Viridiana
Aspects techniques du film
- Titre : Viridiana
- Titre original : Viridiana
- Réalisation : Buñuel Luis
- Année de réalisation : 1961
- Pays : Espagne, Mexique
- 90 minutes, noir et blanc
- Langue : Espagnole
- Production :
- Scénario : Buñuel Luis, Alejandro Julio, d'après le roman Halma de Pérez Galdós Benito
- Directeur Photographie : Aguayo José F.
- Décors : Canet Francisco
- Costumes :
- Musique : Pittaluga Pere
- Montage : Buñuel Luis, del Rey Pedro
Principaux acteurs
- Silvia Pinal : Viridiana
- Fernando Rey : Don Jaime, l'oncle de Viridiana, un hidalgo veuf
- Francisco René : Moncho, le domestique de Don Jaime
- Lozano Margarita : Ramona, la servante de Don Jaime
- Teresa Rabal : Rita, la fille de Ramona
- Francisco rabal : Jorge, le fils naturel de Don Jaime
- Victoria Zinny : Lucia, la fiancée de Jorge
Les mendiants :
- Joaquin Roa : Don Ziequel
- Juan Garcia Tienda : le lépreux
- José Manuel Martin : “El Cojo”, le boiteux
- Luis Heradia : “El Poca”
- Sergio Mendizábal : “El Pélón”
- Milagros Thomas : Refugio
- Lola Gaos : Enedina
- Alicia Jorge Barriga : “La Erena”, la naine
- Maruja Isbert : “La Cancionera”, la chanteuse
- Palmira Guerra : “La Jardinera”
Les photogrammes pertinents du film
0h 00’ 00’’ – Plan 1b. L'invitation de Don Jaime
Plan 1b [1] : Plan général d'une cour d'un couvent. Dans un coin de la cour, un groupe de religieuses bavardent. Une autre s'avance vers elles. C'est la mère Supérieure, elle s'adresse à une religieuse du groupe : « Sœur Viridiana ! Une jeune religieuse se détache du groupe et vient vers la Supérieure : Viridiana. (Elle s'incline en signe de respect.) : Ma mère ?
- La Supérieure : Je viens de recevoir une lettre de votre oncle. Il ne pourra assister à la prononciation de vos vœux.
- Viridiana : Très bien, ma mère. (Cf. Photogramme 02.) 00h 01' 55"
- La Supérieure (elle s'étonne de ce manque d'intérêt.) : Vous ne semblez pas en être très affectée. (Toutes deux se sont mises à marcher le long du cloître.)
- Viridiana : Je le connais à peine. Je ne l'ai vu qu'une fois, il y a des années. Je ne me souviens même plus de lui.
- La Supérieure : En tout cas maintenant il vous invite chez lui.
- Viridiana : Je ne veux pas quitter le couvent, ma mère.
- La Supérieure : Je crains que sa santé ne soit bonne. C'est votre seul parent et vous devriez lui faire vos adieux avant de prononcer vos vœux. Vous ne le reverrez sûrement jamais plus.
- Viridiana : Mais pourquoi veut-il me voir ? Il ne s'est jamais occupé de moi.
- La Supérieure : Il a payé vos études, votre entretien, et il vient même d'envoyer votre dot. Cela vous semble-t-il peu ? (Viridiana semble résignée. Elle baisse les yeux. )
- Viridiana : Je souhaiterais ne pas revoir le monde, mais si vous me l'ordonnez.
- La Supérieure : Il reste peu de temps avant le commencement de la retraite. Vous pouvez donc partir dès demain matin. (Elles s'arrêtent et se font face.) Tout est prêt dans votre cellule pour le voyage. Allez vous préparer. Essayez de lui montrer un peu d'affection. »
Fermeture en fondu.
0h 02’ 50’’ – Plans 2 – 4. Viridiana accepte l'invitation – « La Corde – Serpent »
Plan dynamique 1 : les pieds de Rita
- Photogramme 3 – Plan 2. 00h 02' 48" : Plan dynamique. [2] Plan rapproché sur les jambes de la petite Rita qui saute à la corde. Rita est la fille de Ramona, la servante de Don Jaime. Elle joue à la corde avec une grande dextérité. Avec ses pieds, elle fait rapidement, différentes petites figures, elle avance, elle recule. Derrière elle, apparaît Don Jaime. Il suit pendant quelques secondes les jambes de Rita.
Comme nous allons le voir plus loin, il nous semble qu'à travers ce “plan acrobatique”, on trouve réunit des arguments forts du film. Et on peut aller encore plus loin, pour dire que chaque plan d'un film de Buñuel offre des qualités exceptionnelles : il y a souvent une si grande justesse dans la présentation des éléments qui composent le plan, sans parler des magnifiques liaisons entre les plans, que l'artiste effectue avec un grand art. En effet, on peut se demander si le plan 2 n'est pas une réponse au plan 1b, comme le dit l'expression populaire : Viridiana devant la Mère Supérieure « ne sait jamais sur quel pied danser ».
Mais pour revenir sur les arguments du plan 2, il faut distinguer d'abord, la corde à sauter qui aura un rôle actif dans le film. En passant de main en main, la corde relie le film de bout en bout. Ainsi, le film commence par Rita qui saute avec la corde, et il termine par la corde, négligemment suspendu à une poutre (là où elle devrait être), avec l'ombre de la corde qui suggère une corde de potence. Ensuite, les mouvements des sauts de Rita semble avoir des correspondances avec les mouvements de Viridiana, elle avance (devant Don Jaime), elle recule (quand il lui propose de porter les habits de mariés de sa femme défunte), elle va de côté (en acceptant de les porter). Enfin, il y a l'intérêt de Don Jaime au fétichisme du pied comme symbole érotique.
Plan dynamique 2 : les pieds de Rita 2
Plan 3a [4] : Plan rapproché sur Rita essoufflée. Don Jaime s'approche d'elle. Nous entendons le bruit d'une voiture à cheval qui s'arrête non loin. Rita cesse de sauter et regarde la voiture : «
- Don Jaime : C'est assez pour aujourd’hui, Rita. Elle te plaît, la corde que je t'ai offerte ?
- Rita : On peut mieux sauter parce qu'elle a des poignées. (Cf. Photogramme 04. 00h 03' 18")
- Don Jaime : Aller, va jouer. »
- Photogramme 5 – Plan 3b. 00h 03' 22" : Rita court en abandonnant la corde à Don Jaime qui l'accroche à un clou fixé au tronc d'un grand arbre.
Une question s'impose : Pourquoi Don Jaime accroche la corde à un arbre ? Est-ce une place ordinaire pour une corde ? Mais, il nous semble qu'avec Buñuel, nous devons passer à un autre registre, ne peut-on pas dire que la corde devient une représentation métaphorique du serpent.
L'argument que nous avançons est d'abord morphologique : la ligne. En effet, André Virel en voyageant dans le Sud-Cameroun, observe que les pygmées, «dans leur langage de chasse, représentent le serpent d'un trait sur le sol. Certains graffitis de l'époque paléolithique n'ont sans doute pas d'autre signification. On peut dire qu'ils ramènent le serpent à son expression première. Il n'est qu'une ligne, mais une ligne vivante ; une abstraction. La ligne n'a ni commencement ni fin ; qu'elle s'anime, et elle devient susceptible de toutes les représentations, de toutes les métamorphoses. » [5]
D'autre part, dans son essai sur les civilisations sud-américaines, Hermann von Keyserling écrit : «le serpent est un complexe archétypale, lié à la froide, gluante et souterraine nuit des origines. Une unique multiplicité primordiale, qui ne cesse de se détortiller, de disparaître et de renaître. La vie des bas-fonds doit précisément se refléter dans la conscience diurne sous la forme d'un serpent.» [6]
Soulignons enfin, que Luis Buñuel (1900 – 1983) poursuivra sa carrière d'abord en Amérique, entre 1933 – 1935, où il travaille pour le Musée d'Art Moderne, ensuite expatrié au Mexique après l’avènement de Franco au pouvoir de 1947 à 1958, c'est sans doute à cette époque qu'il va s'intéresser aux civilisations sud-américaines. Et le premier film qu'il réalise de retour en Europe est justement Viridiana. (Cf. Photogramme – serpent à deux têtes du British Museum.)
Ainsi, la corde comme un serpent va se faufiler dans le film pour proposer à chaque apparition une nouvelle charge émotionnelle et significative, en reflétant les couches profondes de la conscience des protagonistes.
- Photogramme 6 – Plan 3c. 00h 03' 32" : La voiture à cheval s'arrête devant le perron de la maison. Don Jaime se dirige vers elle. Viridiana descends.
Le cocher sort la petite valise de Viridiana. Ramona apparaît et se dirige vers l'invitée, suivit par Rita qui lui dit : « Bonjour.
- Viridiana : Ça va ?
- Ramona : Soyez la bienvenue, Mademoiselle. Je suis Ramona, la servante de Don Jaime.
- Viridiana : Ah ! Très heureuse.
- Don Jaime : Virdiana ! (Elle s'excuse auprès de Ramona et va à la rencontre de son oncle. Les deux personnes s'observent un instant.) » (Cf. Photogramme 07.00h 03' 47")
- Viridiana : Oui, mon oncle. Comment allez-vous ?
- Don Jaime : Bien, bien. L'autocar a eu de retard, n'est-ce pas ? Comment a été le voyage ?
- Viridiana : Excellent. Quel endroit charmant et calme, mon oncle !
- Don Jaime : Tu vas te croire encore au couvent. »
Le visage de Don Jaime commence à avoir un intérêt croissant à l'égard de sa nièce.
Plan dynamique 3 : les pieds du couple
- Photogramme 8 – Plan 4a. [7] 00h 03' 58" : Plan rapproché sur les pieds de Don Jaime et de Viridiana. Ils bavardent. Nous apercevons dans la voix de Don Jaime l'intérêt qu'il porte à la jeune femme. Un intérêt discutable : «
- Don Jaime : Combien de temps vas-tu rester ?
- Viridiana : Très peu, mon oncle. Je n'ai droit qu'à quelques jours.
- Don Jaime : Cela t'a-t-il été difficile de l'obtenir ?
- Viridiana : Non, je suis venue sur l'ordre de La Supérieure.
- Don Jaime (Don Jaime triste, s'arrête.) : Il t'intéressait donc si peu de me voir ?
- Viridiana : A dire vrai pas beaucoup. Je ne sais pas mentir. J'ai pour vous du respect et de la reconnaissance parce que matériellement je vous dois tout, mais pour le reste...
- Don Jaime (Avec mélancolie.) : Aucune affection...
- Viridiana (Déterminée.) : Aucune.
- Don Jaime : Tu as raison. La solitude m'a rendu égoïste. Maintenant je regrette que nous ne nous soyons pas vu davantage. Il est trop tard, n'est-ce pas ?
- Viridiana (Très indifférente.) : Oui. Il est trop tard. (Ils passent sous un grand arbre. Au loin, on distingue les champs abandonnés en friche.) Mon oncle, vous avez beaucoup négligé les champs.
- Don Jaime : Cela fait vingt ans que les herbes ont tout envahi. Dans la maison, sauf au premier étage, les araignées pullulent. Je sors très rarement. (Nous entendons une voix d'enfant qui provient de l'arbre.)
- Voix de Rita : C'est vrai. Et quand il sort il me fait sauter... (Cf. Photogramme 09.00h 04' 50") (Viridiana est étonnée, elle regarde vers l'arbre.)
- Don Jaime : Viens ici, mon petit chien !
- Viridiana : Qui est-ce ?
- Don Jaime : La fille de Ramona, ma domestique, c'est une sauvageonne.
- Viridiana : Viens ! (Rita disparaît.)
- Don Jaime : Comme tu ressembles à ta tante ! Jusqu'à la démarche !
- Viridiana : Je le sais, mon oncle, vous me l'avez déjà dit.
- Don Jaime : Tu vois ? Même la voix ! »
0h 05’ 16’’ – Plans 5 - 11. Le premier soir chez Don Jaime – La valise de Viridiana
Cet épisode se caractérise par l'alternance de deux séquences :
- Don Jaime qui joue à un harmonium au son sinistre ;
- Viridiana qui se prépare à aller se coucher.
Plan dynamique 4 : les pieds de Don Jaime sur les pédales de l'harmonium
- Photogramme 10 – Plan 5. [8] 00h 05' 16" : Plan rapproché. Nous entendons de la musique classique. Les pieds de Don Jaime actionnent les pédales de l'instrument. Les mains jouent sur le clavier.
- Photogramme 11 – Plan 6a. 00h 05' 43" : Viridiana est dans la chambre de Dona Elvira, l'épouse défunte de Don Jaime. Elle n'a pas l'intention de dormir dans le lit de Dona Elvira, elle prépare un lit au sol.
- Photogramme 12 – Plan 6b. 00h 05' 51" : Viridiana se dirige vers le miroir, elle enlève une coiffe qui retenait ses cheveux et les laisse descendre sur les épaules. Elle réfléchit, elle l'a l'air soucieuse.
- Photogramme 13 – Plan 6c. 00h 06' 08" : Viridiana retourne vers le lit et commence à se déshabiller. Elle ôte sa robe puis s'assied sur le bord du lit pour retirer ses bas noirs, laissant apercevoir une jambe d'une blancheur et d'une forme parfaites.
Les “perspectives” des pieds dans Viridiana de Buñuel
Les cadrages successives sur, et à partir des pieds des protagonistes sont révélateurs et ouvrent des nouvelles perspectives. Tout d'abord, il est rare au cinéma d'accorder une si grande importance aux membres inférieurs. Le choix de Buñuel n'est pas innocent. Il veut nous indiquer une orientation. Il veut attirer notre attention. Ainsi, jusqu'à présent, nous venons de voir les six premiers plans du film, et nous constatons que cinq plans sur six, commencent à partir du bas du corps. Il s'agit en effet, des plans 2, 3a, 4a, 5 et 6c ; il est à noter que les plans en question vont nous conduire au plan 6c, à la jambe parfaite de Viridiana. Pourquoi donc cette redondance ?
De plus, à ces plans, il y a des parallélismes métaphoriques qui sont engendrés soit dans la composition d'un objet (la corde), soit dans la composition d'un plan, ainsi, ne peut-on pas ajouter dans le même registre le plan 6a ? Quand Viridiana prépare son lit au sol, c'est-à-dire aux “pieds” du lit de Dona Elvira. Et enfin, en allant un plus loin, un élément indirecte nous conduit à la corde à sauter, ne peut-on pas dire que les poignées de la corde sont les “pieds” de la corde ? Plus exactement la tête et le pied de la corde ? Ainsi, au plan 3b, quand Rita montre une poignée de la corde, elle montre métaphoriquement le “pied” de la corde. Cette dernière métaphore rejoint alors l'image du serpent à deux têtes.
Certes notre raisonnement peut paraître troublant, mais il nous semble que le cinéma de Buñuel propose souvent un excès de langage, parfois vertigineux, de l'imagination poétique et de son inclusion dans notre réalité. C'est peut-être pour cette raison que le cinéma de Buñuel est tellement bouleversant et déconcertant.
En simplifiant, nous obtenons la première équation [9] suivante :
[1] : Corde → Pied → Poignée → Serpent
Et, en fonction des données filmiques, nous pouvons ajouter une seconde équation qui s'impose :
[2] : Corde → Serpent → Arbre
En ce qui concerne l'introduction de l'arbre, il s'agit du plan 4b, Rita au milieu du feuillage de l'arbre. Ainsi, l'arrivée de Viridiana est ponctuée au début par Rita qui saute à la corde au pied d'un arbre, et à la fin par Rita au milieu de la couronne d'un arbre (ou houppier [10].) Alors, quel est le rôle de Rita ? Pourquoi Buñuel lui accorde une si grande importance ? Est-ce qu'il vise la personne, une petite fille, une sauvageonne comme le dit Don Jaime ? Ou faudrait-il voir autre chose ? En fonction des images, et des équations que nous venons de proposer, une hypothèse se présente, elle est susceptible d'être une “personnification” du serpent, et donc de la tentation qui est une thématique centrale du film. Ce qui pourrait expliquer le plan 6b, le moment où Viridiana évite (ou hésite) de regarder son reflet au miroir, et par la suite les plans des instruments de la crucifixion, il s'agit des plans 9 et 11.
Mais, il reste encore un détail qu'on ne peut pas négliger, il s'agit de la question du "chien", que nous retrouvons d'une part dans les dialogues du plan 4b : «
(...)
- Voix de Rita : C'est vrai. Et quand il sort il me fait sauter... (Cf. Photogramme 09.00h 04' 50")
Viridiana est étonnée, elle regarde vers l'arbre.
- Don Jaime : Viens ici, mon petit chien !
- Viridiana : Qui est-ce ?
- Don Jaime : La fille de Ramona, ma domestique, c'est une sauvageonne. »
Et d'autre part, le plan 6a, quand Viridiana prépare son lit au sol. En fait, elle devient de la sorte, un “chien” qui dort aux pieds de son maître. Nous verrons ultérieurement des relations pertinentes avec un petit chien que Jorge, le fils naturel de Don Jaime va recueillir.
A présent, nous poursuivons les plans du film avec l'introduction des instruments de la crucifixion.
Plan 7 : Plan rapproché de Don Jaime qui joue à l'harmonium.
- Photogramme 14 – Plan 8. 00h 06' 26" : Ramona, hésitante, s'approche de la chambre de Viridiana. Elle regarde par le trou de la serrure.
- Photogramme 15 – Plan 9. 00h 06' 42" : Dans la chambre, Viridiana est habillée d'une chemise de nuit blanche. Elle ouvre une valise et elle sort un crucifix en bois et une couronne d'épines.
Plan 10 00h 06' 54" : Ramona rejoint Don Jaime qui continue à jouer de l'harmonium et s'approche de lui : « Elle a fait son lit sur le sol, monsieur ! (Don Jaime continue à jouer.) Dans sa valise elle a quelque chose qui ressemble à des épines. Sa chemise de nuit est en toile grossière ; elle doit sans doute lui écorcher la peau … une peau si fine, monsieur.
- Don Jaime : Va-t-'en, va t'en, tu peux te retirer maintenant... »
Plan dynamique 5 : Instruments crucifixion
- Photogramme 16 – Plan 11. [11] 00h 07' 23" : Gros plan sur le crucifix en bois entouré de répliques des instruments de la crucifixion : la couronne d'épines, le marteau, les clous, l'éponge. L'ensemble est posé sur un coussin à même le sol. La caméra recule. Viridiana est accroupie à gauche en train de prier.
Fermeture en fondu.
0h 07’ 42’’ – Plans 12 - 14. Le Lendemain – Le lait jeté
Plan dynamique 6 : Pis de vache
Plan 12a [12]: 00h 07' 39" : Gros plan sur les mamelles d'une vache, la main de Moncho, le domestique de Don Jaime est en train de traire. Rita est juchée sur la barrière de bois à laquelle la vache est attachée. Viridiana s'approche du groupe : « Bonjour, Moncho.
- Moncho : Bonjour.
- Viridiana : Bonjour Rita. Comment allons-nous être aujourd'hui ?
- Rita : Aujourd'hui... très sage.
- Viridiana (à l'intention de Moncho.) : Ca vous ennuie de m'en donner ?
- Moncho : Non, madame.
- Viridiana (Elle tend un verre qu'elle sort de son panier. Moncho s'empare d'un pis de la vache, remplit le verre. Viridiana observe avec curiosité sa façon de faire. (Cf. Photogramme 17. 00h 07' 52") : Est-ce que c'est difficile ?
- Moncho : Venez. Essayez vous-même !
- Viridiana : Mais je ne saurai pas faire !
- Moncho : Je vais vous montrer. Tenez.... »
Moncho saisit un pis et invite Viridiana à le prendre. Hésitante, elle se décide enfin. Elle s'assied sur le tabouret que lui avance Moncho.
- Photogramme 18 – Plan 13. 00h 08' 06" : Viridiana s'assied à la place de Moncho, elle reste très hésitante. Elle n'ose pas prendre le pis. Moncho insiste : « Empoignez franchement.
- Rita : Don Jaime le fait très bien ! (Viridiana avance la main vers le pis, mais elle n'ose pas encore le prendre en main.)
- Moncho (à l'intention de Rita.) : Pousse-toi de là !
- Rita : Non ! (Viridiana saisit timidement le pis, pose la main dessus, presque avec dégoût. Elle lache le pis, pour le reprendre.) »
- Photogramme 19 – Plan 14. 00h 08' 16" : Rita qui était en train de boire un pot de lait s'arrête d'en boire, et verse le reste du pot sur la tête de la vache.
Le lait ne vient pas, Moncho insiste : « N'aie pas peur. Je vous guide ? Allez, tirez !
- Viridiana (Elle se lève brusquement.) : Non, non, je n'y arrive pas... Cela me fait... Cela me donne une sensation très...
- La voix de Rita : Je t'ai vue en chemise !
- Viridiana (Elle se dirige vers Rita.) : Vraiment.
- Rita : Oui, oui. Je t'ai vue !
- Moncho : Ne la prenez pas au sérieux, c'est une menteuse.
- Rita : Je l'ai vue ! Je l'ai vue ! Même que ses épingles à cheveux sont tombées et elle les a ramassées.
- Viridiana (sait que c'est vrai.) : Comment m'as-tu vue ?
- Rita : Depuis la terrasse.
- Viridiana : C'est très laid d'espionner. Pourquoi as-tu fais ça ? (Pas de réaction.) Je vais au poulailler . Tu m'accompagnes.
- Rita : Non, je ne veux pas. »
Rita part en courant, vexée. Moncho apporte un verre de lait à Viridiana, qu'elle boit. Elle le remercie et s'en va.
Le parallélisme d'objet chez Buñuel
Nous appelons un parallélisme d'objet ou d'élément, la présence de deux choses différentes qui ont souvent une même morphologie. En langage savant, nous dirons une tautologie, qui veut dire en grec : « la même chose » [13] Cet aspect prend chez Buñuel une valeur significative qui doit nous interpeller. Le parallélisme d'objet glisse dans le corps du film d'une façon discrète mais il devient le “ciment” qui relie des blocs d'images avec des concepts différents, comme par exemple la poignée de la corde à sauter et le pis de la vache , mais encore dans la même période du film, le clou sur lequel Don Jaime accroche la corde et les monumentales clous des instruments de la crucifixion. De la sorte, cet aspect devient un déclencheur poétique qui anime et stimule l'imagination.
Il est à noter que les deux couples cités sont représentés durant les dix premières minutes du film, ils sont donc inclut dans un temps relativement court, en simplifiant nous obtenons les parallélismes temporelles suivants :
[Parallélisme 1] : Poignée de Corde (00h 02' 48") / Pis de vache (00h 07' 52")
[Parallélisme 2] : Clou de Corde (00h 03' 22") / Clous de la crucifixion (00h 07' 23")
Le parallélisme entre la vache et la corde à sauter
Il est à noter, encore une fois chez Buñuel le glissement admirable d'une donnée quotidienne et banale (boire du lait le matin) vers une donnée significative et profonde (une relation supplémentaire avec la corde à sauter). Il s'agit des ressemblances morphologiques qui s'accumulent et qui distribuent (ou creusent) des sens nouveaux. Nous voulons parler de la ressemblance entre le pis de la vache et la poignée de la corde. Nous obtenons alors l'équation [14] suivante :
[3] : Corde → Pied → Poignée → Pis de vache
Soulignons également au passage que l'ensemble de la séquence se déroule devant les “pieds” de la vache.
En somme, nous pouvons dire que le réalisateur choisit quelques éléments ou objets, il les installent dans le film dans des situations ordinaires pour aboutir et engendrer en fin de compte à des significations extraordinaires.
Ainsi, ces plans sont à considérer attentivement. Ils témoignent, encore une fois, de la portée annonciatrice d'une image. Ils présentent d'ailleurs, d'autres arguments. Tout d'abord, nous assistons à une métamorphose de la figure de la vache, elle représente cette fois-ci un homme : il s'agit de la générosité de don Jaime. En effet, La Supérieure du couvent persuade Viridiana d'accepter l'invitation de son oncle : « Il a payé vos études, votre entretien, et il vient même d'envoyer votre dot. Cela vous semble-t-il peu ? » Ensuite, lors de l'arrivée de Viridiana chez son oncle (plan 4), il y a eu ce dialogue : «
- Viridiana : (…) Je suis venue sur l'ordre de La Supérieure.
- Don Jaime : Il t'intéressait donc si peu de me voir ?
- Viridiana : A dire vrai pas beaucoup. Je ne sais pas mentir. J'ai pour vous du respect et de la reconnaissance parce que je vous dois tout, mais pour le reste…
- Don Jaime (tristement) : Aucune affection.
- Viridiana : Aucune. »
Comme pour le pis de vache, de laquelle aucune goutte de lait n'est sortie, quand Viridiana essaya de la traire. En revanche le lait va couler sur la tête de la vache grâce au versement (gaspillage) de Rita.
Enfin, il reste l'expression de Moncho : « tirez fort. Mais Serrez! » Ne correspond-elle pas à un clédon ? Ne représente-elle pas l'image du nœud de la corde, celle de Rita que don Jaime utilise pour se pendre ? Ne concerne-elle pas non plus, plus tard, le boiteux, quand il utilise la corde en guise de ceinture ?
0h 09’ 04’’ – Plans 15 – 16. Au poulailler – Première allusion à Jorge - L'abeille
- Photogramme 20 – Plan 15a. 00h 08' 55" : Les mains de Viridiana saisissent les œufs qu'elle trouve dans les pondoirs, et les déposent dans le panier. Elle termine le verre de lait que Moncho lui a offert. Apparaît Don Jaime au premier plan : « Soeur Viridiana !
- Viridiana : Bonjour mon oncle. Vous êtes bien matinal, aujourd'hui !
- Don Jaime : C'est pour te voir plus longtemps.
- Viridiana : Je vais vous faire un gâteau de religieuse. Vous vous en lécherez les doigts !
- Don Jaime : Tu me gâtes trop. Je ne saurai plus rester seul quand tu seras partie.
- Viridiana : Seul parce que vous le voulez.
- Don Jaime : Que veux-tu dire ?
- Viridiana : Rien. Je n'ai rien dit.
- Don Jaime : Tu as si peu confiance en moi ? Que veux-tu savoir ?
- Viridiana (Hésitante.) : Eh bien ! Je vous le dis, parce que je ne peux pas garder les choses pour moi. (Elle s'approche de lui et le fixe dans les yeux.) Est-il vrai que vous avez un fils ?
- Don Jaime (Surpris.) : Comment le sais-tu ?
- Viridiana : Il y a des années, je l'ai entendu dire par ma mère. Alors, c'est vrai ?
- Don Jaime : Oui, c'est vrai.
- Viridiana : Et vous le voyez jamais ?
- Don Jaime : Jamais.
- Viridiana : Comment est-il possible que les hommes agissent ainsi ?
- Don Jaime : Parfois les choses se font par inexpérience, d'autre fois par...
- Viridiana (En l'interrompant.) : Par méchanceté.
- Don Jaime : Que sais-tu de la vie ? Au fond, tu ne peux pas comprendre.
- Viridiana : Si, je comprends. Mais bien que vous ne soyez pas entièrement coupable, vous auriez dû recueillir cet enfant. »
- Photogramme 21 – Plan 16. 00h 10' 12" : Tous deux s'approchent d'un bassin. Tout en parlant, Don Jaime regarde avec attention le bassin, sur le bord duquel une abeille s'est posée : « Sa mère a voulu le garder. C'était une femme de condition modeste. J'étais amoureux de ta tante. J'aurais dû lui avouer, mais j'ai eu peur de la perdre. C'est pour cela que je n'ai rien dit.
- Viridiana : Et ce pauvre innocent ? (Cf. Photogramme 22.00h 10' 23")
- Don Jaime : N'aie crainte, il ne sera pas oublié. (Il fixe le bassin : l'abeille est encore là.) Je dois te paraître monstrueux ?
- Viridiana : Non, mais c'est triste que la vie soit ainsi. » (Cf. Photogramme 21.00h 10' 12")
0h 10’ 27’’ – Plans 17 – 22. Don Jaime nostalgique – Le coffre de feue Dona Elvira
Plan dynamique 7 : les pied de Don Jaime 2
Plan 17. [15] 00h 10' 27" : Plan rapproché sur un feu de bois qui brûle dans une cheminée du salon. Panoramique à droite, sur la pendule qui marque deux heures du matin. La mélodie du carillon domine la musique du phonographe qui joue le quatrième mouvement de la Neuvième symphonie de Beethoven. Au fond, la chambre de Don Jaime éclairée par une lampe à pétrole.
- Photogramme 23 – Plan 18. 00h 10' 48" : Don Jaime est assis devant un grand coffre de bois sculpté qu'il vient d'ouvrir. Il regarde un vêtement de mariée qui est sans doute celui que portait feue Dona Elvira le jour de ses noces. Nous distinguons posé sur le couvercle du coffre, entres autres, le voile de la mariée. Don Jaime se déchausse et tente de passer à son pied nu une des chaussures de son épouse.
- Photogramme 24 – Plan 19a. 00h 10' 51" : Gros plan sur le pied droit de Don Jaime chaussé par la chaussure à talon de feue Dona Elvira. Il enlève la chaussure et la jette dans le coffre, pour saisir un bouquet de fleurs artificielles (Cf. Photogramme 25.00h 10' 58"), il contemple le bouquet quelques secondes (Cf. Photogramme 26.00h 11' 03"), et le jette sur le lit.
- Photogramme 27 – Plan 20. 00h 11' 06" : Gros plan sur le phonographe. Pourquoi y-a-t-il ce plan de transition avec le plan 19c, le moment où Don Jaime jette le bouquet de fleurs sur le lit ?
Plan 21 00h 11' 14" : Retour sur Don Jaime devant le coffre. Il sort du coffre une gaine de satin à rubans qu'il tient en mains, il se lève et se dirige vers un miroir. Il se ceinture de la gaine et contemple son visage.
Le parallélisme entre la valise et le coffre
Nous avons vu précédemment la question du parallélisme d'objet chez Buñuel. Il s'agit, sous la forme d'un tableau du :
[Parallélisme 3] : Valise de Viridiana (00h 07' 23") / Coffre de Don Jaime (00h 10' 48")
Valise de Viridiana | Coffre de Don Jaime | |
---|---|---|
Taille | Petit | Grand |
Espace | Mobile | Immobile |
Temps | Photogramme 6 – Plan 3c. 00h 03' 32" : La voiture à cheval s'arrête devant le perron de la maison. Viridiana descends, c'est le cocher qui sort la petite valise banale de Viridiana. | C'est un coffre de bois sculpté, il fait partie des meubles. Il est posé dans la chambre depuis le décès de Dona Elvira, depuis plus de vingt ans. Photogramme 23 – Plan 18. 00h 10' 48" : Don Jaime est assis devant le coffre qu'il vient d'ouvrir. |
Contenant | Instruments de crucifixion : objets de souffrance et de douleur. | Habits de mariage : Enveloppe de bonheur, le scellement dans la joie, d'une union. |
Objets | Un crucifix en bois, une couronne d'épines, un marteau, des clous, une éponge. | Nous distinguons un vêtement de mariée, un voile, un bouquet de fleurs artificielles, une chaussure à talon. |
Position des objets | L'ensemble est posé sur un coussin à même le sol. | Les accessoires cités sont jetés avec une certaine négligence. |
Situation des personnages | Viridiana est à genoux, en signe de vénération et de soumission. | Don Jaime, au contraire, cherche plutôt à s'amuser avec les contenants du coffre, comme s'ils étaient des jouets sexuels. Est-ce un travestisme inconscient, inavoué ? |
A travers la comparaison et la description du tableau nous obtenons un calque psychologique relativement précis des deux personnages. En effet, Gaston Bachelard, dans un chapitre consacré à la question du coffre, considère, avec raison, que nous pénétrons dans les “images du secret”. [16] Un peu plus loin, il précise : “Le coffre est un objet qui s'ouvre. Quand il se ferme, il est rendu à la communauté des objets ; il prend sa place dans l'espace extérieur. Mais il s'ouvre ! Alors, cet objet qui s'ouvre est, dirait un philosophe mathématicien, la première différentielle de la découverte. (…) Le dehors est rayé d'un trait, tout est à la nouveauté, à la surprise, à l'inconnu. Le dehors ne signifie plus rien. Et même, suprême paradoxe, les dimensions du volume n'ont plus de sens parce qu'une dimension vient de s'ouvrir : la dimension d'intimité.” [17] Mais chez Buñuel la représentation des images d'intimité se complique un peu, puisqu'il associe deux contenants différents ayant des contenus également différents. Ainsi, nous ne pouvons pas dire dans la comparaison, qu'avec les contenants ouverts, “le dehors ne signifie rien”. Nous avons vu la place des contenants quand les objets sont dehors, et la différence de comportement entre Viridiana et Don Jaime devant les objets. N'y-a-t-il pas ici une dialectique influente et communicative entre le dedans et le dehors ? Nous ne pouvons pas non plus dire, dans notre cas, que “les volumes n'ont plus de sens”. Il nous semble, qu'au contraire, ils vont acquérir un caractère de monumentalité, surtout avec la situation de Viridiana, quand Ramona regarde par le trou de la serrure (Plan 8), à ce moment là, c'est la chambre de Dona Elvira qui devient un coffre monumental, dont Ramona souhaite percer le secret. Et si nous allons jusqu'au bout de notre raisonnement, au plan 8, Viridiana elle-même devient comme un objet, qu'on va bientôt manipulé. Du côté de Don Jaime, le cadrage du plan est significatif, puisque nous assistons à la scène, au début (Plan 18) en restant au seuil de la chambre, devant une porte sculptée ouverte. Autre représentation d’un coffre à l’intérieur d’un coffre (monumental).
Toutefois il y a un dénominateur commun qui relie les deux contenants, il s’agit de feue Dona Elvira, Viridiana est dans sa chambre au moment où elle ouvre sa propre valise, Don Jaime est dans sa chambre quand il ouvre le coffre des habits de mariage. Et justement ce qui est frappant dans la comparaison du tableau, c’est le comportement des deux personnages, Viridiana en prière et Don Jaime qui s’amuse, seul, à faire la noce. En somme, grâce à ces deux passages nous entrons dans ce que Bachelard appelle « la topo-analyse des espaces intimes ». [18]
Enfin, le coffre n’a pas fini de nous livrer des surprises que nous allons voir plus loin. A présent nous revenons à la suite de la séquence : Don Jaime devant le coffre, plan 21.
Plan 22 00h 11' 19" : Plan américain. Don Jaime se ceinture de la gaine, nous apercevons seulement le buste de Don Jaime. Il contemple son visage.
Soudain, un bruit le fait tressaillir. Il cache la gaine et demande d'une voix angoissée : « Qui est là ? » Il range rapidement la gaine et d'autres accessoires dans le coffre, et il avance vers la porte.
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Notes et références
- ↑ Le découpage des plans du film est celui de l'Avant-Scène Cinéma, Numéro 428, janvier 1994.
- ↑ Le Plan dynamique est un plan cinématographique singulier, nous l'avons appelé ainsi, faute d'autre nom. Le plan dynamique ne correspond pas complètement à la notion classique de la profondeur de champ, qui se définit comme : (…) "La profondeur de la zone de netteté… La P.D.C. est plus grande lorsque la focale est plus courte." (Aumont, Marie, Bergala, Vernet, Esthétique du film, op. cit., p. 22.) Le plan dynamique s'effectue en fait de plusieurs façons. Soit le début du plan rapproché (ou gros plan) est fixe, et à ce moment là, l'objet ou la personne s'écarte et laisse entrevoir à l'arrière tout le champ. De plus, il y a soit un accompagnement d'un zoom avant, soit d'un travelling-avant ou latéral, ainsi nous entrons en profondeur dans le champ, comme ce sera le cas dans le plan 6 d'Andreï Roublev. Soit alors à partir d'un plan rapproché (ou gros plan) qui subit un mouvement panoramique de bas en haut ou de haut en bas, de gauche à droite ou de droite à gauche. Lire la suite
- ↑ L'original beaucoup plus petit de ce serpent à deux têtes (aujourd'hui conservé au British Museum) date du XIVe ou du XVe siècle et est fait de bois incrusté d'une mosaïque en turquoise et en coquillage. Le serpent était une des représentations de Tlaloc, dieu aztèque de la pluie, et il aurait été porté en pendentif par un prêtre sacré. Cette pièce faisait probablement partie du trésor envoyé par Moctezuma à Cortès pour tenter de convaincre celui-ci de quitter le Mexique. (Source : Musée Canadien de l'Histoire.)
- ↑ Ibid.
- ↑ Chevalier/Gherrbrant, Dictionnaire des Symboles, op. cit. p. 867.
- ↑ KEYSERLING H. von, Méditations sud-américaines. Traduction de A. Beguin. Paris, 1932, p. 20.
- ↑ Ibid.
- ↑ Ibid.
- ↑ Une équation désigne la résultante d'une association de concepts qui stimule une analyse en proposant un raccourci, et en évitant un long discours par des répétitions. Nous comptons sur l'indulgence des lecteurs de cet écart inhabituel dans le monde cinématographique.
- ↑ Un houppier ou couronne, est la partie d'un arbre constituée de l'ensemble des branches situées au sommet du tronc (des branches maîtresses aux rameaux). (Source : Wikipédia.)
- ↑ Ibid.
- ↑ Ibid.
- ↑ Du grec ταὐτολογία, composé de ταὐτό, « la même chose », et λέγω, « dire » : le fait de redire la même chose. Source : wikipédia.
- ↑ Voir la note relative à une équation
- ↑ Ibid.
- ↑ Cf. G. Bachelard, La Poétique de l'Espace, chapitre III, "Le Tiroir, les coffres et les armoires, P. U. F. Paris, (1957) 1998, p. 82.
- ↑ Ibid., p. 88.
- ↑ Ibid., p. 89.
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