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[[Fichier: | [[Fichier: Plume_Zemeckis_Forestgump_1400p.jpg|600px|thumb|center| ''Forest Gump''. Une plume blanche inaugure et termine le film. ]] | ||
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<td><strong> Quatre Plumes Blanches (Les)</strong></td> | <td><strong> Quatre Plumes Blanches (Les)</strong><br/> | ||
§. Dans ce film de guerre, la plume blanche représente la lâcheté.</td> | |||
<td> <em> The Four Feathers </em> </td> | <td> <em> The Four Feathers </em> </td> | ||
<td><strong>Korda Zoltan</strong></td> | <td><strong>Korda Zoltan</strong></td> | ||
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===="La Chambre sans fenêtre"==== | ===="La Chambre sans fenêtre"==== | ||
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''' <span id="ancre_30">Plan</span> 32 : ''' ''28' 22"'' : (5ème flash-back, en noir et blanc. 1ère série.) La femme du Poète longe un long mur, elle arrive devant la Traductrice en larmes. | ''' <span id="ancre_30">Plan</span> 32 : ''' ''28' 22"'' : (5ème flash-back, en noir et blanc. 1ère série.) La femme du Poète longe un long mur, elle arrive devant la Traductrice en larmes. | ||
''' <span id="ancre_30">Plan</span> 33 : ''' '' 28' 53"'' : Changement de cadre. Gros plan sur les cheveux tombants de la Traductrice. (Cf. '''Photogramme – Cheveux.''') Un zoom arrière lent la montre inclinée sur le Poète allongé. | ''' <span id="ancre_30">Plan</span> 33 : ''' '' 28' 53"'' : Changement de cadre. Gros plan sur les cheveux tombants de la Traductrice. (Cf. '''Photogramme – Cheveux 2.''') Un zoom arrière lent la montre inclinée sur le Poète allongé. | ||
''' <span id=" | <span id="ancre_33p"></span> [[Fichier:cheveuxp3.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Cheveux 2''' : ''Nostalghia'', '''Plan 33'''. Les longs cheveux tombants de la Traductrice.]] | ||
Plan 35b : 30' 12 | |||
''' <span id="ancre_35a">Plan</span> ''' '' "'' 35a : 29' 46": Le poète se lève et quitte le lit, laissant derrière lui sa femme enceinte, allongée. Elle est dans le lit de la chambre de l'hôtel. Le lit n'est plus perpendiculaire au mur, mais parallèle. | |||
Nostalghia , | |||
Plan 35b. | ''' <span id="ancre_35b">Plan</span> 35b :''' '' 30' 12''" : Un zoom avant lent va cadrer la femme allongée, mais au fur et à mesure, l'image va s'obscurcir complètement, jusqu'au point où le fond (nostalgique) va devenir noir. (Cf. '''Photogramme – Lit'''.) | ||
Un exemple de l'éclairage particulier du film qui passe du noir (photogramme précédent) à la lumière. Le contraste de la lumière est une caractéristique filmique dans Nostalghia. Elle participe dans la représentation du concept de l'hésitation. | |||
<span id="ancre_35bp"></span> [[Fichier:litp1.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Lit''' : ''Nostalghia'', '''Plan 35b'''. Un exemple de l'éclairage particulier du film qui passe du noir (photogramme précédent) à la lumière. Le contraste de la lumière est une caractéristique filmique dans ''[[Nostalghia]]''. Elle participe dans la représentation du concept de l'[[hésitation]].]] | |||
Le sens s'établit à partir de la chevelure de la Traductrice, en passant par la grossesse de la femme du Poète et donc de la fertilité créatrice, pour culminer dans le fond noir, laissant illuminé le ventre gonflé de sa femme, comme une montagne magique avec à son sommet l'auréole de son espoir ! En outre, le plan 35b constitue une seconde "image-clé", car il résume "la mission" du Poète. En effet, le Poète est partagé entre deux grandes aspirations : 1. retrouver sa famille (représentée par "la [[maison]]"), 2. "sauver le monde", en traversant la piscine. Or, le plan 35b, nous présente en une seconde, les deux pôles de cette alternative : les fenêtres "fermées", qui correspondent à la 1ère mission, et la porte "ouverte" de la salle de bains, qui représente la 2nde mission. Cela explique le fait mystérieux de la sortie impromptue du [[chien]] de la salle de bain, qui annonce le dernier plan du film. De plus, [[Résonance#Aspects du complexe de résonance dans Nostalghia, d'Andreï Tarkovski|l'épisode suivant]] du film s'attache à montrer le lien qui va unir la salle de bain et la [[Bougie#La bougie du Mystère de Sainte-Catherine|piscine Sainte-Catherine]]. | |||
<center>* </center> | |||
====« L'église inondée » - Pré-figuration et trans-figuration : Le poème, la plume et l'ange : figures ascensionnelles==== | |||
'''<span id="ancre_83">Plan</span> 83''' : ''1h 17' 40"'' : C'est un plan rapproché d'une fontaine d'où jaillit une eau abondante (83a).(Cf. '''[[Eau#ancre_83p|Photogramme – Eau 5]]'''.) Le Poète, visiblement saoul, marche en titubant dans une église en ruine, inondée. Il est mouillé jusqu'au genou. Un [[livre]] à la [[main]], il récite un poème, d'un ton grave, et d'une façon discontinue : (83b) | |||
Un indice va nous intéresser particulièrement : c'est "la plume blanche", qui s'interpose dans le livre, en tant que [[métaphore]] d'une "Aile en mouvement". Nous citerons la fin du poème, car en fin de compte, ce poème est la quintessence même du film, "son hymne invisible". D'autre part, "la plume blanche" est un fait capital, car il est à l'origine du film. (…) " | |||
''Et blanche au pied du lit se trouve l'infirmière'',<br/> | |||
''Ailes en mouvement. Et tous sont restés là''.<br/> | |||
''Ma mère vint, et fit un signe de sa main'' -<br/> | |||
''Elle s'est envolée…''" <ref> '''Andreï Tarkovski''', ''Le Temps Scellé'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 85. Les traductions (celles du livre) sont de Claude Ernoult. </ref> | |||
D'autre part, Andreï Tarkovski écrit à la suite du poème "Enfant j'étais malade" d'Arseni Tarkovski (Le père d’Andreï) : (…) "Les plans se résument grossièrement ainsi <ref> ''Ibid.'' p. 87.</ref> : (Dans la colonne de droite, on trouve les correspondances entre les plans du film et les plans du livre, colonne de gauche.) | |||
<table class="wikitable sortable"> | |||
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<th><strong>Les cinq plans du livre : <em>"Le Temps Scellé".</em></strong></th> | |||
<th><strong>Plans du film.</strong></th> | |||
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<td><strong>"Plan 1" : </strong> Plan général, Une ville à l'automne (…) zoom avant lent sur un arbre contre un mur de monastère en crépi blanc." </td> | |||
<td><strong>[[Arbre#ancre_3p|Plan 3]]: </strong> L'arbre est au centre de l'image. Et plans 79-[[Rideau#ancre_81cp|81]]. </td> | |||
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<td><strong>"Plan 2" : </strong>Plan rapproché. (…) Une flaque d'eau, de l'herbe, de la mousse, filmées en gros plan, qui doivent apparaître comme un paysage…"</td> | |||
<td><strong>[[Maison#ancre_44p|Plan VI-44]] : </strong> "Le paysage" dans "La maison de la fin du monde".</td> | |||
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<td><strong>"Plan 3" : </strong>Plan rapproché. Un feu de camp. Une main tend vers la flamme hésitante, presque éteinte, une enveloppe vieille et froissée. Celle-ci prend feu. (…)"</td> | |||
<td><strong>[[Livre#ancre_92p|Plan IX-91]] : </strong>Le feu de camp et la flamme hésitante, presque éteint existent. Le Poète va brûler le livre de poésies.</td> | |||
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<td>"(…) Le père ravive le feu, …" </td> | |||
<td><strong>Plan X-95 : </strong>Substitution du feu avec le père. </td> | |||
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<td><strong>"Plan 4" : </strong> "Une plume blanche" tombe en tournoyant vers une flaque (…) Nostalghia."</td> | |||
<td>La plume est représentée deux fois : <strong>[[#ancre17p|Plans I-17]], 18</strong> et <strong>[[#ancre_95p|Plan XI-95]]. </strong></td> | |||
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<td><strong>"Plan 5" : </strong>Gros plan. (…) Le fils ramasse la plume." </td> | |||
<td><strong>[[#ancre_18p|Plan I-18]] : </strong>Le Poète ramasse la plume, en contre-champ, la maison.</td> | |||
</tr> | |||
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<td>"Dans un plan général, à l'orée du bois, au crépuscule, un ange. (…)</td> | |||
<td><strong>Plans 85-[[Ange#ancre_90bp|90]] : </strong>"La rencontre avec l'ange", qui s'apparente plutôt avec "une pythie".</td> | |||
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</table> | |||
Il y a trop de chose à dire à propos "des cinq plans" de travail du livre, de leurs correspondances avec le poème, et enfin, des correspondances visuelles qui constituent en définitive la "charpente du film". <ref>D'où le grand avantage du ''Cahier Journal'' : la précision de la date de la réflexion du cinéaste.<br/> | |||
Constatons par ailleurs, que certains détails "des cinq plans" constituent les lignes de forces du ''[[Miroir (Le)|Miroir]]'', par exemple : la valeur de la figure du père et du petit-fils, le feu ravivé, la valeur de la "flamme hésitante", etc. Par ailleurs, ce qui est pertinent dans "les cinq plans", c'est la translation du poème en image filmique, une "méta-poésie" si l'on ose dire. Cette translation jette les bases des possibilités et des difficultés de réalisations cinématographiques, car le cinéma est, avant tout, une technique, une lumière, des appareils. Un poème en vers ou en prose peut se permettre tous les caprices formels ; un film ne le peut pas, pour différentes raisons. Il a toujours des limites. Ce grand caractère est un argument de plus au profit de la [[Thèse:Résumé#cinémancie|cinémancie]] : l'exactitude (relative) des mouvements d'objets et d'individus dans un film est tributaire de l'articulation spatio-temporelle des "faits filmiques". </ref> | |||
Dans le livre, nous décelons à travers la plume un certain nombre d'indices "d'image ascensionnelle" : l'escalier d'honneur (vers 6) <ref>Cf. Le poème, ''Enfant quand j'étais malade'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'',p. 85. </ref>, les sept pas (v. 12 et 14), les cheveux aux galops (v. 18), le pont (v. 19), les ailes en mouvement (v. 26). Ces indices sont à mettre au rang des principes fondamentaux que Bachelard a appelé "psychologie ascensionnelle" (…) : "L'invitation au voyage aérien, si elle a, comme il convient, le sens de la montée, est toujours solidaire de l'impression d'une légère ascension." <ref>'''G. Bachelard''', ''Air et les songes'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'', p. 16. </ref> Le philosophe cite Ramon Gomez de la Serra : (…) "Dans l'homme tout est [[chemin]]." Et il ajoute pour sa part, (…) "Tout chemin conseille une ascension. Le dynamisme positif de la verticalité est si net qu'on peut énoncer cet aphorisme : qui ne monte pas tombe. " <ref>''Ibid''. p. 18. </ref> Andreï Tarkovski représente dans le livre l'ascension par "la plume blanche" qui tombe: grâce à sa subtile légèreté, à sa douceur, elle exprime "sa mère qui vole". Cet aspect est vrai pour la plume qui tombe au [[#ancre_17p|plan 17]], en revanche ça ne peut être le cas, au [[#ancre_95p|plan 95]]. En effet, comme nous allons le voir, la plume tombe en tournant en spirale. Ce qui n'implique plus la même ascension. Mais le chemin de l'ascension dans l'imagination tarkovskienne est multiple. D'abord, "le chemin physique", topographique, "sans cesse je vais, je vais", qui a comme équivalent visuel les petits sentiers, nombreux dans le film. <ref>Au [[Attente#ancre_18cp|plan 18]], le petit sentier au bout du regard du Poète ; au [[#35bp|plan 35b]], la femme enceinte, son ventre devient comme un globe terrestre rond, qui suggère des sentiers ; au plan 41, le petit sentier parallèle à "la maison du fin du monde" ; au [[Maison#ancre_44p|plan 44]], etc. Mais le chemin le plus significatif sera certainement, l'aller-retour du Poète, dans la Piscine de Sainte Catherine. C'est à la troisième fois qu'il réussit à toucher l'autre bord de la piscine, sans que la [[Bougie#Nostalghia, d’Andreï Tarkovski|bougie]] s'éteigne. </ref> Ensuite, "le chemin familial", naturel, biologique et social : le père, le fils et le petit-fils. Enfin, "le chemin-éthéré" des flammes du feu, qui doit être constamment revivifié. Nous pouvons ajouter dans ce registre la figure de l'arbre, grande figure d'ascension : (...) "Ainsi de la racine s'élance plus légère la verte tige ; de celle-ci sortent les feuilles plus aériennes ; enfin la fleur parfaite exalte ses esprits odorants. Les fleurs et leur fruit, nourriture de l'homme, volatilisés dans une échelle graduelle, aspirent aux esprits vitaux, animaux, intellectuels." <ref>'''Milton''', ''Le paradis perdu'', I, V. Traduction Chateaubriand, p. 195. Citée par '''G. Bachelard''', ''L'Air et les songes'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'', p. 51. </ref> | |||
Il reste encore "une combinaison", celle d'une "échelle graduelle" qui est suggérée par l'équation suivante : mère → plume → ange. Cette combinaison s'engage, comme le décrit Bachelard, dans une espèce "d'opération spirituelle". <ref>''Ibid''. p. 55. </ref> Dans ''Le Temps Scellé'' Tarkovski subsume l'être originel, la mère en plume, pour devenir dans ''[[Nostalghia]]'', un [[ange]]. Nous verrons qu'au plan 95, l'opération est encore plus étrange, et plus mystique, puisque le plan de la plume qui tombe est précédé par un dialogue entre "le Seigneur" et "une Sainte". Regardons de près comment s'effectuent les transitions de plan à plan à partir du poème jusqu'à la plume qui tombe. (Plans 83 – 95.) | |||
'''<span id="ancre_84">Plan</span> 84''' : ''1h 18' 30"'' : Intérieur de l'église inondée. D'un côté d'un mur en ruine [[apparaît]] une petite fille qui se cache aussitôt que le Poète entre dans l'église. (84a) Sous un autre angle, et d'un autre côté de l'église, la petite fille apparaît de nouveau. (84b) | |||
'''<span id="ancre_85">Plan</span> 85''' : ''1h 19' 06"'' : Le Poète ne s'aperçoit pas de la présence de la petite fille. Il laisse tomber le livre. Il fait un petit [[feu]], il boit de la vodka. Il pose le gobelet près du feu, le gobelet vacille, il le retient à la dernière seconde. Soudain, il remarque la petite fille : (85b) " ''Que fais-tu ici, tu as peur.'' (Plan 86.) | |||
'''<span id="ancre_87a">Plan</span> 87a''' : ''1h 20' 25"'' : "''C'est moi qui devrais avoir peur de toi.''" Le Poète est saoul. Lui, d'habitude si réservé, si laconique, se met à parler sans arrêt. Il commence par raconter une histoire à la petite fille : "''Un homme en sauve un autre qui se noyait dans un étang, au risque de sa vie… Les voilà tous deux allongés au bord de l'étang, haletants et épuisés.'' (Il allume une [[cigarette]].) (87b) ''Celui qui a été sauvé dit : "Idiot, pourquoi as – tu fait ça? " Le sauveur lui répond : "C'est là que je vis''". Adossé à un petit [[poteau]] au milieu de l'église, le Poète pose son gobelet de vodka au bout d'un poteau flanqué au milieu de l'église, sans aucune raison apparente. Comme si le poteau (axe du monde) au plan 1 commençait à émerger ? (87c) (Cf. '''Photogramme – Poteau'''.) | |||
<span id="ancre_87cp"></span>[[Fichier:poteaup1.jpg|200px|thumb|right|Photogramme Eau 6 : ''Nostalghia'', Plan 87c. Le Poète saoul au milieu de l'église inondée, près d'un petit poteau.]] | |||
Il se met à parler seul (…) Il s'adresse à la petite fille (87d) : | |||
-" ''Comment t'appelles-tu ?'' "<br/> | |||
- La petite fille (off) : " ''Angela.'' "<br/> | |||
- Le Poète : "''Angela, bravo…''" | |||
(89) Il veut se débarrasser de la [[cigarette]] suspendue à sa bouche, mais, cette dernière étant humide, le bout de la cigarette se détache du filtre, qui reste collé dans sa bouche. Ce bout de cigarette ne suggère-t-il pas le bout de la [[bougie]] ? | |||
'''<span id="ancre_90">Plan</span> 90''' : ''1h 24' 01"'' : La petite fille s'installe dans une structure de l'ordre d'une "annonciation", d'une "apparition". (Cf. '''Photogramme – Eau 7'''.) | |||
<span id="ancre_90bp"></span>[[Fichier:eaup3.jpg|200px|thumb|right|Photogramme Eau 7 : ''Nostalghia'', Plan 90b. La disposition particulière de la petite fille, assise sur un petit rocher.]] | |||
'''[[Livre#ancre_92p|<span id="ancre_91">Plan</span> 92]]''' : ''1h 25' 10"'' : Second panoramique droite/gauche et gros plan de la tête du Poète allongé, près du feu. La caméra dépasse la tête du Poète et cadre le feu. Transition avec "le rêve du Poète". | |||
''' <span id="ancre_93">Plan</span> 93 : ''' ''1h 25' 45"''": Dans une rue jonchée de feuille, le Poète endormi au milieu de la chaussée se redresse. Il se relève. Il marche droit vers nous. Il traverse un petit carrefour. Il continue de marcher droit devant lui. Il passe devant une [[armoire]] à [[miroir]].(93b) Il est devant l'armoire. Il ouvre la porte de l'armoire. En reflet dans le miroir, nous distinguons "le Fou", sans son [[bonnet]] (93d). | |||
''' <span id="ancre_94">Plan</span> 94 :''' '' 1h 28' 34"''": Plan général et en plongée du Poète à l'intérieur d'une immense cathédrale en ruine, sans toit. Une cathédrale à ciel ouvert, comme l'est "l'esprit ouvert" du Poète. Il parcourt transversalement et de gauche à droite les trois nefs. <ref>La cathédrale en ruines c'est celle qui correspond au dernier plan du film. </ref> Nous entendons le chant d'un enfant. C'est le chant modifié lors de la procession de la Madone del Parto. Nous écoutons aussi deux voix-off : | |||
- Voix féminine : "''Seigneur ne vois-tu pas comme il implore ? Dis-lui quelque chose.''"<br/> | |||
- Voix masculine : "''S'il entendait ma voix que se passerait-t-il ?''"<br/> | |||
- Vois féminine : "''Fais-lui sentir ta présence.''"<br/> | |||
- Voix masculine : "''Je la fais sentir, c'est lui qui ne s'en aperçoit pas.'' | |||
''' <span id="ancre_95">Plan</span> 95 :''' '' 1h 30' 11"'': Retour dans l'église en ruines. La plume tombe en tournoyant, traverse une portion de toit ajouré, (Cf. Photogramme - Plume) et finit par tomber dans une flaque d'[[eau]]. | |||
<span id="ancre_95p"></span>[[Fichier:plumep6.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Plume''' : ''Nostalghia'', Plan 95. La plume blanche tombe dans une flaque d'eau à la fin de son parcours.]] | |||
''' <span id="ancre_96">Plan</span> 96 :''' '' 1h 30' 28"'' : Retour à la position du Poète, celle du plan 92. Panoramique contraire gauche/droite. Les flammes du petit [[feu]] embrasent à présent un coin du livre de poésies. Nous sommes de nouveau en face d'une "[[combinaison]] parallèle" : l'histoire de "l'objet [[livre]]" touche à sa fin. | |||
En résumé, cette "combinaison parallèle" est en fait une constante dans le cinéma d'Andreï Tarkovski. Les éléments proposent à présent la formule suivante : Enfant → Ange → [[Plume]] → Mère. Les éléments ne sont pas alignés, ils sont dispersés. Pourquoi ce désir de dispersion ? Il semble que c'est pour indiquer que "la vérité" n'est pas un élément saisissable immédiatement. Tarkovski cite Hermann Hesse dans "Le jeu des perles de verres" : (…) "La vérité se vit, elle ne s'enseigne pas ex cathedra. Prépare-toi à des luttes." <ref>'''Andreï Tarkovski''', ''Le Temps Scellé'', traduit du russe par Anne Kichilov et Charles H. de Brantes, Éditions de l'Étoile/Cahier du Cinéma, 1989, p. 83. </ref> Des luttes, nous en aurons deux : celle du Poète qui traversera la piscine de Sainte Catherine, lutte avec les éléments primordiaux ; celle du Fou, lutte avec le feu. Nous anticipons sur les derniers propos du long discours Fou, à Rome, avant son dernier "voyage incandescent" : "''Ça j'ai oublié ... Oh mère ! l'air est cette chose légère qui flotte autour de la tête et devient plus claire quand on rit.''" (Plan 109b.) Cette "chose légère" suggère "la [[plume]]". Mais il faut voir aussi dans la mère, la nature. | |||
Enfin, le songe dans la crypte de l'église, à l'appui de certains indices révélés dans le film, peut être assimilé aussi à une "oniromancie" ([[divination]] par le songe). Il est d'abord établit, qu'avant une consultation oraculaire, le consultant devait effectuer une série de rites sacrificiels et purificateurs. <ref>'''Raymond Bloch''', ''La divination dans l'Antiquité'', P.U.F. 1984. </ref> Le Poète entre dans l'église avec ses [[Habit|habits]], il aura la tête aspergée d'eau, comme un "baptême oraculaire". De plus, il buvait de la vodka, ce qui propose "une initiation dionysiaque". Il y a enfin l'étrange présence de la petite fille : hallucination ou [[réalité]] ? | |||
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====L'importance des objets : aspect de miniaturisation/monumentalisation==== | |||
[[Nostalghia#L'importance des objets : aspect de miniaturisation/monumentalisation |Lire la page]] | |||
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====Liens spécifiques du film==== | |||
Voir : [[Nostalghia]] | |||
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== Voir aussi == | == Voir aussi == | ||
*[[Oiseau]] | *[[Parapsychologie#oiseaux|Oiseau]] | ||