Photogramme – Ligne 1, The Blues Brothers, 0h 03' 38, Jack Blues, va franchir allégrement « la ligne jaune », il va être aussitôt rappeler à l'ordre.
Photogramme – Ligne 1, The Blues Brothers, 0h 03' 38, Jack Blues, va franchir allégrement « la ligne jaune », il va être aussitôt rappeler à l'ordre.
Photogramme – Ligne 2, The Blues Brothers, 0h 05' 17, Jack Blues signera le registre de la prison, pour reprendre ses affaires personnelles, sans franchir la ligne.
Photogramme – Ligne 2, The Blues Brothers, 0h 05' 17, Jack Blues signera le registre de la prison, pour reprendre ses affaires personnelles, sans franchir la ligne.

Titres des films

Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations

Titre Titre original Réalisation Scénario Année Pays Durée (min.)
Dans la ligne de mire In the Line of Fire Petersen Wolfgang Maguire Jeff 1993 USA 128
Ligne Rouge 7000 Red Line 7000 Hawks Howard Hawks Howard, Kirgo George, McNeil Steve 1965 USA 110
Ligne Rouge (La) Thin Red Line (The) Malick Terrence Malick Terrence, d'après le roman de Jones James, Mourir ou crever (1962). 1998 USA 170
Ligne Verte (La) Green Mile (The) Darabont Frank Darabont Frank, d'après le roman-feuilleton homonyme de Stephen King 1999 USA 188
Lignes de Wellington (Les) As linhas de Torres Vedras Sarmiento Valeria et Ruiz Raoul Ruiz Raoul, Saboga Carlos 2012 Portugal 151


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Autres titres de films

Titre Titre original Réalisation Scénario Année Pays Durée
Blues Brothers (The) Blues Brothers (The) Landis John Aykroyd Dan, Landis John 1980 USA 127
Joyeux Noël Merry Christmas Carion Christian Carion Christian 2005 France 116
Pays de la Violence (Le) I walk the Line Frankenheimer John Sargent Alvin, d’après la nouvelle de Jones Madison 1970 USA 97


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Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques du film

Joyeux Noël de Christian Carion

Joyeux Noël ou le chant troublant d'une “ligne” de guerre

Joyeux Noël de Christian Carion. Photogramme – Ligne 4. Affiche du film.
Pendant la première guerre mondiale, trois lieutenants décident de faire une trêve pendant le réveillon de Noël.

L'affiche du film illustre magnifiquement la substance même du film : la fraternisation sur la “ligne” noire d'un conflit mondial ; d'une ligne impossible, interdite, dangereuse et meurtrière. d'une ligne de front continue de 700 kilomètres, fortifiée.[1]

Nous distinguons de gauche à droite : le lieutenant français Audebert (Gauillaume Canet), l'allemand, Horstmayer (Daniel Brühl) et l'écossais, Gordon (Alex Ferns). Il est à noter qu'ils traversent un petit pont, reconnaissable aux deux petits murets, situés de part et d'autre de l'image.

Le chant comme déclencheur de la fraternisation

Le soir de réveillon de Noël, le soldat allemand Nikolaus Sprink (Benno Fürmann), ténor à l'opéra de Berlin, tenait absolument à chanter pour ses camarades sur la ligne de front. Il sera accompagné par Anna Sörensen (Diane Kruger), une célèbre soprano danoise qui portait dans son cœur, une passion infini pour Nikolaus.

Au cours du chant, dans la tranchée allemande, Nikolaus transporté par « les ailes de l'amour » et d'une voix divine, inimaginable dans un lieu si meurtri, sort de la tranchée en portant, telle une torche, l'arbre de l'espoir. (Cf. Photogramme – Ligne 5.) Il chante de plus bel, apaisant de sa voix les terres ensanglantées. Le miracle de Noël. La voix du ténor se transforme en muse et inspire les écossais à jouer à la cornemuse. Ils franchissent l'infranchissable en sortant de la tranchée et accompagne le chant de Nikolaus. (Cf. Photogramme – Ligne 6.)

Joyeux Noël de Christian Carion.   Photogramme – Ligne 5. Nikolaus sort de la tranchée en portant, telle une torche, l'arbre de l'espoir. La « ligne » chante.
Joyeux Noël de Christian Carion. Photogramme – Ligne 5.
Nikolaus sort de la tranchée en portant, telle une torche, l'arbre de l'espoir. La « ligne » chante.

Joyeux Noël de Christian Carion.   Photogramme – Ligne 6. Inspirés par Nikolaus, les écossais jouent à la cornemuse. La musique de la « ligne ».
Joyeux Noël de Christian Carion. Photogramme – Ligne 6.
Inspirés par Nikolaus, les écossais jouent à la cornemuse. La musique de la « ligne ».

Les solats des trois pays commencent à sortir des tranchées et se rencontrent dans le no man's land. La fraternisation est à son comble quand le prêtre écossais, le brancardier Palmer (Gary Lewis) décide de faire une messe commune en latin. (Cf. Photogramme – Ligne 7.)

Joyeux Noël de Christian Carion.   Photogramme – Ligne 7. La « ligne » prie.
Joyeux Noël de Christian Carion. Photogramme – Ligne 7.
La « ligne » prie.

La vie sauve comme cadeau de Noël

Le lendemain, le jour de Noël, le lieutenant allemand prend une décision courageuse et unique dans les annales des guerres : il invite les armées ennemis à venir se réfugier dans les tranchées allemandes avant l'imminence d'un bombardement ... allemand. (Cf. Photogramme – Ligne 8.) Dix minutes plus tard, le lieutenant écossais invite à son tour les troupes allemandes de venir se réfugier dans les tranchées écossaises .

Joyeux Noël de Christian Carion.   Photogramme – Ligne 8. Les trois lieutenants au cours des bombardements allemands visant les lignes françaises et écossaises.
Joyeux Noël de Christian Carion. Photogramme – Ligne 8.
Les trois lieutenants au cours des bombardements allemands visant les lignes françaises et écossaises.


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Pays de la Violence (Le), de John Frankenheimer

Le titre du film : Le Pays de Violence

Photogramme – Ligne 9,  I walk  the line  de Frankenheimer John.  Premier plan du film.   Un large fleuve qui coupe en diagonale l’image. Au fond, un barrage hydroélectrique.
Photogramme – Ligne 9, I walk the line de Frankenheimer John. Premier plan du film. Un large fleuve qui coupe en diagonale l’image. Au fond, un barrage hydroélectrique.

Jamais titre de film n’a porté si mal son nom (il n’est pas le seul). Le titre original, en anglais est : I walk the line, littéralement, « Je marche la ligne », qu’on peut traduire par « Je marche droit ». Or, un grand écart se creuse entre les deux titres qui présentent le film de deux manières différentes. Sans entrer dans les détails, le titre en français compromet le film et ira jusqu’à le corrompre en négligeant un élément central du « procès narratif » [2] : la ligne.

Il est vrai que la fin du film bascule dans la violence, en particulier, quand l’adjoint au shérif, Hunnicutt tuera le chien noir, le gardien d’Alma, afin de la violer, il sera à son tour tué par le père d’Alma. Et encore une fois, le bon shérif viendra au secours de la famille McCain.

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Les valeurs de la « ligne »

 Photogramme – Ligne 10,  I walk  the line  de Frankenheimer John.  La voiture du shérif qui roule sur le barrage monumental.
Photogramme – Ligne 10, I walk the line de Frankenheimer John. La voiture du shérif qui roule sur le barrage monumental.

Mais le film ne baigne pas dans la violence, elle reste ponctuelle, de l’ordre de quelques secondes. Et justement ce qui est intéressant à observer c’est les moments qui précèdent cette explosion de violence, car les moments forts du film se déroulent physiquement, plastiquement, géographiquement et spatialement, sur une « ligne », comme par exemple, une route départemental (Alma qui autorise son jeune frère à conduire une voiture), un petit chemin de campagne (le premier baiser du couple Alma-shérif Henry), un pont suspendu et une échelle (la découverte de la distillerie), une petite rivière (le shérif qui se débarrasse du corps de Hunnicutt).


Dans un sens élémentaire et laconique, Euclide définissait une ligne comme étant : « une longueur sans largeur. » [3] C’est un élément naturel ou artificiel qui a une forme continue longitudinal ou filiforme. Au cinéma et en particulier dans le film I walk on the line, cette forme particulière va acquérir une dimension particulière, elle aura une part active et déterminante dans la composition des plans filmiques. Comment ? Par la simple action de diviser la surface du plan, la plupart du temps, la division est horizontale, mais aussi en diagonale, comme le premier plan du film (Cf. Photogramme – Ligne 9. )

Ainsi, dans un sens élargit et métaphorique la ligne va nous conduire à la question de limite, de frontière, de séparation, à la confrontation de deux espaces, de deux mondes. Elle va rythmer les espaces, installer des confrontations, comme nous pouvons le voir au photogramme – Ligne 10.

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Générique : Un barrage de sentiment

 Photogramme – Ligne 11,  I walk  the line  de Frankenheimer John.  Apparaît en surimpression, le titre en français.
Photogramme – Ligne 11, I walk the line de Frankenheimer John. Apparaît en surimpression, le titre en français.

 Photogramme – Ligne 12,  I walk  the line  de Frankenheimer John.  Le shérif traverse une casse d’épaves de voitures.
Photogramme – Ligne 12, I walk the line de Frankenheimer John. Le shérif traverse une casse d’épaves de voitures.

Photogramme – Ligne 9. Premier plan du film. 00h 00' 06" : L’ouverture du film est révélatrice, d’emblée elle présente un paysage fluvial transformé par un barrage hydroélectrique qui « bouche » le fond de l’image, qui barre le paysage d’un trait (une ligne) monumental en ciment. Face à cette contradiction, la nature s’exprime d’une manière différente : les arbres poussent dans l’eau, mais ils n’ont pas de feuilles, est-ce un paysage d’automne ? Les arbres vivent dans l’eau, mais ils ont l’air desséchés, comme l’est peut-être le shérif, en hors-champ, qui observe les alentours. Il est pensif, songeur. On l’appelle sur la ligne interne du véhicule de service. Il ne répond pas. Il entre dans le véhicule, il démarre et roule à vive allure.

Photogramme – Ligne 10. 01' 03" : Aussitôt, nous nous retrouvons sur le gigantesque barrage du fond de l’image précédente. Une division en diagonale : à gauche l’eau, et à droite, les contreforts du barrage. L’image est impressionnante, elle semble suggérer, l’état provisoire des principaux protagonistes : est-ce que l’eau suggère la personnalité d’Alma qui va finir par déborder sur les contreforts, la force naturelle de Henry ?

Photogramme – Ligne 11. 01' 25" : Plan général, de profil, du véhicule du shérif. Apparaît en surimpression, le titre en français : Le Pays de la Violence.

Durant le parcours sinueux du shérif, nous allons découvrir des plans qui représentent un panorama de la population rurale de la ville, des portraits instantanés, principalement des personnes âgées assissent, qui prennent le frais, sous les toits des vérandas. Ce qui est frappant dans ces portraits, c’est un caractère dominant de stoïcisme, de résignation. En fait, les regards de ces personnes âgées est comparable à celui du shérif quand il était près de l’eau.

Cependant Frankenheimer ponctue sa présentation par des images d’enfants qui jouent, à « dépasser des limites », à fumer une vraie cigarette. Ainsi, le répertoire des représentations de la « ligne » s’épaissit et déborde dans d’autres cadres, nous venons de la sorte, de traverser des lignes biologiques, des lignes générationnelles, ou encore des lignes interdites (la cigarette).

Photogramme – Ligne 12. 02' 49" : Pourtant le réalisateur semble insister sur le côté « abandonné », « obscur » de la société, le shérif traverse une casse d’épaves de voitures alignées et rouillées.


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Lire la suite.


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Notes et références

  1. La ligne de front ne sera jamais rompue par aucune des armées en présence avant 1918. Le front est constitué de plusieurs lignes de défense creusées dans la terre, les tranchées, reliées entre elles par des boyaux d’accès. Les conditions de vie dans ces tranchées sont épouvantables, bien que les tranchées allemandes soient les mieux aménagées. (Source : Wikipédia.)
  2. Pour reprendre le mot d’André Gardies, L’Espace au cinéma, op. cit., p. 90.
  3. 300 av. J.-C., Éléments : Livre 1er - Définitions, Postulats, et Notions Communes, (Anglais : A line is breadthless length. ) - Grec ancien : Στοιχεια ; prononciation : Stoikheía ; traduction française : éléments. (Source : Wikipédia)


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Dernière modification le 28 décembre 2013, à 19:02