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Orage

13 octets ajoutés, 31 mars 2012 à 10:16
/* Symbolisme */
Une figure que nous avons simplement entendue pourrait être considérée comme peu de chose, mais l'orage est en fait une figure importante. De plus, elle englobe, très souvent, deux autres figures, l'éclair et le tonnerre. <ref>Cf. '''G. Durand''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'', p. 83. </ref> (…) "Tonnerre, éclair et foudre étaient les instruments et les armes des dieux, par lesquels ils exprimaient leur volonté. (Zeus, Jupiter, Thor, etc.) Traits bien dirigés, les éclairs jailliront et des nuées, comme d'un arc fortement bandé, voleront vers le but (…) Ainsi l'iniquité dévastera la terre entière et la méchanceté renversera le trône des puissants. (Sagesse, 5, 21-23.) Dans la tradition biblique, le tonnerre est la voix de Yahvé." <ref> '''Chevalier/Gherrbrant''', ''Dictionnaire des Symboles'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', pp. 707-708. </ref> Chez les Grecs, les Etrusques et les Romains ont accordés une place privilégiée à l'orage et à la foudre. A Rome, un des livres sacrés de la divination appelée Les Fulgurales interprétait la foudre et enseignait l'art de détourner ou de susciter les orages. (…) "Selon Tacite (Annales), un jour que Néron était attablé, la foudre frappa son repas : on y vit la preuve qu'il était prédestiné à l'Empire. Au dire de Pline, le tonnerre venant de la gauche était de bon augure. La divination par la foudre ou les éclairs a pris le nom de Céraunoscopie." <ref>'''Andrée Ruffat''', ''La Superstition à travers les âges,'' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'' </ref>
Les Russes interprétaient le tonnerre comme étant (…) "le bruit des roues du char de Dieu ou de saint Elie qui poursuit le diable ; les éclairs sont les étincelles qui proviennent du choc des roues contre la surface de la voûte céleste. (…) La foudre laisse trace sur terre de son passage : ce sont les "pierres de foudre" ou "pierre de tonnerre", "mad stone" (pierre folle). Le folklore russe assimile souvent ces pierres rappelant des pointes à flèche à celles que lance le prophète Elie (qui, en combattant avec le diable, provoque l'orage)." <ref>evue ''Revue Tradition Populaire'', XXII, 1886, N°1 ; 1919, N°34. Maisonneuve frères et Ch. Leclerc, Paris. </ref> Cet aspect particulier est une explication anticipative d'un fait remarquable du septième épisode, celui de la pierre soulevée avec des pinces par Roublev ([[Pierre#ancre_291p|plan 291]]).
En résumé, c'est dans l'orage que se déploie l'action créatrice : (…) "Les êtres naissent du chaos dans un indescriptible bouleversement cosmique. C'est dans l'orage qu'apparaissent les grands commencements et les grandes fins des époques historiques : révolutions, nouveaux régimes, temps eschatologiques, apocalypse." <ref>'''Chevalier/Gherrbrant''', ''Dictionnaire des Symboles'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 707. </ref> Est-ce à dire que l'orage annonce l'avènement de Roublev ? Ce n'est pas impossible. Mais ce que nous pouvons dire dans l'immédiat, c'est que la sourde-muette représente en quelque sorte, "l'éclair du tonnerre", pour devenir à elle seule, une représentation de la Russie de l'époque. Une Russie de "paille muette" foudroyée. Et hélas, pour la suite des événements du film, les deux coups de tonnerre et la paille annoncent de grands malheurs pour le peuple russe et plus particulièrement sur la ville de Vladimir, qui ne va pas tarder à être sur la paille. Tout son courage, sa volonté, sa force, brûleront comme un feu de paille. Elle sera anéantie par une armée composée pour une moitié de Tatars et une autre moitié de Russes.
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== Voir aussi ==