Du plan 105 au plan 120, le Poète réussit la traversée de la piscine de Sainte Catherine avec la bougie.
Le repos de Sisyphe
« L'Univers est vrai pour nous tous et dissemblable pour chacun. »
— M. Proust. [2]
« …car le monde des astres est moins difficiles à connaître que les actions réelles des êtres. »
— M. Proust.[3]
Plan 122 : 1h 57' 10" : (12ème flash-back, en noir et blanc.) Plan moyen du petit enfant blond du poète et de sa mère qui regardent à droite du cadre, dans le hors-champ.
Plan 123 : 1h 57' 24" : Plan rapproché du Poète, accompagné du chien Zoé. Il est à moitié allongé sur le sol, il se tient sur sa main. Le Poète et Zoé regardent fixement la caméra. A l'arrière-plan la maison familiale. En Premier plan une petite flaque d'eau, sur laquelle nous distinguons les arcades de la cathédrale en ruine, que nous avons rencontré au plan 94, durant le second rêve du Poète. (Cf. Photogramme – Maison 2)
La caméra effectue un zoom arrière lent, pour laisser apercevoir, au fur et à mesure, l'ensemble de la cathédrale en ruine. Des flocons de neige commencent à tomber. (Cf. Photogramme – Maison 3.) Dédicace du film : "A ma mère."
Liens Spécifiques du film
Voir : Nostalghia