« Unité du plan (cinématographique) » : différence entre les versions

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Tarkovski n'utilise donc pas la surimpression mais "l'impression profonde". Il traduit le discours des deux peintres en langage visuel métaphorique. Il pose d'abord une impression : le martyr du Christ et l'approfondit ensuite. Il jette ainsi d'autres bases sur lesquelles vont prendre appui d'autres figures, qui amorcent à leur tour des nouvelles structures. C'est, par exemple le [[Cape#ancre100ap|plan 100a]] où le Christ laisse tomber sa [[cape]] pour s'allonger sur la [[croix]]. Ce plan offre en miroir le plan IV 122-16. Roublev exécute le même geste pour aller rejoindre, vraisemblablement, une bacchante. Ou encore, formellement parlant, le plan 93 : le portement de la croix et l'ascension de la foule sur une colline (Cf. '''Photogramme – Portement de la croix'''), opposée à son contraire au plan VI 255-75 qui montre la descente du peuple d'une colline, pendant le sac de Vladimir. (Cf. '''Photogramme – Foule'''.)
Tarkovski n'utilise donc pas la surimpression mais "l'impression profonde". Il traduit le discours des deux peintres en langage visuel métaphorique. Il pose d'abord une impression : le martyr du Christ et l'approfondit ensuite. Il jette ainsi d'autres bases sur lesquelles vont prendre appui d'autres figures, qui amorcent à leur tour des nouvelles structures. C'est, par exemple le [[Cape#ancre100ap|plan 100a]] où le Christ laisse tomber sa [[cape]] pour s'allonger sur la [[croix]]. Ce plan offre en miroir le plan IV 122-16. Roublev exécute le même geste pour aller rejoindre, vraisemblablement, une bacchante. Ou encore, formellement parlant, le plan 93 : le portement de la croix et l'ascension de la foule sur une colline (Cf. '''Photogramme – Portement de la croix'''), opposée à son contraire au plan VI 255-75 qui montre la descente du peuple d'une colline, pendant le sac de Vladimir. (Cf. '''Photogramme – Foule'''.)


<span id="ancre_93"></span> [[Fichier:Andreïroublev_Tarlovsky_plan93_croix_1600p.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Portement de la croix. ''' : ''Andreï Roublev'', '''Plan 93. ''' Le portement de la croix et l'ascension de la foule sur une colline.]]
<span id="ancre_93"></span> [[Fichier:Andreïroublev_Tarlovsky_plan93_croix_1600p.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Portement de la croix. ''' : ''[[Andreï Roublev]]'', '''Plan 93. ''' Le portement de la croix et l'ascension de la foule sur une colline.]]


<span id="ancre_257"></span> [[Fichier:foulep2.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Foule. ''' : ''Andreï Roublev'', '''Plan 257. ''' Le peuple résigné, descend une pente. Comparez avec le plan 93, le peuple qui monte la colline, dans la scène de la passion du Christ.]]
<span id="ancre_257"></span> [[Fichier:foulep2.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Foule. ''' : ''[[Andreï Roublev]]'', '''Plan 257. ''' Le peuple résigné, descend une pente. Comparez avec le plan 93, le peuple qui monte la colline, dans la scène de la passion du Christ.]]


En outre, nous constatons que la figure du Christ a une extension vers la figure de la croix et de l'église. Ces trois figures sont souvent liées. C'est, par exemple, dans Le cuirassé Potemkine (1925) de Serge Eisenstein, le plan en insert de la croix du pope qui est fichée dans le sol dans l'obscurité.<ref>Cf. Notre ''Mémoire de D.E.A.'' 1994. Cette idée est reprise dans ''Les Anges du péché'' de R. Bresson, ainsi (…) "Le crucifix de la chambre se trouve toujours dans l'[[ombre]]". '''M. Estève''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_3|op. cit.]]'', p. 26. Dans ''Suzanna'' de Luis Buñuel : (…) Un éclair, illuminant la grille de la maison de correction, projette une [[croix]] sur le sol. Suzanna tente de baiser la croix mais une araignée la fait reculer vers une fenêtre dont les barreaux cèdent." '''F. Cesarman,''' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_3|op. cit.]]'', p. 112. </ref> (Cf. '''Photogramme – Croix fichée'''. )
En outre, nous constatons que la figure du Christ a une extension vers la figure de la croix et de l'église. Ces trois figures sont souvent liées. C'est, par exemple, dans Le cuirassé Potemkine (1925) de Serge Eisenstein, le plan en insert de la croix du pope qui est fichée dans le sol dans l'obscurité.<ref>Cf. Notre ''Mémoire de D.E.A.'' 1994. Cette idée est reprise dans ''Les Anges du péché'' de R. Bresson, ainsi (…) "Le crucifix de la chambre se trouve toujours dans l'[[ombre]]". '''M. Estève''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_3|op. cit.]]'', p. 26. Dans ''Suzanna'' de Luis Buñuel : (…) Un éclair, illuminant la grille de la maison de correction, projette une [[croix]] sur le sol. Suzanna tente de baiser la croix mais une araignée la fait reculer vers une fenêtre dont les barreaux cèdent." '''F. Cesarman,''' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_3|op. cit.]]'', p. 112. </ref> (Cf. '''Photogramme – Croix fichée'''. )

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