« Buisson » : différence entre les versions
Aucun résumé des modifications |
Aucun résumé des modifications |
||
Ligne 27 : | Ligne 27 : | ||
<tr> | <tr> | ||
<td>''' [[#Le Miroir, d’Andreï Tarkovski|Miroir (Le)]] ''' </td> | <td>''' [[#Le Miroir, d’Andreï Tarkovski|Miroir (Le)]] ''' </td> | ||
<td> | <td>''[[Miroir (Le) |Zerkalo]]''</td> | ||
<td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td> | <td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td> | ||
<td>Tarkovski A.<br /> | <td>Tarkovski A.<br /> | ||
Ligne 72 : | Ligne 72 : | ||
Ainsi, ce "coup de vent sur les buissons" (plan 12), devient une image-symbole dans le corps du film, une image-totalisante qui débordera de son cadre pour s'installer dans le domaine du sacré et du religieux : "le Buisson ardent". C'est, en quelque sorte, l'aboutissement constant des conclusions du réalisateur comme nous l'avons vu avec ''[[Stalker]]'' et ''[[Nostalghia]]'', et comme nous le voyons ici, ainsi que dans Andreï Roublev. La totalité déborde et est ancrée dans le sacré. Pour Tarkovski tous les chemins doivent mener au sacré. Au festival de Cannes 1983, lors d'un entretien télévisé accordé à Antenne 2, Andreï Tarkovski, situait le mal moderne : (…) "L'abîme entre le progrès matériel et l'absence ou l'indigence de la vie spirituelle de l'homme contemporain." "C'est dans ce manque que vient s'inscrire l'utilisation qu'il fait du septième art comme regard initiatique, explorateur de l'invisible. Donner à deviner et sentir, suggérer l'impalpable présence de l'Etre, de Dieu…" <ref>'''France Farago''', "La réalité plénière du spirituel, Andreï Roublev", chez Andreï Tarkovski, (Présenté par Michel Estève), ''Études cinématographiques, N° 135-138'', Éditions Lettres Modernes, Minard, Paris, 1983, p. 25. </ref> Ainsi, le sens du "sacré" doit être nuancé, il ne s'agit pas d'une ferveur aveugle, et d'une foi hermétique, coupée du monde, mais, bien au contraire, d'une communion avec l'univers, comme il le dit, dans sa "totalité". Par ailleurs, le second indice, qui nous dévoile le lien naissant et invisible qui unit Maroussia à l'inconnu, est un court poème récité en voix-off. | Ainsi, ce "coup de vent sur les buissons" (plan 12), devient une image-symbole dans le corps du film, une image-totalisante qui débordera de son cadre pour s'installer dans le domaine du sacré et du religieux : "le Buisson ardent". C'est, en quelque sorte, l'aboutissement constant des conclusions du réalisateur comme nous l'avons vu avec ''[[Stalker]]'' et ''[[Nostalghia]]'', et comme nous le voyons ici, ainsi que dans Andreï Roublev. La totalité déborde et est ancrée dans le sacré. Pour Tarkovski tous les chemins doivent mener au sacré. Au festival de Cannes 1983, lors d'un entretien télévisé accordé à Antenne 2, Andreï Tarkovski, situait le mal moderne : (…) "L'abîme entre le progrès matériel et l'absence ou l'indigence de la vie spirituelle de l'homme contemporain." "C'est dans ce manque que vient s'inscrire l'utilisation qu'il fait du septième art comme regard initiatique, explorateur de l'invisible. Donner à deviner et sentir, suggérer l'impalpable présence de l'Etre, de Dieu…" <ref>'''France Farago''', "La réalité plénière du spirituel, Andreï Roublev", chez Andreï Tarkovski, (Présenté par Michel Estève), ''Études cinématographiques, N° 135-138'', Éditions Lettres Modernes, Minard, Paris, 1983, p. 25. </ref> Ainsi, le sens du "sacré" doit être nuancé, il ne s'agit pas d'une ferveur aveugle, et d'une foi hermétique, coupée du monde, mais, bien au contraire, d'une communion avec l'univers, comme il le dit, dans sa "totalité". Par ailleurs, le second indice, qui nous dévoile le lien naissant et invisible qui unit Maroussia à l'inconnu, est un court poème récité en voix-off. | ||
''' <span id="ancre_15">Plan</span> 15 : ''' ''11' 00"'' : Plan général de la datcha avec la fenêtre ouverte par laquelle un [[ | ''' <span id="ancre_15">Plan</span> 15 : ''' ''11' 00"'' : Plan général de la datcha avec la fenêtre ouverte par laquelle un [[Livre#ancre_15p|livre]] s'envole et [[Catalogie (de l'objet)|tombe]] vers l'extérieur. C'est comme un second rappel du coup de vent qui a soufflé. | ||
Dernière version du 20 janvier 2013 à 15:50
Autres titres de films
Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations
Titre | Titre original | Réalisation | Scénario | Année | Pays | Durée |
---|---|---|---|---|---|---|
A travers la forêt | A travers la forêt | Civeyrac Jean-Paul | Civeyrac J.-P. | 2005 | France | 65 |
Miroir (Le) | Zerkalo | Tarkovski Andreï | Tarkovski A. Micharine A. |
1975 | URSS | 106 |
Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films
Le Miroir, d’Andreï Tarkovski
Plan 8 : 06' 28" : Maroussia est assise sur la clôture. (Cf. Photogramme – Clôture 2.)
Plan 9 : 06' 41" : En contre champ, et du fond de l'arrière plan, nous commençons à distinguer un point noir qui ne cesse de grossir : c'est un homme sombrement habillé, comme si celui-ci allait annoncer une situation sombre. Il s'approche de Maroussia, et il lui demande la route de Tomchino. Il engage la conversation. [1]Il lui demande une cigarette.
Plan 11 : 08' 12" : L'homme jette sa trousse et veut s'asseoir sur la clôture, sans aucune gêne, près de Maroussia. Tout à coup, la clôture cède sous leur poids, et elle se casse, dans un bruit sec. Tous les deux se retrouvent au sol. (Cf. Photogramme – Clôture.)
Aussitôt la jeune femme se lève, visiblement embarrassée. L'homme éclate de rire et reste couché aux pieds de la femme.
Plan 12 : 10' 04" : Le médecin prend congé, et sur le chemin du retour, à un moment donné, un vent souffle, les buissons s'agitent et s'animent. Il s'arrête et se retourne vers Maroussia. Le souffle du vent se dirige en vagues successives vers le premier plan, vers Maroussia.
Ainsi, ce "coup de vent sur les buissons" (plan 12), devient une image-symbole dans le corps du film, une image-totalisante qui débordera de son cadre pour s'installer dans le domaine du sacré et du religieux : "le Buisson ardent". C'est, en quelque sorte, l'aboutissement constant des conclusions du réalisateur comme nous l'avons vu avec Stalker et Nostalghia, et comme nous le voyons ici, ainsi que dans Andreï Roublev. La totalité déborde et est ancrée dans le sacré. Pour Tarkovski tous les chemins doivent mener au sacré. Au festival de Cannes 1983, lors d'un entretien télévisé accordé à Antenne 2, Andreï Tarkovski, situait le mal moderne : (…) "L'abîme entre le progrès matériel et l'absence ou l'indigence de la vie spirituelle de l'homme contemporain." "C'est dans ce manque que vient s'inscrire l'utilisation qu'il fait du septième art comme regard initiatique, explorateur de l'invisible. Donner à deviner et sentir, suggérer l'impalpable présence de l'Etre, de Dieu…" [2] Ainsi, le sens du "sacré" doit être nuancé, il ne s'agit pas d'une ferveur aveugle, et d'une foi hermétique, coupée du monde, mais, bien au contraire, d'une communion avec l'univers, comme il le dit, dans sa "totalité". Par ailleurs, le second indice, qui nous dévoile le lien naissant et invisible qui unit Maroussia à l'inconnu, est un court poème récité en voix-off.
Plan 15 : 11' 00" : Plan général de la datcha avec la fenêtre ouverte par laquelle un livre s'envole et tombe vers l'extérieur. C'est comme un second rappel du coup de vent qui a soufflé.
Liens spécifiques du film
Voir : Miroir (Le)
Notes et références
- ↑
- Le passant : " Qu'est-ce que vous faites là ?
- Maroussia : " Je vis ici."
- Le passant : "Où, sur la clôture ? J'ai pris tous les outils, mais j'ai oublié la clé. Vous n'auriez pas un clou ou un tourne-vis ? Pourquoi vous êtes si nerveuse ? Donnez-moi votre main, je suis médecin. (En lui saisissant la main et très ému) Vous me gênez !
- Maroussia : "Faut-il que j'appelle mon mari ?"
- Le passant : " Vous n'avez pas de mari, on ne voit pas d'anneau." - ↑ France Farago, "La réalité plénière du spirituel, Andreï Roublev", chez Andreï Tarkovski, (Présenté par Michel Estève), Études cinématographiques, N° 135-138, Éditions Lettres Modernes, Minard, Paris, 1983, p. 25.