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81 octets ajoutés, 14 août 2011 à 15:08
/* Andreï Roublev prend feu */
====Andreï Roublev prend [[ feu]]====
'''<span id="ancre_1ancre_106">Plan</span> 106-1''' <ref>Le premier chiffre correspond aux plans du film depuis le début du film, le second chiffre aux plans du film depuis le début de l'épisode.</ref> : ''52' 15"'' : L'épisode commence par le débarquement de Roublev et de ses compagnons au bord accueillant d'une rivière. C'est le crépuscule. Une musique troublante en chant de cigale amorce une émotion d'excitation sensitive.<ref>'''F. Farago''' écrit : (…) "Des images d'une poésie envoûtante, doublées d'une musique magicienne, dépeint la grande nuit slave…", (Présenté par Michel Estève), ''Andreï Tarkovski, Études cinématographiques,'' N° 135-138, Éditions Lettres Modernes, Minard, Paris, 1983, p. 33. </ref>
'''<span id="ancre_2ancre_107">Plan</span> 107-2''' : ''52' 18"'' : Roublev et Thomas se dirigent vers la forêt pour chercher du bois pour le feu du soir. Ils sont munis d'une grande branche.
'''<span id="ancre_3ancre_108">Plan</span> 108-3''' : ''53' 01"'' : Roublev s'arrête au milieu du trajet. Il regarde en arrière. (Un [[oiseau]] traverse l'écran.)
'''<span id="ancre_4ancre_109">Plan</span> 109-4''' : ''53' 41"'': Roublev est bouleversé, il dit : "''Des sorcelleries.''" Abandonnant Thomas sur place, il se lance aussitôt à la poursuite de personnages dont les images sont vagues et floues, comme des [[Ombre|ombres]].
'''<span id="ancre_5ancre_110">Plan</span> 110-5''' : ''54' 23"'' : A présent nous distinguons plus nettement ces ombres fugitives : des hommes et des femmes nues, un flambeau à la [[main]], qui courent et plongent gaiement dans la rivière. C'est comme une bacchanale antique.
'''<span id="ancre_6ancre_111">Plan</span> 111-6''' : ''54' 40"'' : Roublev tombe nez à nez devant une bacchante nue aux longs [[cheveux]] blonds. Elle est visiblement stupéfaite de voir un moine en [[habit]]. Ce dernier est confus et ému. Il mène un combat intérieur entre la raison et l'instinct. Nous distinguons tour à tour "le visage de l'instinct", yeux enfiévrés, exorbités, le regard tendu, celle d'un chasseur, et "le visage de la raison". Le [[corps]] tendu, il avance vers la femme nue. C'est alors qu'un homme surgit d'on ne sait pas où, il saisit la belle femme, et ils s'allongent ensemble dans les buissons derrière un [[arbre]].
'''<span id="ancre_7ancre_115">Plan</span> 115-11''' : ''55' 07"'' : Roublev reste sur place, il regarde, perplexe, la scène. C'est peut-être la première fois de sa vie qu'il voit une femme nue, et qu'il entend un couple s'unir. Il est dubitatif. Il ne tient visiblement pas en place en regardant attentivement cette scène orgiaque :
'''<span id="ancre_8ancre_116">Plan</span> 116-12''' : ''55' 14"'' : Il n'a pas pu voir une torche enflammée qui est à ses pieds et qui commence à enflammer en un instant le bas de sa robe. Le plan est d'autant plus pertinent qu'il montre une branche située près de la tête de Roublev, une branche qui rappelle celle qu'il a cherchée avec Thomas.
Il était venu chercher du bois, et c'est lui qui commence à prendre feu. Le plan 116 est inducteur de plusieurs propositions imaginaires.
'''<span id="ancre_9ancre_119">Plan</span> 119-13''' : ''56' 43"'': Roublev s'approche d'une étable, il assiste à une scène étrange. Une femme nue sous un [[manteau]], s'amuse à sauter à travers la fumée d'un petit feu, situé au bas d'un [[escalier]]. Elle monte les trois premières marches de l'escalier, se retourne et saute, et cela plusieurs fois.(Cf. '''Photogramme 1'''. )
<span id="ancre_119p"></span>[[Fichier:escalierp6.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 1 : Andreï Roublev, Plan 119. Une femme nue sous un [[manteau]], s'amuse à sauter à travers la fumée d'un petit [[feu]], situé au bas d'un escalier. ]]
'''<span id="ancre_10ancre_120">Plan</span> 120-14''' : ''57' 07"'' : Andreï Roublev regarde la scène de la femme qui saute sur la fumée. Il est surpris par trois moujiks malveillants : "''Passez-moi les rênes''" dit un moujik. Ils le mettent en croix, les bras ficelés solidement. "''Comme le christ''" dit un autre moujik ! Roublev demande le supplice extrême : "''Je veux la [[tête]] en bas''."
'''<span id="ancre_11ancre_121">Plan</span> 121''' : Une discussion s'établit entre Roublev et la bacchante. Et, tout un coup, la bacchante embrasse Roublev et le détache. (Cf. '''[[#ancre_a| Photogramme plan 121]]'''.)
'''<span id="ancre_12ancre_122">Plan</span> 122-16''' : ''1h 00' 00"'' : Changement de plan. Roublev est visiblement abattu. Il s'appuie contre un [[arbre]]. Il laisse tomber sa [[cape]].
'''<span id="ancre_13ancre_123">Plan</span> 123-17''' : ''1h 00' 15"'' : Il porte sa [[main]] à sa joue, et "touche le baiser". Il se dirige à gauche. Une femme nue (celle de l'[[escalier]] ?) sort de derrière les buissons et se dirige vers une clôture en bois. Elle croise les bras sur la clôture, pose sa tête dans le creux de ses bras, et puis fixe des yeux Roublev.(Cf. '''Photogramme 2'''. )
<span id="ancre_123p"></span>[[Fichier:cloturep1.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 2 : Andreï Roublev, Plan 123. La jeune femme qui fixe du regard Roublev.]]
C'est la fin de la première partie du IVème épisode, celle qui correspond au dernier plan de la Nuit. Il nous semble, que tout porte à croire, que Roublev va céder à la tentation de la chair. Au total, dans la nuit, Roublev a été séduit par au moins deux femmes. Cela est beaucoup pour un moine qui vit dans un milieu androgyne.
'''<span id="ancre_14ancre_124">Plan</span> 125 - 19''' : ''1h 01' 10"'' : Au plan 124, c'est la nuit, Roublev est dans les champs, en présence d'une jeune femme. Dans le plan qui suit, c'est le jour, il entre dans la cour fermée d'une ferme, il passe derrière une vieille femme qui, curieusement, se balance sur une balançoire au son strident. Elle est face à nous. Il s'arrête quelques instants. C'est en fait, un premier indice du "vieillissement" de Roublev.<ref>Là aussi, ne peut-on pas dire qu'il s'agit d'une espèce de transfert d'identité ou de [[résonance]] ? </ref> Il traverse toute la cour, et passe sous un porche. Il fait à peine quelques pas, une [[couronne]] en [[paille]], parmi d'autres couronnes fixées sur le porche, tombe en silence sur le sol.
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