« Corde » : différence entre les versions
Ligne 221 : | Ligne 221 : | ||
Au plan 75, Rita est en train de sauter à la corde sous le grand arbre (le même qu'au plan 2, 4 et 73). Moncho, le domestique de don Jaime, passe près de là en conduisant un [[cheval]]. (Cf. '''Photogramme – Corde 7''') | <span id="ancre_75"> </span> Au plan 75, Rita est en train de sauter à la corde sous le grand arbre (le même qu'au plan 2, 4 et 73). Moncho, le domestique de don Jaime, passe près de là en conduisant un [[cheval]] noir. (Cf. '''Photogramme – Corde 7''') | ||
Version du 22 avril 2012 à 02:49
Titres des films
Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations
Titre | Titre original | Réalisation | Scénario | Année | Pays | Durée (min.) |
---|---|---|---|---|---|---|
Corde (La) | Rope | Hitchcock A. | Laurents A. | 1948 | USA | 80 |
Corde de Sable (La) | Rope of Sand | Dieterle William | Doniger W. | 1949 | USA | 101 |
Dans les Cordes | Against the Ropes | Dutton Charles S. | Edwards C. | 2004 | USA | 80 |
Autres titres de films
Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations
Titre | Titre original | Réalisation | Scénario | Année | Pays | Durée |
---|---|---|---|---|---|---|
A Nous la Liberté | Clair René | Clair R. | 1931 | France | 82 | |
Condamné à mort s’est échappé (Un) | Condamné à Mort s'est échappé (Un) | Bresson Robert | Bresson R. Devigny A. (mémoires) | 1956 | France | 89 |
Dernier Camp Tzigane (Le) | Posledni Tabor | Schneider E., Goldblatt M. | Markina Z.Vituhnovski M. | 1935 | URSS | 85 |
Viridiana | Viridiana | Buñuel Luis | Buñuel L. Alejandro J. |
1961 | Mexique Espagne |
90 |
Visiteur (Le) | Muukalainen | Valkeapää Jukka-Pekka | Forsström J. Valkeapää J.-P. |
2008 | Finlande Angleterre |
98 |
Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films
Un Condamné à mort s’est échappé, de Robert Bresson
Fontaine munie d'un rasoir, découpe un costume en bandes parallèles afin d'en faire une corde (en voix-off) : "J'en fis des tresses, comme j'ai vu ma mère en faire avec les cheveux de ma sœur…" (Plan 62.) (Cf. Photogramme – Corde 1)
Il faut remarquer le motif de la découpe en bande. Cela rappelle l'image des barres d'une prison, que Fontaine découpe méthodiquement.
"Avec la ficelle, j'en fis la ligature."(Cf. Photogramme – Corde 2.)
Le costume se transforme en un instrument de liberté.(Cf. Photogramme – Corde 3)
Photogramme - Corde 1 : Un Condamné à Mort s'est échappé, Fontaine découpe un costume.
Photogramme - Corde 2 : Un Condamné à Mort s'est échappé, Fontaine près de la liberté.
Photogramme - Corde 3 : Un Condamné à Mort s'est échappé, Fontaine près de la liberté.
Liens spécifiques du film
Viridiana, de Luis Buñuel
Première apparition de la corde à sauter
La figure de la corde est si importante dans ce film, que nous la rencontrons dès le début du film, au plan 2. C'est un plan rapproché des jambes de Rita, la petite fille de la servante de Don Jaime, Ramona qui saute à la corde. (Cf. Photogramme – Corde 4)
La corde a été offerte par don Jaime, qui est à côté de la fillette. Il la regarde sautée. Ses yeux suivent le mouvement des jambes de la fillette. Nous entendons le bruit d'une voiture à cheval qui s'arrête à proximité. [1] Rita cesse de sauter et regarde vers la voiture.
- Don Jaime : "C'est assez pour aujourd'hui, Rita. Elle te plaît, la corde que je t'ai offerte ?"
- Rita : "On peut mieux sauter parce qu'elle a des poignées."
La fillette abandonne la corde à don Jaime, qui l'accroche à un clou fixé au tronc d'un arbre. (Cf. Photogramme – Corde 5.) Rita s'approche de la voiture. C'est Viridiana qui vient d'arriver chez son oncle…
Première conséquence de la corde à sauter
Au plan 73, gros plan de la branche où s'est pendu le corps de don Jaime. On distingue le nœud qui fixe la corde à la branche, ainsi qu'une poignée en bois. C'est la corde à sauter de Rita.[2] (Cf. Photogramme – Corde 6)
Au plan 75, Rita est en train de sauter à la corde sous le grand arbre (le même qu'au plan 2, 4 et 73). Moncho, le domestique de don Jaime, passe près de là en conduisant un cheval noir. (Cf. Photogramme – Corde 7)
Il s'arrête en voyant Rita, lâche le licol de l'animal et s'approche de la fillette. Brutalement, il saisit la corde à sauter et la jette : "Je vais te tirer les oreilles si tu ne respectes pas les morts ! Tu ne dois pas jouer sous cet arbre."
- Rita : "Don Jaime aimait beaucoup me voir sauter !"
- Moncho : "Après, s'il arrive malheur, ce sera ta faute."
Seconde conséquence de la corde à sauter
Un peu plus tard dans le film, Viridiana offre un copieux repas à tous les mendiants du village. Les convives se lèvent de table. Le boiteux voit sur une table la corde à sauter de la petite Rita et la prend pour ceinturer son pantalon. (Cf. Photogramme – Corde 8)
Troisième conséquence de la corde à sauter
Quelques temps plus tard, lors de l'absence de Viridiana et de Jorge de la maison, les mendiants envahissent la maison de don Jaime et ils s'offrent un repas gargantuesque. A son retour, le boiteux tente de violer Viridiana. Elle se débat. [3] Elle tient la corde-ceinture par la poignée [4] pour l'empêcher de baisser son pantalon. (Cf. Photogramme – Corde 9.) Jorge sera violemment mis à l'écart. Il réussira cependant à persuader le lépreux d'abattre le boiteux, en lui promettant des milliers de pesetas. Jorge finit par délivrer Viridiana.
Enfin, il reste une dernière image où nous rencontrons l'ombre de la corde d'un pendu sur un mur. (Cf. Photogramme – Corde 10)
Plusieurs aspects sont à signaler. Il y a d'abord la situation de la corde : posée sur un clou, les deux poignées libres ; nouée à une branche d'arbre ; ceinturée autour d'un corps. Les deux poignées de la corde deviennent comme "les aiguilles de la montre du destin". [5] Ensuite il y a le passage du cheval noir, comme un conducteur des morts. Enfin, il reste le transfert du malheur de la corde [6] par contagion : mort de Don Jaime et du boiteux, asservissement de Viridiana et de Ramona par Jorge. Ce dernier a fini, si l'on ose dire, par avoir les deux bouts de la corde. C'est la scène finale du film : Viridiana, Ramona et Jorge qui jouent aux cartes
Liens spécifiques du film
Notes et références
- ↑ Cf. F. Cesarman, (…) "L'arrivée dans une voiture tirée par des chevaux, (Belle du jour), symbolise la naissance, l'annonce d'une situation nouvelle, la voiture représentant l'utérus – la mère -, tandis que le cocher serait le père accoucheur." Op. cit., p. 150.
- ↑ Cf. F. Cesarman, (…) "Le fait d'avoir utilisé cette corde pour se pendre peut signifier le désir de revivre momentanément un souvenir infantile." Op. cit., p. 155.
- ↑ Cf. F. Cesarman : (…) "Entre Viridiana et le boiteux elle devient la partie agressive et incestueuse de la relation père/fille." op. cit., p. 163.
- ↑ A propos du film de D. Cronenberg, Faux-semblants, R. Dadoun souligne un fait concernant les poignées : (…) "Parvenue à l'acmé de jouissance, au point d'orgasme, la femme se soutient, avec ardeur aux poignées même qui servent au handicapé à se relever et à se soutenir." Op. cit., p. 107.
- ↑ Cf. Andreï Roublev, "La figure de la scie vibrante." (Cf. Photogramme plan 207, la scie vibre en sifflant à côté du cou du jeune russe tué par le prince.)
- ↑ Cf. Nostalghia, photogramme, plan 37b, Le Poète, derrière le Fou, porte son manteau. C'est un plan pertinent, car il annonce un "transfert d'identité" du Fou au Poète. Le Miroir, photogramme, plan 86, "Résonance", grâce à un prolongement d'une ligne de force.