Escalier
Titres des films
Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations
Titre | Titre original | Réalisation | Scénario | Année | Pays | Durée (min.) |
---|---|---|---|---|---|---|
Escalier C | Escalier C | Tacchella Jean-Charles | Tacchella Jean-Charles , Murail Elvire | 1985 | France | 142 |
Autres titres de films
Titre | Titre original | Réalisation | Scénario | Année | Pays | Durée (min.) |
---|---|---|---|---|---|---|
A travers le Miroir | Såsom i en spegel | Bergman Ingmar | Bergman Ingmar | 1961 | Suède | 89 |
Andreï Roublev | Andreï Rublyov | Tarkovski Andreï | Tarkovski A. Konchalovsky A. |
1969 | URSS | 215 |
Avion (L’) | Avion (L’) | Kahn Cedric | Ferroukhi I., Kahn C., Lapière D., Marchand G., Valburne R., d’après la bande dessinée Charly de Lapière D. et Seron M. | 2005 | France | 100 |
Autant en emporte le vent | Gone with the Wind | Fleming Victor, Wood Sam, |
Howard Sidney | 1939 | USA | 224 |
Dernier Combat (Le) Last Battle (The) |
Dernier Combat (Le) | Besson Luc (1er L.M.) | Besson Luc, Jolivet Pierre | 1983 | France | 92 |
Grand McLintock (Le) | McLintock ! | McLaglen Andrew V. | Grant J. E. | 1963 | USA | 127 |
Nostalghia | Nostalghia | Tarkovski Andreï | Tarkovski A. Guerra T. |
1983 | URSS Italie |
130 |
Pays de la Violence (Le) | I walk the Line | Frankenheimer John | Sargent Alvin, d’après la nouvelle de Jones Madison | 1970 | USA | 97 |
Révoltés du Bounty (Les) | Mutiny on the Bounty | Milestone Lewis | Reed Carol | 1962 | USA | 178 |
Travail au noir | Moonlighting | Skolimowski Jerzy | Skolimowski Jerzy | 1982 | Angleterre | 97 |
Visiteur (Le) | Muukalainen | Valkeapää Jukka-Pekka | Forsström J. Valkeapää J.-P. |
2008 | Finlande Angleterre |
139 |
Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films
A Travers le Miroir, d’Ingmar Bergman
La crise de Karen éclate au bas de l'escalier, son père et son mari tentent de la tenir, pour lui faire une piqûre.
Redevenu calme, Karen dit à Minos :
_ "J'ai eu peur, la porte s'ouvrit, le Dieu qui apparût, était une araignée. (…) Elle grimpa sur moi et voulut me pénétrer… J'ai vu Dieu." Au fond de l'image nous distinguons le modèle réduit d'un bateau accroché au plafond.
Liens spécifiques du film
Voir :
Lait sur mer (plan 19) → doigt blessé (26) → [mains du père écartés en croix (32)] → [œil ouvert de Karen (59)] → [manteau 1 et 2 (62, 70)] → danse de Karen (plans 73a-d) → [tête en bas, Minos (92)] → main-œil Karen cherchant un cahier (94) → crachat Minos (111) → [cheveux de Minos tirés par K. (127)] → l'épave (plan 132) → escalier 1 et 2 (175 - 177)
[Les plans entre crochet ne sont pas inclus dans le Dictionnaire.]
L'escalier dans Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski
Au IVe épisode
§. Une femme nue qui s'amuse à sauter à travers la fumée d'un petit feu, situé au bas d'un escalier.
Au VIe épisode
Le cheval noir sur l’escalier (plans 232-233). (Cf. Photogramme – Escalier 3.)
L'escalier, [1] est une figure qu'on aperçoit souvent dans les films. Lieu de passage obligé, espace en suite de degrés, espace en arêtes, en dents de scie volumétrique. Il propose une certaine signification : (…) "Symbole ascensionnel classique. (…) Il participe de la symbolique de l'axe du monde, de la verticalité et de la spirale. (…) Comme tous les symboles de ce type, l'escalier revêt un aspect négatif : la descente, la chute, le retour au terre à terre et même au monde souterrain. Car l'escalier relie les trois mondes cosmiques et se prête aussi bien à la régression qu'à l'ascension ; c'est tout le drame de la verticalité qu'il résume." [2] A la lumière de ce que nous venons de dire, nous obtenons l'équation suivante : le cheval noir / la foule tombe de l'escalier / axe du monde. Ainsi, le Tatar ne transperce pas uniquement le cheval, il traverse l'ensemble de l'équation. En fait, il croise sa lance dans l'axe du monde. Le centre du croisement est situé dans le cœur de l'animal, qui est, par développement et prolongation par rapport aux plans suivant, le cœur de l'église. Au :
Plan 240-57-7 [3]: 1h 47' 37" : La muette est emmenée sur le dos d'un envahisseur à un étage supérieur. Roublev monte à son tour. Nous entendons un coup violent. Un casque dégringole le long de l'escalier. Cette image complète la figure de l'escalier du plan 233. C'est en haut de l'escalier que Roublev commettra un homicide pour délivrer la muette d'un viol certain, de plus, cet homicide est commis à l'intérieur d'une église. Est-ce que Roublev devient un ange exterminateur ? En effet, il monte l'escalier d'un trait, deux marches à la fois, sans aucune hésitation. Le casque qui dégringole est une représentation de la tête fracassée de l'envahisseur. L'image s'arrête un instant sur le casque au sol.
Liens spécifiques du film
Voir : Andreï Roublev
Nostalghia, d’Andreï Tarkovski
L’escalier de « La Maison de la fin du monde »
C'est la séquence de la libération de "la maison de la fin du monde"de la famille du "Fou" par les gendarmes. Elle se déroule de la manière suivante : la femme du "Fou", tenant son enfant, sort enfin de la maison. Ils descendent un escalier (plan 61). Plan rapproché de Zoé, la chienne (plan 62). Les gendarmes empêchent les gens de s'approcher de la maison (plan 63). C'est au tour du Fou de descendre tristement les escaliers (plan 64).
Plan 65 : 1h 00' 13" : (8ème flash-back, en noir et blanc.) La femme du "Fou" se jette aux pieds d'un gendarme. Près des pieds du gendarme, une bouteille de lait tombe, et le lait se répand dans la rue.
Plan 66 : 1h 00' 22" : La mère s'agenouille devant le gendarme. Le père poursuit son petit enfant le long du perron de l'église : l'action commence en fait par la montée de quelques marches d'escalier. (66a) L'enfant court non pas directement sur le perron de l'église, mais le long d'une marche d'escalier. Enfin, le père et le fils descendent l'escalier opposé. [4] (Cf. Photogramme – Escalier 4.)
L'image du père qui poursuit son enfant, semble suggérer "la poursuite de l'enfance", de l'innocence, de la pureté, comme l'évoque d'ailleurs la blancheur du lait , et cela malgré la brièveté des plans en flash-back, (moins de 2 minutes) qui s'oppose à la longueur de "la maison du fin du monde" (presque 20 minutes). C'est grâce à une technique remarquable dans le rendu d'un souvenir douloureux, que le réalisateur présente l'absurdité du "Fou" ; celui ci a emprisonné sa famille pendant sept ans. Cette technique s'appuie essentiellement sur deux figures : le lait et l'escalier. Cette dernière figure est récurrente dans les plans en flash-back. En effet, les plans nous montrent les protagonistes qui descendent quelques marches d'escalier, jusqu'au plan 66. Le plan 66 est en somme une synthèse de "la maison de la fin du monde". Une courte ascension, un long plateau et une descente. Ici se dessine une courbe "visuelle" de l'état psychologique du Fou. [5]
Plan 67 : 1h 01' 04" : Une petite note d'espoir émerge de ces flots de souvenirs : passage du noir et blanc en couleur. La voiture de la Traductrice qui descend le flanc d'une colline. En voix-off, nous entendons l'enfant qui dit à son père : "papa, c'est ça la fin du monde ?" Transition avec le plan suivant, en couleur, de la petite fille qui regarde son père, espérant une réponse. C'est peut-être ici qu'éclate l'absurdité du "Fou" : avoir persuadé ses enfants de sa sinistre obsession, ou encore, rendre l'enfant témoin de sa névrose.
Passages et messages
Plan 103 : 1h 38' 18" : Rome. Dans une place publique, nous entendons d'abord, en voix-off, le "Fou" discourir. L'auditoire est peu nombreux, les gens sont éparpillés, les uns sont loin des autres. Plan général d'un escalier monumental, les gens sont disposés en diagonale. (Cf. Photogramme – Escalier 5.)
Il y a ici une suggestion de "la diagonale des fous". "Le Fou" se tient en hauteur sur un échafaudage qui est destiné à la rénovation d'une statue équestre monumentale représentant Marc Aurèle. Il se tient comme le conducteur de cette foule hétéroclite. Après un long discours, il jette des feuilles de papier (plan 104).(Voir : Bougie.)
Liens Spécifiques du film
Voir : Nostalghia
Pays de la Violence (Le), de Frankenheimer John
Le contexte
Pour subvenir à sa famille, Carl McCain (Ralph Meeker) doit distiller de l'alcool clandestinement. Il n'a pas le choix : « Si on perd ce qu’on a… Si on nous prend notre distillerie, on aura plus rien. On vaudra pas plus que des Nègres. » Il utilise donc une stratégie inqualifiable afin que le Shérif Tawes (Gregory Peck) ferme les yeux sur cette activité illégale, il lui « offre » sa fille, la jeune et belle Alma McCain (Tuesday Weld). C'est la séquence du tribunal.
L'escalier dans la maison abandonnée – Le shérif veut enlever Alma
Elle entre par une autre porte dans la maison, et tout à coup, elle est effrayé de voir le shérif assit sur l'escalier. (Cf. Photogramme - Escalier 6. 54' 52")
Le cadrage est d'une grande qualité.
En contre-champ, le shérif regarde Alma, silencieusement. Alma, pensant que c'était la suite du jeu de cache-cache lui dit : « Tu m'as foutu la frousse. Tu es vraiment terrible, tu le sais ? (Le shérif ne répond pas, se contentant de la regarder.) (Cf. Photogramme - Escalier 7. 54' 55")Qu'y-a-t-il ?
- Partons ensemble, Alma.
- Hum
- Partons ensemble. (Cf. Photogramme - Escalier 8. 55' 16")
- (En souriant, comme si c'était, aussi, un jeu..) D'accord. Où veux-tu aller ? (Cf. Photogramme - Escalier 8. 55' 20")
- Où tu veux.
- Chicago.
- D'accord.
- En avion car je l'ai jamais pris.
-(Le shérif est subitement, très enthousiaste, car il pensait qu'elle disait vrai.) En avion.
- Tout ce que je pourrais ramener de Chicago...
- On ne reviendra pas.
- J'ai jamais dépassé Knoxville. Et c'est pas demain la veille. Mon oncle de Waco, dans le Texas, est venu nous rendre visite. Il m'a invitée, mais j'ai plus de nouvelles.
-(Le shérif s'extasie de plus en plus.) On va ller plus loin que Waco... On va eller en Californie et au Canada.
- En Californie. (Il la scrute attentivement, pour voir si elle accepte.) (Cf. Photogramme - Escalier 10. 55' 53")
- (Alma remarque que le shérif ne plaisantait pas, qu'il est trés ému.) Tu est un homme bon.» (Elle lui tend la main, il la prend.) (Cf. Photogramme - Escalier 11. 56' 05")
Cut.
Notes et références
- ↑ Cf. J. Mitry, tome 1, Les escaliers permettaient une (...) "symbolique de l'espace", "Les escaliers, éléments essentiels des structures architecturales de Gordon Graig, (…) On devait les retrouver plus tard (…) dans les mises en scène monumentale de Fritz Lang." op. cit., p. 224-225 ; L'escalier d'Odessa dans le Cuirassé Potemkine, de Serge Eisenstein, pp. 377, 379. G. Deleuze, l'escalier d'Odessa, tome 1, op. cit., p. 52. R. Dadoun, L'escalier dans The servant, de Joseph Losey, op. cit., p. 102. Odile Bâchler, "En Prenant l'escalier", in Cinéma et architecture, Iris N° 12, Editions Méridiens Klincksieck, 1991. pp. 85-94.
- ↑ Chevalier/Gherrbrant, Dictionnaire des Symboles, op. cit., pp. 413, 414. Cf. également, G. Durand, op. cit., pp. 140 et 279.
- ↑ Le premier chiffre correspond aux plans du film depuis le début du film, le second chiffre aux plans du film depuis le début de l'épisode et le troisième chiffre aux plans depuis le début d’une partie.
- ↑ Il faut noter du point de vue "topologique" la ressemblance de ce plan avec le 1er plan du prologue.
- ↑ Il en est de même dans le prologue.