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Ange

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<center>* * *</center>


==Titres des films==


[[Dictionnaire:Mode d'emploi|Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations]]


<table class="wikitable sortable">
<tr>
<th><strong>Titre</strong></th>
<th><em>Titre original</em></th>
<th><strong>Réalisation</strong></th>
<th>Scénario</th>
<th><strong>Année</strong></th>
<th>Pays</th>
<th>Durée (min.)</th>
</tr>
<tr>
<td><strong>Ange à ma Table (Un)</strong></td>
<td><em>An Angel at My Table</em></td>
<td><strong>Campion Jane</strong></td>
<td>Jones L.</td>
<td><strong>1990</strong></td>
<td>Australie, <br/>
Nlle. Zélande</td>
<td>149</td>
</tr>
<tr>
<td><strong>Ange Exterminateur (L’)</strong></td>
<td><em>El Angel Exterminador</em></td>
<td><strong>Buñuel Luis</strong></td>
<td>Buñuel L.</td>
<td><strong>1963</strong></td>
<td>Mexique</td>
<td>95</td>
</tr>
<tr>
<td><strong>Anges déchus (Les)</strong></td>
<td><em>Duo luo tian shi</em></td>
<td><strong>Kar-Wai Wong</strong></td>
<td>Kar-Wai W.</td>
<td><strong>1997</strong></td>
<td>Hong-Kong</td>
<td>96</td>
</tr>
<tr>
<td><strong>Anges du Péché (Les)</strong></td>
<td><em> Anges du Péché (Les)</em></td>
<td><strong>Bresson Robert</strong></td>
<td>Bresson R.<br/>
Bruckberger R. L.<br/>
Giraudoux J.</td>
<td><strong>1943</strong></td>
<td>France</td>
<td>73</td>
</tr>
<tr>
<td><strong>Cité des Anges (La)</strong></td>
<td><em>City of Angels</em></td>
<td><strong>Siberling Brad</strong></td>
<td>Handke P.<br/>
Reitinger R.<br/>
Stevens D.<br/>
Wenders W.</td>
<td><strong>1998</strong></td>
<td>USA</td>
<td>113</td>
</tr>
</table>

<center>* * *</center>


==Autres titres de films==

[[Dictionnaire:Mode d'emploi|Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations]]


<table class="wikitable sortable">
<tr>
<th>Titre</th>
<th><em>Titre original</em></th>
<th>Réalisation</th>
<th>Scénario</th>
<th>Année</th>
<th>Pays</th>
<th>Durée</th>
</tr>
<tr>
<td><strong>Ailes du désir (Les)</strong></td>
<td><em>Der Himmel &uuml;ber Berlin</em></td>
<td><strong>Wenders Wim</strong></td>
<td>Wenders W.<br />
Handke P.</td>
<td><strong>1997</strong></td>
<td>USA</td>
<td>126</td>
</tr>
<tr>
<td>''' [[#Nostalghia d’Andreï Tarkovski|Nostalghia]] '''</td>
<td>(Voir détail : ''[[Nostalghia |Nostalghia]]'')</td>
<td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td>
<td>Tarkovski A.<br />Guerra T.</td>
<td><strong>1983</strong></td>
<td>URSS<br />Italie</td>
<td>130</td>
</tr>
</table>


<center>* * *</center>




==Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films==



===Nostalghia, d'Andreï Tarkovski===


====L'église inondée - Pré-figuration et trans-figuration : Le poème, la plume et l'ange : figures ascensionnelles====


<small><blockquote>{{citation|
Et nous : spectateurs, toujours, partout,
tournés vers tout cela et jamais au-delà !}}<br />&mdash;
R. M. Rilke. <ref>Elégies de Duino, Huitième élégie, (…) "Und wir : Zuschauer, immer, überall, / dem allen zugewandt und nie hinaus ! traduction de J. - P. Lefebvre, Éditions Poésie/Gallimard, (1922) 1994, pp.92-93. </ref></blockquote></small>

<center>* </center>


'''<span id="ancre_83">Plan</span> 83''' : ''1h 17' 40"'' : C'est un plan rapproché d'une fontaine d'où jaillit une eau abondante (83a). Le Poète, visiblement saoul, marche en titubant dans une église en ruine, inondée. Il est mouillé jusqu'au genou. Un [[livre]] à la main, il récite un poème, d'un ton grave, et d'une façon discontinue : (83b)
Un indice va nous intéresser particulièrement : c'est "la plume blanche" <ref>Qu'on a déjà vue au [[Attente#ancre_18p|plan 18]], et qu'on verra au [[#ancre_95p|plan 95]]. Pour dire l'importance de ce poème et de son développement dans le film. </ref>, qui s'interpose dans le livre, en tant que métaphore d'une "Aile en mouvement".

Il y a une "[[combinaison]]" qui va nous intéresser, celle d'une "échelle graduelle" qui est suggérée par l'équation suivante : mère &rarr; [[plume]] &rarr; ange. Cette combinaison s'engage, comme le décrit Bachelard, dans une espèce "d'opération spirituelle". <ref>'''G. Bachelard,''' ''Air et les songes'', p. 55. </ref> Dans ''Le Temps Scellé'' Tarkovski subsume l'être originel, la mère en plume, pour devenir dans Nostalghia, un ange. Nous verrons qu'au plan 95, l'opération est encore plus étrange, et plus mystique, puisque le plan de la plume qui tombe est précédé par un dialogue entre "le Seigneur" et "une Sainte". Regardons de près comment s'effectuent les transitions de plan à plan à partir du poème jusqu'à la plume qui tombe. (Plans 83 - 95.)

'''<span id="ancre_84">Plan</span> 84''' : ''1h 18' 30"'' : Intérieur de l'église inondée. D'un côté d'un mur en ruine [[apparaît]] une petite fille qui se cache aussitôt que le Poète entre dans l'église. (84a) Sous un autre angle, et d'un autre côté de l'église, la petite fille apparaît de nouveau. (84b)

'''<span id="ancre_85">Plan</span> 85''' : ''1h 19' 06"'' : Le Poète ne s'aperçoit pas de la présence de la petite fille. Il laisse tomber le livre. Il fait un petit [[feu]], il boit de la vodka. Il pose le gobelet près du feu, le gobelet vacille, il le retient à la dernière seconde. Soudain, il remarque la petite fille : (85b) " ''Que fais-tu ici, tu as peur.'' (Plan 86.)

'''<span id="ancre_87a">Plan</span> 87a''' : ''1h 20' 25"'' : "''C'est moi qui devrais avoir peur de toi.''" Le Poète est saoul. Lui, d'habitude si réservé, si laconique, se met à parler sans arrêt. Il commence par raconter une histoire à la petite fille. Adossé à un petit [[poteau]] au milieu de l'église, le Poète pose son gobelet de vodka au bout d'un poteau flanqué au milieu de l'église, sans aucune raison apparente. Comme si le poteau (axe du monde) au plan 1 commençait à émerger ? (87c) (Cf. '''Photogramme – Poteau'''.)

<span id="ancre_87cp"></span>[[Fichier:poteaup1.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme Poteau''' : ''Nostalghia'', Plan 87c. Le Poète saoul au milieu de l'église inondée, près d'un petit poteau.]]

Il se met à parler seul (…) Il s'adresse à la petite fille (87d) :
-" ''Comment t'appelles-tu ?'' "
- La petite fille (off) : " ''Angela.'' "
- Le Poète : "''Angela, bravo…''"
(89) Il veut se débarrasser de la [[cigarette]] suspendue à sa bouche, mais, cette dernière étant humide, le bout de la cigarette se détache du filtre, qui reste collé dans sa bouche. Ce bout de cigarette ne suggère-t-il pas le bout de la [[bougie]] ?

'''<span id="ancre_90">Plan</span> 90''' : ''1h 24' 01"'' : La petite fille s'installe dans une structure de l'ordre d'une "annonciation", d'une "apparition". (Cf. '''Photogramme – Angela'''.)

<span id="ancre_90bp"></span>[[Fichier:eaup3.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme Angela''' : ''Nostalghia'', Plan 90b. La disposition particulière de la petite fille, assise sur un petit rocher.]]

Le Poète ignorait sa présence. Il en a eu peur. Peut-on avoir peur d'un enfant ? Ce n'est donc pas de l'enfant qu'il a eu peur, mais d'une présence. Rappelons-nous la poésie qu'il lisait : "''Enfant je suis tombé malade.''" Il lisait le poème en marchant, avec une voix détachée, presque impersonnelle. Du coup, l'enfant acquiert une valeur pythique, comme une voie de l'au-delà ? A cela, il faut ajouter la disposition particulière de l'image : la petite fille est accroupie sur un rocher (90a). La petite Angela accède à une "échelle pythique". Comme si nous étions devant la consultation d'un oracle ?


<center>* </center>



====Le second rêve du Poète : Ange → Plume → Mère====

''' <span id="ancre_30">Plan</span> 93 : ''' ''1h 25' 45&quot;''": Dans une rue jonchée de feuille, le Poète endormi au milieu de la chaussée se redresse. Il se relève. Il marche droit vers nous. Il traverse un petit carrefour. Il continue de marcher droit devant lui. Il passe devant une [[armoire]] à [[miroir]].(93b) Il est devant l'armoire. Il ouvre la porte de l'armoire. En reflet dans le miroir, nous distinguons "le Fou", sans son [[bonnet]] (93d).

''' <span id="ancre_30">Plan</span> 94 :''' '' 1h 28' 34&quot;''": Plan général et en plongée du Poète à l'intérieur d'une immense cathédrale en ruine, sans toit. Une cathédrale à ciel ouvert, comme l'est "l'esprit ouvert" du Poète. Il parcourt transversalement et de gauche à droite les trois nefs. <ref>La cathédrale en ruines c'est celle qui correspond au dernier plan du film. </ref> Nous entendons le chant d'un enfant. C'est le chant modifié lors de la procession de la Madone del Parto. Nous écoutons aussi deux voix-off :

- Voix féminine : "''Seigneur ne vois-tu pas comme il implore ? Dis-lui quelque chose.''"<br/>
- Voix masculine : "''S'il entendait ma voix que se passerait-t-il ?''"<br/>
- Vois féminine : "''Fais-lui sentir ta présence.''"<br/>
- Voix masculine : "''Je la fais sentir, c'est lui qui ne s'en aperçoit pas.''

''' <span id="ancre_30">Plan</span> 95 :''' '' 1h 30' 11&quot;'': Retour dans l'église en ruines. La plume tombe en tournoyant, traverse une portion de toit ajouré, (Cf. Photogramme - Plume) et finit par tomber dans une flaque d'[[eau]].



<span id="ancre_95p"></span>[[Fichier:plumep6.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Plume''' : ''Nostalghia'', Plan 95. La plume blanche tombe dans une flaque d'eau à la fin de son parcours.]]


''' <span id="ancre_96">Plan</span> 96 :''' '' 1h 30' 28&quot;'' : Retour à la position du Poète, celle du plan 92. Panoramique contraire gauche/droite. Les flammes du petit [[feu]] embrasent à présent un coin du livre de poésies. Nous sommes de nouveau en face d'une "[[combinaison]] parallèle" : l'histoire de "l'objet [[livre]]" touche à sa fin.

En résumé, cette "combinaison parallèle" est en fait une constante dans le cinéma d'Andreï Tarkovski. Les éléments proposent à présent la formule suivante : Enfant &rarr; Ange &rarr; [[Plume]] &rarr; Mère. Les éléments ne sont pas alignés, ils sont dispersés. Pourquoi ce désir de dispersion ? Il semble que c'est pour indiquer que "la vérité" n'est pas un élément saisissable immédiatement. Tarkovski cite Hermann Hesse dans "Le jeu des perles de verres" : (…) "La vérité se vit, elle ne s'enseigne pas ex cathedra. Prépare-toi à des luttes." <ref>'''Andreï Tarkovski''', ''Le Temps Scellé'', traduit du russe par Anne Kichilov et Charles H. de Brantes, Éditions de l'Étoile/Cahier du Cinéma, 1989, p. 83. </ref> Des luttes, nous en aurons deux : celle du Poète qui traversera la piscine de Sainte Catherine, lutte avec les éléments primordiaux ; celle du Fou, lutte avec le feu. Nous anticipons sur les derniers propos du long discours Fou, à Rome, avant son dernier "voyage incandescent" : "''Ça j'ai oublié ... Oh mère ! l'air est cette chose légère qui flotte autour de la tête et devient plus claire quand on rit.''" (Plan 109b.) Cette "chose légère" suggère "la [[plume]]". Mais il faut voir aussi dans la mère, la nature.
Enfin, le songe dans la crypte de l'église, à l'appui de certains indices révélés dans le film, peut être assimilé aussi à une "oniromancie" ([[divination]] par le songe). Il est d'abord établit, qu'avant une consultation oraculaire, le consultant devait effectuer une série de rites sacrificiels et purificateurs. <ref>'''Raymond Bloch''', ''La divination dans l'Antiquité'', P.U.F. 1984. </ref> Le Poète entre dans l'église avec ses [[Habit|habits]], il aura la tête aspergée d'eau, comme un "baptême oraculaire". De plus, il buvait de la vodka, ce qui propose "une initiation dionysiaque". Il y a enfin l'étrange présence de la petite fille : hallucination ou [[réalité]] ?

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====Liens spécifiques du film====

Voir : [[Nostalghia]]








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== Notes et références ==
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Bureaucrate, administrateur
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