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'''Plan 150-8''' : ''1h 13' 27"'' : Plan général de l'intérieur de l'église. Thomas impatient de la longue [[hésitation]] de Roublev part fâcher en emmenant ses affaires. | '''<span id="ancre_150">Plan</span> 150-8''' : ''1h 13' 27"'' : Plan général de l'intérieur de l'église. Thomas impatient de la longue [[hésitation]] de Roublev part fâcher en emmenant ses affaires. | ||
'''Plan 151-9''' : ''1h 14' 18"'' : La réponse de Roublev au concept de [[Théophile]] constitue le 3ème monologue du film. Elle a son foyer dans l'enfance. Cadrage en plan rapproché sur Roublev. Travelling de gauche à droite (comme pour le [[cavalier noir]]). Et, à partir de là, les prises de vues changent. Nous avons une seconde espèce de [[dissociation de la bande son et de la bande image]]. (Cf. '''Photogramme - Tableau''' | '''<span id="ancre_151">Plan</span> 151-9''' : ''1h 14' 18"'' : La réponse de Roublev au concept de [[Théophile]] constitue le 3ème monologue du film. Elle a son foyer dans l'enfance. Cadrage en plan rapproché sur Roublev. Travelling de gauche à droite (comme pour le [[cavalier noir]]). Et, à partir de là, les prises de vues changent. Nous avons une seconde espèce de [[dissociation de la bande son et de la bande image]]. (Cf. '''Photogramme - Tableau''') Elle n'est pas tout à fait identique à celle de la Passion du Christ. Il commence son monologue, qui annonce, (…) "le texte de saint Paul qui sera la source d'inspiration des fresques entreprises" <ref>Farago F. "La réalité plénière du spirituel, Andreï Roublev", Andreï Tarkovski, Etudes Cinématographiques, N° 135-138, Éditions Lettres Modernes, Minard, Paris, 1983. ,p. 38.</ref> : "''Quand j'étais un enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je jugeais comme un enfant. Désormais notre perception n'est pas directe. Le monde semble reflété dans une boule de cristal. Je ne connais plus qu'en partie. Je ne connaîtrais pas le monde que si je me connais. Je suis visité par les trois grâces. (La foi, l'espérance, l'amour.) Mais l'amour surtout. Si je parle comme un homme ou comme un ange, sans amour …" : "Quand j'étais un enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je jugeais comme un enfant. Désormais notre perception n'est pas directe. Le monde semble reflété dans une boule de cristal. Je ne connais plus qu'en partie. Je ne connaîtrais pas le monde que si je me connais. Je suis visité par les trois grâces. (La foi, l'espérance, l'amour.) Mais l'amour surtout. Si je parle comme un homme ou comme un ange, sans amour …''" | ||
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<td> (Suite du monologue, sans interruption.) " ''Alors je suis le bronze, je suis le glaive.''"</td> | <td> (Suite du monologue, sans interruption.) " ''Alors je suis le bronze, je suis le glaive.''"</td> | ||
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"''Mais sans amour je ne serais rien, que je donne tous ce que je possède, (…) Sans posséder l'amour, alors mon don ne servira à rien''.</td> | <td>
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Comme d'habitude, chez [[Tarkovski]] les images portent le texte vers des horizons en perspectives : dès que Roublev caresse l'arbre calciné, il dit : "''je suis le glaive''," et aussitôt nous faisons connaissance avec le Grand Prince. Aucune solennité, aucun enthousiasme, le Grand Prince de la Russie, "le glaive de l'église", isolé, sans cour, sans cérémonie. Il est aussi seul que le pilier colossal qui exprime l'idée du poids de l'église, mais aussi le poids de son frère qu'il doit contourner. La valeur du poids du pilier est [[métamorphosée]] dans la complexité de l'étrange machine. Cependant, pour exprimer la légèreté et la douceur de l'amour, il introduit directement un enfant. (Fin de la dissociation bande-image et bande-son.) | Comme d'habitude, chez [[Tarkovski]] les images portent le texte vers des horizons en perspectives : dès que Roublev caresse l'arbre calciné, il dit : "''je suis le glaive''," et aussitôt nous faisons connaissance avec le Grand Prince. Aucune solennité, aucun enthousiasme, le Grand Prince de la Russie, "le glaive de l'église", isolé, sans cour, sans cérémonie. Il est aussi seul que le pilier colossal qui exprime l'idée du poids de l'église, mais aussi le poids de son frère qu'il doit contourner. La valeur du poids du pilier est [[métamorphosée]] dans la complexité de l'étrange machine. Cependant, pour exprimer la légèreté et la douceur de l'amour, il introduit directement un enfant. (Fin de la dissociation bande-image et bande-son.) | ||
Plan 155-13 : 1h 15' 43" : C'est une petite fille blonde (elle est peut-être la fille du Grand Prince) habillée d'une longue tunique blanche comme un [[ange]]. Elle asperge Roublev avec du [[lait]]. Le baptême divin. Il lui dit en riant : "''c'est un pêché de jouer avec du lait. C'est une bêtise''." Il la porte dans ses bras : "''essuie-moi''." | '''<span id="ancre_155">Plan</span> 155-13''' : ''1h 15' 43"'' : C'est une petite fille blonde (elle est peut-être la fille du Grand Prince) habillée d'une longue tunique blanche comme un [[ange]]. Elle asperge Roublev avec du [[lait]]. Le baptême divin. Il lui dit en riant : "''c'est un pêché de jouer avec du lait. C'est une bêtise''." Il la porte dans ses bras : "''essuie-moi''." | ||
Nous avons vu quelques aspects de la figure universelle du lait dans ''[[Nostalgia]]'', plus précisément une [[bouteille de lait]] qui se renverse dans la rue. Cette image suggère une charge maternelle, subitement libérée. Dans ''[[Stalker]]'', l'image semble suggérer l'union des contraires dans l'homme et dans la nature. Dans ''[[Le Miroir]]'', nous retrouvons la figure du lait à deux moments de la fin du film, où le lait se perd soit goutte à goutte, soit en petites giclées. C'est un "lait secoué", une "maternité agitée". Ici, la petite fille asperge sa propre nourriture qui contribue en quelque sorte à sa croissance. L'image semble exprimer la pureté de la "nourriture céleste" de Roublev dans son développement spirituel. Elle est confirmée par le plan suivant :<br/> | Nous avons vu quelques aspects de la figure universelle du lait dans ''[[Nostalgia]]'', plus précisément une [[bouteille de lait]] qui se renverse dans la rue. Cette image suggère une charge maternelle, subitement libérée. Dans ''[[Stalker]]'', l'image semble suggérer l'union des contraires dans l'homme et dans la nature. Dans ''[[Le Miroir]]'', nous retrouvons la figure du lait à deux moments de la fin du film, où le lait se perd soit goutte à goutte, soit en petites giclées. C'est un "lait secoué", une "maternité agitée". Ici, la petite fille asperge sa propre nourriture qui contribue en quelque sorte à sa croissance. L'image semble exprimer la pureté de la "nourriture céleste" de Roublev dans son développement spirituel. Elle est confirmée par le plan suivant :<br/> | ||
'''Plan 156-14''' :'' 1h 15' 52"'' : Plan général à l'intérieur de l'église. Une neige fine tombe. Au Grand Prince qui demande à Roublev son avis sur les fresques, ce dernier répond : "c'est léger, c'est beau." Nouveau cadrage sur le Grand Prince et gros plan sur l'étrange machine (plan 157). S'intercalent ensuite les séquences que nous avons mentionnées ailleurs : | '''<span id="ancre_156">Plan</span> 156-14''' :'' 1h 15' 52"'' : Plan général à l'intérieur de l'église. Une neige fine tombe. Au Grand Prince qui demande à Roublev son avis sur les fresques, ce dernier répond : "c'est léger, c'est beau." Nouveau cadrage sur le Grand Prince et gros plan sur l'étrange machine (plan 157). S'intercalent ensuite les séquences que nous avons mentionnées ailleurs : | ||
'''<span id="ancre_158">Plan</span> 158-16''' : 1h 17' 57" : A propos du métier et de la gloire du Grand Prince. Et, | |||
'''Plan | '''<span id="ancre_162">Plan</span> 162-20''' : ''1h 19' 13"'' : Andreï Roublev dessinant le saint terrassant un dragon. | ||
Cette 3ème partie correspond à la relation de Roublev et du Grand Prince. Les plans sont aussi complexes que l'étrange machine. Ils semblent indiquer la complexité de la relation entre les deux hommes. Notons qu'avec l'apparition du Grand Prince, les travaux ont bien avancé. (Voir : [[Absence#L’Absence d’Andreï Roublev|L’Absence d’Andreï Roublev]]) | Cette 3ème partie correspond à la relation de Roublev et du Grand Prince. Les plans sont aussi complexes que l'étrange machine. Ils semblent indiquer la complexité de la relation entre les deux hommes. Notons qu'avec l'apparition du Grand Prince, les travaux ont bien avancé. (Voir : [[Absence#L’Absence d’Andreï Roublev|L’Absence d’Andreï Roublev]]) |
Version du 14 août 2011 à 17:33
Titres des films
Titre | Titre original | Réalisation | Scénario | Année | Pays | Durée (min.) |
---|---|---|---|---|---|---|
Enfant sauvage (L') | Enfant sauvage (L') | Truffaut François | Truffaut fr. Gruault J. d'après le roman Mémoires et rapport sur Victor de l'Aveyron de Itard J. |
1970 | France | 83 |
Autres titres de films
Titre | Titre original | Réalisation | Scénario | Année | Pays | Durée (min.) |
---|---|---|---|---|---|---|
Andreï Roublev | (Voir détail : Andreï Rublyov) | Tarkovski Andreï | Tarkovski A. Konchalovsky A. |
1969 | URSS | 215 |
Mathilde §. Φω10 - 11. - Plans 122 - 135 |
(Voir détail : Mathilde) | Mimica Nina | Mimica Nina | 2004 | Italie, Espagne, Angleterre, Allemagne | 97 |
Retour (Le) | Vozvrashcheniye | Zvyaguintsev Andreï | Moïseenko V. Novotoski A. |
2003 | Russie | 105 |
Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques du film.
Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski
On suppose que le Ier épisode du film, correspond à "l'enfance" de Roublev, comme un rêve indescriptible, dramatique et intense.
Andreï Roublev et l’enfance
Plan 150-8 : 1h 13' 27" : Plan général de l'intérieur de l'église. Thomas impatient de la longue hésitation de Roublev part fâcher en emmenant ses affaires.
Plan 151-9 : 1h 14' 18" : La réponse de Roublev au concept de Théophile constitue le 3ème monologue du film. Elle a son foyer dans l'enfance. Cadrage en plan rapproché sur Roublev. Travelling de gauche à droite (comme pour le cavalier noir). Et, à partir de là, les prises de vues changent. Nous avons une seconde espèce de dissociation de la bande son et de la bande image. (Cf. Photogramme - Tableau) Elle n'est pas tout à fait identique à celle de la Passion du Christ. Il commence son monologue, qui annonce, (…) "le texte de saint Paul qui sera la source d'inspiration des fresques entreprises" [1] : "Quand j'étais un enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je jugeais comme un enfant. Désormais notre perception n'est pas directe. Le monde semble reflété dans une boule de cristal. Je ne connais plus qu'en partie. Je ne connaîtrais pas le monde que si je me connais. Je suis visité par les trois grâces. (La foi, l'espérance, l'amour.) Mais l'amour surtout. Si je parle comme un homme ou comme un ange, sans amour …" : "Quand j'étais un enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je jugeais comme un enfant. Désormais notre perception n'est pas directe. Le monde semble reflété dans une boule de cristal. Je ne connais plus qu'en partie. Je ne connaîtrais pas le monde que si je me connais. Je suis visité par les trois grâces. (La foi, l'espérance, l'amour.) Mais l'amour surtout. Si je parle comme un homme ou comme un ange, sans amour …"
Bande Image | Bande son | |
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Plan 152-10 | Gros plan sur la surface calcinée d'un tronc d'arbre (l'ancien modèle de peinture brûlée ?) Zoom arrière avec amorce de plan dynamique : Andreï Roublev est à l'extérieur, touchant la surface calcinée de l'arbre. | (Suite du monologue, sans interruption.) " Alors je suis le bronze, je suis le glaive." |
Plan 153-11 | La caméra contourne l'arbre calciné, pour nous montrer, seul, habillé avec élégance, le Grand Prince. C'est sa première apparition. Le Grand Prince contourne un énorme pilier blanc de gauche à droite, il avance ensuite vers nous. |
"Si j'étais un prophète initié à tous les secrets." |
Plan 154-12 | Le Grand Prince est à l'intérieur de l'église, près d'une curieuse machine, très étrange. | "Mais sans amour je ne serais rien, que je donne tous ce que je possède, (…) Sans posséder l'amour, alors mon don ne servira à rien. |
Comme d'habitude, chez Tarkovski les images portent le texte vers des horizons en perspectives : dès que Roublev caresse l'arbre calciné, il dit : "je suis le glaive," et aussitôt nous faisons connaissance avec le Grand Prince. Aucune solennité, aucun enthousiasme, le Grand Prince de la Russie, "le glaive de l'église", isolé, sans cour, sans cérémonie. Il est aussi seul que le pilier colossal qui exprime l'idée du poids de l'église, mais aussi le poids de son frère qu'il doit contourner. La valeur du poids du pilier est métamorphosée dans la complexité de l'étrange machine. Cependant, pour exprimer la légèreté et la douceur de l'amour, il introduit directement un enfant. (Fin de la dissociation bande-image et bande-son.)
Plan 155-13 : 1h 15' 43" : C'est une petite fille blonde (elle est peut-être la fille du Grand Prince) habillée d'une longue tunique blanche comme un ange. Elle asperge Roublev avec du lait. Le baptême divin. Il lui dit en riant : "c'est un pêché de jouer avec du lait. C'est une bêtise." Il la porte dans ses bras : "essuie-moi."
Nous avons vu quelques aspects de la figure universelle du lait dans Nostalgia, plus précisément une bouteille de lait qui se renverse dans la rue. Cette image suggère une charge maternelle, subitement libérée. Dans Stalker, l'image semble suggérer l'union des contraires dans l'homme et dans la nature. Dans Le Miroir, nous retrouvons la figure du lait à deux moments de la fin du film, où le lait se perd soit goutte à goutte, soit en petites giclées. C'est un "lait secoué", une "maternité agitée". Ici, la petite fille asperge sa propre nourriture qui contribue en quelque sorte à sa croissance. L'image semble exprimer la pureté de la "nourriture céleste" de Roublev dans son développement spirituel. Elle est confirmée par le plan suivant :
Plan 156-14 : 1h 15' 52" : Plan général à l'intérieur de l'église. Une neige fine tombe. Au Grand Prince qui demande à Roublev son avis sur les fresques, ce dernier répond : "c'est léger, c'est beau." Nouveau cadrage sur le Grand Prince et gros plan sur l'étrange machine (plan 157). S'intercalent ensuite les séquences que nous avons mentionnées ailleurs :
Plan 158-16 : 1h 17' 57" : A propos du métier et de la gloire du Grand Prince. Et,
Plan 162-20 : 1h 19' 13" : Andreï Roublev dessinant le saint terrassant un dragon.
Cette 3ème partie correspond à la relation de Roublev et du Grand Prince. Les plans sont aussi complexes que l'étrange machine. Ils semblent indiquer la complexité de la relation entre les deux hommes. Notons qu'avec l'apparition du Grand Prince, les travaux ont bien avancé. (Voir : L’Absence d’Andreï Roublev)
Liens spécifiques du film
Voir : Andreï Roublev
Notes et références
- ↑ Farago F. "La réalité plénière du spirituel, Andreï Roublev", Andreï Tarkovski, Etudes Cinématographiques, N° 135-138, Éditions Lettres Modernes, Minard, Paris, 1983. ,p. 38.