« Corbeau » : différence entre les versions
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Version du 10 juin 2012 à 12:51
Titres des films
Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations
Titre | Titre original | Réalisation | Scénario | Année | Pays | Durée (min.) |
---|---|---|---|---|---|---|
Corbeau (Le) | Corbeau (Le) | Clouzot Henri-Georges | Chavance L., Clouzot H.-G. |
1943 | France | 92 |
Corbeau (Le) | The Raven | Corman Roger | Matheson Richard | 1963 | USA | 86 |
Autres titres de films
Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations
Titre | Titre original | Réalisation | Scénario | Année | Pays | Durée |
---|---|---|---|---|---|---|
Andreï Roublev | (Voir détail : Andreï Rublyov) | Tarkovski Andreï | Tarkovski A. Konchalovsky A. |
1969 | URSS | 215 |
Mathilde §. Des volutes de fumée qui forment un corbeau |
(Voir détail : Mathilde) | Mimica Nina | Mimica Nina | 2004 | Italie, Espagne, Angleterre, Allemagne | 97 |
Pommes d’Adam (Les) | Adams æbler | Jensen Anders Thomas | Jensen Anders Thomas | 2005 | Danemark, Allemagne | 94 |
Stalker | (Voir détail : Stalker) | Tarkovski Andreï | Tarkovski A. Strougatski A. et B. |
1979 | URSS | 161 |
Visiteur (Le) | Muukalainen | Valkeapää Jukka-Pekka | Forsström J. Valkeapää J.-P. |
2008 | Finlande Angleterre |
98 |
Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films
Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski
Un corbeau sur l'épaule de Kyril
Plan 176-34 [1]: 1h27'48 " : Plan général d'un arbre placé au centre de l'image(Cf. Photogramme – Arbre 7.)
Plan 177-35 : 1h 27' 59" : Plan rapproché sur l'arbre. Nous distinguons Kyril à gauche qui tient, confondu par son habit sombre, un corbeau noir et docile. (Cf. Photogramme – Arbre 8.)
La caméra pivote à droite:
Plan 178-36 : 1h 28' 06 " : Nous voyons Andreï Roublev. Tous les deux s'abritent de la pluie au pied de l'arbre. Ils sont placés en équilibre de part et d'autre de l'arbre. L'arbre est un chêne.
La figure du corbeau ne doit pas être négligé. Comme nous allons le voir, un peu plus loin, dans Stalker. La particularité du corbeau du plan 177, vient du fait, que nous le distinguons avec grande difficulté. Il est confondu dans les habits sombres de Kyril. Ce n'est pas la première fois que nous rencontrons ce type d'image : une figure sombre dans un fond sombre. [2] Il y a une union entre la forme et le fond, une union entre le corps et l'esprit.
Liens spécifiques du film
Voir : Andreï Roublev
Stalker, d’Andreï Tarkovski
Les corbeaux du Bunker
Plan 111 : 1h 39' 20" : Dans le bunker, qui est une immense salle en béton, le sol est recouvert de petits monticules de sable. Dans ce plan, l'Écrivain se trouve déjà au fond de la salle. Nous ne le verrons pas traverser les monticules de sable. [3] Le Stalker lance un écrou. (Voir : bande) Ce qui est paradoxal, puisqu'à l'entrée du tunnel-hachoir il n'en avait pas. Aussitôt après avoir lancé l'écrou, le Stalker et le Professeur se couchent sur le sable, comme si une bombe allait éclater !
Plan 112 : 1h 39' 30" : La réponse de la Zone est des plus étranges : (…) "Un corbeau part de droite cadre et, arrivant vers le fond à gauche disparaît brusquement volatilisée. Un autre surgit du même point et vient se poser sur un monticule à gauche." [4] (Cf. Photogramme – Corbeau 2.)
La volatilisation du premier corbeau est une illustration cinématographique, d'une "Calvitie de moustique" des frères Strougatski. [5] La question qui se pose, c'est celle de savoir pourquoi Tarkovski introduit des corbeaux dans cette séquence. Il peut sembler, de prime abord, que la réponse peut provenir en partie du sol du Bunker : les monticules de sable. Nous y voyons des cadavres d’hommes recouverts par du sable. [6] Comme le dira d'ailleurs le Stalker : "Des gens ont péri ici." [7] Le corbeau devient comme l'oiseau noir des romantiques, (…) "planant au-dessus des champs de bataille pour se repaître de la chair des cadavres. (…) (Cependant) il semble ressortir d'une étude comparée des coutumes et croyances de nombreux peuples que le symbolisme du corbeau n'ait été reçu dans son aspect purement négatif que récemment, et quasi exclusivement en Europe. (…) Symbole de perspicacité, dans la genèse (8, 7), c'est lui qui va vérifier si la terre commence, après le déluge, à réapparaître au-dessus des eaux. (…) En Grèce, il est consacré à Apollon, ce sont des corbeaux, qui déterminent l'emplacement de l'Omphalos de Delphes, selon Strabon. (…) Il remplit une fonction prophétique…"[8] En ce qui concerne la dualité légendaire du caractère du corbeau, qui associe signification sinistre et réputation bénéfique. Les Arabes du Grand Désert disent : (…) "Ne continue pas ta route si tu vois un corbeau seul et comme égaré dans le ciel", ils prennent pour bon augure deux corbeaux volant eux."
Dans le film, les deux corbeaux volent devant l'Écrivain, en revanche, ils volent face au Professeur et au Stalker. Enfin de compte, les deux corbeaux du plan 114 sont de bon augure pour l'Écrivain, qui a traversé plusieurs dangers. Par contre, la situation du Stalker va changer.
Plan 118 : 1h 45' 58" : Gros plan du Stalker. Il se déplace vers la gauche, tourne à droite dans une petite pièce. Il se place devant une fenêtre, le jour faiblit brusquement, amplifiant la part d'ombre. (Cf. Photogramme - Fenêtre)
Ensuite il commence à réciter un poème, qu'on pourrait intituler, "Mais cela ne suffit pas." [9]
Liens spécifiques du film
Voir : Stalker
Voir aussi
Notes et références
- ↑ Le premier chiffre correspond aux plans du film depuis le début du film, le second chiffre aux plans du film depuis le début de l'épisode.
- ↑ Cf. Stalker, plan 141 a et b ; Le Miroir, plan 19.
- ↑ Le Stalker crie : " L'Écrivain en arrière. Revenez donc espèce de suicidaire. J'ai dit d'attendre à l'entrée."
- ↑ Krysztof Rogulski, "Stalker, les voix des ténèbres", L'Avant-Scène Cinéma, N° 427, décembre 1993, p. 45.
- ↑ Ainsi, dans le livre des Strougatski, le Stalker Shouhart dit à Kiril : (…) " Tu te rappelles l'histoire du Petit Poucet ? On te l'a apprise à l'école ? Eh bien, maintenant ça va être l'inverse." (…) Je jetai le quatrième écrou. Et celui-ci, justement, ne passa pas. Je ne pouvais pas expliquer ce qui n'allait pas, mais je sentis qu'il y avait quelque chose. (…) Je pris le cinquième écrou et l'envoyai plus haut et plus loin. La voilà, la "calvitie de moustique !" L'écrou partit vers le haut normalement, il commença à tomber aussi normalement, mais à mi-chemin, ce fut comme si quelqu'un l'avait tiré de côté avec une telle force qu'il s'enfonça dans l'argile et disparut…" Arcadi et Boris Strougatski, Pique-nique au bord du chemin, op. cit., pp. 34-35. Dans le livre, la Zone est terriblement dangereuse, avec des lieux et des pièges indescriptibles, outre "la calvitie de moustique", il y a " la gelée de sorcière ", "(qui) pointait ses langues bleues, semblables aux flammèches de l'alcool hors du trou et, le comble, n'éclairait rien du tout" (p. 39), "le duvet brûlant" (p. 25), les crachats du "chou du diable" (p. 25), etc.
- ↑ Pour sa part, Gérard Pangon accorde au sol ondulé de bunker, (…) "un relief de type intra-utérin. Ce qui renvoie à la notion de renaissance spirituelle." op. cit., p. 107.
- ↑ Nous ne verrons qu'un seul squelette devant "la Chambre des Désirs" : est-ce son vœu de mourir ?
- ↑ Chevalier/Gherrbrant, Dictionnaire des Symboles, op. cit.,p. 285 sq.
- ↑ " Voilà l'été passé / Comme s'il n'avait jamais existé (…) / Mais cela ne suffit pas. (…) De la chance elle me donna / Mais cela ne suffit pas… etc." Le sens du poème est limpide. L'homme est un insatisfait.