Hasard

De Cinémancie
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Au Hasard Balthasar de Robert Bresson, plan 2, (0h 2' 3). L'ânon vient de naître, il est arraché à sa mère, il est conduit par son propriétaire et deux enfants en descendant une pente (comme dans Nostalghia). L'image est révélatrice : elle annonce la descente de l'ânon dans l'absurdité et la cruauté humaine, comme l'indique par exemple le plan suivant :
Au Hasard Balthasar de Robert Bresson, plan 2, (0h 2' 3). L'ânon vient de naître, il est arraché à sa mère et il est conduit par son propriétaire et deux enfants en descendant une pente. [1] L'image est révélatrice : elle annonce la descente de l'ânon dans l'absurdité et la cruauté humaine, comme l'indique par exemple le plan suivant :

Au Hasard Balthasar de Robert Bresson, plan 3, (0h 2' 17). Au plan suivant, l'ânon est baptisé par les deux enfants :  « Balthasar je te baptise (l'enfant verse de l'eau sur la tête de l'animal) au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ». Le plans d'après, nous montre l'enfant qui donne du sel à l'ânon : « Reçois le sel de la sagesse. »
Au Hasard Balthasar de Robert Bresson, plan 3, (0h 2' 17). Au plan suivant, l'ânon est baptisé par les deux enfants :  « Balthasar je te baptise (l'enfant verse de l'eau sur la tête de l'animal [2]) au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ». Le plans d'après, nous montre l'enfant qui donne du sel à l'ânon : « Reçois le sel de la sagesse. »
  • Le mot hasard dérive d'un mot arabe « az-zahr », qui signifie les dés à jouer.[3]


  • « Sous la loi anglaise, et même officiellement devant les tribunaux, le hasard qui n'a pas été prévu par les compagnies d'assurances, est appelé « un acte de Dieu ». C'est le terme officiel.»

Maire-Louise von Franz. [4]


Titres des films

Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations

Titre Titre original Réalisation Scénario Année Pays Durée (min.)
Au Hasard Balthasar
§. La vie de l'âne Balthazar, plongé au milieu des drames humains et qui en meurt. (Pitch du film.)
Au Hasard Balthasar Bresson Robert Bresson Robert 1966 France 90
Hasard et la Violence (Le)
§. Séjournant sur la Côté d'Azur afin de rédiger un texte sur la violence, Laurent Bermann, criminologue est victime d'une agression. (Lire la suite : [5] (Pitch du film.)
Hasard et la Violence (Le) Labro Philippe Labro Philippe, Lanzmann Jacques 1974 France, Italie 85
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Autres titres de films

Titre Titre original Réalisation Scénario Année Pays Durée
Amour c’est mieux à deux (L')
§. Un homme rêve d'un amour qui ne serait dû qu'au hasard, alors que son meilleur ami enchaîne les liaisons. (Lire la suite : [6](Pitch du film.)
Amour c’est mieux à deux (L') Farrugia Dominique, Lemort Arnaud Dubosc Franck, Lemort Arnaud 2010 France 100
Andreï Roublev Andreï Rublyov Tarkovski Andreï Tarkovski A.
Konchalovsky A.
1969 URSS 215
Anges du Péché (Les)

§. Une orgueilleuse jeune fille du monde entre au couvent cloîtré de Bethanie, consacré au relèvement des filles perdues. (Lire la suite : [7] (Pitch du film.)

§.Il n'y a pas de hasard, tout ce qui arrive est un signe.” (vers la 27e minute)
Anges du Péché (Les) Bresson Robert Bresson Robert, Bruckberger Raymond L., Giraudoux Jean 1943 France 96
De battre mon Cœur s’est arrêté
§. 28 ans, Tom semble marcher sur les traces de son père dans l'immobilier véreux. (Lire la suite : [8] (Pitch du film.)
De battre mon Cœur s’est arrêté Audiard Jacques Audiard Jacques, Benacquista Tonino 2005 France 107
Erin Brockovich, seule contre tous
§. Engagé dans un cabinet d'avocats, une mère célibataire charmante et impulsive, exhume par hasard une sombre affaire qui embarrasse tout le monde. (Pitch du film.)
Erin Brockovich Soderbergh Steven Grant Susannah 2011 USA 131
Femme d’à Côté (La)
§. Madame Jouve se souvient du couple Coudray. Bernard avait si bien réussi à oublier Mathilde dans les bras d’Arlette, en passe de lui donner un deuxième enfant. (Lire la suite : [9] (Pitch du film.)
Femme d’à Côté (La) Truffaut François Aurel Jean, Schiffman Suzanne, Truffaut François 1981 France 100
Harry, un ami qui vous veut du bien
§. Les vacances de Claire et Michel s'annoncent plutôt difficiles (Lire la suite : [10]) (Pitch du film.)
Harry, un ami qui vous veut du bien Moll Dominik Marchand Gilles, Moll Dominik 2000 France 117
Hurricane Carter

§. Le parcours singulier du boxeur Rubin Carter (Denzel Washington) qui fut condamné à tort pour meurtre en 1967. (Lire la suite : [11] (Pitch du film.)

§. Le jeune trouvera le livre de Carter par hasard.
Hurricane (The) Jewison Norman Bernstein Armyan, Gordon Dan 1999 USA 145
Into The Wild Into The Wild Penn Sean Sean Penn,
roman de Jon Krakauer
2007 USA 147
Lola
§. À Nantes, Lola, une entraîneuse, attend depuis sept ans le retour de Michel, le père de son fils Yvon, parti faire fortune dans les colonies françaises. (Lire la suite : [12] (Pitch du film.)
Lola Demy Jacques Demy Jacques ' 1961 France, Italie 85
Mathilde Mathilde Mimica Nina Mimica Nina 2004 Italie, Espagne, Angleterre, Allemagne 97
Miroir (Le) Zerkalo Tarkovski Andreï Tarkovski A.

Micharine A.

Et poèmes d'Arseni Tarkovski.
1975 URSS 106
Plan de Table
§. Suite à un câlin bref, mais intense, la table dressée pour la noce est en désordre. La mariée court se recoiffer, tandis que l’homme replace les cartons sans respecter le plan de table. Le hasard fera-t-il bien les choses ? Ou bien devra-t-il donner un coup de main au destin ? (Pitch du film.)
Plan de Table Raynal Christelle Nief Francis 2012 France 84
Pledge (The) Pledge (The) Penn Sean Kromolowski Jerzy, Olson-Kromolowski Mary 2001 USA 124
Pont du Nord (Le)
§. A sa sortie de prison, Marie, une ancienne terroriste, rencontre par hasard Baptiste, une étrange jeune fille avec qui elle se lie d'amitié. Toutes deux arpentent Paris et se retrouvent plongées dans une ténébreuse affaire, a laquelle est mêlé Julien, l'ancien petit ami de Marie. (Pitch du film.)
Pont du Nord (Le) Rivette Jacques Ogier Bulle et Pascale, Rivette Jacques, Schiffman Suzanne. 1981 France 129
Pont du Roi Saint-Louis (Le)
§. Le vendredi 20 juillet 1714, à midi, le plus beau pont du Pérou se rompt et précipite cinq voyageurs dans un gouffre. (Lire la suite : [13]) (Pitch du film.)
Bridge of San Luis Rey (The) McGuckian Mary McGuckian Mary, d'après le livre éponyme de Wilder Thornton 2004 Angleterre, Espagne, USA 120
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Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques du film.

Andreï Roublev, d'Andreï Tarkovski

Au cours du IIIème épisode


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Into the Wild, de Sean Penn

Résumé du film

Chapitre 4. La Famille

Photogramme - Plan 1251 : Into The Wild. Une image de Slab City, « c'est un lieu de campement situé en plein désert près de Salton Sea, dans le Sud-Est de la Californie.»
Photogramme - Plan 1251  : Into The Wild. Une image de Slab City, « c'est un lieu de campement situé en plein désert près de Salton Sea, dans le Sud-Est de la Californie.»

Photogramme 63 : Séquence 114 [B - 64] - Plan 1252 : 1h 26' 51" : C'est le soir, les amis de nouveau réunis se rendent à un festival de musique. Une chanteuse se présente : « Salut, je m'appelle Tracy. » C'est la première rencontre avec Christopher. Et comme le hasard fait bien les choses, sa caravane est juste en face de celle de Jan et Rainey.

Photogramme - Plan 1252 : Into The Wild. C'est le soir, les amis de nouveau réunis se rendent à un festival de musique. Une chanteuse se présente : « Salut, je m'appelle Tracy. » C'est la première rencontre avec Christopher.
Photogramme - Plan 1252  : Into The Wild. C'est le soir, les amis de nouveau réunis se rendent à un festival de musique. Une chanteuse se présente : « Salut, je m'appelle Tracy. » C'est la première rencontre avec Christopher.

Plan 1266. 1h 27' 04" : Christopher et Rainey sont sous un auvent, ils vendent des livres. Et en attendant les clients ils discutent. Christopher lui parle des préparatifs de son projet pour aller en Alaska. Rainey lui propose de l'aider financièrement, car Christopher l'aide pour la vente des livres, ce dernier refuse : « C'est un vrai tournant dans ma vie, quand je vous aie rencontré. »


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Mathilde, de Mimica Nina

Résumé du film

« Le Plan Parfait I » (La fameuse nuit)


Photogramme – Plan 726 : : 0h 36' 43": Mathilde réussit à s’introduire dans le centre d’approvisionnement de l’ONU sans éveiller les soupçons. Elle traverse les rayons du centre, et nous apercevons rapidement, au cours de son passage furtif, un petit panneau sur lequel est inscrit le mot : VEGETABLES (légumes). Le photogramme en question est à peine perceptible en mouvement réel. Là non plus, il nous semble que l’image pose une question que nous allons, au fur et à mesure, découvrir la portée.

Photogramme - Plan 726 : Mathilde, Mathilde réussit à s’introduire dans le centre d’approvisionnement de l’ONU sans éveiller les soupçons. Elle traverse les rayons du centre, et nous apercevons rapidement, au cours de son passage furtif, un petit panneau sur lequel est inscrit le mot : VEGETABLES (légumes).

Photogramme – Plan 730 : 0h 36' 51": Mathilde, vole au hasard une caisse de « légumes » des étagères du centre de l’ONU. Il faut souligner la grande peine de Mathilde à soulever la caisse.


Photogramme – Plan 730 : Mathilde, Mathilde, vole au hasard une caisse de « légumes » des étagères du centre de l’ONU. Il faut souligner la grande peine de Mathilde à soulever la caisse.


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Miroir (Le), d'Andreï Tarkovski

La métamorphose du « passant-médecin »

Il s'agit des plans 8 -11 : Maroussia assise sur la clôture rencontre le passant-médecin.

*

Des vagues de vent

Plan 11 : 08' 12" : L'homme jette sa trousse et veut s'asseoir sur la clôture, sans aucune gêne, près de Maroussia. Tout à coup, la clôture cède sous leur poids, et elle se casse, dans un bruit sec. Tous les deux se retrouvent au sol. Nous pouvons supposer que la scène de la clôture qui se casse sous le poids conjugué de Maroussia et du médecin-passant, comme étant une situation de consommation d'un acte transgresseur. Les barrières s'effondrent. Il y a désordre dans la limite des normes établies. Au :

Plan 12 : 10' 04" : Le médecin prend congé, et sur le chemin du retour, à un moment donné, un vent souffle, les buissons s'agitent et s'animent. Il s'arrête et se retourne vers Maroussia. Le souffle du vent se dirige en vagues successives vers le premier plan, vers Maroussia. Tarkovski précise que la scène de la rencontre entre l'héroïne et l'inconnu, (…) "a paru exiger, à l'instant du départ de ce dernier, une sorte de lien pour unir ces deux personnages qui semblaient s'être rencontrés par hasard. Si, en partant, il s'était retourné pour jeter un regard expressif à l'héroïne, tout serait devenu linéaire et faux. C'est alors que nous est venue l'idée du coup de vent dans le champ, dont la soudaineté surprenait l'inconnu et l'amenait à se retourner…" [14] Ainsi, ce "coup de vent sur les buissons" (plan 12), devient une image-symbole dans le corps du film, une image-totalisante qui débordera de son cadre pour s'installer dans le domaine du sacré et du religieux : "le Buisson ardent". C'est, en quelque sorte, l'aboutissement constant des conclusions du réalisateur comme nous le verrons avec Stalker et Nostalghia, et comme nous le voyons ici. La totalité déborde et est ancrée dans le sacré. Pour Tarkovski tous les chemins doivent mener au sacré. Au festival de Cannes 1983, lors d'un entretien télévisé accordé à Antenne 2, Andreï Tarkovski, situait le mal moderne : (…) "L'abîme entre le progrès matériel et l'absence ou l'indigence de la vie spirituelle de l'homme contemporain." "C'est dans ce manque que vient s'inscrire l'utilisation qu'il fait du septième art comme regard initiatique, explorateur de l'invisible. Donner à deviner et sentir, suggérer l'impalpable présence de l'Etre, de Dieu…" [15] Ainsi, le sens du "sacré" doit être nuancé, il ne s'agit pas d'une ferveur aveugle, et d'une foi hermétique, coupée du monde, mais, bien au contraire, d'une communion avec l'univers, comme il le dit, dans sa "totalité". Par ailleurs, le 2ème indice, qui nous dévoile le lien naissant et invisible qui unit Maroussia à l'inconnu, est un court poème récité en voix-off : "Chaque instant de nos rendez-vous / Était épiphanie pour nous / Nous deux, seuls sur la terre, / Hardie et plus qu'une aile d'oiseau légère, / Tu dévalais les marches comme un vertige."

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Les combinaisons du signe

En résumé, nous assistons à l'élaboration d'une structure qui s'appuie sur les combinaisons du signe et de sa signification par un "procédé de transfert et de déviation". D'ailleurs, cet épisode semble se présenter comme un second prologue. Mieux encore, par son aspect étrange, il devient un prologue résumant en partie l'ensemble de la diégèse : une femme attend son mari, elle rencontre par hasard un "passant" qui a perdu son chemin. Il lui demande un clou, ensuite une cigarette. Le clou [16] est un indice qui suggère la fixation du destin, la cigarette est l'indice qui insuffle l'étincelle d'une passion amoureuse, mais comme une cigarette, cette passion sera de courte durée, comme "un passant", la passion est passagère. Dès le début l'homme lui dit qu'il est troublé par sa présence. L'homme iconiquement se transforme en chat, il s'intègre dans le cadre familial. Mais un chat noir garde une grande part de mystère. (Voir : Eau, Feu.)


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Pledge (The), de Sean Penn

Résumé du film


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Les rapports du roman de Dürrenmatt et le film de Penn

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Chapitre 2 : L’histoire de Matthieu (pp. 19 – 27.)
Résumé du livre Correspondance du film Nouveautés
  • Sur le chemin vers Zurich – Discussion autour du roman policier, H. explique : «  Pour vous (romancier), c’est la logique qui fait le fond de tout : l’intrigue, le scénario, c’est comme un jeu d’échecs… (…) Le hasard n’intervient pas, ne joue aucun rôle… » (p. 21.)
Rôle déterminant du hasard.
  • H. commence à raconter l’histoire du Vieil Homme de la station d’essence : «  (elle) remonte à plus de neuf ans. Matthieu (M.) était « un vrai génie », premier-lieutenant, doctorat à Bâle, un solitaire, il ne fumait pas, ne buvait pas… »
  • « Jusqu’au jour où il tombe finalement sur un cas dont la difficulté alluma chez lui un feu aussi extraordinaire qu’exclusif. » (p. 25.)
Ch. 3.
  • « Survient une demande de la Jordanie à la Suisse, la priant de détacher à Amman un criminaliste d’élite. Zurich proposa Matthieu. »
Ch. 2. Jerry devait partir pour pêcher au Mexique. La passion de Jerry pour la pêche est mise en avant, dès le début du film ; rien de tel dans le livre a une petite nuance qu’on verra plus loin.

Chapitre 4 : La scène du crime (pp. 35 – 39.)
Résumé du livre Correspondance du film Nouveautés
  • Il pleut a verse à Maegendorf. Ce qui rend l’enquête plus difficile.
  • Dans la comté, il a neigé. Jerry est étonné de trouver un stylo. Ch. 3.
Premier témoignage de l’incompétence de la police locale dans cette affaire.
  • Les 4 hommes : M., H., G. et le procureur se retrouvent autour du petit cadavre – Les gens du village commençaient à venir – M. commente : « Après cette pluie, on aura du mal à relever des traces ou des empreintes. Avez-vous vérifié les boutons ? Pas d’empreintes digitales ? »
  • M. se penche sur le corps : « Travail au rasoir. » - Il recueille un à un, les craquelures épars sur le sol : « Des bretzles », pour les mettre dans un petit panier.
  • G. : « Tout à fait par hasard que je me suis amené par là ! Tout à fait par hasard ! »
  • Toby, prend la fuite, ce qui fait de lui le suspect idéal. Ch. 2.
  • Le maître d’école, Luginbuhl se présente et annonce à M. le nom de l’enfant : Gritli Moser
  • Personne ne voulait annoncer la nouvelle aux parents – M. accepte de la faire tout en reprenant le petit panier aux bretzels


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Psychanalyse et hasard

Superstition du chat noir

(...) "Le chat a été vénéré par les anciens Egyptiens, au Brésil, au Pérou, en Afrique, en Laponie, dans l'ancienne Chine, au Japon, etc. (…) Dans toute l'Europe, la haine du chat noir fut contreversée : "Si, à l'origine le chat noir avait contre lui sa couleur." [17] "Certains expliquent le caractère bénéfique du chat noir par le fait "qu'en raison de sa couleur, (il) absorbe les maléfices qui frappent la demeure où il vit, et les restitue à l'extérieur ce qui explique qu'il porte-malheur à ceux dont il croise le chemin par hasard." [18] "Winston Churchill aimait caresser les chats noirs : c'est pourquoi, prétend-on, il gagna la seconde guerre mondiale." [19] et [20]


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Superstition et hasard

Jung adopte une attitude ouverte en donnant à la superstition, contrairement à Freud, un statut autre que celui de symptôme pathologique,[21] et en tentant de donner un caractère de "scientificité" aux éléments de connaissances concernant les phénomènes parapsychologiques. Il fait appel au "principe de synchronicité".[22] […] "Il convient selon lui de dépasser l'opposition entre causalité et hasard, et d'ajouter aux relations causales et aux groupements sans significations, un troisième type de liaison, les coïncidences synchroniques qui diffèrent des précédentes non par leur probabilité d'occurrence mais par leur caractère inhabituel et l'importance qu'elles revêtent aux yeux de l'individu."[23]

Synchronicité et hasard

Synchronicité et Paraclesica de C. G. Jung

Il nous semble que les exemples qui vont suivre, ceux du psychologue C. G. Jung, tirés de son livre, Synchronicité et Paraclesica, [24], offrent un angle d'approche pertinent pour appréhender des questions d'ordre acausal, des questions qui n'obéissent pas au principe philosophique qui fonde notre conception de la légalité naturelle. Ces questions concernent des événements uniques ou rares. Le cinéma présente souvent des représentations de ces événements, comme par exemple, le film de David Lynch, Lost Highway, en particulier la présence étrange de Mystery Man et la « volatilisation - transformation » de Fred Madison en un jeune garagiste. Nous reviendrons sur ces aspects ultérieurement, pour le moment, nous livrons les cas de Jung, car nous sommes persuadé que le cinéma offre un terrain de recherche propice pour découvrir un monde insoupçonnable. En deux mots. Le cinéma reste un « continent » à conquérir.

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Nombre

« Si par exemple je constate que mon billet de tram porte le même numéro que le billet de théâtre que j'achète aussitôt après, et si le même soir en outre, appelé par téléphone, j'entends mentionner comme numéro de téléphone le même nombre, une relation causale me paraîtra d'une extrême invraisemblance. » (S.P. p. 26.) Jung va démontrer que les concepts qu'avance Paul Kammerer (Das Gesetz der Serie) : « sérialité, imitation, attraction et inertie prennent place dans une image causaliste du monde, et ne disent rien de plus que l'accumulation de hasards elle-même. » (S.P. p. 27.) Ainsi, Jung propose de saisir la sérialité par la méthode quantitative, seule la méthode statistique « permet d'espérer le succès ». (S.P. p. 28.)


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Nom

« Le phénomène que Stekel a appelé « l'obligation par le nom » : Il s'agit de coïncidences parfois bizarres entre le nom d'un être et sa nature spécifique. Par exemple, M. Legrand est atteint de mégalomanie, M. Petit souffre d'un complexe d'infériorité. Deux sours Vieilhomme épousent, toutes les deux des hommes de vingt ans plus âgés qu'elles ; M. Gras est ministre de ravitaillement, M. Maquignon avocat, M. Vêleur obstétricien ; M. Freud (= joie) défend le principe de plaisir, M. Adler (= aigle) la volonté de puissance, M. Jung (= jeune) l'idée de renaissance, etc. S'agit-il là de caprices du hasard, privés de sens, ou d'effets de suggestion produits par le nom, comme Stekel semble le supposer - ou de « coïncidences signifiantes » ? (Jung, Synchronicité et Paraclesica, p. 109.)

Pour revenir aux exemples de Jung, il écrit qu'il est quelque peu embarrassé pour savoir ce que l'on doit penser du phénomène que Stekel a appelé « l'obligation par le nom » (Mollsche Zeitschrift fûr Psychothérapie, III, 1911, p. 110 sq.).

A propos du nom, voir notre analyse concernant Andreï Roublev.


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Poissons

« J'ai noté à la date du 1er avril 1949 le cas suivant : c'est aujourd'hui vendredi. A midi, nous avons du poisson. Quelqu'un rappelle incidemment la coutume du « poisson d'avril ». Le matin, j'ai pris note d'une inscription : « Est homo totus medius piscis ab imo. » L'après-midi, une ancienne patiente que je n'ai plus revue depuis des mois me montre quelques images de poissons particulièrement impressionnantes qu'elle a peintes entre-temps. Le soir, on me montre un ouvrage de broderie figurant des monstres marins pisciformes. Le 2 avril au matin une ancienne patiente, que je n'ai plus revue depuis bien des années, me raconte un rêve où, se trouvant au bord d'un lac, elle aperçoit un grand poisson qui nage tout droit vers elle et vient pour ainsi dire « atterrir » à ses pieds. A cette époque, je me livre à des recherches sur le symbolisme du poisson à travers l'histoire ; une seule des personnes ici concernées en a connaissance. » (S.P. p. 28.) Jung termine plus loin son propos en disant que « les accumulations ou séries constituées de choses que l'on rencontre fréquemment doivent être considérées jusqu'à nouvel ordre comme imputables au hasard. » (S.P. p. 29)

Jung ajoute dans une note, pour compléter son propos, le fait suivant : « Je voudrais signaler que j'ai écrit ces lignes au bord de notre lac. Ma phrase terminée, j'ai fait quelques pas sur le mur qui borde le lac : il y avait là, sur le mur, un poisson d'environ 30 centimètres de long, mort mais sans blessure apparente. La veille au soir il ne s'y trouvait pas. (On peut supposer qu'il avait été tiré de l'eau par un oiseau de proie ou par un chat.) Ce poisson-là était le septième de la série. » (S.P. p. 109.)

Nous rappelons que ces écrits datent de 1951, par conséquent, tout en sachant que nous avançons sur un terrain incertain, il nous semble qu'un ordre nouveau peut surgir du cinéma.


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Extrait de notre mémoire : « Place des gros plans d’objets en chute dans le cinéma »

Psychopathologie de la vie quotidienne

C’est sous ce titre que Sigmund Freud, « … vérifie les théories de « l’introduction à la psychanalyse » par des exemples tirés de la vie de tous les jours. Il montre à quel point chacun de nos gestes même le plus anodin est capable de révéler les tendances les plus profondes de la vie psychique et de mettre à nu l’aspect le plus intime de notre personnalité… Ainsi, les méprises, les maladresses,… tout est passé en revue. Un chapitre particulièrement intéressant (Chapitre VIII) est celui où Freud étudie les pressentiments, les suggestions attribués au hasard. D’après lui, il n’y aurait dans ces phénomènes aucun élément objectif. » [25]

Freud dans son chapitre VIII de l’œuvre citée, « Méprises et Maladresses », divise en deux groupes les erreurs dont nous nous rendons coupables en exécutant les fonctions motrices : « …le premier groupe comprend les cas où l’effet manqué semble constituer l’élément essentiel. Ce sont, pour ainsi dire, des cas de non-conformité à l’intention, donc des cas de « méprises ». Dans le second groupe, je range les cas où l’action tout entière apparaît absurde, semble ne répondre à aucun but : « actions symptomatique et accidentelles ». La séparation entre ces deux groupes n’est d’ailleurs pas nettement tranchée. » [26]

Ainsi donc pour la question qui nous concerne, dans les exemples cités (Chapitre I de notre mémoire, non disponible dans le site [27], nous nous préoccuperons plutôt du premier groupe. En effet d’une part l’effet manqué semble constituer l’élément essentiel et d’autre part ce sont des cas de non conformité à l’intention, tels la bouteille de vin dans Le Journal d’un Curé de Campagne, de Robert Bresson ( §III), le bibelot dans Reflets dans un Œil d’Or (§5), le bâton du colonel dans Le Pont de la Rivière Kwaï (§3), etc. En fait, presque à chaque fois que la cause est dû au sujet lui-même.

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Extrait de page : Conclusion de la cinémancie

Le primat de la globalité du monde

En théorie l'I-Ching à l'air simple, mais en pratique l'étude est très complexe, et nécessite comme toute forme de divination, un certain calcul qui n'est pas compatible avec la cinémancie. Nous n'allons pas entrer dans les détails, mais ce qui nous intéresse dans l'I-Ching, c'est qu'il n'y a pas de place pour le hasard. Rien n'est dû au hasard. Cette similitude avec la cinémancie nous permet de dégager une hypothèse : Le primat de la globalité du monde. C'est l'ensemble des données qui interagissent ou plutôt sont en interaction avec une chose déterminée. (Et non le contraire.) Ce qui veut dire aussi, qu'une chose est toujours en réaction par rapport à un ensemble de systèmes donnés. [28]

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Notes et références

  1. Comme dans le premier plan du film Nostalghia d'Andreï Tarkovski.
  2. Comme au plan 14 du film Viridiana de Luis Buñuel.
  3. Dictionnaire Hachette.
  4. La psychologie de la divination. Éditions Albin Michel, 1995, Paris. p. 62. Traduction par Mme Suzanne Capek.
  5. Il est soigné par la séduisante suppléante du médecin, Constance Weber, dont il ne tarde pas à s'éprendre.
  6. Il lui fait rencontrer une femme “par hasard”.
  7. Elle s'attache à l'une d'elles, délinquante rebelle, et entre en conflit avec la supérieure...
  8. Mais une rencontre fortuite le pousse à croire qu'il pourrait être le pianiste concertiste de talent qu'il rêvait de devenir, à l'image de sa mère.Sans cesser ses activités, il tente de préparer une audition.
  9. Sept ans après leur rupture, le hasard ramène Mathilde dans la maison voisine.
  10. Entre leurs trois enfants, énervés par l'infernale canicule qui sévit sur la ville, et cette maison de vacances qui est en chantier depuis cinq ans, le couple est sur les nerfs. C'est alors qu'Harry débarque inopinément dans leurs vies, prêt à tout pour faire le bonheur de son ami Michel, dont il bouleversera l'existence.
  11. Il Se retrouve en prison et y écrivit le récit de son existence. Un jeune sera convaincu de son innocence et ira convaincre des amis pour venir en aide à Carter.
  12. Le hasard l’amène un jour à croiser un ami d’enfance, Roland, un éternel insatisfait qui songe lui-même à quitter la France. Épris de Lola, il ne peut s’empêcher de la demander au mariage.
  13. Témoin de la scène, le frère Juniper mène l'enquête pour répondre à cette question : la présence de ces cinq étrangers sur le pont au moment de sa rupture était-elle un "acte de Dieu" ou le simple fait du hasard ?
    Convaincu que cet accident est l'exemple parfait de la mécanique divine, le moine va démêler les vies pour mieux tenter de comprendre le mystère qui les liait.
  14. Andreï Tarkovski, Le Temps Scellé, op. cit., p. 105.
  15. France Farago, "La réalité plénière du spirituel, Andreï Roublev", dans Andreï Tarkovski, Etudes cinématographiques, op. cit., p. 25.
  16. Cf. Jacques Siclier, Ingmar Bergman, Editions Universitaires, Paris, 1960, p. 151.
  17. Pierre Malrieu, Le bestiaire insolite ; L'animal dans la tradition, le mythe, le rêve… Réalmont, Éditions La Duraulié, 1987.
  18. J.-L. Caradeau, Cécile Donner, Guide pratique de la chance, Paris, Éditions N° 1, 1984.
  19. P. Haining, Superstitions, Londres, Treasure Press, (1979) 1990, p. 13.
  20. Éloïse Mozzani, Le livre des Superstitions, op. cit. pp. 366-371.
  21. Pour Freud, (...) "la superstition est une manifestation de névrose obsessionnelle", Cf.. Françoise Askevis-Leherpeux, p.58 sq.
  22. C.G.Jung, Synchronicité et Paracelsica, Editions Albin Michel, traduit de l'allemand par Claude Maillard et Christine Pflieger-Maillard, (1942) 1988.
  23. Françoise Askevis-Leherpeux, op. cit., p.62.
  24. Éditions Albin Michel, 1988, 1ère publication 1951
  25. Sigmund Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne, op. cit.
  26. Ibid, p. 186.
  27. Il s’agit des films suivant :
    § I - Le Cuirassé Potemkine, Sergeï M. Eisenstein, URSS, 1925 ;
    § II - Citiezn Kane, Orson Welles, USA, 1941 ;
    § III - Le Journal d’un Curé de Campagne, Robert Bresson, France, 1951 ;
    § IV - Les Chevaux de Feu, Serge Paradjanov, URSS, 1987 ;
    §§ 1 - Monsieur Ripois, Clement R., G.-B. / France, 1954 ;
    §§ 2 - Une Femme en Enfer, Mann D., USA, 1955 ;
    §§ 3 - Pont de La Rivière Kwaï, Lean D., G.-B., 1957 ;
    §§ 4 - Laurence d’Arabie, Lean D., G.-B., 1963 ;
    §§ 5 - Reflets dans un Œil d’Or, Huston J., USA, 1967 ;
    §§ 6 - Les Seins de Glace, Lautner G., France, 1975 ;
    §§ 7 - L’Etalon Noir, Ballard C., USA, 1979 ;
    §§ 8 - E.T. L’Extra-Terrestre, Spielberg S., USA, 1982 ;
    §§ 9 - Le Lieu du Crime, Téchiné A., France, 1986 ;
    §§ 10 - Présumé Innocent, Pakula A. J., USA, 1990 ;
    §§ 11 - A La Poursuite d’Octobre Rouge, McTierman J., G.-B., 1990 ;
    §§ 12 - L’Eveil, Marshall P., USA, 1990.
  28. C'est très exactement, comme la formule de M. Jousse. Cf. supra, note 1.


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