« Trahison » : différence entre les versions
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Version du 1 décembre 2013 à 17:10
Titres des films
Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations
Titre | Titre original | Réalisation | Scénario | Année | Pays | Durée (min.) |
---|---|---|---|---|---|---|
Trahison | Traitor | Nachmanoff Jeffrey | Martin S. Nachmanoff J. |
2009 | USA | 114 |
Trahison (La) | Trahison (La) | Faucon Philippe | Faucon P. Nini Soraya. |
2006 | France | 80 |
Trahison à Athènes | Angry Hills (The) | Aldrich Robert | Bezzerides A. I. Leon U. |
1959 | Angleterre | 105 |
Autres titres de films
Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations
Titre | Titre original | Réalisation | Scénario | Année | Pays | Durée |
---|---|---|---|---|---|---|
Andreï Roublev | (Voir détail : Andreï Rublyov) | Tarkovski Andreï | Tarkovski A. Konchalovsky A. |
1969 | URSS | 215 |
Visiteur (Le) | Muukalainen | Valkeapää Jukka-Pekka | Forsström J. Valkeapää J.-P. |
2008 | Finlande Angleterre |
98 |
Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films
Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski
La composition filmique du VIème épisode : LA PASSION SELON ANDREÏ (2ème partie) - L'INVASION. Automne 1408
Deux aspects majeurs marquent le second changement de composition. C'est l'apparition du montage alterné et la division de l'épisode en douze parties. Les parties sont formées de séquences longues et de séquences courtes. Il y a, d'une part, des séquences longues de l'invasion proprement dite, que nous désignerons par A, elles comportent six parties (A 1,…, A 6). Et, d'autre part, des séquences courtes, de deux ou trois plans, en flash-back que nous désignerons par B, elles présentent la trahison du prince, elles comportent cinq parties (B 1,…5). Il reste enfin une séquence libre, la mort de l'apprenti Thomas, qui est intercalée entre les deux dernières parties de l'invasion, nous la désignerons par C.
Nous remarquons donc que la composition du montage se complique considérablement, et que nous avons à faire à un nombre de partie beaucoup plus important, douze au lieu de 4 dans le IIIème épisode et 7 dans le Vème. C'est le plus long épisode du film, avec plus de 90 plans (57 pour le IIIème, 42 pour le Vème). Ceci est dû au fait que nous passons au régime de la guerre, cette souffrance collective. Qu'est-ce qui va déclencher la guerre ? C'est le serment rompu par le prince,[1] le frère du Grand Prince. Comment ? En livrant des informations aux Tatars : "La ville est derrière le bois, le Grand Prince est occupé avec les Estoniens." L'accent mis sur le serment, avec le baiser de la croix, met en valeur la qualité sacramentelle du serment. Ceci est de la plus haute importance, car le poids du serment est primordial dans cet épisode de la Passion. En effet, l'épisode commence par la trahison du prince qui rompt son serment sur la croix, et se termine par le serment de Roublev d'offrir son silence à Dieu. L'art des raccords entre les parties est à souligner, avec douze raccords majeurs, sans coupe sèche, ni insert noir, ni fondu-enchaîné. Les raccords et les liaisons entre les différentes parties, sont inscrits dans le prolongement de l'action. Par exemple, lorsque le prince regarde derrière lui, nous regardons son passé.
Trahison et transition
Plan 187-3 [2]: 1h 30' 18" : Plan général sur le bord d'une rivière. L'image est divisée en trois bandes horizontales. Le partage est obtenu par la rivière dans la bande médiane. En haut de l'écran, c'est le campement russe, avec des tentes dressées le long de la berge. Un soldat russe crie : "ils arrivent les Tatars." Nous entendons le galop des chevaux, et nous voyons venir, au bas de l'écran à partir de la gauche, les Tatars, qui commencent à arriver à la hauteur des Russes. Notons la composition de l'image qui correspond, en fait, à l'établissement d'une hiérarchie de valeurs : les Russes en haut, et les Tatars en bas. Les Tatars rejoignent les Russes en passant devant les deux chefs. Quatre plans plus loin, Les deux chefs font la course.
Plan 194-11 : 1h 34' 37" : Le chef tatar très à l'aise sur sa monture, distancie le prince de peu, il lui dit : "ne te laisse pas distancer prince." (Cf. Photogramme – Course.)
Plan 195-12 : 1h 34' 48" : Ils s'arrêtent afin que les troupes puissent les rejoindre, le chef tatar demande au prince : "tu n'aimes pas ton frère ?" Le prince répond : "J'ai embrassé la croix, l'hiver dernier."
Nous assistons, à partir de la réponse du prince, à un "désordre soigné" ou une décomposition minutieuse des données narratives du film. Ce désordre correspond, sans doute, à l'esprit désordonné du prince. Il est obtenu par l'introduction et l'inclusion d'un nouvel épisode (B) qui correspond aux derniers instants qui précèdent le baiser de la croix par le prince. Soulignons que ce fait politico-religieux se déroule à l'intérieur d'une église, devant le métropolite et son frère le Grand Prince. Il faut aussi remarquer que ces derniers instants, très courts, sont divisés aussi en petites séquences très courtes.
Le passage de la fin d'une partie A au début d'une partie B est, le plus souvent, un passage du temps linéaire du film à un temps anachronique de la diégèse. Il s'effectue à partir de la personne du prince. Mais comme d'habitude, dans le cinéma de Tarkovski, l'aspect technique inaugure un aspect psychologique. En effet, il s'agit d'un inventaire des traits psychologiques du thème de la trahison. Ainsi, "l'objet de trahison", le prince, devient "l'objet de transition" entre les parties. Et précisément, le premier passage ou raccord dans un temps anachronique, a lieu à la fin de la première partie lorsque le prince, dubitatif, termine sa phrase : "l'hiver dernier…" A ce moment-là, il détourne le visage vers la droite, comme s'il voulait fuir le regard du chef tatar. Il espérait ne plus devoir penser à cet instant. Ainsi, le prince, en détournant la tête, se détourne du "champ universel", pour se tourner vers son "champ intérieur", qui devient, en quelque sorte, le contre-champ du regard du prince.
Liens spécifiques du film
Voir : Andreï Roublev
Notes et références
- ↑ Nous les appelons, le Grand Prince et son frère, le prince. En effet, c'est l'armée du Grand Prince qui fait crever les yeux des sculpteurs en marche vers les chantiers de son frère. Cf. également, Andreï Tarkovski, Etudes Cinématographiques, op. cit., Article de France Farago, "La Réalité plénière du Spirituel, Andreï Roublev". Elle écrit : (…) "(le) Grand Prince et les grands de ce monde ont toujours utilisé la terreur religieuse comme moyen de gouvernement ; que ces richesses, somptuosités et trésors de beauté ne sont en définitive que prétexte a rivalités entre les puissants.. (…) Intervention qui aura raison des résistances d'Andreï Roublev : avec rage et désespoir, il macule de peinture le mur de l'église." p. 36. Note. Nous voulons rectifier une erreur chez F. Farago, qui mentionne l'épisode du "Jugement Dernier", comme étant le "6ème tableau". Or, il est le 5ème épisode.
- ↑ Le premier chiffre correspond aux plans du film depuis le début du film, le second chiffre aux plans du film depuis le début de l'épisode.
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