Bright Star
« ÉTINCELANTE ÉTOILE
(Seconde version)
John Keats. [2]
Étincelante étoile ! Que ne suis-je aussi immuable que toi -
Non que je veuille, comme toi, en une splendide solitude
suspendu au faîte de la nuit,
Suivre du regard, les paupières éternellement ouvertes,
Tel l’Ermite de l’univers qui veille infatigablement, ...
(Avril 1819. Revu en 1820.)[1] »
« BRIGHT STAR
(Second version)
Bright star ! would I were steadfast as thou art —
Not in lone splendour hung aloft the night,
And watching, with eternal lids apart,
Like Nature’s patient, sleepless Eremite, ...»
(April, 1819 - Revised : 1820.)
—
Aspects techniques du film
- Titre : Bright Star
- Titre original : Bright Star
- Réalisation : Campion Jane
- Année de réalisation : 2010
- Pays : Angleterre, Australie, France, USA
- 120 minutes, couleur
- Langue : Anglais
- Production : Chapman Jan
- Scénario : Campion Jane
- Directeur Photographie : Fraser Greig
- Décors : Watts Charlotte
- Costumes : Patterson Janet
- Musique : Bradshaw Mark
- Montage : Franceschi Alexandre de
Principaux acteurs
- Ben Wishaw : John Keats
- Abbie Cornish : Fanny Brawne
- Kerry Fox : Mrs. Brawne, la mère de Fanny
- Thomas Sangster : Samuel Brawne, le frère de Fanny
- Edie Martin : Toots, la petite soeur de Fanny
- Paul Schneider : Charles Brown, l'ami inséparable de John
- Olly Alexander : Tom Keats, le frère de John
- Claudie Blakley : Maria Dilke
- Gerard Monaco : Charles Dilke
- Antonia Campbell-Hughes : Abigail O'Donaghue
- Samuel Roukin : John Reynolds
Les photogrammes pertinents du film
0h 00’ 00’’ – « Des mots à l'aiguille »
- Photogramme 1. Premier plan du film. 00h 00' 10" : En très gros plan, une aiguille pique et traverse un morceau de tissu : la première image combine à la fois des qualités poétiques raffinées et un fort aspect réaliste. D'ailleurs, cette élégante combinaison traverse le film de part en part. Le titre du film s'écrit et s'inscrit en surimpression. L'aiguille continue à piquer le tissu.
- Photogramme 2.. 00h 00' 39" : La main qui coud, est celle de Fanny Brawne, elle vit un amour passionné et partagé avec le poète John Keates [3]
Au bas de l'image nous distinguons une partie d'un lit, une personne semble dormir.
- Photogramme 3. 00h 00' 52" : C'est la petite soeur de fanny, Toots, qui semble à nos yeux, jouer un rôle significatif du film. En effet, le rôle de Toots, dépasse les liens de parenté pour développer des liens symboliques et poétiques rares.
Elle est l'ombre poétique de Fanny Brawne, qui ne la quitte que rarement. D'ailleurs, elles partagent la même chambre.
- Carte géographique. Ancrage spatio-temporel. Inscription du nom d'un village et d'une date : Hampstead Village, Londres, 1818.
- Photogramme 4. 00h 01' 02" : La sortie de la famille Brawne. Ils vont chez Maria et Charles Dilke, des amis à Mme Brawne, qui hébergent John Keats et son ami, Charles Brown.
La combinaison de la sortie de la famille avec le linge blanc suspendu au premier plan participe dans l'émergence de sens poétique, dans la mesure que le linge qui virevolte au grès du vent (comme les mots du poète), confère à l'image une espèce de dynamisme comparable au vol d'un insecte important dans le film, que nous allons bientôt voir : les papillons. Ainsi, si l'on dire, l'image papillonne. D'autre part, le linge nous ramène à la combinaison “couture-poèsie”.
Chez Maria et Charles Dilke, la relation entre Fanny Brawne et Charles Brown sont très tendus. Elle ne lui sert pas la main : « Je ne sers pas la main de l'ennemi ! »
0h 05’ 25’’ – Les plis des combinaisons
Fanny Brawne consacre une partie importante de son temps à coudre.
- Photogramme 5. 00h 05' 31" : Les doigts agiles de Fanny qui confectionne une collerette pour sa nouvelle robe.
Fanny racontera à John : « C'est la première fois qu'une robe dans tout Hampstead, a une collerette à trois plis comme celle que je portes. »
Encore une fois, ne peut-on pas voir une combinaison, une relation entre les plis de la robe et les plis d'un poème ?
- Photogramme 6. 00h 05' 38" : Fanny assise sur son lit, regarde attentivement la collerette.
L'image ne suggère-t-elle pas une double aile d'un insecte magnifique, celle d'un papillon par exemple ?
0h 06’ 02’’ – Tout objet de beauté est une joie éternelle
Début d'un montage alterné : introduction de la séquence de Toots et Samuel chez un libraire.
- Photogramme 7. 00h 06' 10" : Toots demande si le livre de poésie de John Keats, "Endymion", est sorti.
- Photogramme 8. 00h 06' 13" : Entre temps, Fanny essaye d'ajuster la collerette sur son cou.
Les enfants sont de retour. Toots tend le livre empaqueté vers Fanny occupée, elle lui demande de retirer le paquet et de commencer à lire.
- Photogramme 9. 00h 07' 00" : Toots lisant le début du livre : Tout objet de beauté est une joie éternelle :
«Tout objet de beauté est une joie éternelle :
Le charme en croît sans cesse; jamais
Il ne glissera dans le néant, mais il gardera toujours
Pour nous une paisible retraite, un sommeil
Habité de doux songes, plein de santé, et qui paisiblement respire.»
Endymion, [4] livre I, 1-4
(Avril-décembre 1817.)
John Keats. [5]
«A thing of beauty is a joy for ever :
Its loveliness increases; it will never
Pass into nothingness; but still will keep
A bower quiet for us, and a sleep
Full of sweet dreams, and health, and quiet breathing. »
Mais, au 5ème vers (Habité de doux songes, plein de santé, et qui paisiblement respire), Fanny prend le livre des mains de Toots et commence à lire.
0h 07’ 40’’ – La discussion autour d'Endymion
Une soirèe mondaine. Fanny est rayonnante dans sa nouvelle robe (son nouveau poème). A la fin d'une danse, elle demande à Samuel de dire à John Keats qu'elle souhaite lui parler.
- Photogramme 10. 00h 08' 31" : Fanny attendait John dans une anti-chambre de la grande salle de bal. John entre dans la pièce. Fanny commence à réciter le début d'Endymion : « Un objet de beauté est une joie sans fin / Sa beauté l'embellit, jamais, il ne glissera dans le néant.
- John Keats : Vous avez lu Endymion.
- Fanny Brawne : J'aurais tellement voulu l'adorer.
- John Keats : Mais vous l'avez détesté.
- Fanny Brawne : Je ne saurais dire.
- John Keats : Redoutiez-vous de parler avec franchise.
- Fanny Brawne : Jamais.
- John Keats : Alors dites-moi.
- Fanny Brawne : Euh, non, excusez-moi, j'entends rien à la poésie.
- John Keats : Je n'y entends pas grand chose, non plus, semble-t-il ! Je garde bon espoir malgré tout.
- Fanny Brawne : L'espoir peut être utile.
- John Keats : Mais !
- Fanny Brawne : L'espoir et le résultat sont deux choses différentes. L'un ne garantit en rien que l'on atteigne l'autre.
- John Keats : Croyez-vous que l'on progresse avec l'expérience.
- Fanny Brawne : Oui ! Peut-être ! Je n'ai jamais su coudre aussi bien.
- John Keats : Ah !
- Fanny Brawne : C'est la première fois qu'une robe dans tout Hampstead, a une collerette à trois plis comme celle que je portes.
- John Keats : Là derrière-vous, n'est-ce pas la même que je vois. »
Notes et références
- ↑ Vous trouverez l'ensemble du poème sur le site arbrealettres.wordpress.com
- ↑ KEATS John . Selected poems - Poèmes choisis (bilingue) Traduction, préface et notes par Albert Laffay, pp. 288-289. Éditions Aubier/Flammarion, Paris.
John Keats, né le 31 octobre 1795 à Finsbury Pavement, près de Londres, mort à Rome de la tuberculose le 24 février 1821, est un des poètes romantiques anglais les plus importants de sa génération. (Source : Wikipédia.) - ↑ Cf. "supra".
- ↑ Le motif du déguisement de Diane, par lequel la déesse essaie de détourner son protégé de son propre culte, est repris par Keats dans son Endymion (1818). Ici, la feinte est double : dans le premier livre, Diane visite Endymion dans ses rêves sous le nom de Cynthia. Le jeune homme en tombe amoureux et se lance dans une quête pour la retrouver. Dans le quatrième livre, elle revêt la forme d'une jeune Indienne et finit par vaincre les résistances du jeune homme, qui abandonne son vœu pour l'amour de la déesse. La déesse se manifeste finalement sous sa véritable identité, et pardonne à Endymion sa « trahison » pour faire de lui son consort immortel. Le poème a été interprété comme une allégorie néo-platonicienne, représentant la quête humaine de l'idéal. (Source : Wikipédia.)
- ↑ KEATS John . Selected poems - Poèmes choisis (bilingue) Traduction, préface et notes par Albert Laffay, pp. 144-145. Éditions Aubier/Flammarion, Paris.
L'ensemble du poème : [http://arbrealettres.wordpress.com/2012/06/10/tout-objet-de-beaute-est-une-joie-eternelle-john-keats/ arbrealettres.wordpress.com
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