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Deux aspects majeurs marquent le second changement de composition. C'est l'apparition du montage alterné et la division de l'épisode en douze parties. Les parties sont formées de séquences longues et de séquences courtes. Il y a, d'une part, des séquences longues de l'invasion proprement dite, que nous désignerons par A, elles comportent six parties (A 1,…, A 6). Et, d'autre part, des séquences courtes, de deux ou trois plans, en flash-back que nous désignerons par B, elles présentent la trahison du prince, elles comportent cinq parties (B 1,…5). Il reste enfin une séquence libre, la [[Mort#Dernière chute de l’apprenti Thomas|mort de l'apprenti Thomas]], qui est intercalée entre les deux dernières parties de l'invasion, nous la désignerons par C. | Deux aspects majeurs marquent le second changement de composition. C'est l'apparition du montage alterné et la division de l'épisode en douze parties. Les parties sont formées de séquences longues et de séquences courtes. Il y a, d'une part, des séquences longues de l'invasion proprement dite, que nous désignerons par A, elles comportent six parties (A 1,…, A 6). Et, d'autre part, des séquences courtes, de deux ou trois plans, en flash-back que nous désignerons par B, elles présentent la trahison du prince, elles comportent cinq parties (B 1,…5). Il reste enfin une séquence libre, la [[Mort#Dernière chute de l’apprenti Thomas|mort de l'apprenti Thomas]], qui est intercalée entre les deux dernières parties de l'invasion, nous la désignerons par C. | ||
Nous remarquons donc que la composition du montage se complique considérablement, et que nous avons à faire à un nombre de partie beaucoup plus important, douze au lieu de 4 dans le IIIème épisode et 7 dans le Vème. C'est le plus long épisode du film, avec plus de 90 plans (57 pour le IIIème, 42 pour le Vème). Ceci est dû au fait que nous passons au régime de la guerre, cette souffrance collective. Qu'est-ce qui va déclencher la guerre ? C'est le serment rompu par le prince,<ref>Nous les appelons, le Grand Prince et son frère, le prince. En effet, c'est l'armée du Grand Prince qui fait crever les yeux des sculpteurs en marche vers les chantiers de son frère. Cf. également, '''Andreï Tarkovski''', ''Etudes Cinématographiques'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', Article de '''France Farago''', "La Réalité plénière du Spirituel, Andreï Roublev". Elle écrit : (…) "(le) Grand Prince et les grands de ce monde ont toujours utilisé la terreur religieuse comme moyen de gouvernement ; que ces richesses, somptuosités et trésors de beauté ne sont en définitive que prétexte a rivalités entre les puissants.. (…) Intervention qui aura raison des résistances d'Andreï Roublev : avec rage et désespoir, il macule de peinture le mur de l'église." p. 36. Note. Nous voulons rectifier une erreur chez F. Farago, qui mentionne l'épisode du "Jugement Dernier", comme étant le "6ème tableau". Or, il est le 5ème épisode. </ref> le frère du Grand Prince. Comment ? En livrant des informations aux Tatars : "L''a ville est derrière le bois, le Grand Prince est occupé avec les Estoniens.''" L'accent mis sur le serment, avec le [[Baiser#Le baiser du prince |baiser]] de la [[croix]], met en valeur la qualité sacramentelle du serment. Ceci est de la plus haute importance, car le poids du serment est primordial dans cet épisode de la [[Passion#Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|Passion]]. En effet, l'épisode commence par la trahison du prince qui rompt son serment sur la croix, et se termine par le serment de Roublev d'offrir son silence à Dieu. L'art des raccords entre les parties est à souligner, avec douze raccords majeurs, sans coupe sèche, ni insert noir, ni fondu-enchaîné. Les raccords et les [[Liaison|liaisons]] entre les différentes parties, sont inscrits dans le prolongement de l'action. Par exemple, lorsque le prince regarde derrière lui, nous regardons son passé. | Nous remarquons donc que la composition du montage se complique considérablement, et que nous avons à faire à un nombre de partie beaucoup plus important, douze au lieu de 4 dans le IIIème épisode et 7 dans le Vème. C'est le plus long épisode du film, avec plus de 90 plans (57 pour le IIIème, 42 pour le Vème). Ceci est dû au fait que nous passons au régime de la guerre, cette souffrance collective. Qu'est-ce qui va déclencher la guerre ? C'est le serment rompu par le prince,<ref>Nous les appelons, le Grand Prince et son frère, le prince. En effet, c'est l'armée du Grand Prince qui fait crever les yeux des sculpteurs en marche vers les chantiers de son frère. Cf. également, '''Andreï Tarkovski''', ''Etudes Cinématographiques'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', Article de '''France Farago''', "La Réalité plénière du Spirituel, Andreï Roublev". Elle écrit : (…) "(le) Grand Prince et les grands de ce monde ont toujours utilisé la terreur religieuse comme moyen de gouvernement ; que ces richesses, somptuosités et trésors de beauté ne sont en définitive que prétexte a rivalités entre les puissants.. (…) Intervention qui aura raison des résistances d'Andreï Roublev : avec rage et désespoir, il macule de peinture le mur de l'église." p. 36. Note. Nous voulons rectifier une erreur chez F. Farago, qui mentionne l'épisode du "Jugement Dernier", comme étant le "6ème tableau". Or, il est le 5ème épisode. </ref> le frère du Grand Prince. Comment ? En livrant des informations aux Tatars : "L''a ville est derrière le bois, le Grand Prince est occupé avec les Estoniens.''" L'accent mis sur le serment, avec le [[Baiser#Le baiser du prince |baiser]] de la [[croix]], met en valeur la qualité sacramentelle du serment. Ceci est de la plus haute importance, car le poids du serment est primordial dans cet épisode de la [[Passion#Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|Passion]]. En effet, l'épisode commence par la trahison du prince qui rompt son serment sur la croix, et se termine par le serment de Roublev d'offrir son silence à Dieu. L'art des raccords entre les parties est à souligner, avec douze raccords majeurs, sans coupe sèche, ni insert noir, ni fondu-enchaîné. Les raccords et les [[Liaison (cinématographique)|liaisons]] entre les différentes parties, sont inscrits dans le prolongement de l'action. Par exemple, lorsque le prince regarde derrière lui, nous regardons son passé. | ||
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