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====La chute du prince et lutte du peuple==== | ====La chute du prince et lutte du peuple==== | ||
Du [[Pied# | Du [[Pied#Le baiser des pieds|plan 244]] au plan 267, nous allons assister à la chute du prince (frère du Grand Prince) et du supplice du trésorier, avec la scène de l’avalement de l’huile bouillante. Cette scène ne préfigure-t-elle pas le silence de Roublev ? <ref><span id="ancre_Inte"></span>Nous pouvons comparer l'atrocité occultée, mais terriblement présente, de cette scène, avec le plan 94 de ''L'intendant Sancho'' de Mizoguchi. Lorsque l'intendant Sancho applique un fer chauffé, en hors-champ, sur le front de Namiji parce qu'elle avait tenté de s'enfuir. Il en est aussi de même, dans le plan 119 du même film lorsque Mutsu-Waka/Zuchio (frère d'Anju) marque un vieillard au fer rouge. (Cf. ''L'Avant-Scène Cinéma'', 1979, pp.13 et 16.) Nous remarquons que ce qui compte dans ces scènes, c'est le haut degré d'horreur qui anime les bourreaux. Nous entendons, en voix-off, le cri de la femme et de l'homme chez Mizoguchi, et un long son de gargarisme épouvantable, à la limite du soutenable, chez Andreï Tarkovski. </ref> Mais l'horrible supplice ne s'arrête pas là. On accroche le malheureux par les [[Pied|pieds]] à la queue d'un [[cheval]]…noir. Le cheval furieux, sort de l'église. | ||
Dans la séquence, la chute du prince se traduit par une culmination à un haut degré paroxystique d'un certain nombre de figures ; en empruntant une courbe visuelle sinusoïdale, avec une alternance de prises de vues hautes et basses. En effet, les Tatars torturent le trésorier, le prince, en hauteur, assiste à la scène. Au sol le martyr est traîné par le cheval, nous survolons Vladimir dans la fumée. En hauteur, sur la coupole de l'église, il y a des irréductibles, au sol, le prince regarde. Nous volons avec les oies blanches, pour rejoindre Thomas.<ref>Encore une fois, les déplacements et les mouvements de la caméra sont des indicateurs de faits [[Thèse:Résumé|cinémantique]]. </ref> La constante qui anime le prince, c'est finalement sa qualité de spectateur. Son seul acte de bravoure, si on peut l'appeler ainsi, hormis la petite course à cheval, a consisté à poursuivre et à tuer un seul [[Scie#La figure de la scie sifflante dans Andreï Roublev d’Andreï Tarkovski|homme]] russe, jeune et sans armes. Mais partout ailleurs, il ne fera que regarder, ou attendre en regardant, comme dans l'épisode annexe du baiser de la croix. (Hormis le songe éveillé de sa lutte contre son frère.) En définitive, le prince se laisse distancer par le Tatar et par son frère. Il sera aussi, en situation d'[[attente]]. | Dans la séquence, la chute du prince se traduit par une culmination à un haut degré paroxystique d'un certain nombre de figures ; en empruntant une courbe visuelle sinusoïdale, avec une alternance de prises de vues hautes et basses. En effet, les Tatars torturent le trésorier, le prince, en hauteur, assiste à la scène. Au sol le martyr est traîné par le cheval, nous survolons Vladimir dans la fumée. En hauteur, sur la coupole de l'église, il y a des irréductibles, au sol, le prince regarde. Nous volons avec les oies blanches, pour rejoindre Thomas.<ref>Encore une fois, les déplacements et les mouvements de la caméra sont des indicateurs de faits [[Thèse:Résumé|cinémantique]]. </ref> La constante qui anime le prince, c'est finalement sa qualité de spectateur. Son seul acte de bravoure, si on peut l'appeler ainsi, hormis la petite course à cheval, a consisté à poursuivre et à tuer un seul [[Scie#La figure de la scie sifflante dans Andreï Roublev d’Andreï Tarkovski|homme]] russe, jeune et sans armes. Mais partout ailleurs, il ne fera que regarder, ou attendre en regardant, comme dans l'épisode annexe du baiser de la croix. (Hormis le songe éveillé de sa lutte contre son frère.) En définitive, le prince se laisse distancer par le Tatar et par son frère. Il sera aussi, en situation d'[[attente]]. |