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Stalker

34 octets ajoutés, 3 avril 2013 à 11:54
Titre complet du 1er chapitre : Redrick Souhart, 23 ans, Célibataire, préparateur de la Filiale Harmontoise de l'Institut International des Cultures Extra-terrestres.<br/>
2ème chapitre : R. S. 28 ans, marié, sans profession.<br/>
3ème chapitre : Richard Nounane, 51 ans, représentant des Fournisseurs de l'Equipement Electronique l’Équipement Électronique auprès de la Filiale Harmontoise de l'I.I.C.E.<br/>
4ème chapitre : R.S. 31 ans. </ref> avec Dostoïevski il est attiré par la peinture minutieuse de l'âme humaine. Mais, à ce jour là, Andreï Tarkovski ne sait toujours pas quel sujet il va traiter. Quelques jours plus tard :
Le film ne se contente pas de re-présenter le drame de ces [[Trois (chez Tarkovski)|trois]] principaux protagonistes, mais encore, le drame de la destinée humaine : drame de l'excès (matérialisme du Professeur), drame du succès (mondanité de l'Ecrivain), drame de la place du sacré (spiritualisme [[Hésitation|hésitant]] du Stalker), et en fin de compte, le drame d'être. Jean Mitry, en citant Gisèle Brelet, écrit: (…) "Le drame c'est essentiellement un devenir" <ref> '''Jean Mitry''', ''Esthétique et psychologie du cinéma,'' Editions Éditions universitaires, 1963, tome 1, p. 307. La question est souvent analysée par J. Mitry. Voir tome 1 : (…) "La composition filmique suppose et implique nécessairement deux plans compositionnels : la composition dramatique (ou du "réel" représenté)… ; et la composition esthétique ou plastique… " pp. 171-172 ; "Dramatisation de la peinture", pp. 255-256 ; "Le temps dramatique", §. 43. Temps et espace en musique, pp. 307-311 ; 376. Tome 2 : Section VI, Temps et espace du drame : Chapitre 14, En quête d'une dramaturgie, pp. 281-368 ; Chapitre 15, Le fonds et la forme, §. 77. Dramaturgie d'un film, pp. 385-405. </ref>, "le drame sert de prétexte à l'évocation d'un climat" <ref>''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|Op. cit.]]'', tome 2, p. 303. </ref>, "les événements sont orientés (ou choisis) en vue d'une certaine "finalité". <ref> ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|Op. cit.]]'', tome 2, p. 308. </ref> Dans Stalker, le climat est double, d'une part le climat proprement filmique, d'autre part, le climat social. Ainsi, Tarkovski anticipe d'une dizaine d'années, la chute du communisme, la fin de la guerre froide et la menace nucléaire (hantise du réalisateur). Il pose la question cruciale suivante : Que se passera-t-il après ? Comment l'homme va-t-il réagir à ces profonds changements ? Qu'est-ce qui de l'homme ou de la société, change ? Une fois de plus, nous assistons d'une manière frappante, à une convergence du monde filmique dans le monde contemporain. D'ailleurs, comme l'écrit à juste titre R. Dadoun : (…) "Toute image, quelle qu'elle soit, est comme intrinsèquement, du seul fait d'être là, marquée voire saturée par le politique." <ref>''Cinéma, psychanalyse et politique,'' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'', p. 14. </ref>
Regardons de près les images de ce film exceptionnel.
<span id="ancre_3p"></span>[[Fichier:neonp2.jpg|300px|thumb|right|alt=''Stalker'', '''Photogramme - 2 : Plan 3.''' Le Professeur entre dans le bar, au-dessus de sa tête, un néon blanc ne cessera pas de clignoter.| ''Stalker'', '''Photogramme - 2 : Plan 3.''' Le Professeur entre dans le bar, au-dessus de sa tête, un néon blanc ne cessera pas de clignoter.]]
'''<span id="ancre_3">Plan</span> 3''' : ''01' 00"'' : "Le Professeur" est le [[Première|premier]] protagoniste qui apparaît dans le film. C'est un physicien. Il entre dans un bar singulier, le sol est d'apparence mouillée, aux reflets brillants, presque argentés. Le Professeur porte un bonnet et tient une espèce de petit [[sac]] à dos, à bandoulière. Le bar est le lieu de rencontre des gens qui se rendent dans la "Zone". Au-dessus de sa tête un néon blanc <ref> Article Gérard Pangon, "Un film du doute sous le signe de la trinité", ''Etudes Études cinématographiques, Andreï Tarkovski'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_3|op. cit.]]'', p. 105.</ref> ne cessera pas de clignoter, c'est le premier témoignage d'une incertitude dominante dans le film. (Cf. '''Photogramme - 2.''')
Le Professeur est le premier [[Arrivée|arrivé]]. Il est donc avant l'heure, c'est un indice de sa ponctualité. Nous l'apercevons le temps du défilement du générique du film. Aussitôt après, passe le texte que nous avons cité sur [[#ancre_mété|"le mystère de la Zone"]] (plan 4).
[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_19_Avant_zone_un passage.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 13 : Plan 19a.''' Un passage que la jeep va bientôt emprunté. Nous pouvons constater la haute qualité poétique de l’image.|''Stalker'', '''Photogramme - 13 : Plan 19a.''' Un passage que la jeep va bientôt emprunté. Nous pouvons constater la haute qualité poétique de l’image.]]
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[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_19b_Avant_zone_Ne bougez pas.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 14 : Plan 19b.''' La jeep à l’arrêt. |''Stalker'', '''Photogramme - 14 : Plan 19b.''' La jeep à l’arrêt. ]]
<span id="ancre_69pancre_119p"></span>
[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_119_Piece_01_Chien.jpg|300px|thumb|right|alt=''Stalker'', '''Photogramme - 69 : Plan 119.''' Du fond d’une grande pièce, s’avance le chien noir qui traverse la pièce. | ''Stalker'', '''Photogramme - 69 : Plan 119.''' Du fond d’une grande pièce, s’avance le chien noir qui traverse la pièce.]]
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[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_131_Bombe démontée.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 77 : Plan 131a.''' La caméra est placée dans la Chambre. Le Le Professeur jette une autre pièce de la bombe dans la flaque d’eau : «'' Alors, je n’y comprends rien. Quel sens y-a-t-il de venir ici ? '' »|''Stalker'', '''Photogramme - 77 : Plan 131a.''' La caméra est placée dans la Chambre. Le Le Professeur jette une autre pièce de la bombe dans la flaque d’eau : «'' Alors, je n’y comprends rien. Quel sens y-a-t-il de venir ici ? '' »]]
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Nous constatons que les strates du film ne s'organisent pas d'une façon cohérente. En effet, le développement sémantique d'un certain nombre de plans du début résonne souvent dans un plan qui se trouve à la fin du film. <ref> L'inverse est aussi vrai. Pour cette raison, et d'autres encore, le [[Premier (plan d'un film)|début d'un film]] est toujours très important.</ref> Il en va ainsi du plateau vibrant au plan 6, qui trouve son développement au plan 144, du bonnet et du sac à dos du Professeur au plan 3 et de leurs développements multiples, des ramifications des bandelettes lestées, etc. Cela implique que nous pouvons distinguer pour le moment trois caractères dominants de la cinémancie : la topo-analyse, la spatio-temporalité et le formalisme. Nous avons abordé la topo-analyse avec Nostalghia ; la spatio-temporalité concerne l'ordre du déroulement des événements dans l'espace et dans le complexe du temps : le temps diégétique, culturel et universel (le chapeau de l'Écrivain ou les développements mythiques du "Porc-épic") ; et enfin, la formalité qui s'inscrit pour Stalker à un double niveau, d'une part, il s'agit de la structure formelle à l'intérieur d'un plan, c'est la relation des objets-choses avec les protagonistes ; d'autre part, il s'agit de la "forme générale" d'un film qui s'appuie sur des formes géométriques.
Par ailleurs, les faits cinémantiques s'inscrivent sur plusieurs registres, <ref> Une de nos premières préoccupations serait de mettre en évidence les différents registres [[Thèse:Résumé|cinémantiques]]. </ref> et, nous pouvons dire, finalement, que le dénominateur commun qui les soulignent, est le caractère de variabilité. En effet, ce caractère constitue un complexe dans lequel il faut distinguer plusieurs paramètres : celui de la matière (une chose, un mot ou un son) ; de l'objet (taille et structure) ; de la forme (situation et position), et enfin, de la durée des instants. <ref>Cf. '''G. Bachelard,''' ''L'Intuition de l'instant'', (…) "Or, toute évolution, dans la proportion où elle est décisive, est ponctuée par des instants créateurs." Editions Stock, Paris, (1931) 1992, p. 18. </ref> En outre, ces paramètres sont toujours inclus dans une série, qui est elle-même incluse dans une autre série, et ainsi de suite. Ainsi, un film nous livre "le modèle fixe", immuable, d'un certain nombre de séries. Ceci nous pousse à croire qu'il y a un nombre limité de séries, mais un nombre considérable de variantes de séries. <ref> C. '''S. Peirce''' écrit (...) "En général, nous pouvons dire que les significations sont inépuisables", ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'',p. 98.</ref> Cela démontre que nos intuitions sont cohérentes, puisqu'il suffit qu'il y ait un simple fait [[Thèse:Résumé|cinémantique]] dans un film, pour qu'il soit aussitôt inscrit dans une série. Ainsi, un résumé succinct du film Stalker, nous permettra de voir plus clair. <span id="ancre_tab"> </span> (Cf. Tableau général du film Stalker. )
'''Légendes des deux dernières colonnes :'''