« Tarkovski Andreï » : différence entre les versions

De Cinémancie
Aller à la navigation Aller à la recherche
Aucun résumé des modifications
 
(14 versions intermédiaires par le même utilisateur non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
<span id="ancre_1"></span>[[Fichier: Tarkovskyandreïp.jpg|500px|thumb|right|'''Tarkovski Andreï'''. ]]
==Tarkovski Andreï (4 avril 1932 - 29 décembre 1986)==
==Tarkovski Andreï (4 avril 1932 - 29 décembre 1986)==


Ligne 6 : Ligne 8 :


Cependant, dès que nous avons commencé à aborder le cinéma d'Andreï Tarkovski, et au fur et à mesure de notre recherche, nous avons constaté que ses films, à eux seuls proposent un répertoire presque complet d'hypothèses [[Thèse:Résumé|cinémantiques]]. Le nombre élevé, varié et pertinent des systèmes sémiotiques que nous avons détectés est un facteur déterminant de notre engagement à considérer son cinéma comme un fil conducteur. Car, le choix qui se posait était celui de savoir s'il fallait effectuer une recherche rapide mais superficielle sur les quatre réalisateurs ou alors approfondir le cinéma d'un auteur et inclure par analogie formelle ou auditive d'autres réalisateurs. Nous avons opté pour la seconde solution, car elle permet d'une part d'asseoir solidement la notion [[Thèse:Résumé|cinémantique]], et d'autre part, de respecter en partie notre projet. On proposant une esquisse d'un "dictionnaire de la [[Thèse:Résumé#cinémancie|cinémancie]]", qui concerne plusieurs réalisateurs. C'est le 3ème tome de notre étude. Il permettra de créer des liens, et d'aborder les figures transversalement.
Cependant, dès que nous avons commencé à aborder le cinéma d'Andreï Tarkovski, et au fur et à mesure de notre recherche, nous avons constaté que ses films, à eux seuls proposent un répertoire presque complet d'hypothèses [[Thèse:Résumé|cinémantiques]]. Le nombre élevé, varié et pertinent des systèmes sémiotiques que nous avons détectés est un facteur déterminant de notre engagement à considérer son cinéma comme un fil conducteur. Car, le choix qui se posait était celui de savoir s'il fallait effectuer une recherche rapide mais superficielle sur les quatre réalisateurs ou alors approfondir le cinéma d'un auteur et inclure par analogie formelle ou auditive d'autres réalisateurs. Nous avons opté pour la seconde solution, car elle permet d'une part d'asseoir solidement la notion [[Thèse:Résumé|cinémantique]], et d'autre part, de respecter en partie notre projet. On proposant une esquisse d'un "dictionnaire de la [[Thèse:Résumé#cinémancie|cinémancie]]", qui concerne plusieurs réalisateurs. C'est le 3ème tome de notre étude. Il permettra de créer des liens, et d'aborder les figures transversalement.


<center>*</center>
<center>*</center>
Ligne 14 : Ligne 17 :


Durant sa jeunesse, deux grandes phases vont contribuer à sa formation. D'abord, le cycle scolaire (1943-1950) : lycée à Moscou, et cours de musique et de peinture. Ces questions qui ont une place importante dans ses films mériteraient à elles seules une étude approfondie. Nous en parlerons uniquement si cela explicite notre discours. Mais il est juste de dire que Tarkovski peint avec de la lumière sur une pellicule de cellulose. Le cycle extra-scolaire (1950-1955) dont il s'agit est très particulier pour un futur cinéaste, d'abord : la langue arabe, ensuite la géologie.
Durant sa jeunesse, deux grandes phases vont contribuer à sa formation. D'abord, le cycle scolaire (1943-1950) : lycée à Moscou, et cours de musique et de peinture. Ces questions qui ont une place importante dans ses films mériteraient à elles seules une étude approfondie. Nous en parlerons uniquement si cela explicite notre discours. Mais il est juste de dire que Tarkovski peint avec de la lumière sur une pellicule de cellulose. Le cycle extra-scolaire (1950-1955) dont il s'agit est très particulier pour un futur cinéaste, d'abord : la langue arabe, ensuite la géologie.


<center>*</center>
<center>*</center>
Ligne 19 : Ligne 23 :
====La langue arabe (1950-1952)====
====La langue arabe (1950-1952)====


Larissa Tarkovski, la seconde épouse, nous livre une indication sur l'émerveillement de son mari pour la langue arabe : (…) "Cette langue l'éblouissait parce qu'on y trouve des centaines de mots pour désigner le chameau. Le chameau mâle, femelle, les petits chameaux à des âges différents. (…) Tous reçoivent un nom à part. (Il lui disait: ) "J'avais l'impression que leur nom dépendait du moment de la journée et du jour de la semaine." <ref>Cf. '''Larissa Tarkovski''', ''Andreï Tarkovski'', Éditions Calman-Lévy, 1998, p.36.  </ref> Outre ce fait biographique, l'entrée de Tarkovski à l'Institut des Etudes Orientales soulève la question du rapport de l'Orient avec le cinéma de Tarkovski. Peut être est-elle liée aussi à un critère héréditaire ? La famille Tarkovski était en effet une, (…) "famille régnante sur la ville de Tarki, au Daghestan, au nord-ouest de la mer Caspienne, du XVème siècle au XIXème siècle, de religion musulmane, convertie au christianisme en 1793, qui passe alors sous la protection de la Russie de Catherine II." <ref> '''Andreï Tarkovski''', ''Cahier Journal 1970-1986'', op. cit., p. 463. </ref> Nous ajoutons donc à présent un second critère, le critère religieux, qui a sans doute eu une influence dans une liaison avec le sacré chrétien pour aboutir en quelque sorte à un sacré universel. Cependant, comme nous l'avons rappelé rapidement, la [[superstition]] est étroitement liée au religieux. Du coup, le particularisme religieux de Tarkovski d'abord musulman, ensuite chrétien orthodoxe est certainement une contribution importante à son intérêt pour les phénomènes [[Parapsychologie|parapsychologiques]].
Larissa Tarkovski, la seconde épouse, nous livre une indication sur l'émerveillement de son mari pour la langue arabe : (…) "Cette langue l'éblouissait parce qu'on y trouve des centaines de mots pour désigner le chameau. Le chameau mâle, femelle, les petits chameaux à des âges différents. (…) Tous reçoivent un nom à part. (Il lui disait: ) "J'avais l'impression que leur nom dépendait du moment de la journée et du jour de la semaine." <ref>Cf. '''Larissa Tarkovski''', ''Andreï Tarkovski'', Éditions Calman-Lévy, 1998, p.36.  </ref> Outre ce fait biographique, l'entrée de Tarkovski à l'Institut des Etudes Orientales soulève la question du rapport de l'Orient avec le cinéma de Tarkovski. Peut être est-elle liée aussi à un critère héréditaire ? La famille Tarkovski était en effet une, (…) "famille régnante sur la ville de Tarki, au Daghestan, au nord-ouest de la mer Caspienne, du XVème siècle au XIXème siècle, de religion musulmane, convertie au christianisme en 1793, qui passe alors sous la protection de la Russie de Catherine II." <ref> '''Andreï Tarkovski''', ''Cahier Journal 1970-1986'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 463. </ref> Nous ajoutons donc à présent un second critère, le critère religieux, qui a sans doute eu une influence dans une liaison avec le sacré chrétien pour aboutir en quelque sorte à un sacré universel. Cependant, comme nous l'avons rappelé rapidement, la [[superstition]] est étroitement liée au religieux. Du coup, le particularisme religieux de Tarkovski d'abord musulman, ensuite chrétien orthodoxe est certainement une contribution importante à son intérêt pour les phénomènes [[Parapsychologie|parapsychologiques]].


Par ailleurs, l'aspect orientalisant a d'une part une importance dans la bande [[son]], au niveau de la musique, particulièrement dans ''[[Stalker]]'' par exemple, et d'autre part, sur la bande image, ce qui se traduit au niveau de l'approche et de la recherche d'un absolu de l'image, dans une espèce de "calligraphie cinématographique lumineuse".<ref>Certes cette notion prête à confusion, mais nous pouvons la comparer à la perfection stylistique de la calligraphie orientale, et par prolongement à la calligraphie extrême-orientale et à sa poésie, comme par exemple l'importance de la poésie haïku dans ses écrits. </ref> Cette "calligraphie" s'appuie d'une part essentiellement sur des mouvements spécifiques de la caméra, lents et soignés, et d'autre part, sur une mise en scène simple et sobre, "sans fioritures" comme le dit Kyril, à propos de la peinture de Théophane le Grec, dans ''[[Andreï Roublev]]''.
Par ailleurs, l'aspect orientalisant a d'une part une importance dans la [[Son (bande-son)|bande-son]], au niveau de la musique, particulièrement dans ''[[Stalker]]'' par exemple, et d'autre part, sur la bande image, ce qui se traduit au niveau de l'approche et de la recherche d'un absolu de l'image, dans une espèce de "calligraphie cinématographique lumineuse".<ref>Certes cette notion prête à confusion, mais nous pouvons la comparer à la perfection stylistique de la calligraphie orientale, et par prolongement à la calligraphie extrême-orientale et à sa poésie, comme par exemple l'importance de la poésie haïku dans ses écrits. </ref> Cette "calligraphie" s'appuie d'une part essentiellement sur des mouvements spécifiques de la caméra, lents et soignés, et d'autre part, sur une mise en scène simple et sobre, "sans fioritures" comme le dit Kyril, à propos de la peinture de Théophane le Grec, dans ''[[Andreï Roublev]]''.




Ligne 28 : Ligne 32 :
====La géologie (1952-1954)====
====La géologie (1952-1954)====


Si la peinture, la musique, la poésie et l'arabe ont contribué à une mise au point (et en pratique) de la bande son et de la bande image, la géologie apporte une large contribution d'une part, à l'aspect matériel de la composition filmique, et d'autre part, à la structuration des scénarios et des films, élaborés par un procédé qu'on pourrait appeler, "un procédé par stratification", c'est-à-dire, une composition en couche non finie. De plus, "Gé", la terre, appelle "[[Topo-analyse (cinémantique)|topos]]", le lieu. Mieux, le lieu est inclus dans la terre. Il est la terre. Comme en géologie, où la moindre couche, la plus fine, est un indice révélateur sur la conception vitale d'un certain biotope : sa faune, sa flore, en bref, l'élaboration d'un monde. Les plans chez Tarkovski ont souvent cette faculté d'établir une structure édifiante d'un complexe à résonance multiple. Nous expliquerons plus longuement dans le cœur de notre étude cet aspect spécial.
Si la peinture, la musique, la poésie et l'arabe ont contribué à une mise au point (et en pratique) de la bande son et de la bande image, la géologie apporte une large contribution d'une part, à l'aspect matériel de la composition filmique, et d'autre part, à la structuration des scénarios et des films, élaborés par un procédé qu'on pourrait appeler, "un procédé par stratification", c'est-à-dire, une composition en couche non finie. De plus, "Gé", la terre, appelle "[[Topo-analyse|topos]]", le lieu. Mieux, le lieu est inclus dans la terre. Il est la terre. Comme en géologie, où la moindre couche, la plus fine, est un indice révélateur sur la conception vitale d'un certain biotope : sa faune, sa flore, en bref, l'élaboration d'un monde. Les plans chez Tarkovski ont souvent cette faculté d'établir une structure édifiante d'un complexe à résonance multiple. Nous expliquerons plus longuement dans le cœur de notre étude cet aspect spécial.


Ainsi, "la terre" appelle "le lieu", et le premier lieu avant le cinéma, c'est une expédition en Sibérie, dans le cadre d'un projet d'exploration avec une équipe de géologues. C'était en 1955, Larissa Tarkovski nous raconte une '''[[Insolite|histoire extraordinaire]]''' qui est arrivée à son mari : (…) "Un homme que l'on avait surnommé "le vieux", et qui avait passé des années dans la taïga (forêt de conifères ), apprit à Andreï a traiter la nature d'égal à égal. (…) Un soir, il (Andreï) arriva, harassé, dans un petit refuge où il décida de passer la nuit. Un orage venait d'éclater. (…) Il mit le cheval et la charrette à l'abri, se coucha et tenta de s'endormir. Soudain il entendit une voix menaçante: "Va-t-en d'ici." (…) C'est la fatigue, se dit-il, et il se recoucha. De nouveau, la même voix, pressante et inquiète : "Je t'ai déjà dit de partir, qu'est-ce que tu attends?" (…) Il s'allongea de nouveau, et cette fois-ci, ce fut un cri : "Fous le camp, c'est la dernière fois que je te le dis!" Cette fois-ci, il se leva précipitamment, courut hors du refuge, (…) A peine eut-il parcouru quelques dizaines de mètres qu'un pin immense se détacha… vacilla, et s'effondra… éventré par un éclair. (…) Ces bruits recouvrirent le sinistre craquement du refuge écrasé." <ref> Cf. '''Larissa Tarkovski,''' ''op. cit.'', pp. 40-41. </ref>
Ainsi, "la terre" appelle "le lieu", et le premier lieu avant le cinéma, c'est une expédition en Sibérie, dans le cadre d'un projet d'exploration avec une équipe de géologues. <span id="ancre_hist"></span>C'était en 1955, Larissa Tarkovski nous raconte une '''[[Insolite|histoire extraordinaire]]''' qui est arrivée à son mari : (…) "Un homme que l'on avait surnommé "le vieux", et qui avait passé des années dans la taïga (forêt de conifères ), apprit à Andreï a traiter la nature d'égal à égal. (…) Un soir, il (Andreï) arriva, harassé, dans un petit refuge où il décida de passer la nuit. Un orage venait d'éclater. (…) Il mit le cheval et la charrette à l'abri, se coucha et tenta de s'endormir. Soudain il entendit une voix menaçante: "Va-t-en d'ici." (…) C'est la fatigue, se dit-il, et il se recoucha. De nouveau, la même voix, pressante et inquiète : "Je t'ai déjà dit de partir, qu'est-ce que tu attends?" (…) Il s'allongea de nouveau, et cette fois-ci, ce fut un cri : "Fous le camp, c'est la dernière fois que je te le dis!" Cette fois-ci, il se leva précipitamment, courut hors du refuge, (…) A peine eut-il parcouru quelques dizaines de mètres qu'un pin immense se détacha… vacilla, et s'effondra… éventré par un éclair. (…) Ces bruits recouvrirent le sinistre craquement du refuge écrasé." <ref> Cf. '''Larissa Tarkovski,''' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', pp. 40-41. </ref>


Voilà un témoignage troublant d'un exemple de "cinémancie biographique, extra-cinématographique", si l'on ose dire, concernant la vie du réalisateur, c'est aussi, un cas exceptionnel d'omen répété.(Voir : Clédon) Quand la voix (le vieux ! ) dit : (…) "Va-t-en d'ici !", cela impliquait, "pars de la Sibérie", "ta place n'est pas ici", "ta place est ailleurs". Tarkovski suit donc le conseil de "la voix" et décide en 1956 de se présenter à l'examen d'entrée du VGIK. <ref>VGIK : Institut d'Etat du Cinéma </ref>
Voilà un témoignage troublant d'un exemple de "cinémancie biographique, extra-cinématographique", si l'on ose dire, concernant la vie du réalisateur, c'est aussi, un cas exceptionnel d'omen répété.(Voir : Clédon) Quand la voix (le vieux ! ) dit : (…) "Va-t-en d'ici !", cela impliquait, "pars de la Sibérie", "ta place n'est pas ici", "ta place est ailleurs". Tarkovski suit donc le conseil de "la voix" et décide en 1956 de se présenter à l'examen d'entrée du VGIK. <ref>VGIK : Institut d'Etat du Cinéma </ref>
Ligne 39 : Ligne 43 :
===Le cycle cinématographique (1956-1985)===
===Le cycle cinématographique (1956-1985)===


Il eut comme professeur le réalisateur Russe Mikhaël Romm. <ref>Mikhaël Romm (1901-1971) : (...) "Réalisateur russe parmi les plus importants de sa génération; entre autre films, Boule de suif, Lénine en octobre, Le Fascisme ordinaire, Et pourtant je crois. Il enseigna la réalisation au VGIK, et eut pour étudiants, (Outre Andreï Tarkovski) Tchoukraï, Danelia, Choukchine, Iossellani, sur lesquels il exerça une grande influence." (Cf. ''Cahier Journal,'' p.448.)  </ref> En 1960, il réalise le film de diplôme : ''Le Rouleau compresseur et le violon'' : (…) "Mais Andreï lui-même ne considérait pas ce film comme important et ne le citait pas parmi les films qu'il avait faits. (…) Son premier vrai film, c'est ''L'enfance d'Ivan.'' (1962) Premier Lion d'Or du Cinéma soviétique." <ref>Cf. '''Larissa Tarkovski,''' ''op. cit.'', pp. 40-41.  </ref> A partir de ces brillants résultats, il ne fera malgré tout, qu'un film tous les…quatre ans. ''[[Andreï Roublev]]'' (1966), ''Solaris'' (1970), ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'' (1974), ''[[Stalker]]'' (1978), ''[[Nostalghia]]'' (1983) et ''Le Sacrifice'' (1985)
Il eut comme professeur le réalisateur Russe Mikhaël Romm. <ref>Mikhaël Romm (1901-1971) : (...) "Réalisateur russe parmi les plus importants de sa génération; entre autre films, Boule de suif, Lénine en octobre, Le Fascisme ordinaire, Et pourtant je crois. Il enseigna la réalisation au VGIK, et eut pour étudiants, (Outre Andreï Tarkovski) Tchoukraï, Danelia, Choukchine, Iossellani, sur lesquels il exerça une grande influence." (Cf. ''Cahier Journal,'' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p.448.)  </ref> En 1960, il réalise le film de diplôme : ''Le Rouleau compresseur et le violon'' : (…) "Mais Andreï lui-même ne considérait pas ce film comme important et ne le citait pas parmi les films qu'il avait faits. (…) Son premier vrai film, c'est ''L'enfance d'Ivan.'' (1962) Premier Lion d'Or du Cinéma soviétique." <ref>Cf. '''Larissa Tarkovski,''' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', pp. 40-41.  </ref> A partir de ces brillants résultats, il ne fera malgré tout, qu'un film tous les…quatre ans. ''[[Andreï Roublev]]'' (1966), ''Solaris'' (1970), ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'' (1974), ''[[Stalker]]'' (1978), ''[[Nostalghia]]'' (1983) et ''Le Sacrifice'' (1985)


Les quatre films cités de notre étude ne se présentent pas dans l'ordre chronologique de réalisation. En réalité, nous avons commencé la rédaction de la Recherche à l'envers, c'est-à-dire en commençant par ''Nostalgia.'' Car il nous a semblé que de cette manière nous arriverions à mieux appréhender et saisir les figures et les objets significatifs dans l'œuvre d'Andreï Tarkovski. C'est une rétro-vision filmographique qui nous permet, en ce qui nous concerne, d'une part, de comprendre les aspects dominants et originels de son œuvre, et d'autre part, d'asseoir nos hypothèses [[Thèse:Résumé|cinémantiques]].
Les quatre films cités de notre étude ne se présentent pas dans l'ordre chronologique de réalisation. En réalité, nous avons commencé la rédaction de la Recherche à l'envers, c'est-à-dire en commençant par ''Nostalgia.'' Car il nous a semblé que de cette manière nous arriverions à mieux appréhender et saisir les figures et les objets significatifs dans l'œuvre d'Andreï Tarkovski. C'est une rétro-vision filmographique qui nous permet, en ce qui nous concerne, d'une part, de comprendre les aspects dominants et originels de son œuvre, et d'autre part, d'asseoir nos hypothèses [[Thèse:Résumé|cinémantiques]].


Par ailleurs, les quatre films cités obéissent en quelque sorte à la remarque de Gilbert Cohen-Séat, à propos de la classification des films. <ref> ''Problèmes actuels du cinéma et de l'information visuelle'', P.U.F., Paris, 2 volumes, pp. 35 à 43 du volume 2, "Le contenu des films".</ref> Il propose de classer le contenu des films sous quatre grandes rubriques (…) : "le merveilleux" (qui dépayse brutalement donc agréablement), "le familier" (qui se repaît de "petits faits vrais"…), "l'héroïque" (qui étanche chez le spectateur une générosité sans emploi dans la vie courante), "le dramatique" enfin, qui va droit aux crispations affectives du spectateur…"<ref> Citée par[[ C. Metz]], tome 1, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|op. cit.]]'', p. 233.</ref> Nous pensons que les quatre films que nous avons choisis, traduisent, certes, avec parfois des grandes réserves, la quadripartition de Cohen-Séat. En effet, l'apothéose lente et progressive d'''[[Andreï Roublev]]'' se classe sous la rubrique du "merveilleux" ; le film auto-biographique, ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'', se range dans "le familier" ; ''[[Stalker]]'' peut être inclut dans "le dramatique" et enfin ''[[Nostalghia]]'' dans "l'héroïque".
Par ailleurs, les quatre films cités obéissent en quelque sorte à la remarque de Gilbert Cohen-Séat, à propos de la classification des films. <ref> ''Problèmes actuels du cinéma et de l'information visuelle'', P.U.F., Paris, 2 volumes, pp. 35 à 43 du volume 2, "Le contenu des films".</ref> Il propose de classer le contenu des films sous quatre grandes rubriques (…) : "le merveilleux" (qui dépayse brutalement donc agréablement), "le familier" (qui se repaît de "petits faits vrais"…), "l'héroïque" (qui étanche chez le spectateur une générosité sans emploi dans la vie courante), "le dramatique" enfin, qui va droit aux crispations affectives du spectateur…"<ref> Citée par '''C. Metz''', tome 1, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|op. cit.]]'', p. 233.</ref> Nous pensons que les quatre films que nous avons choisis, traduisent, certes, avec parfois des grandes réserves, la quadripartition de Cohen-Séat. En effet, l'apothéose lente et progressive d'''[[Andreï Roublev]]'' se classe sous la rubrique du "merveilleux" ; le film auto-biographique, ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'', se range dans "le familier" ; ''[[Stalker]]'' peut être inclut dans "le dramatique" et enfin ''[[Nostalghia]]'' dans "l'héroïque".


Enfin, la thèse se divise sur trois sections, trois tomes d'une taille inégale. Dans le premier tome : "Hypothèses et structures [[Thèse:Résumé|cinémantiques]]", nous avons introduit des approches successives sur l'ensemble des notions sur lesquelles nous allons nous appuyer ; ensuite nous effectuons une mise au point de notre méthode de travail ; enfin nous aborderons, au fur et à mesure de leurs "apparitions", des faits significatifs de trois films d'Andreï Tarkovski : dans ''[[Nostalghia]]'' ou "La contagion héroïque", nous aborderons des aspects d'une topologie cinémantique ; dans ''[[Stalker]]'' ou "Le drame d'être", nous développerons d'autres syndromes et symptômes cinémantiques et enfin dans ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'' ou "Etat critique ; critique d'état", nous nous attacherons à des aspects cinémantiques qui concernent la famille, le [[quotidien]] et la guerre. Dans les films cités, nous abordons presque uniquement des plans spécifiques, en général de très courte durée : une [[plume]] qui tombe, une personne qui [[Trébuchement|trébuche]], des gros plans d'[[Objet|objets]], etc. En bref, des moments fugaces et rapides.
Enfin, la thèse se divise sur trois sections, trois tomes d'une taille inégale. Dans le premier tome : "Hypothèses et structures [[Thèse:Résumé|cinémantiques]]", nous avons introduit des approches successives sur l'ensemble des notions sur lesquelles nous allons nous appuyer ; ensuite nous effectuons une mise au point de notre méthode de travail ; enfin nous aborderons, au fur et à mesure de leurs "apparitions", des faits significatifs de trois films d'Andreï Tarkovski : dans ''[[Nostalghia]]'' ou "La contagion héroïque", nous aborderons des aspects d'une topologie cinémantique ; dans ''[[Stalker]]'' ou "Le drame d'être", nous développerons d'autres syndromes et symptômes cinémantiques et enfin dans ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'' ou "Etat critique ; critique d'état", nous nous attacherons à des aspects cinémantiques qui concernent la famille, le [[quotidien]] et la guerre. Dans les films cités, nous abordons presque uniquement des plans spécifiques, en général de très courte durée : une [[plume]] qui tombe, une personne qui [[Trébuchement|trébuche]], des gros plans d'[[Objet|objets]], etc. En bref, des moments fugaces et rapides.


L'élaboration de l'étude s'articule en partant de l'action d'un détail d'un plan sur l'ensemble du film. Ce qui nous a conduit à un constat : "pour saisir la profondeur singulière et unique d'un film, nous devons le consulter "plan par plan". C'est ce constat qui nous a conduit à consacrer un tome entier à un seul film : ''[[Andreï Roublev]]''. C'est le second tome : "Résultats et postulats [[Thèse:Résumé|cinémantiques]]". Mais ce constat à son tour nous conduit à un autre fait particulièrement problématique : est-ce qu'il suffit qu'il y ait un seul "plan [[Thèse:Résumé|cinémantique]]", pour que tout le film acquière un statut [[Thèse:Résumé|cinémantique]] ? Ce qui implique un élargissement considérable de la question [[Thèse:Résumé|cinémantique]], vers des horizons à découvrir. Le troisième tome, nous venons de le dire, est consacré à une esquisse d'un "dictionnaire des figures cinémantiques", dans lequel nous montrons d'une part, la singularité foncière d'un "objet cinémantique", et d'autre part, le fait que l'interprétation cinémantique ne s'applique qu'au cas par cas, toujours à partir d'une image en mouvement. Cela implique en définitive que la cinémancie s'intéresse aux plans "exceptionnels".
L'élaboration de l'étude s'articule en partant de l'action d'un détail d'un plan sur l'ensemble du film. Ce qui nous a conduit à un constat : "pour saisir la profondeur singulière et unique d'un film, nous devons le consulter "plan par plan". C'est ce constat qui nous a conduit à consacrer un tome entier à un seul film : ''[[Andreï Roublev]]''. C'est le second tome : "Résultats et postulats [[Thèse:Résumé|cinémantiques]]". Mais ce constat à son tour nous conduit à un autre fait particulièrement problématique : est-ce qu'il suffit qu'il y ait un seul "plan [[Thèse:Résumé|cinémantique]]", pour que tout le film acquière un statut [[Thèse:Résumé|cinémantique]] ? Ce qui implique un élargissement considérable de la question [[Thèse:Résumé|cinémantique]], vers des horizons à découvrir. Le troisième tome, nous venons de le dire, est consacré à une esquisse d'un "dictionnaire des figures cinémantiques", dans lequel nous montrons d'une part, la singularité foncière d'un "objet cinémantique", et d'autre part, le fait que l'interprétation cinémantique ne s'applique qu'au cas par cas, toujours à partir d'une image en mouvement. Cela implique en définitive que la cinémancie s'intéresse aux plans "exceptionnels".


<center>* * *</center>
<center>* * *</center>


===Les films===
===Les films===


====Nostalghia (1985)====
====Nostalghia (1985)====


Liens Spécifiques du film


Voir :  
Voir :  


''[[Nostalghia]]'' ([[Nostalghia#Aspects techniques du film|Fiche technique]] et [[Nostalghia#Aspects extra-filmiques|aspects extra-filmiques]])


*Le Prologue (plans 1 et 2)
''Nostalghia'' ([[Nostalghia#Aspects techniques du film|Fiche technique]] et [[Nostalghia#Aspects extra-filmiques|aspects extra-filmiques]])
*La souffrance de l’[[attente]]
 
*« La Madone del Prato » (Plans 3 – 18)<ref> Les titres des épisodes entre guillemets sont ceux d’Andreï Tarkovski.</ref>
<center>*</center>
*Les sentiers ou les voies de l’attente : [[Arbre]] - [[Oiseau|Oiseaux]] - [[Plume]] I - [[Genuflexion]]
 
*« Le hall d’hôtel Palma »(Plans 19 – 26)
=====Le Prologue (plans 1 et 2)=====
*Variations sur le thème de [[passage]] : Postures et costumes : [[Chien]] - [[Feu]] - [[Livre]] I
 
*« La Chambre sans fenêtres » (Plans 27 – 36)
*[[Attente#La souffrance de l’Attente|La souffrance de l’attente]]
*[[Chambre|Anatomie d’une conscience hésitante]] : [[Livre]] II - [[Néon]]
 
*La Piscine de sainte-Catherine (Plans 37 -40)
<center>*</center>
*[[Résonance|Aspects du complexe de transfert]] - Cigarette
 
*« La maison de la fin du monde » (Plans 41 – 60)
=====« La Madone del Prato »<ref> Les titres des épisodes entre guillemets sont ceux d’Andreï Tarkovski.</ref> (Plans 3 – 18)=====
*[[Maison|Anatomie d’une inconscience déterminée]] : [[Vélo]] - [[Bougie]] - [[Bouteille]] - [[Eau]] - [[Miroir]]
 
*La libération de « la maison de la fin du monde » (Plans 61 -70)
 
*[[Lait|La terre lactée]] : [[Escalier]]
*[[Attente#Les sentiers ou les voies de l'attente, "La Madone del Prato"|Les sentiers ou les voies de l’attente]] : [[Arbre#Nostalghia, d'Andreï Tarkovski|Arbre]] - [[Oiseau#ancre_4|Oiseaux]] - [[Plume#ancre_17|Plume I]] - [[Génuflexion#ancre_4|Génuflexion]]
*« L’hôtel Palma », 2ème partie (Plans 71 – 82)
 
*[[Rêve]] et [[Présage|présages]]
<center>*</center>
*1. Le [[rêve]] de la Traductrice : [[Cheveux]]
 
*2. Le [[rêve]] de Sisnovski
=====« Le hall d’hôtel Palma »(Plans 19 – 26)=====
*3. Le [[rêve]] du Poète : [[Rideau]]
*L’église inondée – Pré-figuration et trans-figuration (Plans 83 -96)
*Le poème, la [[plume]] et l’[[ange]] : figures ascensionnelles : [[Livre]] III - [[Poteau]]
Le second [[rêve]] du poète (Plans 93 - 96)
*Messages et passages (Plans 97 -121)
*[[Passage]] II : [[Téléphone]]
*Postlogue (Plans 122 et 123)
*[[Maison|Le repos de Sisyphe]]
*Bilan et perspectives
*1. [[Nostalghia#L'importance des protagonistes du film|L'importance des protagonistes du film]]
*2. [[Nostalghia#L'importance du premier plan d'un film|L'importance du 1er plan d'un film]]
*3. [[Nostalghia#L'importance des objets : aspect de miniaturisation/monumentalisation|L'importance des objets : aspect de miniaturisation/monumentalisation]]
            *1. [[Nostalghia#La figure du manteau du Poète |La figure du manteau du Poète]]
            *2. [[Nostalghia#La figure de la plume et de la flaque d’eau|La figure de la plume et de la flaque d’eau]]


*[[Passage#"Le hall d'hôtel Palma" - Variations sur le thème de passage : Postures et costumes|Variations sur le thème de passage : Postures et costumes]] : [[Chien#"Le hall d'hôtel Palma" - Variations sur le thème de passage|Chien]] - [[Livre#"Le hall d'hôtel Palma" : Variations sur le thème de passage|Livre I]] - [[Passage#ancre_21|Feu]]


<center>*</center>
<center>*</center>
=====« La Chambre sans fenêtres » (Plans 27 – 36)=====
*[[Chambre#"La chambre sans fenêtres" – Anatomie d’une conscience hésitante|Anatomie d’une conscience hésitante]] : [[Livre#Constats sur la différence d’un geste : poser et jetter|Livre II]] - [[Néon#Le néon « hésitant » dans Nostalghia, d’Andreï Tarkovski|Néon]]
<center>*</center>
=====La Piscine de sainte-Catherine (Plans 37 -40)=====
*[[Résonance#Aspects du complexe de résonance|Aspects du complexe de transfert]] - [[Cigarette#Première apparition d'une cigarette|Cigarette]]
<center>*</center>
=====« La maison de la fin du monde » (Plans 41 – 60)=====
*[[Maison#"La maison de la fin du monde" – Anatomie d’une inconscience déterminée|Anatomie d’une inconscience déterminée]] : [[Vélo#Le Vélo de « La Maison de la fin du monde »|Vélo]] - [[Bougie#La bougie du Mystère de Sainte-Catherine|Bougie]] - [[Bouteille#Les bouteilles de « La Maison de la fin du monde »|Bouteille]] - [[Eau#L’eau de « La Maison de la fin du monde »|Eau]] - [[Miroir#Dédoublement et déplacement à travers le miroir|Miroir]]
<center>*</center>
=====La libération de « la maison de la fin du monde » (Plans 61 -70)=====
*[[Lait#La libération de « la maison de la fin du monde » - La terre lactée|La terre lactée]] : [[Escalier#L’escalier de « La Maison de la fin du monde »|Escalier]]
<center>*</center>
=====« L’hôtel Palma », 2ème partie (Plans 71 – 82)=====
[[Bougie#"L'hôtel Palma", 2ème partie - Rêves et Présages|Rêve et présages]]
*1. [[Rêve#Le rêve de la Traductrice|Le rêve de la Traductrice]] : [[Cheveux#"L'hôtel Palma", 2ème partie - Rêves et Cheveux|Cheveux]]
*2. [[Rêve#Le rêve de Sisnovski|Le rêve de Sisnovski]]
*3. [[Rêve#Le rêve du Poète|Le rêve du Poète]] : [[Rideau#Le premier rêve du poète|Rideau]]
<center>*</center>
=====L’église inondée – Pré-figuration et trans-figuration (Plans 83 -96)=====
*[[Plume#« L'église inondée » - Pré-figuration et trans-figuration : Le poème, la plume et l'ange : figures ascensionnelles|Le poème, la plume et l’ange : figures ascensionnelles]] : [[Livre#L'église inondée - Pré-figuration et trans-figuration : Le poème, la plume et l'ange : figures ascensionnelles|Livre III]] - [[Poteau#L'église inondée - Pré-figuration et trans-figuration : La cigarette et le poteau|Poteau]]
*[[Rêve#Le second rêve du Poète|Le second rêve du poète]] (Plans 93 - 96)
<center>*</center>
=====Messages et passages (Plans 97 -121)=====
*[[passage#Passages et messages|Passage II]] : [[Téléphone#Messages et passages|Téléphone]]
<center>*</center>
=====Postlogue (Plans 122 et 123)=====
*[[Maison#Le repos de Sisyphe|Le repos de Sisyphe]]
<center>*</center>
=====Bilan et perspectives=====
*1. [[#L'importance des protagonistes du film|L'importance des protagonistes du film]]
*2. [[#L'importance du premier plan d'un film|L'importance du 1er plan d'un film]]
*3. [[#L'importance des objets : aspect de miniaturisation/monumentalisation|L'importance des objets : aspect de miniaturisation/monumentalisation]]
**1. [[#La figure du manteau du Poète |La figure du manteau du Poète]]
**2. [[#La figure de la plume et de la flaque d’eau|La figure de la plume et de la flaque d’eau]]
<center>* * *</center>


====Stalker (1978)====
====Stalker (1978)====
Voir :
''Stalker'' ([[Stalker#Aspects techniques du film|Fiche technique]] et [[Stalker#Aspects extra-filmiques ; Que veut dire "Stalker" ? |aspects extra-filmiques]])
<center>*</center>
=====Le départ pour la « Zone » : Description, composition et situation (Plans 3 – 42)=====
       
*A. [[Météorite#Enquête théophanique ou théophanie d'une enquête|Enquête théophanique ou théophanie d’une enquête]] : [[Météorite#Première apparition de la météorite|Météorite]] (Plan 2)
       
*B. Les pèlerins de la « Zone »<br/>
**1. Le Professeur : [[Néon#Le Professeur et le néon « clignotant » dans Stalker, d’Andreï Tarkovski|Le néon clignotant]] (Plan 3) - [[Sac#Première apparition du sac à dos du Professeur|Sac I ]] (Plans 3 et 37)<br/>
**2. Le Stalker : [[Appartement#Le gîte du guide|Gîte du guide]] : [[Plateau#Le plateau vibrant|Le plateau vibrant]] (Plan 6) -  [[Feu]] - [[Ampoule#La première ampoule qui implose : plan 8|L’ampoule implosante]] (Plan 9) - [[Serviette#Stalker, d’Andreï Tarkovski|La serviette en chute]] (Plan 12)<br/>
**3. L’Écrivain : [[Chapeau#Le chapeau de l’Ecrivain sur le capot|Le chapeau sur le capot]] (Plan 14) - [[Trébuchement#Le trébuchement de l'Ecrivain|Trébuchement I]] (Plan 15) - [[Barrière#Stalker, d’Andreï Tarkovski|Barrière]]
<center>*</center>
=====« L’Avant-Zone » : Disposition, citation et coloration (Plans 43 – 50 )=====
*1. [[Nom#La question des noms dans Stalker, d'Andreï Tarkovski|La question de la dénomination]] - [[Animal#L'animalisme du Stalker|Animalisme du Stalker]] et de [[Animal#L'animalisme de la Zone|la « Zone »]]<br/>
*2. [[Bande (de tissu)#Première citation des « bandelettes lestées à des écroux »|La figure des bandelettes lestées par des écrous]] - [[Anneau#L'anneau des bandelettes lestées par des écrous|Anneau]]
*3. [[Son (bande-son)#La bande son ou le son de la bande|La bande-son ou le son de la bande]]
*4. [[Poteau#Les poteaux de « l’avant-Zone »|Première manifestation de la « Zone » : Une partie d’un poteau en chute]] (Plan 49)
<center>*</center>
=====« La Zone » : Solutions, inspirations et convictions (Plans 51 -131)=====
       
*Les dangers de la « Zone » : [[Puits#Le Puits : "l'œil de la Zone" ?|Puits]] (Plans 68 et 116b)<br/>
*[[Trébuchement#Le trébuchement du Professeur|Le trébuchement du Professeur : Trébuchement II]] (Plan 69)<br/>
*[[Chien#Première apparition du chien noir|Le Chien de la « Zone » : Le chien noir]] (1ère apparition : Plan 79) - [[Rêve#Le rêve du Stalker|Rêve du Stalker]] (Plan 83)<br/>
*[[Main#Stalker, d’Andreï Tarkovski|Les Travellings sur les objets : Main du Stalker]] (Plan 89)<br/>
*[[Ordalie#Le tirage au sort|L’ordalie du Tunnel-Hachoir]] (Plan 96)<br/>
*Le Bunker : [[Corbeau#Les corbeaux du Bunker|Corbeau]] (apparition – disparition) (Plan 112)<br/>
*[[Couronne#La couronne des fils de fer enchevêtrés|La Couronne de l’Écrivain]] (Plan 120)<br/>
*[[Chambre#"La chambre des Désirs"|« La Chambre des Désirs »]] (Plans 121 - 131) – [[Sac#L’évolution du sac du Professeur|Sac II]] (bombe) (Plan 125) – [[Trébuchement#Le second trébuchement de l’ Écrivain|Le second trébuchement de l’ Écrivain (III)]](Plan 130)
<center>*</center>
=====« L’Après-Zone » : Position, direction et orientation (Plans 131 -144)=====
       
*Le prodige de la petite fille, Ouistiti : [[Lait#Chien noir et lait blanc|Chien noir et lait blanc]] (Plans 141 a et b) - [[Verre#Le verre en chute|Le verre en chute]] (Télékinésie) (144)
<center>*</center>
=====Conclusion (provisoire) :=====
*[[Stalker#Les faits et les caractères cinémantiques du film|Les faits et les caractères cinémantiques du film]]<br/>
**La forme cinémantique du film : [[Cercle (''Stalker'')|Cercle]]<br/>
**Le fond du film : [[Eau#L'eau dans Stalker d’Andreï Tarkovski|L'Eau]]
<center>* * *</center>
====Le Miroir (1974)====
Voir :
''Le Miroir'' ([[Miroir (Le)#Aspects techniques du film|Fiche technique]] et [[Miroir (Le)#Aspects extra-filmiques|aspects extra-filmiques]]) :
<center>*</center>
=====Le Prologue (plans 3 -5) =====
*« [[Main#La parole, la main et le nombre : agents cinémantiques|La parole, la main et le nombre]] » - [[Livre]] (plan 3)
<center>*</center>
=====« Le feu au fenil » ou l’Attente brûlante (plans 6 – 21)=====
*1. « [[Clôture#Clôture et rupture|Clôture et rupture]] » (plans 8 – 12) - [[Cigarette#La cigarette comme indice d’une passion amoureuse|Cigarette]] (plan 9), [[Homme (Figures de l’)#La métamorphose du « passant-médecin »|« Métamorphose et déviation des figures de l’homme »]] (Plans 9 et 11, 24, 38 et 41, 59-73)
*2. [[Verre#Chat noir et verre de lampe à pétrole|« Chat noir et verre de lampe à pétrole »]](plans 17 – 19)
<center>*</center>
=====« Le rêve d’Aliocha » (plans 21 – 28)=====
*« [[Cheveux#Danse et cheveux : configuration cinémantique|Danse et cheveux]] » (plans 24 – 27) - « [[Eau#L’Eau en feu|L’Eau en feu]] » (plans 20 – 25)
<center>*</center>
=====« Le téléphone et le rideau sombre » (plan 29)=====
*[[Téléphone#Le téléphone et le rideau sombre|Le téléphone et le rideau sombre]] (plan 29)
<center>*</center>
=====« La coquille à l’imprimerie » (plan 30 – 55)=====
*[[Grillage#Le Miroir, d’Andreï Tarkovski |Grillage]] (plan 30)
<center>*</center>
=====La question espagnole et l’aérospatiale soviétique (plans 56 -77)=====
*[[Homme (Figures de l’)#Déviations et conséquences|"La question espagnole"]]
<center>*</center>
=====« Pages froissées, sac renversé et trace d’une tasse de thé » (plans 78 – 86)=====
*[[Miroir#Miroirs intérieurs ; intérieurs du Miroir|« Miroirs intérieurs – Intérieurs du miroir »]] (plans 24b et 61)
<center>*</center>
=====« Jeux et enjeux »(plans 87 – 115)=====
*« [[Jeu#De la grenade à blanc, à la bombe atomique|De la grenade à blanc à la bombe atomique]] »
<center>*</center>
=====Tour et retour du père (plans 116 – 123)=====
*[[Verre#Miroir brisé : séquence et conséquence|« Miroir brisé : séquence et conséquence »]]
<center>*</center>
=====Le buisson ardent (plans 124 – 135)=====
*« [[Feu#Variation d’éclairage, le mythe du sphinx et l'énigme du coq |Le mythe du sphinx et l’énigme du coq]] »
<center>*</center>
=====Blanc et blancs (plans 136 – 161) =====
*[[Bijou#Bijoux en chute, lait qui déborde|« Bijoux en chute »]]  ; [[Coq#Coq au cou tranché et lait qui déborde|« Coq au cou tranché »]] (plans 136 – 161)
<center>*</center>
=====Conclusion : Un miroir de feu=====
*[[Oiseau#Oiseau en feu et en vent|« Oiseau en feu et en vent »]]
<center>* * *</center>
====Andreï Roublev (1966)====


Voir :  
Voir :  


''[[Stalker]]'' (Fiche technique et aspects extra-filmiques)


    Le départ pour la « Zone » : Description, composition et situation (Plans 3 – 42)
''Andreï Roublev'' ([[Andreï Roublev#Aspects techniques du film|Fiche technique]] et [[Andreï Roublev#Aspects extra-filmiques|aspects extra-filmiques]]) :
        Enquête théophanique ou théophanie d’une enquête : Météorite (Plan 2)
 
        Les pèlerins de la « Zone »
 
            Le Professeur : Le néon clignotant (Plan 3) - Sac I (Plans 3 et 37)
<center>*</center>
            Le Stalker : Gîte du guide : Le plateau vibrant (Plan 6) - Appartement - Feu - L’ampoule implosante (Plan 9) - La serviette en chute (Plan 12)
 
            L’Écrivain : Le chapeau sur le capot (Plan 14) - Trébuchement I (Plan 15) - Barrière
=====I - LA PASSION SELON ANDREÏ (1ère partie)=====
    « L’Avant-Zone » : Disposition, citation et coloration (Plans 43 50 )
 
        La question de la dénomination - Animalisme du Stalker et de la « Zone »
('''Plans 1 - 21''' / ''00' 07" - 05' 28''&quot;)
        La figure des bandelettes lestées par des écrous - Anneau
 
        La bande-son ou le son de la bande
   
        Première manifestation de la « Zone » Une partie d’un poteau en chute (Plan 49)
'''[[Passion#La figure dynamique de la passion|La figure dynamique d'une passion]] - [[Montgolfière#La séquence de la montgolfière|La séquence de la montgolfière]] (plans 1 - 21)'''
    « La Zone » : Solutions, inspirations et convictions (Plans 51 -131)
 
        Les dangers de la « Zone » : Puits (Plans 68 et 116b)
*1. [[Foule#La déviation sémantique de la figure de la foule|La déviation sémantique de la figure de la foule]] (plans 3 – 10)<br/>
        Le trébuchement du Professeur : Trébuchement II (Plan 69)
*2. [[Cheval#Les métamorphoses de la figure du cheval noir|Les métamorphoses de la figure du cheval noir]] (plans 5 - 21)<br/>
        Le Chien de la « Zone » : Chien noir (1ère apparition : Plan 79) - Rêve du Stalker (Plan 83)
*3. [[Barque#La barque taillée dans Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|La barque taillée]] (plan 3)<br/>
        Les Travellings sur les objets : Main du Stalker (Plan 89)
*4. [[Passage#Conclusion du 1er épisode : Représentation sur la thématique de passage|Conclusion du 1er épisode : Représentation sur la thématique de passage]]
        L’ordalie du Tunnel-Hachoir : Ordalie (Plan 96)
 
        Le Bunker : Corbeau (apparition disparition) (Plan 112)
<center>*</center>
        La Couronne de l’Écrivain : Couronne (Plan 120)
 
        « La Chambre des Désirs » : Chambre (Plans 121 - 131) Sac II (bombe) (Plan 125) – Trébuchement III (Écrivain) (Plan 130)
=====II - LE BOUFFON. Été 1400, Le Printemps.=====
    « L’Après-Zone » : Position, direction et orientation (Plans 131 -144)
 
         Le prodige de la petite fille, Ouistiti : Lait (Plans 141 a et b) - Verre (chute) (144)
('''Plans 22.(1)<ref>Le premier chiffre correspond aux plans du film depuis le début du film, le second chiffre aux plans du film depuis le début de l'épisode </ref> - 47.(26)''' / ''05' 34"- 18' 20''&quot;)
    Conclusion (provisoire) :
 
        Les faits et les caractères cinémantiques du film
'''[[Inversion|Inversions]], [[Apparition|apparitions]] et [[Disparition|disparition]]''' : [[Arbre#Le jeune bouleau et autre apparition d'arbre|Jeune bouleau]] (plan 23b) - [[Lucarne#La Lucarne dans Andreï Roublev, d'Andreï Tarkovski et Novecento de Bernardo Bertolucci|Lucarne]] (plan 26b)
        La forme cinémantique du film : Cercle
 
        Le fond du film : L'Eau
* 1. [[Inversion#Les inversions dans Andreï Roublev, d'Andreï Tarkovski|Les Inversions du moine Kyril et du Bouffon]] (plans 26 39)<br/>
* 2. [[Porte#Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|Les figures de la porte]] (plans 32 - 42)<br/>
* 3. [[Passion#Conclusion du 2ème épisode : Le Bouffon : Passions, vocations et narration|Conclusion du 2ème épisode : Passions, vocations et narration]]
 
<center>*</center>
 
=====III - THÉOPHANE LE GREC. Printemps - Été 1405-1406.=====
 
('''Plans 48.(1)<ref>''Ibid.''</ref> - 105.(57)''' / ''18'24" - 52'10''&quot;)
 
'''Les conséquences de la figure de la passion'''
 
* 1. La rencontre de Kyril et de Théophane : [[Nom#La question du nom dans Andreï Roublev, d'Andreï Tarkovski|La question du nom]] (plans 51 – 56)
* 2. La colère et [[Inversion#Les « inversions » de Kyril|l'inversion de Kyril]] (2ème partie) (plans 60 – 71)
* 3. [[Chien#Les enchaînements de la figure du chien|Les enchaînements de la figure du chien]] (plan 69)
* 4. La rencontre de Théophane et d'Andreï Roublev ; [[Fourmis#Les fourmis dans Andreï Roublev, d'Andreï Tarkovski|Le peintre et les fourmis]] (plan 82)
* 5. [[Cygne#Les signes du cygne|Les signes du cygne]] (plan 86)
* 6. Les [[Unité du plan (cinématographique)#Les relations avec l’Ancien Testament|relations avec l'Ancien Testament]] (plans 73 - 90)
* 7. Le [[Unité du plan (cinématographique)#Le Nouveau Testament : La Passion du Christ|Nouveau Testament : La passion du Christ]] (plans 91 103)
* 8. Les [[Unité du plan (cinématographique)#Les raisons de la dissociation de la séquence|raisons de la dissociation de la séquence]]
 
<center>*</center>
 
=====IV - LA FÊTE. Printemps 1408.=====
 
('''Plans 106.(1)<ref>''Ibid.''</ref> - 142.(36)''' / ''52'13" - 1h 06'55''&quot;)
 
'''Feux, foule, femme et fumée'''
 
* 1. [[Feu#Les signes du feu dans Andreï Roublev, d'Andreï Tarkovski|La nuit]] (plans 106 – 123)
* 2. [[Feu#Les signes du feu dans Andreï Roublev, d'Andreï Tarkovski|Andreï Roublev prend feu]] (plan 116)
* 3. [[Pied#Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|La figure des pieds]] (plans 82, 100a, 100b et 116)
* 4. [[Feu#Les figures dérivées du feu : torche et fumée|Les figures dérivées du feu : torche et fumée]] (plans 117 120)
* 5. [[Couronne#Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|Le jour]] (plans 124 – 142)
* 6. [[Couronne#Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|La chute de la couronne]] (plan 126b)
* 7. [[Barque#Les conséquences de la petite barque de procession|Les conséquences de la petite barque de procession]] (plans 130 – 131)
* 8. [[Barque#Conclusion du 4ème épisode : Métaphorisme et dualisme|Conclusion : Métaphorisme et dualisme]]
 
<center>*</center>
 
=====V - LE JUGEMENT DERNIER. Été 1408.=====
 
('''Plans 143.(1)<ref>''Ibid.''</ref> - 184.(42)''' / ''1h 06'57" - 1h 30'04''&quot;)
'''Comportement, jugement et changement'''
          
* 1. [[Absence#L’Absence d’Andreï Roublev|L'Absence d'Andreï Roublev]] (plans 144 – 145)
* 2. [[Chemin#Doutes et routes|Doutes et routes]] - [[Chemin#Exécution ou création ?|Exécution ou Création ?]] (plans 146 – 148)
* 3. [[Enfance#Andreï Roublev et l’enfance|Andreï Roublev et l'Enfance]] (plans 150 - 156)
* 4. [[Cruauté#Les concepts de cruauté dans le film|Les concepts de cruauté dans le film]] (plans 164 – 168)
* 5. [[Bibliomancie#Un exemple de Bibliomancie|Un exemple de Bibliomancie]] (plans 169 - 174)
* 6. [[Arbre#Les polarités de la figure de l'arbre dans Andreï Roublev|Les polarités de la figure de l'arbre]] (plans 175 - 178)
* 7. [[Paille#Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|Paille et orage]] (plans 180 – 183)
 
<center>*</center>


* * *
=====VI - LA PASSION SELON ANDREÏ (2ème partie) - L'INVASION. Automne 1408.=====
4 - 3. Le Miroir (1974)


Voir : Le Miroir (Fiche technique et aspects extra-filmiques) :
('''Plans 185.(1)<ref>''Ibid.''</ref> - 276.(93)''' / ''1h 30'06" - 2h 05'51''&quot;)


    Le Prologue (plans 3 -5) : « La parole, la main et le nombre » - Livre (plan 3)
'''Hésitation et détermination ; lutte et chute'''
    « Le feu au fenil » ou l’Attente brûlante (plans 6 – 21)
        « Clôture et rupture »(plans 8 – 12) - Cigarette (plan 9), « Métamorphose et déviation des figures de l’homme » (Plans 9 et 11, 24, 38 et 41, 59-73)
        « Chat noir et verre de lampe à pétrole »(plans 17 – 19)
    « Le rêve d’Aliocha » (plans 21 – 28), « Danse et cheveux » (plans 24 – 27) - « Eau » (plans 20 – 25)
    « Le téléphone et le rideau sombre » (plan 29)
    « La coquille à l’imprimerie » (plan 30 – 55) - Grillage (plan 30)
    La question espagnole et l’aérospatiale soviétique (plans 56 -77)
        « Pages froisées, sac renversé et trace d’une tasse de thé » (plans 78 – 87)
        « Miroirs intérieurs – Intérieurs du miroir » (plans 24b et 61)
    « Jeux et enjeux » - « De la grenade à blanc à la bombe atomique » (plans 87 – 115)
    Tour et retour du père : « Miroir brisé » (plans 116 – 123)
    Le buisson ardent : « Le mythe du sphinx et l’énigme du coq » (plans 124 – 135)
    Blanc et blancs : « Bijoux en chute » ; « Coq au cou tranché et lait débordé » (plans 136 – 161)
    Conclusion : Un miroir de feu : « Oiseau en feu et en vent ».


* * *
* 1. [[Trahison#Trahison et transition|Trahison et transition]] (A - 1) (plans 187 – 195)
4 - 4. Andreï Roublev (1966)
* 2. [[Hésitation#La figure de l’hésitation dans Andreï Roublev, d'Andreï Tarkovski|Hésitation et décision : Moment paroxystique]] (B - 1) (plans 196 - 198)
* 3. Invasion et vibration : [[Scie#La figure de la scie sifflante dans Andreï Roublev d’Andreï Tarkovski|la scie sifflante]]. 1ère Conclusion : Moment et incidence cinémantique (A - 2) (plan 207)
* 4. Épée et [[Croix#Les figures de la croix dans Andreï Roublev|croix]] ; [[Mouchoir#Le mouchoir du prince|mouchoir et feu]] (plan 208)
* 5. [[Vache#« La vache en feu » dans Andreï Roublev, d'Andreï Tarkovski|La figure de la vache en feu]] (plan 212b)
* 6. [[Hésitation#La figure de l’hésitation dans Andreï Roublev, d'Andreï Tarkovski|Hésitation du prince]] (suite) (B - 2) (plans 216 - 217)
* 7. Chiasme et fantasme du prince (B - 2 bis) (plans 218 - 220)
* 8. La rencontre des deux princes (B - 3) (plans 221 - 222)
* 9. [[Cheval#La figure du cheval noir capé : Justification de la méthode de l'arbre cinémantique|La figure du cheval noir capé : Justification de la méthode de l'arbre cinémantique]] (A - 3) (plan 228)
* 10. [[Cheval#La figure du cheval noir sur l’escalier|La figure du cheval noir sur l'escalier]] (plans 231 - 233)
* 11. [[Bélier#Le bélier en bois |Le bélier en bois]] et [[Bélier#L'homme-centaure|l'homme-centaure]] (plan 228)
* 12. [[Homicide#L’homicide d’Andreï Roublev|L'homicide d'Andreï Roublev]] (A - 4) (plans 236 – 240)
* 13. [[Objet oscillant#La figure des trois encensoirs oscillant dans Andreï Roublev d’Andreï Tarkovski|La figure des trois encensoirs oscillant]] (plans 241 – 243)
* 14. [[Croix#Croix embrassé et pied piétiné|Croix embrassée et pied piétiné]] (B - 5) (plans 244 - 246)
* 15. [[Foule#La déviation sémantique de la figure de la foule|Chute du prince et lutte du peuple]] (A - 5) (plans 247 - 260)
* 16. [[Cygne#Dernière chute de l’apprenti Thomas et relation avec le cygne|Dernière chute de l'apprenti Thomas]] (C) (plan 262)
* 17. [[Cheveux#Les cheveux et ses dérivées : nattes et algues|Cheveux en nattes]] et [[Rêve#Le rêve de la tête dévissée|rêve de la tête dévissée]] (A - 6) (plans 264 – 275)
* 18. [[Thèse:Conclusion#Conclusion du VIème épisode d'Andreï Roublev d'Andreï Tarkovski : La cinémancie : Hypothèse d'une incidence paroxystique|Conclusion du VIème épisode :  Hypothèse d'une incidence paroxystique]]


Voir : Andreï Roublev (Fiche technique et aspects extra-filmiques)
<center>*</center>


    LA PASSION SELON ANDREÏ (1ère partie)
=====VII - L'AMOUR. Hiver 1412=====
    (Plans 1-21 / 00'07''- 05'28'')
    La figure dynamique d'une passion - La montgolfière (plans 1 -21)
        La déviation sémantique de la figure de la foule (plans 3 – 10)
        Les métamorphoses de la figure du cheval noir (plans 5 - 21)
        La barque taillée (plan 3)
        Conclusion du 1er épisode : Représentation sur la thématique de passage
    LE BOUFFON. Été 1400, Le Printemps.
    (Plans 22.(1) - 47.(26) / 05'34''- 18'20'')
    Inversions, apparitions et disparition (plans 6 – 21) - Jeune bouleau (plan 23b) - Lucarne (plan 26b)
        Les inversions du moine Kyril et du Bouffon(plans 26 – 39)
        Les figures de la porte (plans 32 - 42)
        Conclusion du 2ème épisode : Passions, vocations et narration
    THÉOPHANE LE GREC. Printemps - Été 1405-1406.
    (Plans 48.(1) - 105.(57) / 18'24''- 52'10'')
    Les conséquences de la figure de la passion
        La rencontre de Kyril et de Théophane : La question du nom (plans 51 – 56)
        La colère et l'inversion de Kyril (2ème partie) (plans 60 – 71)
        Les enchaînements de la figure du chien (plan 69)
        La rencontre de Théophane et d'Andreï Roublev ; Le peintre et les fourmis (plan 82)
        Les signes du cygne (plan 86)
        Les relations avec l'Ancien Testament (plans 73 - 90)
        Le Nouveau Testament : La passion du Christ (plans 91 – 103)
        Les raisons de la dissociation de la séquence
    LA FÊTE. Printemps 1408.
    (Plans 106.(1) - 142.(36) / 52'13''- 1h 06'55'')
    Feux, foule, femme et fumée
        La nuit (plans 106 – 123)
        Andreï Roublev prend feu (plan 116)
        La figure des pieds (plans 82, 100a, 100b et 116)
        Les figures dérivées du feu : torche et fumée (plans 117 – 120)
        Le jour (plans 124 – 142)
        La chute de la couronne (plan 126b)
        Les conséquences de la petite barque de procession (plans 130 – 131)
        Conclusion : Métaphorisme et dualisme
    LE JUGEMENT DERNIER. Été 1408.
    (Plans 143.(1) - 184.(42) / 1h 06'57''- 1h 30'04'')
    Comportement, jugement et changement
        L'Absence d'Andreï Roublev (plans 144 – 145)
        Doutes et routes - Exécution ou Création ? (plans 146 – 148)
        Andreï Roublev et l'Enfance (plans 150 - 156)
        Les concepts de cruauté dans le film (plans 164 – 168)
        Un exemple de Bibliomancie (plans 169 - 174)
        Les polarités de la figure de l'arbre (plans 175 - 178)
        Paille et orage (plans 180 – 183)
    LA PASSION SELON ANDREÏ (2ème partie) - L'INVASION. Automne 1408.
    (Plans 185.(1) - 276.(93) / 1h 30'06''- 2h 05'51'')
    Hésitation et détermination ; lutte et chute
        Trahison et transition (A - 1) (plans 187 – 195)
        Hésitation et décision : Moment paroxystique (B - 1) (plans 196 - 198)
        Invasion et vibration : la scie sifflante. 1ère Conclusion : Moment et incidence cinémantique (A - 2) (plan 207)
        Epée et croix ; mouchoir et feu (plan 208)
        La figure de la vache en feu (plan 212b)
        Hésitation du prince (suite) (B - 2) (plans 216 - 217)
        Chiasme et fantasme du prince (B - 2 bis) (plans 218 - 220)
        La rencontre des deux princes (B - 3) (plans 221 - 222)
        La figure du cheval noir capé : Justification de la méthode de l'arbre cinémantique (A - 3) (plan 228)
        La figure du cheval noir sur l'escalier (plans 231 - 233)
        Le bélier en bois et l'homme-centaure (plan 228)
        L'homicide d'Andreï Roublev (A - 4) (plans 236 – 240)
        La figure des trois encensoirs oscillant (plans 241 – 243)
        Croix embrassée et pied piétiné (B - 5) (plans 244 - 246)
        Chute du prince et lutte du peuple (A - 5) (plans 247 - 260)
        Dernière chute de l'apprenti Thomas (C) (plan 262)
        Cheveux en nattes et rêve de la tête dévissée (A - 6) (plans 264 – 275)
        Conclusion du VIème épisode : La cinémancie : Hypothèse d'une incidence paroxystique
    L'AMOUR. Hiver 1412
    (Plans 277.(1) - 311.(35) / 2h 05'53''- 2h 23'15'')
        Pierre chaude et crachats (plans 278 – 292)
        La cape de la sourde-muette (plans 293 – 307)
        Conclusion : Le thème du départ et de l'arrivée (plans 282 - 287)
    LA CLOCHE, 1423-1424
    (Plans 312.(1) - 425.(113) / 2h 23'15''- 3h 14'53'')
    Eléments de géométrie cinémantique : Faces et surfaces
        Le drap plié en cloche (plans 313 – 319)
        Le tracé de la cloche (plans 320 – 324)
        Le clédon de l'argile : Destin et destination (plans 325 – 329)
        Le moulage de la cloche. La rencontre d'Andreï Roublev et de Boris (plans 330 – 335)
        La cuisson de la cloche (plans 337 – 360)
        Le repentir de Kyril (plans 361 – 366)
        L'élévation de la cloche (plans 367 – 392)
        La peinture chromatique d'Andreï Roublev (plans 393 – 425)
    Conclusion sur le film Andreï Roublev


* * * * *
('''Plans 277.(1)<ref>''Ibid.''</ref> - 311.(35)''' / ''2h 05'53" - 2h 23'15''&quot;)


* 1. [[Pierre#La relation entre la pierre et les crachats|Pierre chaude et crachats]] (plans 278 – 292)
* 2. [[Cape#La cape de la sourde-muette|La cape de la sourde-muette]] (plans 293 – 307)
* 3. Conclusion : [[Arrivée#Le thème de l'arrivée et du départ|Le thème du départ et de l'arrivée]] (plans 282 - 287)
<center>*</center>
=====VIII - LA CLOCHE, 1423-1424=====
('''Plans 312.(1)<ref>''Ibid.''</ref> - 425.(113)''' / ''2h 23'15" - 3h 14'53''&quot;)
''' Eléments de géométrie cinémantique : Faces et surfaces'''
* 1. [[Drap#La figure du drap plié en cloche|Le drap plié en cloche]] (plans 313 – 319)
* 2. [[Cloche#Le tracé de la cloche|Le tracé de la cloche]] (plans 320 – 324)
* 3. [[Argile#Une rencontre exceptionnelle|Le clédon de l'argile]] : Destin et destination (plans 325 – 329)
* 4. [[Cloche#Le moulage de la cloche. La rencontre d’Andreï Roublev et de Boris|Le moulage de la cloche. La rencontre d'Andreï Roublev et de Boris]] (plans 330 – 335)
* 5. [[Cloche#La cuisson de la cloche|La cuisson de la cloche]] (plans 337 – 360)
* 6. [[Cloche#Le repentir de Kyril|Le repentir de Kyril]] (plans 361 – 366)
* 7. [[Cloche#L’élévation de la cloche|L'élévation de la cloche]] (plans 367 – 392)
* 8. [[Cloche#La peinture chromatique d’Andreï Roublev|La peinture chromatique d'Andreï Roublev]] (plans 393 – 425)
<center>*</center>
=====IX - Conclusion générale du film=====
'''[[Cloche#Conclusion sur le film Andreï Roublev|L'architecture générale en cloche du film]]'''
<center>* * *</center>
==Liens externes==
*[http://people.ucalgary.ca/~tstronds/nostalghia.com (Anglais) Nostalghia.com -  Excellent site d’information]
*[http://fr.eravo.com/Andre%C3%AF_Tarkovski  Eravo.com – Archive]
*[http://www.cineartistes.com/fiche-Andre%EF+Tarkovski.html Cineartistes.com – Biographie de Tarkovski]
*[http://cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr/index.php?pk=12245 Cinémathèque française]
*[http://www.cineclubdecaen.com/realisat/tarkovski/tarkovski.htm Ciné-club Caen]
*[http://www.imdb.fr/name/nm0001789/ IMDb]
*[http://daniel.weyl.pagesperso-orange.fr/Daniel/st.htm#tarkovski Cinéma artistique - Comptes-rendus critiques de films ]
*[http://fr.eannu.com/zerkalo_miroir_tarkovski,2.html Eannu.com – Liste de site]
*[http://fr.enc.tfode.com/Andrei_Tarkovsky  The Free Online Dictionary And Encyclopedia]
*[http://ca.encydia.com/fr/Andre%C3%AF_Tarkovski (Catalan) Encyclopedia]
<center>* * *</center>


== Notes et références ==
== Notes et références ==


<references />
<references />




<center>* * *</center>
<center>* * *</center>
[[#ancre_1|Haut de page]]
[[Thèse:Introduction|Introduction à la cinémancie]]
[[Dictionnaire:Liste des mots|Liste des mots]]  -  [[Dictionnaire:Liste des films|Liste des films]]  -  [[Dictionnaire:Liste des réalisateurs|Liste des réalisateurs]]

Dernière version du 24 mai 2012 à 12:55

Tarkovski Andreï.

Tarkovski Andreï (4 avril 1932 - 29 décembre 1986)

La question du choix des réalisateurs

A l'origine (1996), notre projet était de considérer quatre films de quatre cinéastes de quatre pays différents. Outre Andreï Tarkovski, nous avons choisi Ingmar Bergman (Suède), Robert Bresson (France), Luis Buñuel (Espagne). Le choix de ces réalisateurs tient d'abord au fait qu'ils sont importants aux yeux d'Andreï Tarkovski, et qu'ils sont souvent cités dans ses écrits. De plus, ils ont entre eux plusieurs points communs : un soin minutieux dans l'élaboration de l'image et du récit, l'innovation dans la réalisation, la régularité d'une recherche perpétuelle, l'invention permanente des sujets, un choix pertinent des objets, une présentation simple et sobre d'une émotion complexe, l'orientation en profondeur dans les préoccupations contemporaines de l'humanité. Ils offrent un nouveau regard sur la place et l'évolution de l'homme, etc.

Cependant, dès que nous avons commencé à aborder le cinéma d'Andreï Tarkovski, et au fur et à mesure de notre recherche, nous avons constaté que ses films, à eux seuls proposent un répertoire presque complet d'hypothèses cinémantiques. Le nombre élevé, varié et pertinent des systèmes sémiotiques que nous avons détectés est un facteur déterminant de notre engagement à considérer son cinéma comme un fil conducteur. Car, le choix qui se posait était celui de savoir s'il fallait effectuer une recherche rapide mais superficielle sur les quatre réalisateurs ou alors approfondir le cinéma d'un auteur et inclure par analogie formelle ou auditive d'autres réalisateurs. Nous avons opté pour la seconde solution, car elle permet d'une part d'asseoir solidement la notion cinémantique, et d'autre part, de respecter en partie notre projet. On proposant une esquisse d'un "dictionnaire de la cinémancie", qui concerne plusieurs réalisateurs. C'est le 3ème tome de notre étude. Il permettra de créer des liens, et d'aborder les figures transversalement.


*

Andreï Tarkovski ou l'enfance troublée

Enfant, Andreï ne resta pas longtemps avec son père poète, Arseni Tarkovski (1907 – 1989). Il vécut avec ses deux parents jusqu'en 1935, puis seulement avec sa mère et sa sœur Marina. Ce sera d'ailleurs le thème central de son film Le Miroir. De la sorte, nous comprenons mieux la valeur de la poésie et des livres dans Le Miroir.[1] Ils ne sont pas comme une valeur ajoutée, mais plutôt comme des éléments prépondérants, fondateurs, qui ont accompagné la jeunesse d'Andreï Tarkovski. Ils sont à la base et au fondement de la production formelle de l'image cinématographique tarkovskienne. Nous n'avons pas pu évacuer la part importante du "tissu poétique" dans les films, qui ont pour ainsi dire des fils de prolongements imperceptibles, et révélateurs.

Durant sa jeunesse, deux grandes phases vont contribuer à sa formation. D'abord, le cycle scolaire (1943-1950) : lycée à Moscou, et cours de musique et de peinture. Ces questions qui ont une place importante dans ses films mériteraient à elles seules une étude approfondie. Nous en parlerons uniquement si cela explicite notre discours. Mais il est juste de dire que Tarkovski peint avec de la lumière sur une pellicule de cellulose. Le cycle extra-scolaire (1950-1955) dont il s'agit est très particulier pour un futur cinéaste, d'abord : la langue arabe, ensuite la géologie.


*

La langue arabe (1950-1952)

Larissa Tarkovski, la seconde épouse, nous livre une indication sur l'émerveillement de son mari pour la langue arabe : (…) "Cette langue l'éblouissait parce qu'on y trouve des centaines de mots pour désigner le chameau. Le chameau mâle, femelle, les petits chameaux à des âges différents. (…) Tous reçoivent un nom à part. (Il lui disait: ) "J'avais l'impression que leur nom dépendait du moment de la journée et du jour de la semaine." [2] Outre ce fait biographique, l'entrée de Tarkovski à l'Institut des Etudes Orientales soulève la question du rapport de l'Orient avec le cinéma de Tarkovski. Peut être est-elle liée aussi à un critère héréditaire ? La famille Tarkovski était en effet une, (…) "famille régnante sur la ville de Tarki, au Daghestan, au nord-ouest de la mer Caspienne, du XVème siècle au XIXème siècle, de religion musulmane, convertie au christianisme en 1793, qui passe alors sous la protection de la Russie de Catherine II." [3] Nous ajoutons donc à présent un second critère, le critère religieux, qui a sans doute eu une influence dans une liaison avec le sacré chrétien pour aboutir en quelque sorte à un sacré universel. Cependant, comme nous l'avons rappelé rapidement, la superstition est étroitement liée au religieux. Du coup, le particularisme religieux de Tarkovski d'abord musulman, ensuite chrétien orthodoxe est certainement une contribution importante à son intérêt pour les phénomènes parapsychologiques.

Par ailleurs, l'aspect orientalisant a d'une part une importance dans la bande-son, au niveau de la musique, particulièrement dans Stalker par exemple, et d'autre part, sur la bande image, ce qui se traduit au niveau de l'approche et de la recherche d'un absolu de l'image, dans une espèce de "calligraphie cinématographique lumineuse".[4] Cette "calligraphie" s'appuie d'une part essentiellement sur des mouvements spécifiques de la caméra, lents et soignés, et d'autre part, sur une mise en scène simple et sobre, "sans fioritures" comme le dit Kyril, à propos de la peinture de Théophane le Grec, dans Andreï Roublev.


*

La géologie (1952-1954)

Si la peinture, la musique, la poésie et l'arabe ont contribué à une mise au point (et en pratique) de la bande son et de la bande image, la géologie apporte une large contribution d'une part, à l'aspect matériel de la composition filmique, et d'autre part, à la structuration des scénarios et des films, élaborés par un procédé qu'on pourrait appeler, "un procédé par stratification", c'est-à-dire, une composition en couche non finie. De plus, "Gé", la terre, appelle "topos", le lieu. Mieux, le lieu est inclus dans la terre. Il est la terre. Comme en géologie, où la moindre couche, la plus fine, est un indice révélateur sur la conception vitale d'un certain biotope : sa faune, sa flore, en bref, l'élaboration d'un monde. Les plans chez Tarkovski ont souvent cette faculté d'établir une structure édifiante d'un complexe à résonance multiple. Nous expliquerons plus longuement dans le cœur de notre étude cet aspect spécial.

Ainsi, "la terre" appelle "le lieu", et le premier lieu avant le cinéma, c'est une expédition en Sibérie, dans le cadre d'un projet d'exploration avec une équipe de géologues. C'était en 1955, Larissa Tarkovski nous raconte une histoire extraordinaire qui est arrivée à son mari : (…) "Un homme que l'on avait surnommé "le vieux", et qui avait passé des années dans la taïga (forêt de conifères ), apprit à Andreï a traiter la nature d'égal à égal. (…) Un soir, il (Andreï) arriva, harassé, dans un petit refuge où il décida de passer la nuit. Un orage venait d'éclater. (…) Il mit le cheval et la charrette à l'abri, se coucha et tenta de s'endormir. Soudain il entendit une voix menaçante: "Va-t-en d'ici." (…) C'est la fatigue, se dit-il, et il se recoucha. De nouveau, la même voix, pressante et inquiète : "Je t'ai déjà dit de partir, qu'est-ce que tu attends?" (…) Il s'allongea de nouveau, et cette fois-ci, ce fut un cri : "Fous le camp, c'est la dernière fois que je te le dis!" Cette fois-ci, il se leva précipitamment, courut hors du refuge, (…) A peine eut-il parcouru quelques dizaines de mètres qu'un pin immense se détacha… vacilla, et s'effondra… éventré par un éclair. (…) Ces bruits recouvrirent le sinistre craquement du refuge écrasé." [5]

Voilà un témoignage troublant d'un exemple de "cinémancie biographique, extra-cinématographique", si l'on ose dire, concernant la vie du réalisateur, c'est aussi, un cas exceptionnel d'omen répété.(Voir : Clédon) Quand la voix (le vieux ! ) dit : (…) "Va-t-en d'ici !", cela impliquait, "pars de la Sibérie", "ta place n'est pas ici", "ta place est ailleurs". Tarkovski suit donc le conseil de "la voix" et décide en 1956 de se présenter à l'examen d'entrée du VGIK. [6]


* * *

Le cycle cinématographique (1956-1985)

Il eut comme professeur le réalisateur Russe Mikhaël Romm. [7] En 1960, il réalise le film de diplôme : Le Rouleau compresseur et le violon : (…) "Mais Andreï lui-même ne considérait pas ce film comme important et ne le citait pas parmi les films qu'il avait faits. (…) Son premier vrai film, c'est L'enfance d'Ivan. (1962) Premier Lion d'Or du Cinéma soviétique." [8] A partir de ces brillants résultats, il ne fera malgré tout, qu'un film tous les…quatre ans. Andreï Roublev (1966), Solaris (1970), Le Miroir (1974), Stalker (1978), Nostalghia (1983) et Le Sacrifice (1985)

Les quatre films cités de notre étude ne se présentent pas dans l'ordre chronologique de réalisation. En réalité, nous avons commencé la rédaction de la Recherche à l'envers, c'est-à-dire en commençant par Nostalgia. Car il nous a semblé que de cette manière nous arriverions à mieux appréhender et saisir les figures et les objets significatifs dans l'œuvre d'Andreï Tarkovski. C'est une rétro-vision filmographique qui nous permet, en ce qui nous concerne, d'une part, de comprendre les aspects dominants et originels de son œuvre, et d'autre part, d'asseoir nos hypothèses cinémantiques.

Par ailleurs, les quatre films cités obéissent en quelque sorte à la remarque de Gilbert Cohen-Séat, à propos de la classification des films. [9] Il propose de classer le contenu des films sous quatre grandes rubriques (…) : "le merveilleux" (qui dépayse brutalement donc agréablement), "le familier" (qui se repaît de "petits faits vrais"…), "l'héroïque" (qui étanche chez le spectateur une générosité sans emploi dans la vie courante), "le dramatique" enfin, qui va droit aux crispations affectives du spectateur…"[10] Nous pensons que les quatre films que nous avons choisis, traduisent, certes, avec parfois des grandes réserves, la quadripartition de Cohen-Séat. En effet, l'apothéose lente et progressive d'Andreï Roublev se classe sous la rubrique du "merveilleux" ; le film auto-biographique, Le Miroir, se range dans "le familier" ; Stalker peut être inclut dans "le dramatique" et enfin Nostalghia dans "l'héroïque".

Enfin, la thèse se divise sur trois sections, trois tomes d'une taille inégale. Dans le premier tome : "Hypothèses et structures cinémantiques", nous avons introduit des approches successives sur l'ensemble des notions sur lesquelles nous allons nous appuyer ; ensuite nous effectuons une mise au point de notre méthode de travail ; enfin nous aborderons, au fur et à mesure de leurs "apparitions", des faits significatifs de trois films d'Andreï Tarkovski : dans Nostalghia ou "La contagion héroïque", nous aborderons des aspects d'une topologie cinémantique ; dans Stalker ou "Le drame d'être", nous développerons d'autres syndromes et symptômes cinémantiques et enfin dans Le Miroir ou "Etat critique ; critique d'état", nous nous attacherons à des aspects cinémantiques qui concernent la famille, le quotidien et la guerre. Dans les films cités, nous abordons presque uniquement des plans spécifiques, en général de très courte durée : une plume qui tombe, une personne qui trébuche, des gros plans d'objets, etc. En bref, des moments fugaces et rapides.

L'élaboration de l'étude s'articule en partant de l'action d'un détail d'un plan sur l'ensemble du film. Ce qui nous a conduit à un constat : "pour saisir la profondeur singulière et unique d'un film, nous devons le consulter "plan par plan". C'est ce constat qui nous a conduit à consacrer un tome entier à un seul film : Andreï Roublev. C'est le second tome : "Résultats et postulats cinémantiques". Mais ce constat à son tour nous conduit à un autre fait particulièrement problématique : est-ce qu'il suffit qu'il y ait un seul "plan cinémantique", pour que tout le film acquière un statut cinémantique ? Ce qui implique un élargissement considérable de la question cinémantique, vers des horizons à découvrir. Le troisième tome, nous venons de le dire, est consacré à une esquisse d'un "dictionnaire des figures cinémantiques", dans lequel nous montrons d'une part, la singularité foncière d'un "objet cinémantique", et d'autre part, le fait que l'interprétation cinémantique ne s'applique qu'au cas par cas, toujours à partir d'une image en mouvement. Cela implique en définitive que la cinémancie s'intéresse aux plans "exceptionnels".


* * *

Les films

Nostalghia (1985)

Voir :


Nostalghia (Fiche technique et aspects extra-filmiques)

*
Le Prologue (plans 1 et 2)
*
« La Madone del Prato »[11] (Plans 3 – 18)
*
« Le hall d’hôtel Palma »(Plans 19 – 26)
*
« La Chambre sans fenêtres » (Plans 27 – 36)
*
La Piscine de sainte-Catherine (Plans 37 -40)
*
« La maison de la fin du monde » (Plans 41 – 60)
*
La libération de « la maison de la fin du monde » (Plans 61 -70)
*
« L’hôtel Palma », 2ème partie (Plans 71 – 82)

Rêve et présages

*
L’église inondée – Pré-figuration et trans-figuration (Plans 83 -96)
*
Messages et passages (Plans 97 -121)
*
Postlogue (Plans 122 et 123)
*
Bilan et perspectives


* * *

Stalker (1978)

Voir :


Stalker (Fiche technique et aspects extra-filmiques)


*
Le départ pour la « Zone » : Description, composition et situation (Plans 3 – 42)
*
« L’Avant-Zone » : Disposition, citation et coloration (Plans 43 – 50 )
*
« La Zone » : Solutions, inspirations et convictions (Plans 51 -131)
*
« L’Après-Zone » : Position, direction et orientation (Plans 131 -144)
*
Conclusion (provisoire) :
* * *

Le Miroir (1974)

Voir :


Le Miroir (Fiche technique et aspects extra-filmiques) :

*
Le Prologue (plans 3 -5)
*
« Le feu au fenil » ou l’Attente brûlante (plans 6 – 21)
*
« Le rêve d’Aliocha » (plans 21 – 28)
*
« Le téléphone et le rideau sombre » (plan 29)
*
« La coquille à l’imprimerie » (plan 30 – 55)
*
La question espagnole et l’aérospatiale soviétique (plans 56 -77)
*
« Pages froissées, sac renversé et trace d’une tasse de thé » (plans 78 – 86)
*
« Jeux et enjeux »(plans 87 – 115)
*
Tour et retour du père (plans 116 – 123)
*
Le buisson ardent (plans 124 – 135)
*
Blanc et blancs (plans 136 – 161)
*
Conclusion : Un miroir de feu


* * *

Andreï Roublev (1966)

Voir :


Andreï Roublev (Fiche technique et aspects extra-filmiques) :


*
I - LA PASSION SELON ANDREÏ (1ère partie)

(Plans 1 - 21 / 00' 07" - 05' 28")


La figure dynamique d'une passion - La séquence de la montgolfière (plans 1 - 21)

*
II - LE BOUFFON. Été 1400, Le Printemps.

(Plans 22.(1)[12] - 47.(26) / 05' 34"- 18' 20")

Inversions, apparitions et disparition : Jeune bouleau (plan 23b) - Lucarne (plan 26b)

*
III - THÉOPHANE LE GREC. Printemps - Été 1405-1406.

(Plans 48.(1)[13] - 105.(57) / 18'24" - 52'10")

Les conséquences de la figure de la passion

*
IV - LA FÊTE. Printemps 1408.

(Plans 106.(1)[14] - 142.(36) / 52'13" - 1h 06'55")

Feux, foule, femme et fumée

*
V - LE JUGEMENT DERNIER. Été 1408.

(Plans 143.(1)[15] - 184.(42) / 1h 06'57" - 1h 30'04") Comportement, jugement et changement

*
VI - LA PASSION SELON ANDREÏ (2ème partie) - L'INVASION. Automne 1408.

(Plans 185.(1)[16] - 276.(93) / 1h 30'06" - 2h 05'51")

Hésitation et détermination ; lutte et chute

*
VII - L'AMOUR. Hiver 1412

(Plans 277.(1)[17] - 311.(35) / 2h 05'53" - 2h 23'15")

*
VIII - LA CLOCHE, 1423-1424

(Plans 312.(1)[18] - 425.(113) / 2h 23'15" - 3h 14'53")

Eléments de géométrie cinémantique : Faces et surfaces

*
IX - Conclusion générale du film

L'architecture générale en cloche du film


* * *


Liens externes


* * *

Notes et références

  1. Il avait aussi un oncle poète : (…) "Valentin Tarkovski (1900 – 1918) partisan de l'anarchiste ukrainien Makhno, ainsi que ses deux grands-parents : Maria Danilovna (1870 – 1943) et Alexandre Tarkovski (1860 – 1920) poète, proche du mouvement "Narodnaïa Volia." Andreï Tarkovski, Journal 1970 – 1986, op. cit., p.463. Il en est également de même pour toutes les citations dans le texte sur la famille d'Andreï Tarkovski.
  2. Cf. Larissa Tarkovski, Andreï Tarkovski, Éditions Calman-Lévy, 1998, p.36.
  3. Andreï Tarkovski, Cahier Journal 1970-1986, op. cit., p. 463.
  4. Certes cette notion prête à confusion, mais nous pouvons la comparer à la perfection stylistique de la calligraphie orientale, et par prolongement à la calligraphie extrême-orientale et à sa poésie, comme par exemple l'importance de la poésie haïku dans ses écrits.
  5. Cf. Larissa Tarkovski, op. cit., pp. 40-41.
  6. VGIK : Institut d'Etat du Cinéma
  7. Mikhaël Romm (1901-1971) : (...) "Réalisateur russe parmi les plus importants de sa génération; entre autre films, Boule de suif, Lénine en octobre, Le Fascisme ordinaire, Et pourtant je crois. Il enseigna la réalisation au VGIK, et eut pour étudiants, (Outre Andreï Tarkovski) Tchoukraï, Danelia, Choukchine, Iossellani, sur lesquels il exerça une grande influence." (Cf. Cahier Journal, op. cit., p.448.)
  8. Cf. Larissa Tarkovski, op. cit., pp. 40-41.
  9. Problèmes actuels du cinéma et de l'information visuelle, P.U.F., Paris, 2 volumes, pp. 35 à 43 du volume 2, "Le contenu des films".
  10. Citée par C. Metz, tome 1, op. cit., p. 233.
  11. Les titres des épisodes entre guillemets sont ceux d’Andreï Tarkovski.
  12. Le premier chiffre correspond aux plans du film depuis le début du film, le second chiffre aux plans du film depuis le début de l'épisode
  13. Ibid.
  14. Ibid.
  15. Ibid.
  16. Ibid.
  17. Ibid.
  18. Ibid.


* * *



Haut de page



Introduction à la cinémancie



Liste des mots - Liste des films - Liste des réalisateurs