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Ainsi, y-a-t-il une limite entre la superstition et la divination ? Ou sont-elles confondues ? Autrement dit, quels sont les critères et les procédés de limitation ou de confusion entre les deux ? Par exemple, la figure d'un chat noir ou celle du passage sous une échelle, est-ce de la superstition seulement ? Ne pouvons-nous pas dire qu'il s'agit de "signes divinatoires" ? D'autre part, quel est le "poids" ou l'ampleur de la considération superstitieuse dans un film? Est-elle simplement un élément de déviation dans une des phases du film.<ref>Cela si nous procédons dans le cadre du schéma classique d'un film linéaire : le début du film, qui expose et met en place les différents personnages et le cadre spatio-temporel, qui concourent à amorcer, et à préparer "le nœud filmique"ou "la crise filmique" ; le milieu du film, c'est le moment ou culmine le nœud filmique ; pour aboutir au dénouement, à la fin du film.</ref> Par ailleurs, nous devons voir le rôle de la superstition chez Andreï Tarkovski. D'une part, en tant que cinéaste, c'est-à-dire voir le degré de participation de la superstition à son art. Et d'autre part, discerner le rôle et le poids de la superstition dans ses films, notamment ceux que nous allons aborder.<ref>Cf. Thèse de doctorat de l'Université de Lyon 2, de Ludmila Kastler, La politesse linguistique dans la communication quotidienne en français et en russe. En particulier, le premier chapitre, 3ème sous-titre : "Les routines liées à la superstition", l'auteur écrit : | Ainsi, y-a-t-il une limite entre la superstition et la [[divination]] ? Ou sont-elles confondues ? Autrement dit, quels sont les critères et les procédés de limitation ou de confusion entre les deux ? Par exemple, la figure d'un [[chat]] noir ou celle du passage sous une [[échelle]], est-ce de la superstition seulement ? Ne pouvons-nous pas dire qu'il s'agit de "signes divinatoires" ? D'autre part, quel est le "poids" ou l'ampleur de la considération superstitieuse dans un film ? Est-elle simplement un élément de déviation dans une des phases du film.<ref>Cela si nous procédons dans le cadre du schéma classique d'un film linéaire : le début du film, qui expose et met en place les différents personnages et le cadre spatio-temporel, qui concourent à amorcer, et à préparer "le nœud filmique"ou "la crise filmique" ; le milieu du film, c'est le moment ou culmine le nœud filmique ; pour aboutir au dénouement, à la fin du film.</ref> Par ailleurs, nous devons voir le rôle de la superstition chez [[Tarkovski Andreï|Andreï Tarkovski]]. D'une part, en tant que cinéaste, c'est-à-dire voir le degré de participation de la superstition à son art. Et d'autre part, discerner le rôle et le poids de la superstition dans ses films, notamment ceux que nous allons aborder.<ref>Cf. Thèse de doctorat de l'Université de Lyon 2, de '''Ludmila Kastler''', ''La politesse linguistique dans la communication quotidienne en français et en russe''. En particulier, le premier chapitre, 3ème sous-titre : "Les routines liées à la superstition", l'auteur écrit : (...) "Il est bien connu que les Russes sont très superstitieux. Ce fait ne passe pas inaperçu des étrangers qui visitent la Russie." Sur Internet : http://theses.univ-lyon2.fr/Theses/lkastler/html/partie2.html</ref> Nous citons à titre d'exemple quelques aspects "superstitieux" du cinéaste : les sept niveaux spirituels,<ref>'''Andreï Tarkovski''', ''Cahier Journal 1970-1986'', traduit du russe par Anne Kichilov avec la collaboration de Charles H. de Brantes, Éditions Cahiers du Cinéma, Paris, (1988) 1993, p. 282.</ref> les sept champs magnétiques,<ref>Ces écrits mentionnent souvent des aspects de cet ordre. Par exemple, quand il était en Italie chez Antonioni, il fera tous les matins des exercices de méditation transcendantale. (Cf. ''Cahier Journal 1970-1986'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 193 et suivante.) Le 1er août 1979, il écrit : "Première leçon de méditation. Il semble que j'y arrive. Ce soir (en ce moment) – moins bien. J'ai l'impression de m'assoupir, de ne pas sentir mes pulsations profondes." Nous voyons dans les pulsations profondes, une définition adéquate des images tarkovskienne.</ref> le cas de la célèbre parapsychologue moscovite Djouna<ref>'''Andreï Tarkovski''', ''Cahier Journal 1970-1986'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 276.</ref> (''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]''), la télékinésie (''[[Stalker]]''), etc. L'éclairage porté par nos réponses va nous conduire à mettre en doute des définitions pré-établies et acceptées comme telles, jusqu'au point d'être totalement acceptées comme un cliché immuable, un cadre restreint et réducteur. | ||
En fait, il nous semble, que la superstition est surtout affaire de discernement.<ref>Cf. Mémoire de maîtrise de philosophie, par Virginie Mayet, Saint Augustin et la superstition, Accessible sur Internet : http://www.geocities.com/Athens/Oracle/3099/SASupers.htm Et, la thèse de Micheline Laliberté de l'Université Sainte-Anne, Nouvelle-Écosse, Religion populaire et superstition au Moyen âge. Internet : http://www. Erudit.org/erudit:theologi/v08n01:lalibert/lalibert;htm</ref> | En fait, il nous semble, que la superstition est surtout affaire de discernement.<ref>Cf. Mémoire de maîtrise de philosophie, par '''Virginie Mayet''', ''Saint Augustin et la superstition'', Accessible sur Internet : http://www.geocities.com/Athens/Oracle/3099/SASupers.htm Et, la thèse de Micheline Laliberté de l'Université Sainte-Anne, Nouvelle-Écosse, Religion populaire et superstition au Moyen âge. Internet : http://www. Erudit.org/erudit:theologi/v08n01:lalibert/lalibert;htm</ref> (...) "Le mot "superstition" vient du verbe latin "superstitare" qui signifie "s'élever se tenir au-dessus- au-dessus des choses naturelles pour se tourner vers les choses surnaturelles."<ref>'''Andrée Ruffat''', Avant-Propos, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p.9.</ref> Françoise Askevis-Leherpeux démontre dans une étude, grâce à de nombreuses statistiques et divers questionnements, qu'en général, la superstition est rarement définie autrement que par la négation.<ref>Cf. '''Françoise Askevis-Leherpeux''', ''La Superstition'', P.U.F. 1988. p. 14. Dans cette étude, l'auteur présente une statistique où se trouve pêle-mêle l'ensemble de ce qu'on peut appeler toutes les catégories superstitieuses : [[chat]] noir (79%), trèfles à quatre feuilles (47%), sorciers et sorcelleries (17.5%), astrologie (16%), magie noire (14%), magie blanche, fantômes et spectres, OVNI, horoscope, fées et lutins, loups-garous, médailles de saint Christophe, etc. L'échantillon correspond à un pourcentage d'étudiants en Sciences humaines, ce qui explique le taux relativement haut.</ref> Ce qui nous semble suspect, c'est que la superstition prête à une large confusion. Françoise Askevis-Leherpeux propose une définition de la superstition qui vaut, selon l'auteur, pour n'importe quel contexte historique et culturel. Voici sa définition: (...) "Les croyances qui, à une époque donnée, vont à l'encontre des doctrines et pratiques attestées par les fractions dominantes de la communauté scientifique et/ou de la communauté religieuse culturellement la plus importante."<ref>''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 30.</ref> Nous ne partageons cette définition qu'en partie. Car, tout d'abord, une telle définition instaure la primauté du collectif sur l'individu. Or, nous pensons que le problème est d'une part individuel, il est philosophique, il fait notamment appel au "sensus communis", comme le formule Emmanuel Kant.<ref>Emmanuel Kant propose trois maximes qui sont utiles à l'explication des principes de cette critique : (...) " 1.Penser par soi-même ; 2. Penser en se mettant à la place de tout être humain; 3. Penser toujours en accord avec soi-même.. " ( ''Critique de la Faculté de Juger'', traduction par Marc B. de Launay, Editions Gallimard, 1985, §40, V, 294-295, pp. 245-246.)</ref> D'autre part, il fait appel à la psychanalyse. Ainsi, Jung adopte une attitude ouverte en donnant à la superstition, contrairement à Freud, un statut autre que celui de symptôme pathologique,<ref>Pour Freud, (...) "la superstition est une manifestation de névrose obsessionnelle", Cf.. Françoise Askevis-Leherpeux, p.58 sq.</ref> et en tentant de donner un caractère de "scientificité" aux éléments de connaissances concernant les phénomènes parapsychologiques. Il fait appel au "principe de [[synchronicité]]".<ref>'''C.G.Jung''', Synchronicité et Paracelsica, Editions Albin Michel, traduit de l'allemand par Claude Maillard et Christine Pflieger-Maillard, (1942) 1988.</ref> […] "Il convient selon lui de dépasser l'opposition entre causalité et hasard, et d'ajouter aux relations causales et aux groupements sans significations, un troisième type de liaison, les coïncidences synchroniques qui diffèrent des précédentes non par leur probabilité d'occurrence mais par leur caractère inhabituel et l'importance qu'elles revêtent aux yeux de l'individu."<ref>'''Françoise Askevis-Leherpeux''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p.62.</ref> Dans la partie suivante nous allons élargir notre répertoire vers une notion particulière : l'[[irrationnel]]. | ||
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