Nom

De Cinémancie
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Mathilde, plan 293. Dans une auberge (bordel). Mathilde se présente devant Rita, la propriétaire : « Je m’appelle Mathilde avec un « h ». C’est le nom d’une déesse, ça veut dire « puissante au combat ». Derrière Mathilde une fille de joie se balançait sur une balançoire, et du coin supérieur gauche de l’image, le colonel et le major font leur apparition.



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Titres des films

Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations


Titre Titre original Réalisation Scénario Année Pays Durée (min.)
Mon Nom est Tsotsi Tsotsi Hood Gavin Hood G., roman de Fugard Athhol 2006 Afrique du Sud 94
My Name is Joe My Name is Joe Loach Ken Laverty Paul 1998 Angleterre 104
Nom de la Rose (Le) Der Name der Rose Annaud Jean-Jacques Birkin A., Brach G., Franklin H., Godard A. œuvre de Eco Umberto. 1986 Allemagne, France, Italie 131
Nom pour un autre (Un) The Namesake Nair Mira Lahiri J.
Taraporevola S.
2007 USA, Inde 122


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Autres titres de films

Titre Titre original Réalisation Scénario Année Pays Durée
1900
§. Le Nom du cheval blanc
Novecento Bertolucci Bernardo Arcalli F.
Bertolucci B.
1976 Italie 310
Andreï Roublev (Voir détail : Andreï Rublyov) Tarkovski Andreï Tarkovski A.
Konchalovsky A.
1969 URSS 215
Appelez-moi Kubrick Colour me Kubrick Cook Brian W.
(assistant de S. Kubrick)
Frewin A. 2005 Angleterre, France 87
Enfant sauvage (L') Enfant sauvage (L') Truffaut François Truffaut fr.
Gruault J. d'après le roman Mémoires et rapport sur Victor de l'Aveyron de Itard J.
1970 France 83
Mathilde

§. Dis-moi ton nom . Φω. 17. Plan 280.

§. Elle nous rendait fous avec tous ses noms. Plan 1002.
(Voir détail : Mathilde) Mimica Nina Mimica Nina 2004 Italie, Espagne, Angleterre, Allemagne 97
Retour de Martin Guerre (Le) Retour de Martin Guerre (Le) Vigne Daniel Carrière J.-Cl., Vigne D., roman de Zemon Davis N. 1982 France 122
Stalker
(Voir détail : Stalker) Tarkovski Andreï Tarkovski A.
Strougatski A. et B.
1979 URSS 161


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Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films

La question du nom dans Andreï Roublev, d'Andreï Tarkovski

Plan 49 – 2 [1] : 18' 27" : Kyril arrive dans un village agité par une foule en délire. Ils martyrisent sur une roue le bourgmestre du village.

Plan 51 - 4  : 19' 28" : Il entre dans une église. Il trouve un homme allongé sur un banc qui contemple un plafond (peint). C'est Théophane le Grec, le célèbre peintre byzantin.

-Kyril : "Alors c'est toi Théophane le Grec."
-Théophane : "Pourquoi me regardes-tu, regarde là (en pointant son doigt sur une icône que nous ne verrons pas tout de suite).

Plan 54 - 7  : 20' 35" : Commence un long dialogue entre les deux hommes. Théophane lui demande : "tu es Andreï Roublev." Nous déduisons de là que Roublev commence par devenir célèbre. Kyril montre une certaine érudition, qui laisse Théophane stupéfait. Théophane est séduit par le savoir de Kyril, il essaye de le convaincre de partir avec lui afin de peindre l'église de l'Annonciation à Moscou. Ce dernier refuse. Théophane insiste. Kyril accepte sous une condition : "Tu viens toi-même me chercher au monastère… Me demander devant l'évêque et tous les moines. Devant Andreï Roublev. Je serais fidèle, comme un chien jusqu'à ma mort."

Plan 56 - 9  : 25' 45" :
-Théophane : " Comment t'appelles-tu ?"
-Kyril : "Kyril".

Plan 57 - 10  : 26' 21" : Après avoir entendu son nom, Théophane tourne ses talons, se dirige vers la fenêtre et réprimande la foule qui torture le bourgmestre. Kyril avance vers l'icône, que nous voyons enfin. Plan rapproché sur un visage du Christ. Glissement du plan au plan suivant : de la passion du Christ à son corollaire la souffrance :

Plan 58 - 11  : 26' 54" : Plan rapproché du bourgmestre, il a le corps ensanglanté, la tête suspendue, les bras écartés en croix. Panoramique à droite, plan général de la foule qui reprend un aspect paisible, après son terrible forfait. La période de jeunesse d'Andreï Roublev ne nous permet toujours pas de savoir qui il est exactement. Nous l'avons vu, il a déjà une certaine renommée, il est reconnu par Théophane le Grec. Ce qui est révélateur dans cette séquence, c'est que, même absent il est présent rien que par son nom. Rien que par son nom, il porte le dialogue à la méditation, à la profondeur, à l'élévation, à la paix.

En revanche, il n'en est pas de même pour Kyril, même lorsqu'il adopte la plus belle rhétorique, le plus beau discours. Il suffit qu'il prononce son nom pour que Théophane entre dans une grande colère, jusqu'à fustiger avec véhémence l'abus de violence de la foule. D'ailleurs cette remarque s'applique dès le début de l'épisode : là où passe Kyril, passe l'amère torture. Il en est d'ailleurs de même dans le second épisode (plan 44), lors de l'arrestation du bouffon, et dans le premier plan du même épisode, lors de la sortie des trois moines du monastère. Un moine sort en courant derrière eux, et leur dit : "Le père a dit que vous reveniez." Kyril s'emporte contre lui, et c'est Andreï Roublev qui le ramènera au calme. Nous le voyons, c'est grâce à des constatations de ce type que nous sommes conduit à prendre en considération tous les détails et faits singuliers. C'est une caractéristique cinémantique, dans la mesure où les images proposent en quelque sorte, comme dans un miroir, l'intérieur de l'âme violente de Kyril. A travers l'âme belliqueuse et querelleuse de Kyril, nous apprenons à connaître l'âme élevée et sereine de Roublev. Ainsi le procédé de "description" [2] d'une personne par son contraire est une application d'une citation que Tarkovski a noté dans son journal et qui est intégré dans un monologue du Stalker : "Le mal est actif, et le bien est passif."

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Liens spécifiques du film

Voir : Andreï Roublev


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La question des noms dans Stalker, d'Andreï Tarkovski

Constats sur les dénominations

Plan 16 : 15' 13" : Les trois hommes sont réunis, ils ne vont plus se quitter, sauf au cours de petits incidents révélateurs. Les présentations sont effectuées de la manière suivante : l'Écrivain dit au Professeur : "Laissez-moi me présenter. Je m'appelle…" Le Stalker le coupe sèchement : "On vous appelle l'Écrivain." Le Professeur dit alors : " Et moi, comment je m'appelle ?" Le Stalker, répond : "Vous …, vous êtes le Professeur."

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Nous constatons donc, qu'avec l'arrivée et l'entrée dans la Zone, nous assistons à une introduction de symboles puissants: la croix et la couronne d'épines, qui contrastent avec les symboles "hors-Zone": verre, ampoule, serviette, chapeau. Au plan 44, c'est le Stalker qui parle en premier. [3] (Voir : Clédon)

Le Stalker poursuit : " (…) Il y avait un parterre de fleurs. "Porc-épic" les a écrasées en égalisant la terre. (…)" Ici, apparaît pour la première fois, le nom de "Porc-épic", qui est-il ? Le Professeur cherche à en savoir plus : "C'est son vrai nom, "Porc-épic" ?" Le Stalker répond : "Il en a mené des gens dans la zone (…). C'est mon maître, il m'a ouvert les yeux. A l'époque on ne l'appelait pas "Porc-épic", on l'appelait Maître. Et puis il lui est arrivé quelque chose … ça s'est brisé en lui. (…)

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La question de la dénomination

Cette question se pose dans ce film d'une manière constante. De plus, nous distinguons deux types de noms : les noms de fonctions, Professeur, Écrivain, Stalker, Maître ; et les noms d'animaux, Porc-épic, Ouistiti. Nous rappelons l'origine du mot Stalker selon Andreï Tarkovski "to stalk : marcher à pas de loup." [4] A cela s'ajoute dans le prolongement du dialogue au plan 44, l'Écrivain qui "imaginait le Stalker, genre Œil-de-lynx, Géronimo, Serpent rusé…" Et dans le plan 97, devant l'obscurité inquiétante du "tunnel-hachoir", l'Écrivain dit : " C'est plutôt sombre, hein Professeur ? Je ne tiens pas à m'y aventurer le premier. Serpent rusé ne se porte pas volontaire." L'Écrivain devient-il un Stalker ?

Voir : Porc-épic

Mais, non seulement nous avons un excès de nominalisme animal, mais nous allons entendre en plus, par intermittence, pendant tout le séjour dans la Zone, des bruits d'animaux : des hurlements de chien, des coucous. Nous allons aussi voir un chien noir, et deux mystérieux corbeaux. "Il n'y a personne dans la Zone", mais il y a des animaux. Qu'est-ce à dire ? La Zone est-elle une mutation du paradis primordial ? Comment expliquer la présence animalière dans la Zone ? Nous trouvons souvent chez Tarkovski des propositions premières qui affirment une conséquence dualiste (contraire) dans le film. Ces conséquences sont des propositions secondaires, cachées. Elles installent les propositions premières dans une situation d'équilibre fragile, qui leur confèrent un régime en mouvement, c'est-à-dire que tout peut entrer dans une instance de changement. Ainsi dans la question relative aux animaux, le dualisme est le suivant : puisque la Zone est en quelque sorte une création d'une super-civilisation, est-ce que les animaux sont (comme nous pouvons le voir avec le chien noir ) les instigateurs de cette super-civilisation ? Ou alors, l'homme dans sa soif de vaincre devient-il un animal ?


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Liens spécifiques du film

Voir : Stalker


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Voir aussi


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Notes et références

  1. Le premier chiffre correspond aux plans du film depuis le début du film, le second chiffre aux plans du film depuis le début de l'épisode.
  2. Cf. G. Deleuze établit une distinction entre la description "réaliste" traditionnelle et la "théorie des descriptions" de Robbe-Grillet (Pour un nouveau roman, "Temps et description", Editions de Minuit.) (…) "La description "réaliste" (…) suppose l'indépendance de l'objet, et pose donc une discernabilité du réel et de l'imaginaire. (…) Tout autre est la description néo-réaliste du nouveau roman : comme elle "remplace" son propre objet, pour une part elle en gomme ou elle en "détruit" la réalité qui passe dans l'imaginaire, mais d'autre part elle en fait surgir toute la réalité que l'imaginaire ou le mental "créent" par la parole et la vision." Tome 2, op. cit., p. 15. (Cf. Robbe-Grillet, p. 127.) Peut-être, le cinéma de Tarkovski peut, en partie, rejoindre cette théorie, mais elle ne peut pas le suivre jusqu'au bout, car : (…) "Robbe-Grillet, répudiait non seulement le tactile, mais même les sons et les couleurs comme inaptes au constat, trop liés à des émotions et des réactions." p. 21. Or, le tactile, les sons et les couleurs sont à la base de l'œuvre de Tarkovski. Cf. également sur la même question, pp. 84 ; 86 ; 93 ; 165 ; 172-173. Apostolos Lampropoulos, Le pari descriptif, l'effet d'une figure déjà-lue, thèse doctorat littérature française, sous la direction de Philippe Hamon, Paris III, 2000. Yves Reuter, Décrire dans toutes les disciplines, Cahiers pédagogiques, n° 373, 1999, pp. 9-63.
  3. - Stalker : " Nous voilà chez nous. (…) C'est beau ici : il n'y a personne."
    - Le Professeur : " Mais nous sommes là."
    - Stalker : " Trois hommes ne peuvent tout souiller en un jour."
    - Le Professeur : " Et pourquoi pas ?" (Voir : Clédon)
  4. Cahier Journal 1970-1986, op. cit., p. 146 : 14 décembre 1976.
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