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Stalker

9 082 octets ajoutés, 4 octobre 2012 à 12:19
==== Les grilles et les barrières (plans 22 – 35) ====
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[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_23_trebuchement complice.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 16''' : '''Plan 23.''' Le complice du Stalker recule en refermant le portail, il se retourne et court sur la voie où il trébuche et manque de tomber.|''Stalker'', '''Photogramme - 16''' : '''Plan 23.''' Le complice du Stalker recule en refermant le portail, il se retourne et court sur la voie où il trébuche et manque de tomber.]]
 
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[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_28_Poste de garde.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 17''' : '''Plan 28a.''' L’ambiance électrique d’un poste de garde avec la barrière baissée.|''Stalker'', '''Photogramme - 17''' : '''Plan 28a.''' L’ambiance électrique d’un poste de garde avec la barrière baissée.]]
 
 
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[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_28b_barriere.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 18''' : '''Plan 28b.''' A l’arrivée d’une locomotive la lumière double d’intensité et la barrière s’ouvre.|''Stalker'', '''Photogramme - 18''' : '''Plan 28b.''' A l’arrivée d’une locomotive la lumière double d’intensité et la barrière s’ouvre.]]
 
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[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_35_Avant_zone_Ecrivain_barriere.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 19''' : '''Plan 35.''' L’Écrivain se baisse sous la lourde barrière, pour passer de l’autre côté. |''Stalker'', '''Photogramme - 19''' : '''Plan 35.''' L’Écrivain se baisse sous la lourde barrière, pour passer de l’autre côté.]]
 
Au fur et à mesure de la progression des trois hommes dans l’Avant-Zone, nous allons rencontrer deux figures qui vont s’imposer d’une manière récurrente, il s’agit des [[Grillage|grilles]] et des [[Barrière|barrières]]. Il faut noter que ces figures ont une forte connotation dans la représentation de l’interdit, du défendu et de l’exclu. De plus, ils ont une qualité de « transparence », si l’on ose dire, ils laissent entrevoir les espaces, tout en produisant une séparation.
 
Pourtant à travers ces obstacles et ces frontières protégées, le Stalker a des complices qui vont l’aider à franchir l’infranchissable. Nous allons rencontré un complice au plan suivant :
 
'''<span id="ancre_22">Plan</span> 22''' : Sur une voie ferrée et derrière un large portail doublement grillagé, apparaît le complice, il ouvre le portail afin de laisser passer une grosse locomotive, elle est aussitôt poursuivie par la jeep qui emprunte également la voie ferrée et sort dans la même direction que la locomotive.
 
Un fait singulier va nous intéresser :
 
'''<span id="ancre_23">Plan</span> 23''' : Gros plan du complice, mégot aux lèvres, il regarde la jeep s’éloigner. Il recule en refermant le portail, il se retourne et court sur la voie où il [[Trébuchement|trébuche]] et manque de tomber. (Cf. '''Photogramme – 16.''')
 
C’est le second trébuchement dans le film, et ce n’est pas le dernier. Andreï Tarkovski exploite cette figure afin de souligner la part d’hésitation de la part du protagoniste. En quelques secondes, il intensifie la charge de l’interdit. Il montre de la sorte que le complice a peur.
 
'''<span id="ancre_25">Plan</span> 25''' : A l’intérieur d’un hangar plongé dans l’obscurité. La jeep s’engage en marche arrière et s’arrête à la lisière de la porte. Le Stalker descend de la jeep, en demandant à ses compagnons : « ''Faites le guet, s’il vous plaît.'' » Et il se dirige de l’autre côté du hangar.
 
L’image de la voiture en marche arrière est intéressante, elle montre une idée d’une transgression, car, somme toute, les trois hommes sont des transgresseurs, ils refusent l’ordre établi. D’ailleurs, dans le hangar, nous aurons les révélations de l’Écrivain qui sont révélatrices :
 
'''<span id="ancre_26">Plan</span> 26''' : Le Professeur regarde à droite dans la direction du Stalker. L’Écrivain a la tête baissée sur ses mains, il lève la tête et commence à parler au Professeur : « ''Ce que je vous disais hier… c’était du bla-bla. Je me foutais de l’inspiration. D’ailleurs, comment savoir le nom… de ce que je veux ? Et comment savoir qu’en réalité, je ne veux pas ce que je veux ? Ou que je ne veux vraiment pas ce que je veux ? Ces choses sont insaisissables. Il suffit de les nommer et leur sens disparaît. (…) Mon « moi » voudrait que je devienne végétarien… et mon inconscient se languit d’un beau morceau de viande. Qu’est-ce que je veux vraiment ?'' » Ces propos anticipent les révélations (inspirées) de l’Écrivain au seuil de la « Chambre des Désirs », à la fin du film.
 
Deux images pertinentes vont suivre :
 
'''<span id="ancre_28">Plan</span> 28''' : Devant un poste de garde sur la voie ferrée, un policier casqué, près d’une barrière rayée noir et blanc surveille les environs. (Cf. '''Photogramme – 17.''') L’image présente une ambiance générale électrique, survoltée si l’on ose dire, avec des nombreuses lumières puissantes accrochées à des poteaux en bois, le long de la voie ferrée. D’autres lumières vont s’illuminer, nous entendons le son d’une locomotive qui arrive. La barrière s’ouvre. (Cf. '''Photogramme – 18.''') La locomotive apparaît, et s’arrête sous les feux des projecteurs. Des policiers avancent et inspectent le wagon chargé de matériel… électrique.
 
La variation brutale de la lumière est une grande qualité dans le film, nous l’avons déjà vu, une première fois au plan 8, avec [[#ancre_8p|l’ampoule qui implose]], comme si elle annonçait un passage entre deux états différents, deux intensités différentes. Ensuite, lors de la course-poursuite, au [[#ancre_19ap|plan 19a]] et [[#ancre_21p|21]]. Nous aurons l’occasion de revoir ce type de variation plus loin. <ref>Nous rencontrons un autre exemple de variation de lumière (progressive) dans ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'', aux [[Insolite#Paradoxe chronotopique|plans 83 – 87]]. </ref>
 
Nous n’avons pas fini de voir des barrières, en particulier celle du plan 35. Mais avant, les trois hommes vont finir par passer par le poste frontière, ainsi :
 
'''<span id="ancre_29">Plans</span> 29 - 34''' : A l’ouverture de la barrière, le Stalker se met au volant de la jeep en invitant ses compagnons de faire : « ''Plus vite'' ». La jeep surgit derrière la locomotive, et profite de son passage pour franchir le poste frontière sous le tir des policiers (plan 30). Une sirène s’enclenche. Les gardes continuent à tirer des longues rafales (plan 31). Mais, le Stalker réussit à se faufiler à travers ce passage mortel. La jeep débouche sur une rue, et fait encore une marche arrière (plan 33).
 
'''<span id="ancre_35">Plan</span> 35''' : La jeep arrive dans un hangar et elle s’arrête devant une barrière en bois. Le Stalker demande à l’Écrivain : « ''Allez voir si la draisine est sur la voie.'' » L’Écrivain répond : « ''Quelle draisine ?'' » Le Stalker insiste : « ''Allez, Allez !'' »
L’Écrivain descend de la jeep, et se baisse sous la lourde barrière, pour passer de l’autre côté. (Cf. '''Photogramme – 19.''')Après quelques pas, une courte rafale broie le silence. Il se couche à terre et reste immobile. Nous sentons qu’il perd ses moyens. Le Professeur réagit et dit : « ''Laissez, je vais faire.'' » L’Écrivain retourne vers la jeep.
 
'''<span id="ancre_36">Plans</span> 36 - 37''' : Le Professeur, à travers les flaques et les gravats, monte un petit escalier. Il explore les environs, il marche sur un petit muret. Des balles atteignent l’eau, créant des ondulations. Il arrive devant la draisine, il débloque le frein et la pousse légèrement (Plan 37.) Il fait signe aux autres de venir. L’Écrivain, portant le jerrican d’essence, s’achemine vers les rails. Le Stalker monte sur la draisine et place à l’arrière le jerrican. Il s’adresse au Professeur : « ''Laissez tomber votre [[Sac#Première apparition du sac à dos du Professeur|sac]], il vous gêne.'' »
- Le Professeur : « ''Vous êtes parti comme pour une promenade, vous.'' »
 
Le Professeur et L’Écrivain montent sur la draisine. Le Professeur est devant avec le Stalker, L’Écrivain est derrière, dos à eux. La draisine démarre.
 
'''<span id="ancre_38">Plans</span> 38 - 42''' : L’Écrivain s’adresse au Stalker : « <br/>
- ''Et s’ils nous rattrapent ?'' <br/>
- (Off) ''Jamais ! Ils en ont peur comme de la peste.'' <br/>
- P''eur de qui ?'' » <br/>
Le Stalker ne répond pas. L’Ecrivain baisse les yeux et s’assoupit.
 
Les plans 39 à 42 montrent des gros plans des têtes des trois protagonistes. Ils arrivent enfin dans la Zone. C’est la fin de la voie ferrée, nous assistons au début de la couleur.
 
 
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