Pays de la Violence (Le)

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I walk the line de Frankenheimer John. L’omniprésence de la ligne dans le film. Le shérif qui traverse le pont suspendu pour rejoindre la maison des McCain.
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 39. L’omniprésence de la ligne dans le film. Le shérif qui traverse le pont suspendu pour rejoindre la maison des McCain.

I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 57. Plan moyen, à travers le pare-brise fêlé de la camionnette des McCain. Le shérif avance, avec à ses côtés, le chien d'Alma.
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 57. Plan moyen, à travers le pare-brise fêlé de la camionnette des McCain. Le shérif avance, avec à ses côtés, le chien d'Alma.

I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 75. Plan moyen du shérif assis sur l'escalier; Notez au niveau de sa tête un barreau cassée de la rampe. Est-ce l'ouverture vers ce qui semble une cassure intérieure ?
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 75. Plan moyen du shérif assis sur l'escalier; Notez au niveau de sa tête un barreau cassée de la rampe. Est-ce l'ouverture vers ce qui semble une cassure intérieure ?

Aspects techniques du film

  • Titre : Le pays de la violence
  • Réalisation : Frankenheimer John
  • Année de réalisation : 1970
  • Titre original : I walk the line
  • Pays : USA
  • 95 minutes, couleur
  • Langue : Anglais
  • Production : Cohen Harold D. et Lewis Edward
  • Scénario : Sargent Alvin, d’après la nouvelle de Jones Madison
  • Directeur Photographie : Walsh David M.
  • Décors : March Marvin
  • Costumes : Brown Lewis
  • Son : Overton Tom, Piantadosi Arthur
  • Musique : Cash Johnny
* * *

Principaux acteurs

  • Gregory Peck : Shérif Tawes
  • Tuesday Weld : Alma McCain
  • Estelle Parsons : Ellen Haney
  • Lonny Chapman : Bascomb
  • Charles Durning : Hunnicutt (adjoint au shérif)
  • Nora Denney : Darlene Hunnicutt
  • Ralph Meeker : Carl McCain
  • Freddie McCloud : Buddy McCain
  • Jeff Dalton : Clay McCain
* * *


Résumé du film

Henry Tawes (Gregory Peck)[1], la cinquantaine passée, est le shérif d’une petite ville du Tennessee (centre est des Etats-Unis). C’est un homme honnête et bon. Un jour, il rencontre une jolie jeune femme, Alma McCain (Tuesday Weld), qui pourrait être sa fille. Le père d’Alma tient une distillerie clandestine, c’est la seule ressource de la famille. Alma, transformé en « Lolita », séduira le sérieux shérif afin qu’il « ferme les yeux » sur l’activité illégale de son père. Le shérif ne résistera pas longtemps aux charmes irrésistibles de la jeune fille, il va finir par succomber à cette douce folie amoureuse, non seulement en protégeant son père, mais aussi en décidant d’enlever sa fille, de quitter sa femme et son travail.


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Introduction

Le titre du film : Le Pays de Violence

Jamais titre de film n’a porté si mal son nom (il n’est pas le seul). Le titre original, en anglais est : I walk the line, littéralement, « Je marche la ligne », qu’on peut traduire par « Je marche droit ». Or, un grand écart se creuse entre les deux titres qui présentent le film de deux manières différentes. Sans entrer dans les détails, le titre en français compromet le film et ira jusqu’à le corrompre en négligeant un élément central du « procès narratif » [2] : la ligne.

Il est vrai que la fin du film bascule dans la violence, en particulier, quand l’adjoint au shérif, Hunnicutt tuera le chien noir, le gardien d’Alma, afin de la violer, il sera à son tour tué par le père d’Alma. Et encore une fois, le bon shérif viendra au secours de la famille McCain.

*

Les valeurs de la « ligne »

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 1. Premier plan du film. Un large fleuve qui coupe en diagonale l’image. Au fond, un barrage hydroélectrique.

Mais le film ne baigne pas dans la violence, elle reste ponctuelle, de l’ordre de quelques secondes. Et justement ce qui est intéressant à observer c’est les moments qui précèdent cette explosion de violence, car les moments forts du film se déroulent physiquement, plastiquement, géographiquement et spatialement, sur une « ligne », comme par exemple, une route départemental (Alma qui autorise son jeune frère à conduire une voiture), un petit chemin de campagne (le premier baiser du couple Alma-shérif Henry), un pont suspendu et une échelle (la découverte de la distillerie), une petite rivière (le shérif qui se débarrasse du corps de Hunnicutt).



Dans un sens élémentaire et laconique, Euclide définissait une ligne comme étant : « une longueur sans largeur. » [3] C’est un élément naturel ou artificiel qui a une forme continue longitudinal ou filiforme. Au cinéma et en particulier dans le film I walk on the line, cette forme particulière va acquérir une dimension particulière, elle aura une part active et déterminante dans la composition des plans filmiques. Comment ? Par la simple action de diviser la surface du plan, la plupart du temps, la division est horizontale, mais aussi en diagonale, comme le premier plan du film (Cf. Photogramme - 1. )

Ainsi, dans un sens élargit et métaphorique la ligne va nous conduire à la question de limite, de frontière, de séparation, à la confrontation de deux espaces, de deux mondes. Elle va rythmer les espaces, installer des confrontations, comme nous pouvons le voir au photogramme 2.

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Découpage du film en chapitres simplifiés

0h 00’ 00’’ – Générique : Un barrage de sentiment

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 2. La voiture du shérif qui roule sur le barrage monumental.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 3. Apparaît en surimpression, le titre en français.


Photogramme 1. Premier plan du film. 00h 00' 06" : L’ouverture du film est révélatrice, d’emblée elle présente un paysage fluvial transformé par un barrage hydroélectrique qui « bouche » le fond de l’image, qui barre le paysage d’un trait (une ligne) monumental en ciment. Face à cette contradiction, la nature s’exprime d’une manière différente : les arbres poussent dans l’eau, mais ils n’ont pas de feuilles, est-ce un paysage d’automne ? Les arbres vivent dans l’eau, mais ils ont l’air desséchés, comme l’est peut-être le shérif, en hors-champ, qui observe les alentours. Il est pensif, songeur. On l’appelle sur la ligne interne du véhicule de service. Il ne répond pas. Il entre dans le véhicule, il démarre et roule à vive allure.

Photogramme 2. 01' 03" : Aussitôt, nous nous retrouvons sur le gigantesque barrage du fond de l’image précédente. Une division en diagonale : à gauche l’eau, et à droite, les contreforts du barrage. L’image est impressionnante, elle semble suggérer, l’état provisoire des principaux protagonistes : est-ce que l’eau suggère la personnalité d’Alma qui va finir par déborder sur les contreforts, la force naturelle de Henry ?

Photogramme 3. 01' 25" : Plan général, de profil, du véhicule du shérif. Apparaît en surimpression, le titre en français : Le Pays de la Violence.

Durant le parcours sinueux du shérif, nous allons découvrir des plans qui représentent un panorama de la population rurale de la ville, des portraits instantanés, principalement des personnes âgées assissent, qui prennent le frais, sous les toits des vérandas. Ce qui est frappant dans ces portraits, c’est un caractère dominant de stoïcisme, de résignation. En fait, les regards de ces personnes âgées est comparable à celui du shérif quand il était près de l’eau.

Cependant Frankenheimer ponctue sa présentation par des images d’enfants qui jouent, à « dépasser des limites », à fumer une vraie cigarette. Ainsi, le répertoire des représentations de la « ligne » s’épaissit et déborde dans d’autres cadres, nous venons de la sorte, de traverser des lignes biologiques, des lignes générationnelles, ou encore des lignes interdites (la cigarette).

Photogramme 4. 02' 49" : Pourtant le réalisateur semble insister sur le côté « abandonné », « obscur » de la société, le shérif traverse une casse d’épaves de voitures alignées et rouillées.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 4. Le shérif traverse une casse d’épaves de voitures.
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0h 03’ 40’’ – Alma et Buddy « jouent » avec une camionnette

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 5. Buddy et Alma McCain dans la camionnette.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 6. Le shérif qui observe la fuite du conducteur (Buddy McCain).

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 7. Image révélatrice : Première rencontre du shérif et d’Alma qui se retrouve au fond de la camionnette. Au fond d’un véhicule qui est en infraction aux codes de la route.


À un virage, une vieille camionnette déboule d’une manière inquiétante, en dépassant largement les limites réservées à sa trajectoire, la voiture enjambe un talus, revient sur la route. La conduite est dangereuse. Nous devinons aisément que le conducteur ne sait pas conduire.

Soulignons au passage, encore un franchissement de limite, de ligne.

Photogramme 5. 03' 46" : Gros plan sur le conducteur et son coéquipier. Il s’agit du jeune Buddy et de sa sœur Alma, son aînée. Buddy est fou de joie de conduire une vraie voiture. Sa sœur lui demande d’aller plus vite.

A cet instant précis, le shérif en embuscade, voit passer la conduite bizarre de la « camionnette ivre » et immédiatement se lance à sa poursuite.


Photogramme 6. 04' 30" : L’enfant est pris de panique, la camionnette s’enfonce dans un près, aussitôt Buddy sort du véhicule, sans s’inquiéter de sa sœur, et prend la fuite. Le shérif s’arrête sur le bas-côté, il observe la scène.

Il sort de sa voiture de fonction et se dirige calmement, vers la camionnette, la contourne, s’approche de la porte du conducteur.

Photogramme 7. 04' 52" : Alma est tapie au fond du véhicule, elle a l’air craintive. Le shérif s’incline légèrement à l’intérieure de la camionnette et demande : « 
- Ca va ?
- Oui, shérif.
- Sortez de là.
- Bien, shérif.
- C’est qui dans les taillis ?
- Hein !
- Quelqu’un s’est échappé.
- Ça c’est Buddy. Mais c’est qu’un gamin.
(…) (Elle raconte l'incident des chaussures de crocodiles de grande taille.)
- Votre nom ?
- Alma McCain. (Cf. Photogramme - 8. 05' 55")
- Où habitez-vous ?
- Gatesboro Road. On est arrivés récemment. Avant, on était à Loomis Canyon.(Cf. Photogramme - 9.)
- Qui ça, « on » ?
- Mon père, Buddy, Clay et moi. Clay a presque 18 ans. Mais ils sont pas à la maison, ils bossent.
- Où ça ?
- A l’usine. Mais c’est du travail quand même. Ca fait rentrer de l’argent, c’est bien. (Elle sourit. Henri est dubitatif. )
- C’est très bien (Elle sort de la camionnette.)
- Ils sont chez Kingman. Ils fabriquent des cafetières.
- Et votre mère ?
- J’en ai pas. Je fais la cuisine et je m’occupe de Buddy.
- Moi, je vous dis ce que j’ai vu : c’était un petit garçon qui conduisait. Et vous êtes pas un petit garçon à ce que je sache. (Elle rit.)
- Non, shérif. (Temps de silence prolongé.) N’arrêtez pas Buddy. Je suis responsable de lui. Il est encore petit. (Elle lui prend le chapeau de Buddy des mains. (Cf. Photogramme - 10. 07' 17") Je vous en serais vraiment reconnaissante.
- Montez. (Cf. Photogramme - 11. 05' 55")
- Dites à votre père que le shérif Tawes a dit : que les gens qui conduisent doivent avoir leur permis…
- Entendu shérif. Je vous remercie infiniment.
- Et dites aussi à votre frère de mettre des chaussures à sa taille.
- Oui shérif.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 8. - Henri (off) : Votre nom ?
- Alma : Alma McCain.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 9. Tentative de localisation géographique des lieux : A : Nashville, Tennessee, Etats-Unis : Ville repère (n’existe pas dans le film) ; B : Old Gainsboro Road, Baxter, Tennessee (Gainsboro Road) ; C : Loomis Avenue, Melba, Canyon, Idaho, États-Unis. (Loomis canyon).

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 10. Alma prend le chapeau de Buddy des mains du shérif.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 11. Derrière la pare-brise fêlée de la camionnette, l’impact des lignes de fêlures sur l’âme du shérif.
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0h 08’ 51’’ – La famille du shérif Henry Tawes

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 12. Le dîner de la famille du shérif Henry Tawes.


Photogramme 12. 08' 53" : Le soir. Plan moyen sur le dîner de la famille du shérif Henry Tawes, il est de dos. Au fond, une porte ouverte sur la cuisine, avec une ampoule ronde et brillante qui illumine la pièce : est-ce une allusion à Alma ? Comme une petite lueur qui va s’épanouir et envahir tout son espace.

Photogramme 13. 09' 46" : Gros plan du visage du shérif, perdu un long moment dans sa pensée. Il pense peut-être au « petit interrogatoire » impromptu, qu’il a fait subir à Alma, il a pu savoir beaucoup de choses : son nom, le travail de son père, elle n’a plus de mère, mais deux frères, ils habitent à Gatesboro Road, avant ils étaient à Loomis Canyon. (Cf. Photogramme - 9. ) Et puis, elle lui a raconté des histoires amusantes, des histoires de clown, son petit frère qui portait des grandes chaussures de crocodile, le chapeau percé de Buddy. En bref, Alma n’est pas une personne commune.

Le sourcil gauche suggérant la forme d’un accent circonflexe est un trait anatomique singulier de Gregory Pech, star des années 60. Cette particularité remarquable contribue à amplifier un indicateur sensible d’une poussée d’une tension indéfinie. En fait, ce gros plan annonce la grande séquence de la seconde rencontre du shérif et d'Alma au commissariat qu'on verra deux chapitres plus loin.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 13. Le shérif écoute à peine sa petite fille, il est perdu dans sa pensée, qui pourrait s’appeler : Alma.


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0h 10’ 08’’ – La famille d’Alma McCain

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 14. Alma prépare le dîner. Son père l’interroge sur le shérif Tawes.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 15. Le père inquiet, déduit qu’il ne faut pas perdre la distillerie.

Au même moment, dans un autre côté de la ville, plan général de nuit, de la maison des McCain. A l’intérieur la famille est réunie, Buddy est absent. Après « l’interrogatoire » du shérif, Alma subit, à présent, « l’interrogatoire » de son père Carl. Il veut connaître les détails de sa rencontre avec le shérif.

Le grand frère d’Alma, Clay, suit la conversation de près, en allumant une cigarette. Alma, l’air innocente, répond aux questions de son père, tout en préparant le dîner. Le père : « 
- On est mieux ici, pas vrai ? On est tous mieux ici, hein ? … Alors, redis-moi. Qu’est-ce qu’il t’a dit ?
- Il m’a demandé mon nom.
- Et tu lui as dit ?
- J’ai juste dit Alma McCain. (Cf. Photogramme – 14. 10' 19" )
- Et qu’est-ce qu’il a répondu exactement ?
- Il a demandé ce que tu faisais.
- Et qu’est-ce que t’as dit ?
- J’ai dit que tu faisais. Que tu fabriquais des cafetières.
- Tu as parlé de Georgie ?
- J’ai rien dit sur Georgie.
(…) ( A propos du sucre et de la distillerie…)
- Il t’a touchée ?
- Hein
- Est-ce qu’il t’a touchée ?
- Non.
- (Jeff  intervient) : Il devait en avoir envie.
- Le Père : Il en avait envie ?
- Alma : Je sais pas.  »

Photogramme 15. 12' 05" : Plan intéressant : un mur divise la pièce en deux, le père et le fils avancent de part et d’autre du mur. Le père reste dubitatif : « Si on perd ce qu’on a… Si on nous prend notre distillerie, on aura plus rien. On vaudra pas plus que des Nègres.  »

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0h 12’ 25’’ – Commissariat 1 – Rencontre avec Hunnicutt

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 16. Au fond de l’image, discret, l’adjoint au shérif Hunnicutt accueille le shérif en restant assis et en continuant à lire un document en mangeant des gâteaux.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 17. En fait, Hunnicutt les pieds sur la table, est en train de lire une revue de charme féminine.


Le jour. Le shérif entre dans le bâtiment. Les couloirs sont animés par la discussion de nombreuses personnes. Le shérif prend un dossier à un bureau, il salue des personnes au passage et se dirige vers son bureau.

Photogramme 16. 12' 57" : Première rencontre avec le sergent Hunnicutt, il est assis au fond, les pieds sur la table. Au premier plan, la secrétaire du shérif qui vient de recevoir une plainte de Mme Wesson, (car le vieux Linton a pété les plombs – la séquence de l’arbre abattu.)

Photogramme 17. 13' 06" : Non seulement Hunnicutt a les pieds sur la table, signe évident d’irrespect du lieu qu’il représente ; il est en fonction et il s’amuse à regarder une revue de charme féminine, à manger des gâteaux et à boire un soda.

C’est du grand art, le réalisateur brosse le personnage en quelques « traits ».

Photogramme 18. 13' 35" : Le shérif s’installe à son bureau, il commence à consulter des dossiers. Hunnicutt, les pieds toujours sur la table, lui annonce sournoisement, l’air narquois, en mangeant un gâteau : « Shérif… J’allais oublier, il y a un agent fédéral en ville. (Le shérif répond sans le regarder.)
- Il est venu ici. (Cf. Photogramme - 19. 13' 39")
- Non. Il a parlé à Kelly. C’est Kelly qui l’a flairé et qui m’a dit qu’il y avait un agent fédéral en ville.
- Laissons-le. Il va pas tarder à se manifester. »

Si l’on compare les bureaux des deux hommes de la loi, nous pouvons relever des indices pertinents. Le bureau du shérif est compatible avec sa fonction : des crayons, un microphone (contact et intervention avec l’extérieur – la voix su shérif peut porter loin), une multitude de dossier et de fichier, de différents formats, une tasse de café, une agrafeuse, enfin, le chapeau sur la table indique que l’un pose sa « tête » (sa partie supérieure) sur la table, tandis que l’autre pose son « pied » (sa partie inférieure). En revanche, le bureau de Hunnicutt ressemble plutôt au bureau d’un adolescent, désordonné et négligé.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 18. Gros plan du pied de Hunnicutt sur la table, qui divise l’image en deux, à gauche les gâteaux et une bouteille de soda, à droite la revue. Hunnicutt est occupé !

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 19. Le shérif s’installe à son bureau et pose son chapeau sur la table. En comparant les bureaux du shérif et de son adjoint, nous saisissons des traits remarquables des caractères respectifs des deux protagonistes.


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0h 14’ 03’’ – Alma se transforme en “Lolita”

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 20. L’entrée d’Alma au commissariat. Ce n’est plus la même, elle a changé d’habits, elle porte une jolie robe au col large, les cheveux sont relevés en chignon.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 21. Soudain, le shérif entend une voix qui l’appelle : en contre-champ Alma.


C’est le soir. Alma marche dans une rue obscure et déserte. Elle se dirige vers le commissariat. Elle monte le petit escalier. Elle pénètre à l’intérieur.

Photogramme 20. 14' 27" : Elle ferme la porte derrière elle. À présent nous la voyons mieux. Les cheveux repris en chignon, une jolie robe au large col, un petit sac à la main. Elle est méconnaissable.

Les couloirs sont déserts. Elle marche lentement. Elle entend de loin une personne au téléphone, c'est le shérif, il est dans son bureau. À un moment, il raccroche, il éteint la lumière, il sort de son bureau. Alma se cache derrière un mur. Il passe à côté d’elle, il ne la remarque pas. Il monte un escalier.

Photogramme 21. 15' 06" : Tout à coup, une voix l’interpelle, celle de sa pensée d’hier soir : « Shérif. » Ce dernier se retourne brusquement. Il croit rêver. Il regarde en direction de la voix. Elle est là, devant lui.

Photogramme 22. 15' 08" : Elle avance vers lui, et se présente : «
- Alma McCain. De Gatboro… (Le shérif a l’impression de voir une « apparition ». Il est médusé. Il n’arrive pas à parler, comme s’il la voyait pour la première fois. Alma enchaîne.) La camionnette qui a quitté la route… (Le shérif acquiesce en hochant de la tête.) Eh… Clay et moi, on est descendus pour aller au drive-in… Je lui ai dit que je voulais voir le shérif personnellement pour le remercier de pas avoir arrêté Buddy… Il m’a dit de me grouiller et j’ai dit que je voulais pas. Alors, il s’est mis en colère. Et il est parti sans moi. »

Photogramme 23. 15' 08" : Le shérif n’a toujours pas bougé. Il est figé comme une statue. Son regard devient grave. Les traits sont durs. Il n’est pas insensible. Il doit lutter. Comment réagir ?

Alma continue son monologue, comme une leçon bien apprise, comme s’il fallait l’enivrer de sa douce voix, presque enfantine, qui va se transformer en chant de sirène : « Il (Clay) est parti d’un seul coup… Il avait peur d’être en retard. (Alma baisse la tête, comme si elle ne voulait pas voir la transformation progressive du shérif à son égard, sachant (par expérience ?) l'effet qu'elle peut produire sur les hommes. Le shérif finit par dire quelques mots.)
- C’est pas des choses à faire.
- Clay, il a vraiment un sale caractère… Il travaille avec papa à l’usine.
- Les cafetières.
- C’est ça, les cafetières. (Temps de silence.) Je voudrais pas vous déranger. Je voulais juste vous dire que j’ai apprécié… (C’est la troisième fois qu’elle remercie le shérif.) ce que vous avez fait pour Buddy. C’est tout ce que j’avais à dire… Je vous retiens pas. (Elle tourne le dos pour partir.)
- Non... Vous me retenez pas. (Elle le regarde sans rien dire.) Ça va. (Second temps de silence. )
- Vous voulez un soda ? (Dr Pepper.)
- D’accord.»

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 22. Le plan en plongée impose, pour le moment, la stature dominante du shérif. Alma est réduite à une « miniature », presque une « petite poupée », elle est littéralement « aux pieds » du shérif.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 23. Le shérif va écouter Alma, sans dire un seul mot. Son visage change. Il a l’air plus sévère, le regard droit, la bouche fermée.


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0h 16’ 52’’ – Le shérif montre le tribunal à Alma – La bouteille de Dr. Pepper

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 24. Le shérif offre à Alma un Soda, Dr. Pepper.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 25. Le shérif propose à Alma de visiter le tribunal.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 26. Le shérif ému, la bouche pincée, s'approche de la table du juge, en donnant des petites tapes sur la table.


Photogramme 24. 16' 35" : Plan moyen, le shérif et Alma devant un distributeur de boisson. Ils commencent par boire à la bouteille. Le shérif demande à Alma : « 
- Vous avez déjà vu un tribunal ?
- Non, shérif. » (Ils entrent dans le tribunal. Le shérif met la lumière. Il commence par expliquer.)
  - Il a brûlé en 1928. Mais il a été reconstruit. (Il se dirige au fond du tribunal, vers la tribune et la table du juge.) (Cf. Photogramme - 25. 17' 07")
- Maintenant, il est comme neuf.
- Ça l’a jamais été, non… Il y a plein de sièges… (en donnant une petite sur la table.) Là, c’est où le juge s’assied. (Cf. Photogramme - 26. 17' 19") (en montrant de la main) Le drapeau américain…
- Ça, je sais. Je sais reconnaître le drapeau.
- (Le shérif commence à sourire.) Évidemment, vous savez le reconnaître.
- J’ai prêté serment devant le drapeau. Mais jamais devant un drapeau aussi gros.  »

*

Nous arrivons alors, à la séquence qui a retenu toute notre attention et qui nous a interpellé jusqu’au point à vouloir considérer ce film attentivement. La séquence en question commence au moment où Alma boit « de travers » et des bulles de soda lui remonte au nez. Il faut d’abord constater que cet acte involontaire (boire de travers) surgit, immédiatement après la fin de sa phrase, à propos du drapeau : «  J’ai prêté serment devant le drapeau.  » A peine, elle termine la phrase, elle boit de la bouteille et elle commence à toussoter, comme si c’était une réponse de la part de la bouteille, un bouillonnement gazeux qui déborde. Cet acte involontaire semble traduire un mensonge : «
- Mince, ça m’est remonté dans le nez. (Cf. Photogramme - 27. 17' 43")(Le shérif avance vers elle en riant, c’est la première fois qu’on le voit rire, et puis, il sort de la poche de poitrine de sa veste un mouchoir.)
- Ça va ? (En rigolant.)
- Ça pique. (En rigolant.)
- C’est les bulles du soda. (Dr Pepper) (Il lui passe son mouchoir.) (Cf. Photogramme - 28. 17' 49")
- Sûrement. (Elle s’essuie avec le mouchoir du shérif.) (Cf. Photogramme - 29. 17' 51")
- Ça va mieux ?
- Merci.» (Elle lui rend son mouchoir. Le shérif reprend le mouchoir et le dépose dans la poche de sa veste.) (Cf. Photogramme - 30. 17' 59")

Alma boit de la bouteille, le shérif baisse les yeux pour la seconde fois, la première fois, c’était devant le distributeur. À chaque fois le shérif détournait son regard devant cette attitude suggestive et troublante.

Un long moment de silence. Comme si Alma attendait une réaction du shérif. (Cf. Photogramme - 31. 18' 08") Le shérif hésite : « 
- Hum ! Vous êtes coincée ici puisque votre frère est parti. (Alma acquiesce en hochant de la tête.)
- Il est parti comme ça…
- Il va revenir ?
- Connaissant Clay, après le drive-in, il va aller se saouler et il oubliera tout jusqu’à demain matin. C’est typique de Clay. » (C'est un mensonge, puisque Clay est à la distillerie avec son père. Elle regarde le shérif dans les yeux. Le shérif tient son regard quelques instants mais il ne dit rien, il se déplace à droite en faisant quelques pas.) Alma qui constate que le silence s’installe, elle continue : «  Ce serait pas sur votre chemin, par hasard ? »

Le seconde d’après, ils sont en voiture et roulent dans une nuit noire.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 27. L'instant décisif. Alma boit de travers et commence à toussoter.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 28. Le shérif se précipite pour assister la jeune femme, il lui offre aussitôt un mouchoir, qu'il tire de sa poche de poitrine de sa veste.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 29. Alma s'essuie le nez, heureuse du rapprochement du shérif.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 30. Le shérif range le mouchoir dans sa poche. Il commence par donner son mouchoir, pour lui offrir, un peu plus tard, son cœur.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 31. C'est la seconde fois (en gros plan) qu'Alma boit de la bouteille, à chaque fois le shérif détourne son regard devant cette attitude suggestive et troublante.


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0h 18’ 57’’ – Le shérif ramène Alma chez elle – premier baiser

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 32. En voiture, pour meubler le silence prolongé du shérif, Alma sort une petite radio, et commence à donner quelques tapes, car il ne fonctionnait pas correctement.


Le couple est silencieux. À un moment, Alma sort un petit transistor (une petite radio) et essaye de tirer un son en le secouant et en donnant quelques petits coup : « Ca marche plus très bien. (Cf. Photogramme - 32. 19' 18")
- C’est ça, le problème. Les piles s’usent avant la fin de la chanson. (Alma éteint la radio. Long temps de silence.)
- Vous pouvez tourner au prochain buisson. (La voiture tourne.) Vous pouvez vous arrêter là si vous voulez.
- (Le shérif arrête la voiture.) La route continue pas ? (Elle hoche la tête, et regarde droit devant elle.) (Cf. Photogramme - 33. 20' 01")
- Ça va aller.
- Écoutez-moi… J’avais pas d’arrière-pensée.
- Ça va aller.»
Le shérif allonge sa main pour l’enlacer. Elle s’approche de lui et l’embrasse.(Cf. Photogramme - 34. 20' 34")

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 33. Alma demande au shérif de tourner après le buisson et de s'arrêter. Le shérif lui demande : « La route ne continue pas. » Alma acquiesce de la tête, et reste silencieuse.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 34. Le shérif commence par allonger son bras pour enlacer Alma, elle profite de ce geste pour l'embrasser.
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0h 20’ 49’’ – La distillerie clandestine McCain

La fille McCain s’engage dans un amour clandestin, le père alimente une distillerie clandestine.

Photogramme 35. 20' 49" : Dans une cave, la famille d’Alma s’active énergiquement autour d’un grand alambic nourrit par un grand feu. Il y a des bonbonnes d’alcool un peu partout. Il fait très chaud, le père est torse nu. Nous entendons en voix-off, un chien aboyé, ensuite quelqu’un qui parle : « C’est moi. » Alma ouvre une trappe, plan en contre-plongée, Alma regarde longtemps son père dans les yeux sans dire un seul mot. Mais les regards en disent longs. (Cf. Photogramme - 36. 21' 25")

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 35. La distillerie clandestine de la famille McCain. Le père et ses deux enfants : Clay et Buddy.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme - 35. Alma ouvre la trappe de la distillerie, et regarde longtemps son père sans rien dire.


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0h 21’ 32’’ – Le shérif chez lui – 1

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 37 Le shérif devant le miroir de sa salle de bain. Il coiffe des mèches de cheveux. Est-ce qu’il cherche à être coquet ?

Photogramme 37. 22' 02" : Le shérif fait sa toilette, dans la salle de bain, la porte est entrouverte sur la chambre à coucher. Le shérif, comme Narcisse, se regarde dans le miroir de sa salle de bain. Il coiffe des mèches de cheveux qui tombent. Est-ce qu’il cherche à être coquet ? Sa femme est dans le lit, mais elle ne dort pas. Elle a l’air soucieuse. Elle parle à travers la porte : « 
- Un certain M. Bascomb [4] a appelé. Tu l’as eu ? Il a essayé au bureau mais tu n’y étais pas.
- J’ai dû intervenir, y avait du grabuge à Horsepike. Des gamins de Sutton.
- Il a dit qu’il appellerait demain. (Le shérif se coiffe devant le miroir, il veut être coquet. Il sort de la salle de bain, sa femme continue à lui poser des questions)
- Qui c’est ?
- Un inspecteur des fraudes.
- Pour le whisky ?
- Hum !
- (En voix-off. La caméra continue à cadrer le shérif.) Je croyais que seuls les Denton avaient encore une distillerie. Pourquoi il les embêtent ? Ils font de mal à personne. (Le shérif range ses habits.) A moins qu’il y ait des nouveaux…»

Cut.[5]

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0h 22’ 44’’ – L’inspecteur fédéral Bascomb

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 38. Au commissariat, l’agent Bascomb entouré du shérif et de son adjoint.

Photogramme 38. 23' 36" : Un homme moustachu, en costume cravate, parle au shérif : « 
- Quand vous aurez un peu de temps, Washington a demandé que vous établissiez une liste de tous les contrevenants. (Hunnicutt est très attentif aux propos de Bascomb.) Les gens que vous avez chopés, ou ceux sur qui pesaient des soupçons. Dressez une liste exhaustive, des gens de Polderaine, Loomis Canyon, Finchberg. (…)
- Hunnicutt : Pour maintenant ?
- Bascomb : Non, c’est pas à la minute. Je repasserai dans quelques jours.
- Hunnicutt : Je vous fais une liste pendant que j’y pense. Elsie notez.
- Bascomb : Monsieur… ?
- Hunnicutt : Hunnicutt.
- Bascomb : M. Hunnicutt, faut pas donner l’impression à ceux des hautes sphères que notre tâche est facile. Prenez votre temps. (Il passe devant le shérif, il lui serre la main, le shérif évite de le regarder.)
- Shérif : On va se mettre au boulot.
- Bascomb : Il se passe pas grand-chose dans le coin, hein ? Le coiffeur m’a dit qu’il fallait aller à Sutton pour trouver de l’ambiance, le soir. (…)
- Shérif : Vous trouverez rien de bien fascinant dans le coin.
- Bascomb : Ouais, j’imagine.
- Shérif : Certains ici essaient de survivre en distillant de l’alcool. Ils font de mal à personne. S’il leur arrive d’en vendre, c’est pour pas passer leur temps à se tourner les pouces.»


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0h 24’ 32’’ – L’enquête du shérif

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 39 Le shérif marche sur un pont suspendu. Il marche littéralement sur la ligne.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 40 Le shérif découvre la trappe, l’ouvre et descend l’échelle qui mène à la distillerie clandestine.

24' 32" Le shérif traverse à pieds un petit pont en bois qui enjambe une rivière. Il visite une vieille maison délabrée, c’est la maison des McCain, il n’y avait personne. Il s’engage dans un petit sentier. Ensuite, il emprunte un pont suspendu avec des cordes.(Cf. Photogramme - 39. 25' 28")

Au bout du pont se dresse une bâtisse encombré de végétation. Le shérif essaye d’ouvrir la porte principale, elle est fermée, il contourne la bâtisse. Il trouve une autre porte, elle est ouverte, il entre dans ce qui ressemble à un vieux moulin. Il remarque une trappe, il l’ouvre, il descend une petite échelle. (Cf. Photogramme - 40. 27' 26") Gros plan du shérif, les traits sur son visage se creusent. (Cf. Photogramme - 41. 27' 30") Il comprend qu’il vient de découvrir la distillerie clandestine de McCain. Il entend un chien aboyé. Alma n’est donc pas loin. Le chien s'arrête devant la trappe ouverte et continue à aboyer sur le shérif. Le shérif reste sur l’échelle. Une personne, Alma, appelle le chien : «  Au pied ! »

Le shérif sort de la cave, il regarde Alma avec fureur. Il ne dit rien, c’est encore elle qui parle : « 
- Ils savent pas que je suis venue vous voir. (C’est un mensonge, puisqu’elle lui avait dit qu’elle était avec Clay au drive-in. Elle ne sait plus quoi dire.)
- (Il s’approche d’elle, et lui dit sur un ton autoritaire.) Dites-leur de tout débarrasser.
- Je suis venue vous voir de mon plein gré.
- Débarrassez tout ça et vite.
Le shérif sort très furieux, elle le poursuit :
- Je vous jure que ça n’avait aucun rapport. Je vous écrirai.
- Non. (Il retourne sur le pont suspendu.)
- Je vous ferai savoir quand vous pourrez revenir.
- Ne faites pas ça. Vous entendez ?  »
Alma regarde le shérif sans comprendre. Le shérif lui dit encore : «  Prenez surtout pas ce risque. » (Cf. Photogramme - 42. 27' 30")

Le frère d’Alma Buddy sort de derrière des buissons (il était donc témoin de toute la scène) : «  On va avoir des problèmes, Alma ?
- Je sais pas, Buddy.  »

Cut.



 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 41 Gros plan du shérif inspectant la distillerie clandestine.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 42 Alma qui s’accroche à un « fil », mais non le dernier afin de retenir le shérif.


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0h 28’ 53’’ – La page arrachée du registre

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 43 La main du shérif qui compose la combinaison du coffre de la police pour sortir un grand registre. Est-ce le registre des arrivées dans la comté, comme l’a prétendu Alma ?


Photogramme 43. 28' 53" : Gros plan de la main du shérif qui ouvre un coffre métallique en faisant tourner le code d'une combinaison. Il sort un grand livre du genre registre. Il s’installe à son bureau et commence à consulter le registre. Est-ce le registre des arrivées dans la comté, comme l’a prétendu Alma ?Il arrive à la page McCain. (Cf. Photogramme - 44. 29' 21") Il boit un verre de whisky. Il déchire la page.(Cf. Photogramme - 45. 29' 38")

29' 43" : Au même moment, en face du commissariat, Hunnicutt est en civile dans une salle de jeux où l’on joue au billard, il mange des pop-corn. Mais d’une nature fouineuse, il monte de la cave de la salle de jeux, pour observer le shérif qui est encore dans son bureau. Il continue à manger ses pop-corn pour voir que le shérif sort de son bureau, monte dans sa voiture, et part.


 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 44 Le shérif consulte le registre et trouve la page des McCain, la page qui représente Alma.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 45 Le shérif vide un verre de whisky et sépare la page des McCain en la déchirant.


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0h 30’ 53’’ – Le shérif chez lui - 2

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 46 À son retour du commissariat, le shérif trouve son père assis dans une véranda en verre, qui ressemble à une cage en verre.

De retour, le shérif passe voir son père qui est assis paisiblement dans une véranda vitrée qui ressemble à une cage en verre. Le shérif derrière la porte vitrée de la véranda sourit à son père : «  T’es pas couché ? (Cf. Photogramme - 46. 31' 19")
- Ils ont coupé l’arbre du vieux Linton.
- Oui, je sais.
- Il essayait de se raccrocher à quelque chose.
- C’était pas son arbre.
- J’ai eu vision. Je dormais. Le chien a aboyé et je me suis réveillé. Les filles vont revenir. Ta mère aussi. On ira pêcher tous ensemble.
- D’accord, papa.
- Le chien aboie. La campagne est en feu. Je reste assis. J’entends tes sœurs. Elles vont revenir, je le sais.
- C’est possible, papa. (Il se déplace vers la porte d’entrée de la maison.) tarde pas à aller te coucher.»

32' 09" : La femme du shérif est couchée dans le lit, comme l’autre nuit : « - T’as finis ta paperasserie ?
- (Le shérif, les mains croisées derrière la tête.) Oui.
- T’as l’air crevé…»

Cut.

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0h 33’ 04’’ – Commissariat 2 – L'attente de la lettre

Une autre journée commence. Elsie, la secrétaire pose le courrier du matin sur la table. Hunnicutt regarde le registre des noms : «  Ils sont tous sur la liste. Ou presque. Cullen. J’ai pensé à Cullen. Deux condamnations. Mais il a 87 balais. (Le shérif s’approche du courrier du jour, et le consulte, l’air de rien, de la main gauche.) (Cf. Photogramme - 47. 34' 22") Dans ce satané comté, y a que des dinosaures.
- Elsie : Tout ici date de l’époque des dinosaures. (Gros plan sur Hunnicutt qui regarde la manœuvre du shérif, son regard on dit long, comme on le saura plus loin.) (Cf. Photogramme - 48. 34' 37") Avant que j’oublie, la tente pour la chorale religieuse… Assurez-vous qu’il y ait pas trop de chaises.»


 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 47 Le shérif s’approche du courrier du jour, et le consulte, l’air de rien, de la main gauche.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 48. Tout en sifflant sa boisson, Hunnicutt est très intéressé par la manœuvre du shérif. Il sait !


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0h 34’ 41’’ – Le mot « perdu »

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 49. La tente géante illuminée avec des guirlandes alignées. Une ligne en pointillée.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 50. Le shérif veut voir Alma. Il est hésitant. Il entre dans la maison. Personne. Il monte des escaliers.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 51. Le shérif porte Alma et l'embrasse ardemment.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 52. Le bonheur du shérif est de courte durée, car il apprend l'existence d'un mot (la lettre) qu'il n'a pas appréhendé.

Dans une nuit noire, une tente géante est illuminée avec des guirlandes alignées. Une ligne en pointillée.(Cf. Photogramme - 49. 34' 42")

De l'autre côté de la ville, le shérif attend devant la maison des McCain. Il est hésitant. Il avance très doucement. Il entre dans la maison. Personne. Il monte des escaliers. (Cf. Photogramme - 50. 34' 58")Alma l'attendait, elle est toute souriante : «  - Merci d'être venu. Ils sont tous partis... pour un petit bout de temps... (Elle se jette sur lui.) Je suis contente de vous voir.
- (Le shérif est heureux, il marmonne des sons incompréhensibles.) Il fallait que je te voie. J'en avais trop envie... J'attendais de tes nouvelles.
- Je te l'avais dit.
- (Il la porte.) Je pouvais plus attendre.
- Je savais qu'on se retrouverait.
- (Ils s'embrassent longuement.) (Cf. Photogramme - 51. 35' 37") C'est pas mieux comme ça ?
- Maintenant, si.
- J'ai cru que je me ferais choper... Il y avait du monde.
- « Choper » ?
- Près de votre voiture... Vous l'avez pas trouvé ?
- De quoi tu parles ?
- De mon mot. Je l'ai mis dans votre voiture. (Cf. Photogramme - 52. 36' 13")
- Qu'est-ce que tu dis ?
- Votre voiture, près de la tente. J'y suis allée avec Buddy. (Le shérif est perplexe, il détourne le visage, vers le sol.) Vous êtes pas allé à la tente ?
- Ca disait quoi ?
- Votre voiture...
- (Sur un ton autoritaire. Le shérif n'est plus souriant.) Ton mot, qu'est-ce qu'il disait ?
- Je vous demandais de venir ce soir.
- C'est tout ? (Elle acquiesce en hochant la tête.) Tu avais mis ton nom ?
- Non.
- Tu es sûre ?
- Oui.
- Tu disais où je devais venir ?
- (Elle se lève du lit, agacée.) J'ai juste mis : “Venez ce soir.” C'était pas votre voiture, alors ?
- Oh.
- Mais si, je l'ai vue.
- Et le mot ? Où l'as-tu mis, dans la voiture ? Précisément.
- Je suis pas sûre... Sur le tableau de bord... J'ai fait vite. Je voulais que vous le trouviez. (Le shérif commence à réaliser la grande méprise.) C'était la voiture de qui ?
- De mon adjoint. (Il se cache les yeux avec la main droite.)
- (Elle revient vers le shérif, rassurante.)Il peut rien faire, il sait rien. Ca aurait pu être n'importe qui. (Le shérif se lève.) Je suis vraiment désolée.
- Je peux peut-être le récupérer.
- Oui. Il ne l'a peut-être pas vu... Ce serait bien, hein ? (Il descend les escaliers, furieux. Il s'arrête, il remonte vers elle dans une grande précipitation. Alma a eu peur. Elle recule.) Je veux pas te faire de mal. Jamais je te ferai du mal.  »

Il l'embrasse fougueusement, et sort précipitamment de la maison. Une camionnette était stationnée, un chien aboie, il s'arrête un moment et puis, continue son chemin. Les McCain descendent de la camionnette. Ils entrent dans la maison. Le père demande à sa fille : «  Pourquoi il est parti ?
- Clay : Alma l'a fait fuir.
- Le Père : Pourquoi est-ce qu'il est parti ? (Cf. Photogramme - 53. 38' 49")
- Alma : C'est pas dans sa voiture que j'ai mis le mot. » (Il la gifle.)


 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 53. En apprenant la méprise de sa fille, son père la gifle.


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0h 39’ 01’’ – A la recherche du mot introuvable – Ombre et lumière

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 54. L'un des deux phares de la voiture du shérif, il se rend au domicile de son adjoint.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 55. Dans le prolongement de la voiture, au fond, une maison avec une silhouette qui se déplace devant une fenêtre encore éclairée.


Photogramme 54. 39' 01" : Gros plan d'un phare de voiture qui diffuse une lumière aveuglante, insoutenable et asymétrique, comme l'est peut-être dans l'esprit du shérif.

C'est encore un plan virtuose de la part de Frankenheimer, puisqu'il nous semble que ce plan donne tout son poids aux plans avec les minuscules ampoules que nous avons rencontré finalement avec indifférence, mais assez souvent, comme aux photogrammes :

Alma est de loin ou de près concernée par cet éclairage, elle devient le dénominateur commun qui semble relier les scènes citées, jusqu'à cette scène, où la lumière devient insupportable.

C'est l'un des deux phares de la voiture du shérif, il se rend au domicile de son adjoint. Il éteint les lumières. Il ferme la portière de la voiture sans faire du bruit. Il tient dans la main une lampe torche. Il avance à pas de loup. Il se dirige vers la voiture de son adjoint. Il essaye d'ouvrir la portière côté passager. Elle est fermée. Il regarde à travers le pare-brise, c'est trop sombre. Dans le prolongement de la voiture, au fond, une maison avec une silhouette qui se déplace devant une fenêtre encore éclairée. (Cf. Photogramme - 55. 40' 24") L'adjoint Hunnicutt, surveille sa voiture en mangeant un sandwich. Sa femme à l'air agacée : « Tu veux pas arrêter de tourner en rond ? » Il éteint la lumière. Sa femme continue à le harceler : «  Imbécile ! A manger dans le noir, tu vas t'en foutre partout... La mayonnaise va dégouliner sur ton pantalon... Qu'est-ce que tu regardes ? Qu'est-ce qu'il y a à voir ? C'est tout toi, ça. Regarder dans le noir. Imbécile. (Cf. Photogramme - 56. 41' 18")
- Va te faire cuire un œuf.
- Demain.»


 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 56. L'adjoint qui surveille sa voiture devant l'incrédulité de sa femme. Notez la ligne noire qui traverse à la fois, le visage de la femme et le torse de l'adjoint.
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0h 41’ 26’’ – Le lendemain, chez les McCain

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 57. Plan moyen, à travers le pare-brise fêlé de la camionnette des McCain. Le shérif avance, avec à ses côtés, le chien d'Alma.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 58. Gros plan du plan précédent.


Photogramme 57. 41' 26" : Plan moyen, à travers le pare-brise fêlé de la camionnette des McCain. Le shérif avance, avec à ses côtés, le chien d'Alma. Le chien n'a pas aboyé. On peut dire qu'à présent le shérif fait presque “partie” de la famille. C'est très simplement, mais avec grande virtuosité que Frankenheimer cadre le shérif, à travers le pare-brise fêlée de la camionnette. Comme si à présent, il y a une résonance entre le shérif et la “vieille” camionnette. Le shérif devient, littéralement, une fêlure du pare-brise. Il est hésitant, il n'est plus sûre. Il est craintif. Il n'est plus entier. (Cf. Photogramme - 58. 41' 37")

Une radio diffuse de la musique country. A travers la porte vitrée le père aperçoit le shérif. Il demande à son fils Buddy, d'ouvrir la porte. Sans préliminaires, le père demande : « Vous avez trouvé le mot ?
- Non.
- L'agent fédéral, il a quitté la ville ?
- Il va revenir.
- Mais il est parti. C'est déjà ça, non ?
- (Sur un ton excédé.) Il va revenir.»
Le père se lève de la table, suivit par ses deux garçons et sortent de la maison. Le shérif le poursuit : « : McCain ! Jetez tout votre matériel dans la rivière. Vous avez deux jours, OK ?
- On va essayer.
- (Il parle en hurlant et en pointant son doigt.) Commencez tout de suite. Et je ne plaisante pas. (Cf. Photogramme - 59. 43' 18") Vous avez rien contre moi. Je nierai tout.
- Je sais. J'ai jamais dit qu'on avait quoi que ce soit. Si on se fait prendre, ce sera pas votre faute. Merci de nous laisser nous retourner, de nous laisser du temps. Quelles que soient vos raisons. (Il demande aux enfants de monter dans la camionnette, et il avance vers le shérif.) Tawes. Vous savez, on fait rien de bien méchant.
- Avec l'agent fédéral, y a pas le choix.
- Il est obligé de savoir ?
- Tôt ou tard, il sera au courant.
- On prend le risque. Après tout, vous avez pas le mauvais rôle. Vous n'avez que le bon côté. Chacun y trouve son compte.» (Cf. Photogramme - 60. 44' 07")

Le père monte dans la camionnette et le shérif entre dans la maison en claquant la porte.

Cut.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 59. Le shérif qui hurle en pointant son doigt vers le père McCain.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 60. Le père McCain qui explique le “marché” au shérif. C'est en fait un “marché” scandaleux, pour faire de l'alcool le père McCain offre sa fille au shérif.
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0h 44’ 46’’ – Quatrième rencontre avec Alma

Le shérif fait ses courses en ville, il a les bras chargés de sacs à commissions.

Sans transition, le shérif est assis sur un vieux tronc, au bord de la rivière, comme au début du film. Il a l'air d'attendre quelqu'un. Alma apparaît à travers un petit bois. Le shérif est heureux, il se précipite pour la rejoindre. Alma lui dit : «  Je t'ai fait attendre. Je suis désolée. » Le shérif l'embrasse avec passion.

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0h 45’ 39’’ – Le shérif chez lui - 3

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 61. La femme du shérif qui essaye de parler à son mari.


C'est la nuit. Le shérif est sur la véranda, perdu encore une fois, dans ses pensées. Sa femme sort de la maison, elle propose au grand-père d'aller au lit, et puis elle avance près de son mari : « Dans un monde où la mort existe, on croirait que la haine n'a pas sa place... C'est ce que je croyais quand on s'est mariés, quand on était heureux. Je croyais à ce genre de choses. J'ai dû lire ça quelque part. (Cf. Photogramme - 61. 46' 02") Tu te souviens du tourbillon de folie qu'on a vécu ? Ellen Haney t'avait mis le grappin dessus... Dans les revues que je lis, on dit que les gens se connaissant pas vraiment... Même quand on est mari est femme... Je comprends qu'on ait droit à son petit jardin secret. Les gens qui s'aiment ne peuvent pas prétendre tout savoir l'un de l'autre. Tu es d'accord ?
- J'imagine... Seuls les ennemis peuvent prétendre ça. » (Cf. Photogramme - 62. 46' 24")

Le shérif tourne le dos, sans parler davantage, il entre dans la maison, sans faire attention à son père qui était resté tout ce temps, dans la véranda vitrée. (Cf. Photogramme - 63. 47' 10") Mais sa femme le poursuit, ayant compris le sens de sa dernière phrase : « Ah oui, effectivement... Henry... Ce que tu viens de dire est très significatif. “seuls les ennemis prétendent connaître quelqu'un par cœur.” (Ils sont dans la cuisine.) Tu vois la facilité d'esprit que tu as ? (Le shérif se sert un verre de bière.) (Cf. Photogramme - 64. 47' 42")Je sais que tu pourrais briguer un poste plus important si tu en avais envie. Et je resterais à tes côtés si c'est ce que tu souhaites... (Le shérif sort de la cuisine.) C'est pas parce qu'on ne se connaît pas qu'on ne peut pas s'aider, pas vrai ? Je ferais n'importe quoi pour toi.» (Il monte les escaliers sans répondre.)

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 62. Le shérif qui se tient à distance de sa femme.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 63. Le shérif tourne le dos, et entre dans la maison, sans faire attention à son père qui était resté tout ce temps, dans la véranda vitrée.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 64. La femme poursuit son mari, tandis que lui se verse une cannette de bière.



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0h 48’ 14’’ – Les piles

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 65. Le shérif achète des petites piles pour la radio d'Alma.

Le shérif entre dans une droguerie. Il se dirige vers les présentoirs et commence à chercher. Une personne l'interpelle : « Shérif ! Vous m'avez fait peur.
- Ca va, ça, pour les petites radios ? (Cf. Photogramme - 65. 48' 57")
- Harley ?
- Harley (off) : Je suis là.
- C'est quel genre de pile qui va dans les petits transistors ?
- Harley (off) : Les 9 volts.
- Le shérif : Un sac.
- Comment va Ellen Haney ?
- Bien
- Tant mieux, parce que vu tout ce qui traîne... Le colonel Anderson va bientôt être enterré. (…)  »


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0h 49’ 32’’ – Cinquième rencontre – La maison abandonnée

L'histoire du shérif – Les piles

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 66. Le shérif invite Alma à entrer dans une maison abandonnée. La maison de son enfance.


Des images d'une maison abandonnée défilent. Le shérif tenant la main d'Alma entre dans la maison. (Cf. Photogramme - 66. 50' 17") Alma visite la maison complétement délabrée. Le shérif la suit et chuchote : « Des fantômes. (Cf. Photogramme - 67. 51' 00")
- Hum !
- Des fantômes. (Alma rigole.) J'ai toujours cru qu'il y en avait, ici. (Il tient Alma par la taille.) On entendait plein de trucs.
- Qui ça, “on” ?
- Avec mes sœurs.
- Vous entendiez quoi ?
- Des bruits.
- Elles sont mortes, maintenant... Il y a 16 ans. Leur voiture a été heurtée sur l'autoroute. Ma mère et mes sœurs. Mon père s'en est toujours pas remis.
- Tu vas à l'église ? (Il la regarde d'une manière dubitative.) Le fait que tu sois shérif... (Le shérif lui sourit, et l'enlace tendrement, longtemps.) (Cf. Photogramme - 68. 51' 52") Je suis désolée pour ta famille. (Il l'embrasse au front.)
- Tu vois le lac, là-bas ? (Elle se dirige vers la fenêtre.) C'était chez nous.
- Vous en êtes partis ?
- On nous a expulsés. (Tout à coup, le shérif fouille dans ses poches.) J'allais oublier. (Il sort de sa poche, deux piles rouges emballées. Alma est heureuse. Ils rigolent.)
- Je vais les mettre. » (Cf. Photogramme - 69. 52' 37")

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 67. Le shérif qui chuchote : « Des fantômes. »

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 68. Le shérif qui enlace Alma.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 69. Le shérif sort de sa poche les piles afin de les offrir à Alma.
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La partie de cache-cache

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 70. Alma, heureuse, remplace vite les vieilles piles par les nouvelles et écoute la radio.


Gros plan d'Alma, heureuse d'écouter sa petite radio. (Cf. Photogramme - 70. 52' 56") Cependant, elle lève la tête et constate que le shérif a disparu. (Cf. Photogramme - 71. 53' 01")


Elle commence à le chercher, comme si c'était un jeu. La radio en bandoulière, elle ouvre une porte. (Cf. Photogramme - 721. 53' 23") Il n'y était pas. Elle l'appelle, hésitante : «  Henry ? »


Le shérif jaillit d'un coin, en poussant un cri qui va effrayer Alma en courant dans le sens opposé. Il va la poursuivre en riant, ils sont heureux comme des enfants innocents. Elle se cache à son tour derrière une porte. (Cf. Photogramme - 73. 54' 13") Mais le shérif ne venait pas la retrouver, après un certain temps, elle sort de sa cachette à la recherche du shérif. En passant, elle pose sa radio sur le bord d'une fenêtre. Elle commence à être agacer : « Allez, Henry, arrête. (Elle sort de la maison, et continue à l’appeler.) Henry ? … Henry, ça ne m'amuse plus.»


 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 71. Alma s'installe dans un coin de la maison délabrer.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 72. La radio en bandoulière, Alma ouvre une porte, mais le shérif ne se cachait pas derrière.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 73. Alma se cache, à son tour derrière une porte. Mais le shérif n'est pas venu la chercher.


*




L'escalier – Le shérif veut enlever Alma

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 74. Alma trouve enfin le shérif, assis au milieu d'un escalier.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 75. Plan moyen du shérif assis sur l'escalier; Notez au niveau de sa tête un barreau cassée de la rampe. Est-ce l'ouverture vers ce qui semble une cassure intérieure ?


Elle entre par une autre porte dans la maison, et tout à coup, elle est effrayé de voir le shérif assit sur l'escalier. (Cf. Photogramme - 74. 54' 52")

Le cadrage est d'une grande qualité.

En contre-champ, le shérif regarde Alma, silencieusement. Alma, pensant que c'était la suite du jeu de cache-cache lui dit : «  Tu m'as foutu la frousse. Tu es vraiment terrible, tu le sais ? (Le shérif ne répond pas, se contentant de la regarder.) (Cf. Photogramme - 75. 54' 55")Qu'y-a-t-il ?
- Partons ensemble, Alma.
- Hum
- Partons ensemble. (Cf. Photogramme - 76. 55' 16")
- (En souriant, comme si c'était, aussi, un jeu..) D'accord. Où veux-tu aller ? (Cf. Photogramme - 77. 55' 20")
- Où tu veux.
- Chicago.
- D'accord.
- En avion car je l'ai jamais pris.
-(Le shérif est subitement, très enthousiaste, car il pensait qu'elle disait vrai.) En avion.
- Tout ce que je pourrais ramener de Chicago...
- On ne reviendra pas.
- J'ai jamais dépassé Knoxville. Et c'est pas demain la veille. Mon oncle de Waco, dans le Texas, est venu nous rendre visite. Il m'a invitée, mais j'ai plus de nouvelles.
-(Le shérif s'extasie de plus en plus.) On va ller plus loin que Waco... On va eller en Californie et au Canada.
- En Californie. (Il la scrute attentivement, pour voir si elle accepte.) (Cf. Photogramme - 78. 55' 53")
- (Alma remarque que le shérif ne plaisantait pas, qu'il est trés ému.) Tu est un homme bon.» (Elle lui tend la main, il la prend.) (Cf. Photogramme - 79. 56' 05")


Cut.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 76. Gros plan du shérif qui demande à Alma de partir avec lui.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 77. Alma qui considère la proposition du shérif comme un jeu. L'expression de son visage témoigne de son incrédulité, ce qui n'était pas le cas du shérif.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 78. La transformation du shérif quand Alma lui annonce qu'elle accepte de partir avec lui.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 79. Heureux, le shérif prend la main d'Alma.


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0h 56’ 14’’ – Chez les McCain

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 80. La fin du dîner chez les McCain, la conversation tourne autour du shérif.


La famille McCain, au complet, sont à table. Alma débarrasse la table. Les hommes sont assis, visiblement contents. Le père interroge Alma :« Il te parle jamais de l'agent fédéral ? (Cf. Photogramme - 80. 56' 16")
- Alma : Non, jamais. (Elle s'adresse à Buddy) Buddy, viens me filer un coup de main.
- Buddy : J'arrive.
- Le Père : De quoi ton shérif parle toute la journée ?
- Alma (En éclatant de rire.) : Il plaisante beaucoup. D'ailleurs, aujourd'hui, il a dit que nous allions partir à Chicago.
- Le Père : Chicago.
- Alma : Lui et moi. Il a même envisagé la Californie.
- Le Père (En riant.) : Mince !
- Alma : C'est quelqu'un de bien. Il a une femme et une petite fille. Il va même à l'église de temps en temps.
- Buddy : Papa dit qu'on va aller au concert de gospel. (La famille commence à chanter en mode gospel, Clay donne le rythme en tapant avec la main sur la table.
- Clay : On va faire un tabac. (Alma sert le café.)
- Le Père (En parlant fort.) : Alma.
- Alma : Oui.
- Le Père : Je veux que tu dises au shérif que s'il tient absolument à t'emmener en Californie, il faut qu'il nous trouve une autre cuisinière. »(La famille éclate du rire.) (Cf. Photogramme - 81. 57' 04")


 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 81. Le fou rire de la famille quand le père raconte sa “blague”.


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0h 57’ 21’’ – Alma est réveillé au milieu de la nuit

Une main invisible allume l'ampoule de la chambre d'Alma qui dormait paisiblement. (Cf. Photogramme - 82. 57' 17") C'est le père qui s'approche d'elle : «  Salut.
- Je vais avoir 100 dollars, mardi. (Cf. Photogramme - 83. 57' 34")
- (Alma se redresse, très excité et répète.) 100 dollars.
- Je t'achèterais de nouveaux vêtements.
- J'ai vu une robe à Sutton. Je pourrai l'avoir ? (Le père acquiesce, en la regardant longuement et en lui caressant les cheveux.) »

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 82. Une main invisible allume l'ampoule de la chambre d'Alma.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 83. Le père qui annonce à Alma qu'il va avoir 100 dollars et qu'il va lui acheter une robe.
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0h 57’ 53’’ – Commissariat 3 – La colère du shérif

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 84. Le shérif qui écoute la conversation entre Hunnicutt et Elsie.


Le shérif, comme à son habitude, se rend à son travail. Il s'approche de son bureau. Hunnicutt debout, parle à Elsie avec enthousiasme : «  M. Bascomb va être content.
- (Elsie remarque des traces de blessures sur le bras de Hunnicutt.) Vous vous êtes bagarré ou quoi ? (Cf. Photogramme - 84. 58' 06")
- J'étais chez Crobin, hier. J'ai mis mon nez un peu partout. Il a failli me tirer dessus.
- Mais vous avez été poli, j'espère.
- Les bonnes manières ça éradique pas le crime. »

Le shérif était encore au pas de la porte. Il entre dans le bureau : « Alors
- Elsie : Worley Holden pour Wylie. J'ai oublié de vous le dire.
- Hunnicutt : Que veut-il ?
- Elsie : C'est au sujet de votre discussion sur le fait que Kyle Rush soit juif ou pas. Il a la preuve que c'en est pas un.
- Hunnicutt : Il a pas l'air très catholique.
- Elsie (Elle donne un document au shérif.) : La liste pour Bascomb.
- Shérif : Y a tout ?
- Elsie : Tous ceux qui sont inscrits.
- Hunnicutt (Sarcastique) : Les bouilleurs sont très rusés. Ils viennent pas tous s'inscrire. (Cf. Photogramme - 85. 58' 58")
- Shérif (En colère.) : Aller fouiner peut vous attirer des problèmes. Y en a des méchants. Je vous ai dit de pas aller fouiner. La prochaine fois, dites au moins où vous allez. » (Cf. Photogramme - 86. 58' 59")

Cut.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 85. Hunnicutt, sarcastique, qui fait savoir au shérif qu'il sait des choses.


 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 86. Le shérif ne supportait plus les agissements de son adjoint, il lui interdit d'aller “fouiner”.
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0h 59’ 17’’ – Les McCain au Drive-in

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 87. Le film dans le film. Jerry Lee Lewis au téléphone.


Un film dans un film : Un homme (Jerry Lee Lewis) essaye de téléphoner d'une cabine publique.(Cf. Photogramme - 87.)

La famille McCain est installé dans la camionnette, ils rigolent sur les tours comique de Lewis. (Cf. Photogramme - 88. 59' 28")

Dans un autre côté du drive-in, la famille du shérif se réjouit de voir le spectacle, mais le shérif est perdu, encore, dans ses pensées. (Cf. Photogramme - 89. 59' 35")

Retour sur la famille McCain qui s'amuse beaucoup des pitreries de Lewis. (Cf. Photogramme - 90. 1h 00' 02")

Sur le chemin de retour. La camionnette des McCain était devant la voiture du shérif. Ce dernier observait la joie d'Alma en famille.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 88. La seule camionnette du drive-in, celle des McCain.


 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 89. La famille du shérif. Ce dernier n'a pas l'air de s'amuser.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 90. Les McCain, eux, s'amusent bien des pitreries de Jerry Lee Lewis.
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1h 01’ 36’’ – Sixième rencontre – Le lit à barreaux

La femme du shérif est allongé sur le lit. Elle entend des bruits. Elle se redresse et sanglote. Elle commence à avoir des soupçons. (Cf. Photogramme - 91. 1h 01' 57")

Ailleurs, le shérif est avec Alma dans un lit à barreaux. (Cf. Photogramme - 92. 1h 02' 03") Alma lui demande de partir : « Mieux vaut que tu partes.
- Je vais rester avec toi.
- Mais tu dois rentrer. » (Ils s'embrassent avec passion.) (Cf. Photogramme - 93. 1h 02' 22")


 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 91. La femme du shérif qui commence à avoir des soupçons sur la fidélité de son mari.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 92. Au même moment, le shérif était dans les bras d'Alma, dans un lit à barreaux.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 93. Seule scène “osée” du film.


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1h 02’ 55’’ – Les inquiétudes de la femme du shérif

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 94. Le shérif ne regarde pas sa femme et lui tourne le dos, comme si elle était, déjà, derrière lui.


C'est visiblement le matin, la fille et la femme du shérif prennent le petit déjeuner. Nous entendons une portière qui claque, la fille dit à sa mère : « Maman, le shérif est revenu. (La mère prépare le déjeuner de sa fille.)
- File à l'école, Sybil. (Elle se dirige vers son mari.) Ce type, Bascomb, a appelé.
- (Il répond en lui tournant le dos.) Qu'as tu dis ? (Cf. Photogramme - 94. 1h 03' 30")
- Que tu n'étais pas là, c'est tout. Il est de retour en ville et passera au bureau.... (Le shérif hoche la tête. Sa femme enchaîne.) Est-elle jolie. … Si c'est juste ça... De temps en temps, les hommes de ton âge recherchent une fille jeune. Selon le Reader's Digest...
- C'est pas ça, Ellen Haney.
- Elle est jolie.
- C'est pas ça. (Cf. Photogramme - 95. 1h 04' 22")
- Alors, qu'est-ce que c'est ? Quelque chose de différent ? Quelque chose dont tu as besoin ? » (Cf. Photogramme - 96. 1h 04' 38")


Le shérif monte à l'étage, laissant sa femme dans sa peine. Cette dernière monte dans la chambre, le shérif est dans la salle des bains, porte fermée, nous entendons le son d'un rasoir électrique. (Cf. Photogramme - 97. 1h 04' 50") La femme s'assied et attend son mari qui sort de la salle de bains (Cf. Photogramme - 98. 1h 05' 00") : «  J'ai dit à Sybil que ça irait. Sache que j'ai toujours essayé d'être honnête avec toi. Je ne me suis pas limitée à fermer les yeux. C'est dur pour toi d'entendre ce que je ressens. Surtout quand on ressens pas la même chose. Je n'ai peut-être plus grand-chose à t'offrir. Sybil et moi, on a beaucoup de respect pour toi. On veut que tu le saches et on ne veut pas que tu sois irréfléchi. (Le shérif termine pas s'habiller, tourne le dos, et sort de la chambre. Sa femme le poursuit.) Henry, dis-moi ce que je dois faire. Tu veux qu'on aille chez tante Carla ?
- Fais ce que tu as à faire.
- Tu pars avec elle, c'est ça ?
- Je sais pas.  »

Le shérif descend précipitamment les escaliers. Sa femme le poursuit, en criant : « Mon Dieu, Henry !  » (Cf. Photogramme - 99. 1h 06' 20")


 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 95. La réponse laconique du shérif : «C'est pas ça. »

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 96. La femme du shérif comprend qu'il ne s'agit pas d'une simple “passade”, d'une liaison amoureuse passagère.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 97. La femme du shérif insiste, elle poursuit le shérif à l'étage et l'attend dans la chambre.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 98. Le shérif sort de la salle de bains, sa femme continue à parler.

 
I walk the line de Frankenheimer John. Photogramme 99. La femme du shérif qui crie : « Mon Dieu, Henry !  »
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Notes et références

  1. 5 avril 1916 – 12 juin 2003
  2. Pour reprendre le mot d’André Gardies, L’Espace au cinéma, op. cit., p. 90.
  3. 300 av. J.-C., Éléments : Livre 1er - Définitions, Postulats, et Notions Communes, (Anglais : A line is breadthless length. ) - Grec ancien : Στοιχεια ; prononciation : Stoikheía ; traduction française : éléments. (Source : Wikipédia)
  4. C’est l’inspecteur fédéral.
  5. De l'anglais, couper, dans le langage cinématographique, c'est une une transition instantanée à une nouvelle scène, un nouveau plan.


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