Modifications

Aller à : navigation, rechercher

Rêve

6 octets ajoutés, 31 mars 2012 à 10:24
/* Essai d'analyse du rêve d'Andreï Roublev */
====Essai d'analyse du rêve d'Andreï Roublev====
Pour en revenir au rêve de Roublev, nous constatons tout d'abord, une prolifération de la figure du double, soit par opposition, "''tu n'es pas mort''","''toi, tu es déjà mort''" ; soit par inversion "''la tête en bas''" ; soit par succession de figure anatomique, "''tête en bas''", "''tête dévissée''" ou "''doigt menaçant''", "''doigt frappant le carreau''". L'ensemble de ces couples semble proposer une suggestion de l'[[hésitation]], d'une '''[[Objet oscillant#La figure des trois encensoirs oscillant dans Andreï Roublev d’Andreï Tarkovski. |oscillation spirituelle]]'''.
Mais le nœud du rêve semble se situer au niveau de la tête dévissée, qui est en relation avec l'[[homicide]] de Roublev, (rappelons-nous le casque du tatar qui dégringole les [[Escalier|escaliers]]), et qui annonce par ailleurs, le fait que Roublev est devenu un objet, une sculpture dont on dévisse la tête. De plus, il est couché, comme une marchandise, sur la selle d'un [[cheval]]. En fait, d'un côté Roublev se reproche son homicide ; c'est trop pour lui, il désire être puni, et de l'autre, il est une sculpture, un "bel objet" qu'on va piller car d'une part, c'est un artiste, et d'autre part, comme le dira plus tard Kyril : "''on n'a pas le droit de ne plus exprimer son talent, c'est un pêché.''" Il y a une dualité dans l'esprit de Roublev, c'est une nouvelle [[crise]] suggérée dans le rêve par la séparation de la tête du corps. En définitive la tête dévissée est en quelque sorte la réponse du rêve : "''désormais tu ne parleras plus''", ce qui annonce le long silence de Roublev. Ce qui est aussi troublant, c'est que la chaîne d'indices qui s'installe pour aboutir à ce constat est amorcée dès l'ouverture de la scène des Écritures au [[Bibliomancie#ancre_170|plan 170 - 29]], à propos de la tête et les [[cheveux]], et l'[[apparition]] de la sourde-muette, en passant par l'avalement de l'huile bouillante pour aboutir au rêve de la tête dévissée. <ref>Cf. '''G. Durand''', l'étude de l'archétype du "chef" (…) "Les mystiques de l'ascension céleste assimilent tout naturellement la tête à la sphère céleste …" ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|Op. cit.]]'', pp. 156-159 ; 192. </ref>