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===Les signes du feu dans Andreï Roublev, d'Andreï Tarkovski===
===Les signes du feu dans Andreï Roublev, d'Andreï Tarkovski===
 
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====Andreï Roublev prend feu====
====Andreï Roublev prend feu====
 
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'''<span id="ancre_1">Plan</span> 106-1''' <ref> Le premier chiffre correspond aux plans du film depuis le début du film, le second chiffre aux plans du film depuis le début de l'épisode.</ref> : ''52' 15&quot;'' : Le 4ème épisode, '''« La Fête, printemps 1408 »''', commence par le débarquement de Roublev et de ses compagnons au bord accueillant d'une rivière. C'est le crépuscule. Une musique troublante en chant de cigale amorce une émotion d'excitation sensitive. <ref>'''F. Farago''' écrit : (…) "Des images d'une poésie envoûtante, doublées d'une musique magicienne, dépeint la grande nuit slave…", ''Andreï Tarkovski, Études cinématographiques,'' N° 135-138, Éditions Lettres Modernes, Minard, Paris, 1983.  p. 33.  </ref>
'''<span id="ancre_1">Plan</span> 106-1''' <ref> Le premier chiffre correspond aux plans du film depuis le début du film, le second chiffre aux plans du film depuis le début de l'épisode.</ref> : ''52' 15&quot;'' : Le 4ème épisode, '''« La Fête, printemps 1408 »''', commence par le débarquement de Roublev et de ses compagnons au bord accueillant d'une rivière. C'est le crépuscule. Une musique troublante en chant de cigale amorce une émotion d'excitation sensitive. <ref>'''F. Farago''' écrit : (…) "Des images d'une poésie envoûtante, doublées d'une musique magicienne, dépeint la grande nuit slave…", ''Andreï Tarkovski, Études cinématographiques,'' N° 135-138, Éditions Lettres Modernes, Minard, Paris, 1983.  p. 33.  </ref>


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===Le Miroir d’Andreï Tarkovski===
===Le Miroir d’Andreï Tarkovski===
 
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====Le feu au fenil ou l’attente brûlante====
====Le feu au fenil ou l’attente brûlante====


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'''<span id="ancre_13">Plan</span> 19 :''' '' 13' 53&quot;'' : L'image est immobile. Plan rapproché sur la [[table]]. La caméra est fixe en plongée. Tout à coup, le verre d'une lampe à pétrole vacille, tombe par terre. Le verre sort un instant de l'image en roulant et se stabilise ensuite sans se casser. [[Verre|Lire la suite]].
'''<span id="ancre_13">Plan</span> 19 :''' '' 13' 53&quot;'' : L'image est immobile. Plan rapproché sur la [[table]]. La caméra est fixe en plongée. Tout à coup, le verre d'une lampe à pétrole vacille, tombe par terre. Le verre sort un instant de l'image en roulant et se stabilise ensuite sans se casser. [[Verre|Lire la suite]].


Dans le même mouvement de la séquence, les enfants passent, fugacement, devant un miroir, s'arrêtent au pied de la porte pour voir le feu au fenil, et Klanka sort de derrière le miroir.
Dans le même mouvement de la séquence, les enfants passent, fugacement, devant un miroir, s'arrêtent au pied de la porte pour voir le feu au fenil, et Klanka sort de derrière le miroir. (Cf. '''Photogramme – Feu 4.''')


Andreï Tarkovski, Le Miroir. Photogramme Feu 4 : Plan 19b.
[[Fichier:feup8.jpg|200px|thumb|right|Photogramme Feu 4 : ''Miroir (Le)'', '''Plan 19b'''. Le reflet des enfants dans un miroir, Klanka qui sort de derrière le miroir.]]
Photogramme Feu 4 :
Le Miroir
Plan 19b
Le reflet des enfants dans un miroir, Klanka qui sort de derrière le miroir.


A l'extérieur, au :
A l'extérieur, au :


'''<span id="ancre_14">Plan</span> 20 :''' '' 14' 45&quot;'' : Maroussia avance vers un puits, elle saisit un seau d'eau suspendu, elle s'asperge le visage, et s'assied au bord du puits pour observer le fenil en feu. (Cf. '''Photogramme – Feu 4.''')
'''<span id="ancre_14">Plan</span> 20 :''' '' 14' 45&quot;'' : Maroussia avance vers un puits, elle saisit un seau d'eau suspendu, elle s'asperge le visage, et s'assied au bord du puits pour observer le fenil en feu. (Cf. '''Photogramme – Feu 5.''')
 
[[Fichier:feup5.jpg|200px|thumb|right|Photogramme Feu 5 : ''Miroir (Le)'', '''Plan 20'''. Le fenil en feu.]]


Le Miroir, d’Andreï Tarkovski. Photogramme Feu 4 : Plan 20.
Photogramme – Feu 4 :
Le Miroir,
Plan 20.
Le fenil en feu.


L'accumulation et la cristallisation dans un temps court, d'un certain nombre d'indices [[Irrationnel|irrationnels]], étranges et [[Insolite|insolites]] sont des données significatives pour la cinémancie. Ainsi, si nous reprenons dans l'ordre la suite des indices, nous avons :
L'accumulation et la cristallisation dans un temps court, d'un certain nombre d'indices [[Irrationnel|irrationnels]], étranges et [[Insolite|insolites]] sont des données significatives pour la cinémancie. Ainsi, si nous reprenons dans l'ordre la suite des indices, nous avons :
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- Plan 19a : le [[verre]] de la lampe à pétrole qui [[Catalogie|tombe]].
- Plan 19a : le [[verre]] de la lampe à pétrole qui [[Catalogie|tombe]].


Le dernier indice est un signe complexe. Ne s'agit-il pas d'un signe sexuel ? Un signe hermaphrodite ? D'abord par sa forme : un long tube en verre renflé dans sa partie supérieure. C'est un signe "transparent". Ensuite, il installe une liaison directe avec "Le fenil en feu." C'est d'abord, grâce au mouvement de la caméra au moment où le verre tombe. Nous avons, en effet, un mouvement continu qui s'amorce avec la lampe à pétrole éteinte, avec son verre détaché, et se termine avec le feu gigantesque du fenil. C'est ensuite, une seconde liaison avec le petit appareil de chauffage de l'épisode suivant "le [[Rêve]] d'Aliocha", dans lequel le feu, au départ une simple lueur, va jaillir en flamme, pour finalement s'éteindre. Soulignons qu'à ce moment-là, la mère est avec son mari. Et ici, la lampe éteinte qui finit avec le fenil en feu. N'est-on pas en présence d'une [[métaphore]] du cheminement du mariage ? Précisons encore que le premier appareil, le verre de la lampe à pétrole, sert à éclairer alors que le second (dans l'épisode suivant) sert à chauffer. Un autre témoignage c'est le plan en insert, fugace, à la fin du "Rêve d'Aliocha" : le dos d'une [[main]] qui se chauffe devant un feu. (Cf. '''Photogramme – Feu 5.''')
Le dernier indice est un signe complexe. Ne s'agit-il pas d'un signe sexuel ? Un signe hermaphrodite ? D'abord par sa forme : un long tube en verre renflé dans sa partie supérieure. C'est un signe "transparent". Ensuite, il installe une liaison directe avec "Le fenil en feu." C'est d'abord, grâce au mouvement de la caméra au moment où le verre tombe. Nous avons, en effet, un mouvement continu qui s'amorce avec la lampe à pétrole éteinte, avec son verre détaché, et se termine avec le feu gigantesque du fenil. C'est ensuite, une seconde liaison avec le petit appareil de chauffage de l'épisode suivant "le [[Rêve]] d'Aliocha", dans lequel le feu, au départ une simple lueur, va jaillir en flamme, pour finalement s'éteindre. Soulignons qu'à ce moment-là, la mère est avec son mari. Et ici, la lampe éteinte qui finit avec le fenil en feu. N'est-on pas en présence d'une [[métaphore]] du cheminement du mariage ? Précisons encore que le premier appareil, le verre de la lampe à pétrole, sert à éclairer alors que le second (dans l'épisode suivant) sert à chauffer. Un autre témoignage c'est le plan en insert, fugace, à la fin du "Rêve d'Aliocha" : le dos d'une [[main]] qui se chauffe devant un feu. (Cf. '''Photogramme – Feu 6.''')


Le Miroir, d’Andreï Tarkovski .Photogramme Feu 5 : Plan 28. Photogramme Feu 5 :
[[Fichier:feup6.jpg|200px|thumb|right|Photogramme Feu 6 : ''Miroir (Le)'', '''Plan 28'''. La main en insert qui se chauffe à un bout de bois incandescent.]]
Le Miroir,
Plan 28.
La main en insert qui se chauffe à un bout de bois incandescent.


C'est grâce à ce type de formalisme métonymique que Tarkovski construit, à l'intérieur de ses figures cinématographiques, des structures qui permettent le développement de voies parallèles, et la multiplication de codes de lecture.
C'est grâce à ce type de formalisme métonymique que Tarkovski construit, à l'intérieur de ses figures cinématographiques, des structures qui permettent le développement de voies parallèles, et la multiplication de codes de lecture.
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_ Natalia : « ''Pourquoi, jamais rien de tel ne m'apparaît ?''»
_ Natalia : « ''Pourquoi, jamais rien de tel ne m'apparaît ?''»


'''<span id="ancre_17">Plan</span> 127 :''' '' 1h 12' 36&quot;'' : Après la rèplique de la mère, apparaît le plan en [[insert]] du buisson soufflé par le [[vent]]. (Plan 12, 3ème représentation de l'insert.) D'autre part, un regard attentif sur le feu d'Ignat suggère "un effet d'ouverture", une forme "en cage", comme si la structure de l'élément en combustion rappelait une espèce "d'oiseau qui brûle". (Cf. '''Vignette, Photogramme Feu 6.''') Mais la question qui se pose, est celle de savoir si justement c'est un oiseau qui brûle. Ou un [[oiseau]] qui renaît ? Ne serait-ce pas en fin de compte, le mythe du sphinx qui est présenté par déviation ? (Cf. '''Photogramme – Feu 6.''')
'''<span id="ancre_17">Plan</span> 127 :''' '' 1h 12' 36&quot;'' : Après la rèplique de la mère, apparaît le plan en [[insert]] du buisson soufflé par le [[vent]]. (Plan 12, 3ème représentation de l'insert.) D'autre part, un regard attentif sur le feu d'Ignat suggère "un effet d'ouverture", une forme "en cage", comme si la structure de l'élément en combustion rappelait une espèce "d'oiseau qui brûle". (Cf. '''Vignette, Photogramme Feu 7.''') Mais la question qui se pose, est celle de savoir si justement c'est un oiseau qui brûle. Ou un [[oiseau]] qui renaît ? Ne serait-ce pas en fin de compte, le mythe du sphinx qui est présenté par déviation ? (Cf. '''Photogramme – Feu 7.''')


Le Miroir, d’Andreï Tarkovski .Photogramme Feu 6 : Plan 124. Photogramme Feu 6 :
[[Fichier:feup7.jpg|200px|thumb|right|Photogramme Feu 7 : ''Miroir (Le)'', '''Plan 124'''. Le feu qui brûle, ne serait-il pas une représentation symbolique du mythe du sphinx ? (Cf. la vignette.)]] 
Le Miroir,
Plan 124.
Le feu qui brûle, ne serait-il pas une représentation symbolique du mythe du sphinx ? (Cf. la vignette.)


D'autres propos en voix-off du père convergent vers notre hypothèse. Ils sont situés avant le feu d'Ignat. « ''Le poète doit bouleverser l'âme, non pas former des idolâtres.''» L'image du feu est bouleversante, car elle "marche à l'envers", comme tout le jeu de l'éclairage, qui [[Annonciateur(signe)|annonce]] indirectement un feu animalisé, par l'aspect changeant du feu, qui n'est pas uniforme. C'est comme un feu en miroir. D'autres arguments vont venir appuyer notre hypothèse à propos du feu d'Ignat. Pour le moment, nous dévoilons quelques indices en attendant le moment opportun. Une autre image « marche à l'envers », au cours de cet épisode, c'est un événement qui va nous intéresser, quand le père dit en voix-off : « ''je revois régulièrement le même rêve.''»
D'autres propos en voix-off du père convergent vers notre hypothèse. Ils sont situés avant le feu d'Ignat. « ''Le poète doit bouleverser l'âme, non pas former des idolâtres.''» L'image du feu est bouleversante, car elle "marche à l'envers", comme tout le jeu de l'éclairage, qui [[Annonciateur(signe)|annonce]] indirectement un feu animalisé, par l'aspect changeant du feu, qui n'est pas uniforme. C'est comme un feu en miroir. D'autres arguments vont venir appuyer notre hypothèse à propos du feu d'Ignat. Pour le moment, nous dévoilons quelques indices en attendant le moment opportun. Une autre image « marche à l'envers », au cours de cet épisode, c'est un événement qui va nous intéresser, quand le père dit en voix-off : « ''je revois régulièrement le même rêve.''»
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'''<span id="ancre_21">Plan</span> 131 :''' '' 1h 15' 12&quot;'': Un [[coq]] surgit à l'extérieur. (Cf. '''Photogramme – Coq 1.''')
'''<span id="ancre_21">Plan</span> 131 :''' '' 1h 15' 12&quot;'': Un [[coq]] surgit à l'extérieur. (Cf. '''Photogramme – Coq 1.''')


Le Miroir, d’Andreï Tarkovski .Photogramme Coq 1 : Plan 131.
[[Fichier:coqp1.jpg|200px|thumb|right|Photogramme Coq 1 : ''Miroir (Le)'', '''Plan 131'''. Le coq qui surgit de la fenêtre et casse la vitre en deux.]]
Photogramme Coq 1 :
Le Miroir,
Plan 131.
Le coq qui surgit de la fenêtre et casse la vitre en deux.


'''<span id="ancre_22">Plan</span> 132 :''' '' 1h 15' 20&quot;'' : Retour sur le [[buisson]] soufflé par le vent (Plan 12, 4ème représentation.), mais contrairement aux plans précédents, il n'est plus en insert, il propose une suite : travelling gauche vers une table disposée au milieu d'un champ, sur laquelle sont disposées une pierre et une lampe à pétrole, qui sont soulevées par la force du vent. La lampe tombe au sol. ''(Cf. Photogramme – Verre 4. )''
'''<span id="ancre_22">Plan</span> 132 :''' '' 1h 15' 20&quot;'' : Retour sur le [[buisson]] soufflé par le vent (Plan 12, 4ème représentation.), mais contrairement aux plans précédents, il n'est plus en insert, il propose une suite : travelling gauche vers une table disposée au milieu d'un champ, sur laquelle sont disposées une pierre et une lampe à pétrole, qui sont soulevées par la force du vent. La lampe tombe au sol. ''(Cf. Photogramme – Verre 4. )''
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===Nostalghia d’Andreï Tarkovski===
===Nostalghia d’Andreï Tarkovski===
 
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====« Le hall d'hôtel Palma » : Variations sur le thème de passage====
====« Le hall d'hôtel Palma » : Variations sur le thème de passage====


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'''<span id="ancre_25">Plan</span> 87a :''' '' 1h 20' 25&quot;'' : Le Poète est saoul. Lui, d'habitude si réservé, si laconique, se met à parler sans arrêt. Il commence par raconter une histoire à la petite fille (Voir : [[Poteau]]) Il veut se débarrasser de la [[cigarette]] suspendue à sa bouche, mais, cette dernière étant humide, le bout de la cigarette se détache du filtre, qui reste collé dans sa bouche. Ce bout de cigarette ne suggère-t-il pas le bout de la [[bougie]] ?
'''<span id="ancre_25">Plan</span> 87a :''' '' 1h 20' 25&quot;'' : Le Poète est saoul. Lui, d'habitude si réservé, si laconique, se met à parler sans arrêt. Il commence par raconter une histoire à la petite fille (Voir : [[Poteau]]) Il veut se débarrasser de la [[cigarette]] suspendue à sa bouche, mais, cette dernière étant humide, le bout de la cigarette se détache du filtre, qui reste collé dans sa bouche. Ce bout de cigarette ne suggère-t-il pas le bout de la [[bougie]] ?


'''<span id="ancre_26">Plan</span> 92 :''' '' 1h 25' 10&quot;'' : Second panoramique droite/gauche et gros plan de la tête du Poète allongé, près du feu. La caméra dépasse la tête du Poète et cadre le feu. (Cf. Photogramme – Feu 8.)Transition avec "le rêve du Poète".
'''<span id="ancre_26">Plan</span> 92 :''' '' 1h 25' 10&quot;'' : Second panoramique droite/gauche et gros plan de la tête du Poète allongé, près du feu. La caméra dépasse la tête du Poète et cadre le feu. (Cf. '''Photogramme – Feu 8'''.)Transition avec "le rêve du Poète".


Andreï Tarkovski, Nostalghia. Photogramme Feu 7 : plan 91. Photogramme Feu 7 :
[[Fichier:feup1.jpg|200px|thumb|right|Photogramme Feu 8 : ''Nostalghia'', '''Plan 91'''. Le panoramique droite/ gauche qui dépasse la tête du Poète, et fixe le feu. Soulignons le passage « tête &rarr; feu » .]]
Nostalghia ,
Plan 91.
Le panoramique droite/ gauche qui dépasse la tête du Poète, et fixe le feu. Soulignons le passage
"tête feu" .


<center>*</center>
<center>*</center>
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====Passages et messages====
====Passages et messages====


{{droite|« Il n'y a que mon semblable, la compagne ou le compagnon,
<small>« ''Il n'y a que mon semblable, la compagne ou le compagnon,
qui puisse m'éveiller de ma torpeur, déclencher la poésie, me
qui puisse m'éveiller de ma torpeur, déclencher la poésie, me
lancer contre les limites du vieux désert afin que j'en triomphe.
lancer contre les limites du vieux désert afin que j'en triomphe.
Aucun autre. Ni cieux, ni terre privilégiée,
Aucun autre. Ni cieux, ni terre privilégiée,
ni choses dont on tressaille.
ni choses dont on tressaille.''


Torche, je ne valse qu'avec lui.»
''Torche, je ne valse qu'avec lui''
René Char.<ref>''Commune présence'', titre du poème : ''La bibliothèque est en feu'', Editions Gallimard, Paris, 1978, p. 230. </ref>}}
René Char.</small><ref>''Commune présence'', titre du poème : ''La bibliothèque est en feu'', Editions Gallimard, Paris, 1978, p. 230. </ref>


(Voir : [[Bougie]])
(Voir : [[Bougie]])


'''<span id="ancre_27">Plan</span> 108 : ''' ''1h 43' 35&quot;'' : Plan rapproché sur le « Fou à cheval». Un collègue du «Fou», tient un bidon d'essence dans la main. Il monte l'échafaudage et donne le bidon au «Fou»(plan 109a). «Le Fou» s'asperge d'essence (110). «Le Fou» allume le briquet (113). (Cf. Photogramme Feu 8.)
'''<span id="ancre_27">Plan</span> 108 : ''' ''1h 43' 35&quot;'' : Plan rapproché sur le « Fou à cheval». Un collègue du «Fou», tient un bidon d'essence dans la main. Il monte l'échafaudage et donne le bidon au «Fou»(plan 109a). «Le Fou» s'asperge d'essence (110). «Le Fou» allume le briquet (113). (Cf. '''Photogramme Feu 9'''.)


Andreï Tarkovski, Nostalghia. Photogramme Feu 8. Photogramme Feu 8 :
[[Fichier:chevalfeup1.jpg|200px|thumb|right|Photogramme Feu 9 : ''Nostalghia'', '''Plan 113'''. Le Fou à cheval en feu.]]
Nostalghia,
Plan 113.
Le Fou à cheval en feu.


Bagno-Vignoni : La traversée de la piscine de Sainte Catherine.
'''Bagno-Vignoni''': La traversée de la piscine de Sainte Catherine.


'''<span id="ancre_28">Plan</span> 119 : ''' ''1h 48' 18&quot;'' : Le Poète allume la petite [[bougie]], celle que le «Fou» lui a donnée. Il commence d'abord par toucher le bord de la piscine (119b). Aussitôt qu'il a fait quelques pas, la bougie s'éteint (119c). Il allume la bougie une seconde fois, il ouvre son [[manteau]], et abrite la flamme de la bougie du vent. (119 e) Ce n'est qu'à la troisième tentative qu'il réussit à avancer, sans que la bougie s'éteigne. (Cf. '''Photogramme Feu-bougie.''')
'''<span id="ancre_28">Plan</span> 119 : ''' ''1h 48' 18&quot;'' : Le Poète allume la petite [[bougie]], celle que le «Fou» lui a donnée. Il commence d'abord par toucher le bord de la piscine (119b). Aussitôt qu'il a fait quelques pas, la bougie s'éteint (119c). Il allume la bougie une seconde fois, il ouvre son [[manteau]], et abrite la flamme de la bougie du vent. (119 e) Ce n'est qu'à la troisième tentative qu'il réussit à avancer, sans que la bougie s'éteigne. (Cf. '''Photogramme Feu-bougie 10'''.)


Andreï Tarkovski, Nostalghia. Photogramme Feu-bougie 9.
[[Fichier:bougiep2.jpg|200px|thumb|right|Photogramme Feu-bougie 10 : ''Nostalghia'', '''Plan 119h'''. Le poète protège la flamme de la bougie avec son manteau.]]
Photogramme Feu-bougie 9 :
Nostalghia,
Plan 119 h.
Le poète protège la flamme de la bougie avec son manteau.


Il arrive enfin au bord opposé de la piscine, il est extrêmement épuisé, il s'agrippe à un petit [[escalier]] métallique.<ref>C'est grâce à ce plan (et au plan 27d, p. 55) que le cinéaste montre les problèmes de santé du Poète. Il est cardiaque et mourra au bout de sa mission. </ref> (119i) Il réussit à fixer la bougie sur le bord de la piscine. Il pousse un petit cri, et s'effondre. (119 j)
Il arrive enfin au bord opposé de la piscine, il est extrêmement épuisé, il s'agrippe à un petit [[escalier]] métallique.<ref>C'est grâce à ce plan (et au plan 27d, p. 55) que le cinéaste montre les problèmes de santé du Poète. Il est cardiaque et mourra au bout de sa mission. </ref> (119i) Il réussit à fixer la bougie sur le bord de la piscine. Il pousse un petit cri, et s'effondre. (119 j)
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===Stalker d’Andreï Tarkovski===
===Stalker d’Andreï Tarkovski===
 
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C’est le début du film, le [[#Aspects extra-filmiques ; Que veut dire "Stalker" ? |stalker]] se prépare pour aller dans la Zone.
C’est le début du film, le [[#Aspects extra-filmiques ; Que veut dire "Stalker" ? |stalker]] se prépare pour aller dans la Zone.


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Gilbert Durand distingue avec Bachelard, deux directions ou deux constellations psychiques dans la symbolique du feu, suivant qu'il est obtenu, soit par percussion, soit par frottement : (…)« Dans le premier cas, il s'apparente à l'éclair et à la flèche et possède une valeur de purification et d'illumination ; il est le prolongement igné de la lumière. ''Pur'' et ''feu'' ne sont en sanscrit qu'un même mot (''lumière'' et ''feu'' en grec, à une syllabe près ; ''jour'' et ''feu'' en arabe, à une syllabe près.) Il s'oppose au «feu sexuel», obtenu par friction, comme la flamme purificatrice s'oppose au centre génital du foyer matriarcal, comme l'exaltation de la lumière céleste se distingue d'un rituel «de fécondité agraire».<ref>'''Gilbert Durand''', ''Les structures anthropologiques de l'imaginaire,'' ''[[Thèse:Bibliographie|op. cit.]]''pp.195-196. </ref>
Gilbert Durand distingue avec Bachelard, deux directions ou deux constellations psychiques dans la symbolique du feu, suivant qu'il est obtenu, soit par percussion, soit par frottement : (…)« Dans le premier cas, il s'apparente à l'éclair et à la flèche et possède une valeur de purification et d'illumination ; il est le prolongement igné de la lumière. ''Pur'' et ''feu'' ne sont en sanscrit qu'un même mot (''lumière'' et ''feu'' en grec, à une syllabe près ; ''jour'' et ''feu'' en arabe, à une syllabe près.) Il s'oppose au «feu sexuel», obtenu par friction, comme la flamme purificatrice s'oppose au centre génital du foyer matriarcal, comme l'exaltation de la lumière céleste se distingue d'un rituel «de fécondité agraire».<ref>'''Gilbert Durand''', ''Les structures anthropologiques de l'imaginaire,'' ''[[Thèse:Bibliographie|op. cit.]]''pp.195-196. </ref>
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[1] Gilbert Durand, Les structures anthropologiques de l'imaginaire, op. cit., pp.195-196.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

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