Main

De Cinémancie
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Edward aux mains d'argent.


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Titres des films

Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations

Titre Titre original Réalisation Scénario Année Pays Durée (min.)
Edward aux mains d'argent Edward Scissorhands Burton Tim Burton T.
Thompson C.
1990 USA 107
Main au Collet (La) To Catch a Thief Hitchcock Alfred Hayes J. M. 1955 USA 105
Main Basse sur la Ville La Mani sulla Città Rossi Francesco Capria R.

Forcella E.

Rossi F.
1963 Italie 105
Main du Diable (La) Tourneur Maurice Chanois J.-P. le 1943 France 82
Mains d'Orlac (Les) Mad Love Freund Karl Balderston J.L.
Endore G.
1935 USA 70
Mains qui Tuent (Les) Phantom Lady Siodmak R. Schoenfeld B. C. 1944 USA 87
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Autres titres de films

Titre Titre original Réalisation Scénario Année Pays Durée
A travers le Miroir Såsom i en spegel Bergman Ingmar Bergman Ingmar 1961 Suède 89
Condamné à mort s’est échappé (Un) Condamné à Mort s'est échappé (Un) Bresson Robert Bresson R. Devigny A. (mémoires) 1956 France 89
Il Divo Il Divo Sorrentino Paolo Sorrentino P. 2008 Italie
France
110
Luna (La) Luna (La) Bertolucci Bernardo Arcalli F., Bertolucci B.
et G. Peploe C.
1979 Italie 140
Miroir (Le) (Voir détail : Zerkalo) Tarkovski Andreï Tarkovski A.

Micharine A.

Et poèmes d'Arseni Tarkovski.
1975 URSS 106
Stalker (Voir détail : Stalker) Tarkovski Andreï Tarkovski A.
Strougatski A. et B.
1979 URSS 161
Visiteur (Le) Muukalainen Valkeapää Jukka-Pekka Forsström J.
Valkeapää J.-P.
2008 Finlande

Angleterre

Allemagne
96


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Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques du film.

A Travers le Miroir, d'Ingmar Bergman

Après sa "danse énigmatique " (dans la chambre de rencontre avec Dieu). Karen, entre dans la chambre de son père. Elle éteint la chandelle posée sur la table du bureau. Tout en restant du côté opposé des tiroirs et en regardant en direction de la porte, guettant l'arrivée de son père, sa main glisse vers les tiroirs, le troisième à partir du bas. (Cf. Photogramme Main 1.)

Photogramme Main 1 : A Travers le Miroir, plan 94. La « main-œil » de Karen qui ouvre le tiroir.

Elle ouvre le tiroir, prend un cahier et le feuillette. Elle lit (c'est son père qui écrit) : "…sa maladie est fatale avec des périodes sereines. Mais cette certitude m'est presque insupportable… Le besoin d'enregistrer sa désintégration progressive…" Elle range le cahier.

Ici, la main accomplit une double fonction, celle de voir et de saisir. La main de Karen qui a "vu" le cahier, est un bel exemple de ce qu'on pourrait appeler, "la main-œil". C'est un aspect pertinent qui mérite un développement conséquent, notamment au niveau des différents gestes des mains.


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Liens spécifiques du film

Voir :


Lait sur mer (plan 19) → doigt blessé (26) → [mains du père écartés en croix (32)] → [œil ouvert de Karen (59)] → [manteau 1 et 2 (62, 70)] → danse de Karen (plans 73a-d) → [tête en bas, Minos (92)] → main-œil Karen cherchant un cahier (94) → crachat Minos (111) → [cheveux de Minos tirés par K. (127)] → l'épave (plan 132) → escalier 1 et 2 (175 - 177)


[Les plans entre crochet ne sont pas inclus dans le Dictionnaire.]


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Un Condamné à mort s’est échappé, de Robert Bresson

Première victoire de Fontaine dans son combat pour la liberté. Grâce à une épingle, il a réussi à enlever les menottes qui emprisonnaient ses mains. Fontaine montre ses mains libres, à ses nouveaux amis. Les mains ont réussi à passer par les barreaux de la fenêtre. (Cf. Photogramme Main 2.)

Photogramme Main 2 : Un Condamné à Mort s'est échappé, plan 21. Fontaine passe ses mains libres à travers les barreaux de la fenêtre.

Les détenus n'avaient plus le droit de posséder des crayons. (Jost dubitatif qui répète après Fontaine : "fusillé pour un crayon ! ") Fontaine a pris le soin de cacher son crayon. Il a creusé un petit trou situé dans un endroit exigu dans lequel l'on dépose le seau d'hygiène, et où le corps d'un homme ne pouvait passer. Quand il a voulu montrer sa cachette à Jost : " Viens voir… C'est notre crayon." Il lui prend la main et lui fait saisir le crayon.(Cf. Photogramme Main 3.)

Photogramme Main 3 : Un Condamné à Mort s'est échappé, plan 114. Fontaine prend la main de Jost et lui fait saisir le crayon.

Ainsi la main de Fontaine, comme "un aveugle aux doigts de lumière", ne guide pas uniquement la main de Jost vers le crayon. Elle va le diriger aussi, à travers l'obscurité de cet espace, vers la lumière de la liberté. C'est un autre exemple pertinent d'une "main-œil".


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Liens spécifiques du film


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La Luna de Bernardo Bertolucci

L'image du père de Joe mort au volant de sa voiture. (Cf. Photogramme Main 4.)

Photogramme Main 4 : La Luna. Remarquez les poings serrés de l'adolescent sur la vitre.

Remarquez les poings serrés de l'adolescent sur la vitre. Image prémonitoire. N’anticipe-t-elle pas, en quelque sorte, la toxicomanie du jeune adolescent ?


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Liens spécifiques du film


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Le Miroir, d’Andreï Tarkovski

Voir : "La mainmise" du pouvoir politique et autoritaire.


La parole, la main et le nombre : agents cinémantiques

Plan 3 : 00' 00" : Ignat, un adolescent, silencieux, tient à la main gauche un livre fermé sur son doigt. Il met en marche l’interrupteur d’une télévision : télé, loin: vision au loin. C'est le premier miroir, un "miroir" partiel du monde ou plus exactement, un miroir des ondes du monde, un miroir contemporain de la plate réalité. Le son avant l'image. Nous "traversons le miroir" :

Plan 4 : 03' 29" : Une femme-médecin soigne un bègue, un grand adolescent, elle lui dit :
- " Comment t'appelles-tu ?"
- " Iouri Jar….ry."
- " D'où viens-tu ?"
- " De Khar….Khar…kov."
Elle pose son doigt, pointé vers le ciel, devant les yeux de Iouri : "Regarde-moi dans les yeux." Elle "l'attire" avec le doigt. Iouri avance, comme hypnotisé. Ensuite, elle fait tourner Iouri sur ses talons, elle pose sa main derrière sa tête : " Concentre ton attention sur ma main. Ma main t'attire." Il est attiré vers elle. (Cf. Photogramme Main 5)

Photogramme Main 5 : Le Miroir, plan 4. La psychothérapeute qui attire Iouri.

Elle se place devant lui, elle lui lève ses deux mains, à la hauteur des épaules, et tout en les tenant, elle lui dit : " Concentre-toi ! tout sur tes mains, tes mains se tendent. Toute ta volonté, ton désir ardent de vaincre, concentre-le dans les mains. (…). Regarde tes doigts. Les doigts se tendent. Toute ta tension va passer de là (elle pose sa main sur la tempe de Iouri) dans les doigts. Je vais dire "trois" et tes mains seront immobiles. Un, deux, trois. Les mains ne bougent plus. Tu ne peux pas les remuer, tu essaies de les remuer, impossible. Maintenant je vais effacer cette tension, et tu pourras parler, nettement, facilement. Toute ta vie tu parleras haut et net. Je supprime la tension de tes mains et de ta langue. Un, deux, trois, dis tout fort : "Je peux parler". Iouri dit fort : " Je peux parler".

Voilà un prologue thérapeutique peu ordinaire. Dans son journal manuscrit, Tarkovski a collé les unes après les autres toutes les questions qui lui furent posées par écrit, lors d'une intervention à Kazan le 11 décembre 1979. Parmi plus de cinquante billets que le public a adressés à Tarkovski, nous lisons le billet d'un spectateur qui se demande par rapport au prologue avec le bègue : (…) "Signifie-t-il que l'on ne vous laissait pas parler, ou que, pour des raisons intérieures, vous ne pouviez pas parler ? (…) La scène … ou l'enfant (Ignat) lit la lettre de Pouchkine à Tchaadaïev, ne vient-elle pas en partie donner une explication à ceux à qui ne plaît pas votre attitude à l'égard de la Russie ?" Cette pertinente constatation est dans le droit fil des inquiétudes d'Ermarch. [1] Elle met l'accent sur l'audace de Tarkovski. Nous savons que le Goskino [2] souhaitait qu'il (…) "crée quelque chose de nouveau, lié au progrès scientifique et technique." [3] Tarkovski choisit de montrer un progrès médical, qui présente néanmoins une grande ambiguïté, car cette thérapie baigne pour une très grande part dans l'irrationnel, elle fait appel à la suggestion, à l'hypnose et à la parapsychologie, c'est-à-dire à des catégories irrationnelles qui, en fin de compte n'avaient pas de place prépondérante dans un système idéologique comme le socialisme matérialiste. Par ailleurs, Tarkovski connaissait une célèbre parapsychologue géorgienne de Moscou qui s'appelait Djouna, et qui soigna, entre autres, Brejnev. [4]


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Le fond de la main

Ainsi, le prologue, comme on le voit, est loin d'être un fragment "innocent". Il est au contraire chargé, au sens propre et au sens figuré, de charges électriques, voire magnétiques. D'abord, nous entendons une charge vocale : le son vient avant la lumière, le mental avant le visible, le verbe avant l'image. Quel sera l'instrument de la forme ? L'outil de base ? La forme s'inscrit dans un cadre simple : le fond est "bouché" par un mur blanc. Mais, caractéristique tarkovskienne permanente, "le fond n'a pas de fond". En effet, chez Tarkovski, le fond est toujours "vibrant", dense, non uniforme. Il est presque toujours tactile, plastique, comme dans Stalker. La question du fond se révèle encore plus pertinente dans ce prologue, si l'on considère l'ensemble du début : Ignat qui tient le livre fermé sur un doigt de la main gauche devant la télévision. C’est une image de transition active, puisqu'il s'est arrêté de lire pour voir la télévision. L'écran noir de la télévision s'illumine sur une image-clinique, une image de soin. L'image qui soigne, c’est celle d’une femme et d’un adolescent, suggestion d'une mère et de son fils.

La psychothérapeute ne devient-elle pas le réalisateur ? Elle est habillée de blanc, comme le fond blanc, devenu un blanc de lumière. Un réalisateur de cinéma n'est-il pas celui qui cherche "la lumière de l'obscurité" ? Quel est l'instrument de base de la mise en lumière ? De la mise en forme ? N'est-elle pas le doigt ? Et par prolongement, la main ? "L'interrupteur" du doigt, ce sont les yeux : tout en posant son doigt devant Iouri, la psychothérapeute lui dit : "Regarde-moi dans les yeux." Un zoom avant cadre en plan moyen Iouri, qui penche en arrière, comme en "vénération devant le prodige". Ensuite, au cours de cette extraordinaire thérapie, nous constaterons que la guérison du bégaiement, pouvoir parler, passe par les mains.

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L'éloge de la main

Ainsi le spectateur perspicace n'avait qu'en partie raison. Car, non seulement, on ne laissait pas Andreï Tarkovski parler, mais on ne le laissait pas non plus faire. Car à quoi ça sert de parler si on ne fait rien ? Il y a bien eu à l'origine le verbe, mais après le verbe, il y a eu le geste, "le verbe et le geste donnent l'action". L'éloge de la main de la part de Tarkovski est une contribution à la vénération de cet organe inestimable. [5] De plus, dans la cinémancie, la main a une place de choix, c'est un grand facteur de détermination, car comme la bouche et les yeux, "la main parle et voit". Elle dit même des choses que la bouche ne peut pas dire. Elle voit des choses que les yeux ne voient pas. (…) "Comme le regard, la main joue un rôle important dans la magie ; elle est d'ailleurs parfois comparée à l'œil, et a la même signification dans les rêves pour les psychanalystes. D'où le beau titre : "l'aveugle aux doigts de lumière." (…) C'est par l'extrémité des mains que s'exhale l'énergie ou fluide vital des magnétiseurs. L'imposition des mains signifie un transfert d'énergie ou de puissance. [6] (…) La main exprime des idées d'activité, en même temps que de puissance et de domination. (…) Il faut se souvenir aussi que le mot manifestation à la même racine que "main" est "manifesté" ce qui peut être tendu ou saisi par la main." [7]

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Les gestes de la main

En somme, nous pouvons distinguer les gestes de main libre, qui se manifestent par un objet concret et les gestes de main articulés par un objet moral. C'est-à-dire que nous avons, d'une part, les gestes de main spiritualisants, abstraits, et d'autre part, les gestes de main matérialisants. Notons un fait capital : dans les deux cas nous entrons souvent de plain-pied dans le domaine indéfini de la superstition, des croyances populaires, des légendes, etc. Ainsi par exemple, le geste du signe de la croix chrétien, est-ce une figure religieuse ou superstitieuse ? Peut-on dire que les gestes de figures religieuses n'entrent pas dans le cadre des catégories superstitieuses parce qu'ils sont sacrés ? Peut-on donc dire que seuls les gestes profanes sont superstitieux? Et pourquoi ? Car il faut encore ajouter : (…)" La main est un emblème royal, instrument de maîtrise et signe de domination. Le même mot hébreu "iad" signifie à la fois "main" et "puissance". [8] Par ailleurs,"La main serait une transposition plastique du nom d'Allah." [9] "Elle joue un rôle essentiel dans la tradition islamique : elle symbolise la providence et représente l'abrégé de la loi." [10] (Cf. Figure Main.)

Figure Main 6 : La Main qui serait une transposition plastique du nom d'Allah.
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La valeur du chiffre trois

Le bègue du film représente finalement "un miroir temporel" : un miroir qui nous renvoie la même image, l'écho de sa voix. Le bègue qui renvoie son propre son. Et c'est ce qui fait justement problème. Il ne peut pas parler dans l'ordre naturel des mots. Il répète les mêmes mots dissociés. Pour cette raison, la main à elle seule, avec tous ses attributs en chaîne, [11] ne pourra pas mettre de "l'ordre" dans l'élocution du jeune homme. Pour cela, il faut le "dire", il fallait que la femme-médecin ordonne à son patient : "Je vais dire "trois" et tes mains seront immobiles" Voilà donc le mot magique : trois, c'est un nombre, mais qu’il faut encore dire dans l'ordre : "Un, deux, trois, les mains ne bougent plus." Le chiffre trois est un chiffre emblématique chez Tarkovski. Nous l'avons déjà rencontré au niveau de la distribution des rôles principaux des protagonistes, une distribution en triangle. [12]


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Liens spécifiques du film

Voir : Miroir (Le)


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Stalker, d’Andreï Tarkovski

Il s’agit des travellings sur des objets hétéroclites. Ainsi, le 4ème travelling en plongée présente : une seringue, une cuillère, une boîte en fer blanc à l'intérieur duquel il y a une seringue, des pièces de monnaie, la couverture d'un livre représentant une icône, une mitraillette, une portion du sol en carrelage noir et blanc en losange, des bouts de fil barbelé, un ressort, des lambeaux de pages de livres, une sorte de vieille pipe, et enfin, flottant au-dessus de l'eau. La main du Stalker, en gros plan.

Le plan 89 offre une vision "archéologique des objets", si nous osons dire, une espèce de vision archéologique des civilisations contemporaines. Nous constatons qu'il y a une direction de lecture.[13] Les objets défilent sous la caméra, pour aboutir enfin à la main inerte du Stalker. A quoi sert un objet, s'il n'y a pas une main pour le manipuler ? Mais quel objet choisir ? A ces questions, il faut saisir le sens qu'attribue Tarkovski à l'image cinématographique, qui est (…) "l'observation des faits dans le temps, agencés selon les formes de la vie même. Selon ses lois temporelles. Mais ces observations nécessitent une sélection. (…) L'image est cinématographique, si elle vit dans le temps et si le temps vit en elle, dès le premier plan tourné. Aucun objet, même "mort", aucune table, aucune chaise, aucun verre, ne peut être filmé isolément dans un plan comme s'il se trouvait en dehors du temps."[14] Ainsi, Tarkovski ne veut pas s'éloigner des faits concrets, dont la vie réelle offre le tableau. Comme le regard d'un enfant ! Il veut, en quelque sorte, échapper à l'analyse intellectuelle, pour s'adresser à l'instinct, au spontané, à l'immédiat. C'est un regard idéal qu'il vise, et qui est difficile d'accès.


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Liens spécifiques du film

Voir : Stalker


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Symbolisme

(…) "Bien qu'il ne s'agisse pas d'un principe absolument constant, la droite correspond plutôt, en Chine à l'action, la gauche au "non-agir", à la sagesse (Tao Te King, 31.) Cette même polarité peut d'ailleurs être considérée comme la base des Mudrâ hindous et bouddhiques. Les Mudrâ sont les "symbolismes essentiels des gestes de la main." En voilà quelques exemples : - L'abhaya-mudrâ, absence de crainte : main levée, tous doigts étendus, paume en avant. - Le varada-mudrâ, don : main baissée, tous doigts étendus, paume en avant. - Le tarjanî-mudrâ, menace : poing fermé, l'index tendu pointant en l'air.[15]


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Superstition

• La main hindoue, "avec les doigts tendus et séparés, qui dans le bouddhisme symbolise "l'absence de crainte", représente la bonté, l'équité, l'autorité ; elle protège la famille et, notamment en Italie, éloigne le mauvais œil."

• La figa (figue) brésilienne ou higo basque, main fermée avec le pouce entre l'index et le majeur, éloigne les influences négatives. Comme l'index recouvrant le pouce peut évoquer la forme d'une croix, ce geste repousse le diable et les démons…"

• La main cornue (en position de cornes), index et auriculaires tendus, avec les autres doigts repliés, joue un grand rôle dans la sorcellerie : elle menace celui vers qui elle est dirigée mais elle peut aussi servir à conjurer la mauvais sort notamment si on la pointe vers le sol…"[16]


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Notes et références

  1. Filip Ermach : haut fonctionnaire, responsable du cinéma au département de la culture du Comité Central du P.C. Il deviendra en 1972, le Président du Goskino, et le restera jusqu'en 1986.
  2. Goskino : Cinéma d’état.
  3. Cahier Journal du 17 septembre 1972. Op. cit.
  4. Elle sera mentionnée pour la première fois dans le Cahier Journal le 26 janvier 1980 : (…) "Ermarch l'interroge sur Djouna, pour que Mossine aille la voir."Andreï Tarkovski, Cahier Journal 1970-1986, op. cit., p. 226. Le 9 octobre 1981, il ira la voir, pour qu'elle s'occupe de son champ magnétique, car il semblerait qu'Andreï Tarkovski ait possédé des facultés semblables à celles de Djouna. Op. cit., pp. 276 ; 278 ; 283.
  5. Cf. G. Deleuze, la main chez Bresson, op. cit., p. 22. J. Donner, (...) "Souvent dans les films de Bergman ; les mains ont une grande signification dramatique", op. cit., p. 94. G. Bachelard, La psychanalyse du feu, "On a sans doute bien fort bien dit quand on a défini l'homme : une main et un langage. Mais les gestes "utiles" ne doivent pas cacher les gestes "agréables". Editions Gallimard, 1949, p. 61. Et, du même auteur, L'eau et les rêves, "La main aussi a ses rêves, elle a ses hypothèses. Elle aide à connaître la matière dans son intimité." Librairie José Corti, 1942, p. 124.
  6. "Elle était également pratiquée par les rois de France et d'Angleterre. Ils guérissaient ainsi les écrouelles (Adénopathie cervicale tuberculeuse chronique.)
  7. Chevalier/Gherrbrant, Dictionnaire des Symboles, op. cit., pp. 599-602.
  8. Chevalier/Gherrbrant, Dictionnaire des Symboles, op. cit., p. 599.
  9. D. Champault et A. R. Verbrugge, La main, ses figurations au Maghreb et au levant, Paris, catalogue du musée de l'homme C.N.R.S. 1965, p. 20.
  10. "Cinq doigts et quatorze jointures, trois à chaque doigt, deux pour le pouce, comme les cinq dogmes qui ont chacun trois modifications sauf le premier qui n'en a que deux." Amulettes et Talismans, la collection Lionnel Bonnemère, textes de Lionnel Bonnemère, présentés par Marcelle Bouteiller, Editions établies par Bernadette Guichard, Editions de la Réunion des Musées nationaux, Paris, 1991, p. 149.
  11. De regard, de transfert d'énergie, de puissance, de domination, de manifestation d'emblème royal et même, en fin de compte, de loi.
  12. Comme par exemple dans Nostalghia, Stalker ou Andreï Roublev.
  13. Comme le seront les plans de documentaires dans Le Miroir.
  14. Andreï Tarkovski, Le Temps Scellé, op. cit., p. 64.
  15. Chevalier/Gherrbrant, Dictionnaire des Symboles, op. cit., p. 599.
  16. Éloïse Mozzani, Le livre des Superstitions, op. cit., p. 1056.


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