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Nous remarquons que ce qui s'affiche d'emblée c'est le concept du [[corps]] humain, plus précisément les membres du corps : [[main]], [[pied]] et [[tête]]. Ce sont donc, les extrémités du corps dans leur fonction vis-à-vis du monde. En effet, le bouffon marche avec ses mains, il est suspendu à la [[porte]] avec ses pieds, et enfin le pot est à l'envers sur sa tête, c'est comme s'il sortait du pot, comme un génie dans un conte. L'image est pertinente car elle installe la diégèse du film dans une légende, un début de film légendaire, d'où l'importance de la figure du bouffon. Certes cette dernière idée n'est pas accessible directement, mais là aussi nous sommes dans les interstices des vœux intimes du réalisateur qui cite Goethe : "Plus l'ouvre d'art est cachée meilleure elle est." | Nous remarquons que ce qui s'affiche d'emblée c'est le concept du [[corps]] humain, plus précisément les membres du corps : [[main]], [[pied]] et [[tête]]. Ce sont donc, les extrémités du corps dans leur fonction vis-à-vis du monde. En effet, le bouffon marche avec ses mains, il est suspendu à la [[porte]] avec ses pieds, et enfin le pot est à l'envers sur sa tête, c'est comme s'il sortait du pot, comme un génie dans un conte. L'image est pertinente car elle installe la diégèse du film dans une légende, un début de film légendaire, d'où l'importance de la figure du bouffon. Certes cette dernière idée n'est pas accessible directement, mais là aussi nous sommes dans les interstices des vœux intimes du réalisateur qui cite Goethe : "Plus l'ouvre d'art est cachée meilleure elle est." | ||
Nous avons abordé quelques caractéristiques des trois figures : la [[main]], le [[pied]] et la [[tête]]. Ici, le rapport de la triple figure de l'inversion du corps du bouffon sur le sol ou à l'appui du sol, semble correspondre à l'inversion dans l'air du corps d'Efim. <ref>Cf. '''G. Durand''', deuxième livre, première partie : "La descente et la coupe", premier chapitre : "Les symboles de l'inversion", ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'', pp. 255-268. Egalement, pp. 49 ; 234 ; 237 ; 425. </ref> Et dans le IIIème épisode, nous assistons à un cas d'inversion morale, celui de Kyril, qui d'ailleurs n'est pas à son premier exemple. Kyril représente aussi la troisième figure qui évoque la disparition. Il y a d'abord eu la disparition du cheval noir au 1er épisode ( | Nous avons abordé quelques caractéristiques des trois figures : la [[main]], le [[pied]] et la [[tête]]. Ici, le rapport de la triple figure de l'inversion du corps du bouffon sur le sol ou à l'appui du sol, semble correspondre à l'inversion dans l'air du corps d'Efim. <ref>Cf. '''G. Durand''', deuxième livre, première partie : "La descente et la coupe", premier chapitre : "Les symboles de l'inversion", ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'', pp. 255-268. Egalement, pp. 49 ; 234 ; 237 ; 425. </ref> Et dans le IIIème épisode, nous assistons à un cas d'inversion morale, celui de Kyril, qui d'ailleurs n'est pas à son premier exemple. Kyril représente aussi la troisième figure qui évoque la disparition. Il y a d'abord eu la disparition du cheval noir au 1er épisode (plan 5), ensuite la disparition du bouffon (plan 32). Et, quand Kyril apparaît (au plan 45) Roublev étonné lui dit : "''où étais-tu?'' " Kyril répond : "''il ne pleut plus, partons.''" <ref>Au plan 47. Dans le fond de l’image, à gauche, le bouffon est emporté sur le dos d'un cheval. Comparez avec le plan 26b : les moines représentaient des petites silhouettes minuscules, avec ce plan nous obtenons l'inverse. C'est une autre figure d'inversion. </ref> La figure de la [[disparition]] est incluse d'une part, indirectement, dans la figure de l'inversion, ils sont complémentaires et, d'autre part, directement, dans la figure de la [[porte]], ils sont supplémentaires. Nous remarquons, par rapport à la diégèse du film, qu'il n'y a aucun lien direct entre le prologue et l'épisode du Bouffon. Pour le moment nous avons uniquement aperçu Roublev, et nous l'avons entendu dire quelques phrases. Ce qui n'est pas grande chose. | ||
C'est que la fonction des deux premiers épisodes a pour mission d'installer l'ambiance générale de cette période trouble du XVème siècle russe. Mais ils ont surtout le rôle de mettre en place un certain nombre de [[métaphore]], pour les voir évoluer, par associations, par analogies, par dissonance, par prolongements, etc. Ainsi la principale figure qui lie les deux épisodes est justement la figure de la porte, (Cf. '''Photogramme - Porte'''.) particulièrement l'attitude singulière d'être devant la porte, l'attitude d'un homme hésitant devant une porte, l'homme en crise devant une porte, notamment dans ''[[Stalker]]'', quand les trois protagonistes sont devant la porte (le seuil) de la [[chambre]] des Désirs. | C'est que la fonction des deux premiers épisodes a pour mission d'installer l'ambiance générale de cette période trouble du XVème siècle russe. Mais ils ont surtout le rôle de mettre en place un certain nombre de [[métaphore]], pour les voir évoluer, par associations, par analogies, par dissonance, par prolongements, etc. Ainsi la principale figure qui lie les deux épisodes est justement la figure de la porte, (Cf. '''Photogramme - Porte'''.) particulièrement l'attitude singulière d'être devant la porte, l'attitude d'un homme hésitant devant une porte, l'homme en crise devant une porte, notamment dans ''[[Stalker]]'', quand les trois protagonistes sont devant la porte (le seuil) de la [[chambre]] des Désirs. |