« Stalker » : différence entre les versions

Aller à la navigation Aller à la recherche
5 223 octets ajoutés ,  7 janvier 2013
Ligne 1 567 : Ligne 1 567 :
[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_144c_Ouistiti_Verre.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 90 : Plan 144c.''' Sous l’effet de regard de Ouistiti le verre se déplace.|''Stalker'', '''Photogramme - 90 : Plan 144c.'''  : Sous l’effet de regard de Ouistiti le verre se déplace.]]
[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_144c_Ouistiti_Verre.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 90 : Plan 144c.''' Sous l’effet de regard de Ouistiti le verre se déplace.|''Stalker'', '''Photogramme - 90 : Plan 144c.'''  : Sous l’effet de regard de Ouistiti le verre se déplace.]]


<span id="ancre_144dp"> </span> 
[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_144d_Ouistiti_Verre_Chien.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 91 : Plan 144d.''' On entend les couinements du chien, Ouistiti regarde le chien, hors-champ, un instant. |''Stalker'', '''Photogramme - 91 : Plan 144d.'''  : On entend les couinements du chien, Ouistiti regarde le chien, hors-champ, un instant.]]
<span id="ancre_144ep"> </span> 
[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_144e_Ouistiti_Verre_Chien.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 92 : Plan 144e.''' : Ouistiti se concentre à nouveau sur le verre qu’elle amène, par la force de son regard, au bord de la table au premier-plan. Puis, elle se concentre sur le bocal. Elle le fait déplacer jusqu’au milieu de la table. Ensuite, elle passe à l’autre verre qu’elle dirige aussi vers le bout de la table. |''Stalker'', '''Photogramme - 92 : Plan 144e.'''  : Ouistiti se concentre à nouveau sur le verre qu’elle amène, par la force de son regard, au bord de la table au premier-plan. Puis, elle se concentre sur le bocal. Elle le fait déplacer jusqu’au milieu de la table. Ensuite, elle passe à l’autre verre qu’elle dirige aussi vers le bout de la table.]]
<span id="ancre_144fp"> </span> 
[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_144f_Ouistiti_Verre_Chien.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 93 : Plan 144f.''' : Ouistiti pose sa joue contre la table. Le verre tombe par terre. |''Stalker'', '''Photogramme - 93 : Plan 144f.'''  : Ouistiti pose sa joue contre la table. Le verre tombe par terre.]]
<span id="ancre_144gp"> </span> 
[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_144g_Ouistiti_Verre_.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 94 : Plan 144g.''' : Aussitôt une vibration se fait sentir sur la table. Lent zoom avant. Le verre tremble sur la table.  |''Stalker'', '''Photogramme - 94 : Plan 144g.'''  : Aussitôt une vibration se fait sentir sur la table. Lent zoom avant. Le verre tremble sur la table.]]




Ligne 1 607 : Ligne 1 618 :




<gallery caption=" ">
<center>* </center>
Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_144d_Ouistiti_Verre_Chien.jpg|''Stalker'', '''Photogramme - 91 : Plan 144d.''' : On entend les couinements du chien, Ouistiti regarde le chien, hors-champ, un instant.
 
Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_144e_Ouistiti_Verre_Chien.jpg|''Stalker'', '''Photogramme - 92 : Plan 144e.''' : Ouistiti se concentre à nouveau sur le verre qu’elle amène, par la force de son regard, au bord de la table au premier-plan. Puis, elle se concentre sur le bocal. Elle le fait déplacer jusqu’au milieu de la table. Ensuite, elle passe à l’autre verre qu’elle dirige aussi vers le bout de la table.
======Ouverture et fermeture du film avec des plans de verres======
Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_144f_Ouistiti_Verre_Chien.jpg|''Stalker'', '''Photogramme - 93 : Plan 144f.'''  : Ouistiti pose sa joue contre la table. Le verre tombe par terre.
 
Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_144g_Ouistiti_Verre_.jpg|''Stalker'', '''Photogramme - 94 : Plan 144g.'': Aussitôt une vibration se fait sentir sur la table. Lent zoom avant. Le verre tremble sur la table.
 
</gallery>
C'est donc cela, la réponse d'Andreï Tarkovski : les v&#156;ux profonds des hommes se trouvent logés au fond du regard d'un enfant, comme un éternel hymne joyeux. Au fond du regard, c'est-à-dire au fond des yeux, au fond de deux orifices circulaires doués du miracle de la vue. Nous avons déjà vu une scène comparable à celle-ci, au plan 6 du film. (Cf. '''[[#ancre_6p|Photogramme – 4.]]''') Les deux plans du plateau de fer vibrant constituent des parenthèses étranges du personnage du Stalker. Et l'opposition de ces deux plans avec le plan 144, nous engage sur le véritable mystère du prodige de Ouistiti. Les protagonistes reviennent de la Zone, mais nous pensons, que les spectateurs, eux, y restent. En effet, nous déduisons de cette présentation en opposition de plan que l'étrangeté et l'[[insolite]] n'appartiennent pas exclusivement à la Zone ; car, ce qui est troublant, c'est que "le grand verre", <ref>Contrairement à la remarque de '''G. Pangon''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 110.  </ref> n'est pas "vide". Il nous semble, qu'il porte l'opacité grasse d'un verre de lait qu'on vient de boire. Or, nous venons de voir le chien noir lapant du lait. Ne peut-on pas voir dans ces images conclusives, une relation en boucle illustrant un élément maternel, le [[lait]] ? Ainsi, ces constatations nous font pencher sur les propriétés des verres.  
 
<center>* </center>
 
======Propriétés des trois verres du plan 144======
 
Nous venons de voir le premier, le verre opaque. Le second est transparent et à moitié plein d'un liquide rouge (vin ou sang). <ref>'''G. Pangon''' parle du sang du Christ. ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|Op. cit.]]'', p. 110. </ref> Le troisième verre (caché à l'image) contient une coquille d'œuf ouverte vide et une [[plume]]. A cela, nous devons être attentifs au plateau de la [[table]] sur laquelle sont posées les trois verres : De forme rectangulaire, lisse et inondée, en grande partie, de lumière blanchâtre, qui ressemble et se confond avec la blancheur du "grand verre". Le plateau rectangulaire de la table du plan 144 ne contraste-t-il pas avec le plateau rond en fer qui vibre du [[#ancre_6p|plan 6]] ? Ne peut-on pas dire, en définitive, que ce qu'il faut retenir dans ce plan, n'est pas le pouvoir [[Télékinésie|télékinésique]] de Ouistiti, mais bien, plus simplement, les verres et la table lisse sur laquelle Ouistiti va, enfin, poser sa lisse joue ? Nous sommes, de nouveau, dans un système d'entrelacs et de nœud symbolique complexe. Mais en même temps, avec la [[chute]] du "grand verre", tout le poids et la densité dramatique du film se libèrent, <ref>Exactement comme dans ''[[Nostalghia]]'', avec la "Libération de la Maison de la fin du monde". </ref> illustré phonétiquement par le passage du vacarme strident de train (comme au plan 6), suivi par l'hymne à la joie de Beethoven. Ainsi, in extremis, à travers le plateau vide de la table, ne peut-on pas voir une abstraction géométrique (presque malévitchienne) de la "météorite" ? (Parce que tout le plan (pour ne pas dire tout le film) baigne dans le surnaturel). Et à travers cette abstraction, ne peut-on pas dire que nous assistons à une représentation d'une apparition théophanique, qui manifeste une perspective d'une "tabula rasa" ?
 
Dans ces circonstances extrêmes, les trois verres ne suggèrent-ils pas le temps (ou plutôt, la progression du temps) ? Le passé présenté par la coquille éclose et la fraîcheur d'une plume ; le présent est le verre à demi-plein ; le futur, enfin, dévoile une maternité débordante et débordée. Pour clore, il faut considérer l'angle de chute du "grand verre". Il se dirige sur l'axe, droit vers le public (il aurait pu tomber à gauche ou à droite). Nous pensons ainsi, que le réalisateur cherche un débordement d'une contagion théophanique. G. Pangon, conclut son article sur la question de "la nécessité du renouveau intérieur" et "la foi en l'homme pour progresser vers l'absolu". Or, d'après le plan 144, l'absolu serait, selon une formule laconique : un moins et non pas un plus.
 
 




Menu de navigation