« Crochet » : différence entre les versions
Ligne 36 : | Ligne 36 : | ||
<center>* * *</center> | <center>* * *</center> | ||
==Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films== | ==Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films== |
Version du 7 mars 2012 à 15:17
Autres titres de films
Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations
Titre | Titre original | Réalisation | Scénario | Année | Pays | Durée |
---|---|---|---|---|---|---|
Condamné à mort s’est échappé (Un) | Condamné à Mort s'est échappé (Un) | Bresson Robert | Bresson R. Devigny A. (mémoires) | 1956 | France | 89 |
Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films
Un Condamné à mort s’est échappé, de Robert Bresson
Un voisin de cellule souffle à Fontaine une idée pour s'évader :
- Le voisin : "Il te faut des crochets."
- Fontaine : "Quels crochets, avec quoi ? "
- Le voisin : "Le cadre de ta lanterne." (Plan 75.)
Fontaine suit l'avis éclairé de son voisin. Il commence par enlever le cadre de sa lanterne. Avec une cuillère, il dévisse les vis. Il casse le verre qu'il recouvre au préalable avec un drap et jette le verre cassé dans un grand seau (plan 80). Il vide le tout dans la fosse (plan 81). Il dessine la terrasse du bâtiment et l'épaisseur des murs d'enceinte. (Cf. Photogramme – Crochet 1)
Il plie deux barres métalliques à 90°, qu'il relie avec un fil de fer provenant du grillage du lit. (Cf. Photogramme – Crochet 2 et 3)
A l'instant où il termine son travail, le crochet glisse de ses mains et tombe. Au même moment, des soldats allemands passent dans le couloir. Fontaine pense : "La moindre erreur me sera fatale."Il fixe le crochet à une corde qu'il a confectionnée auparavant, et fait des essais sur les barreaux de sa fenêtre, pour voir si le crochet peut porter son poids. L'essai fut concluant. (Cf. Photogramme – Crochet 4)
Toutefois pour s'échapper, il faut être deux. Le camarade de Fontaine s'est fait capturer. Il lui restait un jeune homme, Jost, moitié soldat français, moitié soldat allemand, que la providence lui envoya. Mais Fontaine avait des doutes à son sujet, il se demandait si Jost n'était pas un "mouton" (un traître) (plan 104). Les amis de Fontaine le pressaient de partir, surtout un curé : "Tu as traîné trop longtemps, tu fignoles…" (plan 96). Fontaine fini par proposer à Jost de s'évader: "Sortit d'ici, tu n'y penses pas", lui dit-il. Fontaine pour lui montré la faisabilité de son projet, il démonte les planches de la porte qu'il a réussie de décoller.
Au plan 138, enfin, Fontaine enjambe le premier mur de la double enceinte de la prison, il passe les pieds autour de la corde, et réussit à franchir l'espace entre les deux murs. (Cf. Photogramme – Crochet 5)
Il parvient vers le mur extérieur. Il fait un signe à Jost de venir. Le condamné à mort s'est échappé grâce à ce crochet. Comment aurait-il fait autrement ? Mais on n'a pas fini le plan 138. Car l'image ne montre pas la partie inférieure. En effet, il manque un petit détail. Le crochet est accroché à un minuscule fil téléphonique : "La liberté qui tenait à un fil."
Ce crochet ne devient-il pas comme "l'hameçon de la victoire" ? Ne représente-il pas Fontaine et le jeune Jost qui seront liés ensemble, pour s'évader ? C'est encore un exemple qui propose l'idée "qu'un objet peut suggérer une représentation indirecte d'une personne (ou de plusieurs)". Comme la scie sifflante ou la cloche dans Andreï Roublev, le chat noir ou le verre de la lampe à pétrole dans Le Miroir, etc.