« Maître (Le) » : différence entre les versions
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<span id="ancre_16">'''Photogramme 16. Plan 43.'''</span> '' 00h 18' 44"'' : Le lendemain, à 6 heures du matin, Alexandre réveille ses invités : Il propose de monter des spectacles dans les villages touristiques : avec des allemands et des hollandais. (…) Là encore, il n’aura pas la réaction espérée :<br/> | <span id="ancre_16">'''Photogramme 16. Plan 43.'''</span> '' 00h 18' 44"'' : Le lendemain, à 6 heures du matin, Alexandre réveille ses invités : Il propose de monter des spectacles dans les villages touristiques : avec des allemands et des hollandais. (…) Là encore, il n’aura pas la réaction espérée :<br/> | ||
- Angela (à demi-réveillée) : ''Et, hors saison, on fait quoi ?''<br/> | |||
- Alexandre : ''J’ai pensé à tout, on ira à Paris.''<br/> | |||
- Le Musicien :'' C’est une idiotie.''<br/> | |||
- Alexandre : ''Non, un [[rêve]].'' | |||
[[Fichier:maitrep16.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 16 : ''Le Maître'', Plan 43. Le lendemain, Alexandre réveille ses invités : Il propose de monter des spectacles dans les villages touristiques.]] | [[Fichier:maitrep16.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 16 : ''Le Maître'', Plan 43. Le lendemain, Alexandre réveille ses invités : Il propose de monter des spectacles dans les villages touristiques.]] | ||
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<span id="ancre_19">'''Photogramme 19. Plan 53a.'''</span> '' 00h 24' 04"'' : Un pompier en uniforme de parade ivre, [[tourne]] pour s'amsuer, le disque géant du spectacle dépourvu des quatre cœurs. Cette fois-ci, le spectacle a déjà eu lieu, et l’équipe se repose. Alexandre est assis au pied de la scène, une [[bouteille]] de vodka à la main. Il invite le pompier à boire :<br/> | <span id="ancre_19">'''Photogramme 19. Plan 53a.'''</span> '' 00h 24' 04"'' : Un pompier en uniforme de parade ivre, [[tourne]] pour s'amsuer, le disque géant du spectacle dépourvu des quatre cœurs. Cette fois-ci, le spectacle a déjà eu lieu, et l’équipe se repose. Alexandre est assis au pied de la scène, une [[bouteille]] de vodka à la main. Il invite le pompier à boire :<br/> | ||
- Alexandre : ''Tiens.'' (Il lui tend la bouteille).<br/> | |||
- Le pompier : ''Je ne peux plus ''(…)<br/> | |||
- Alexandre :'' Tiens, bois.''<br/> | |||
- Le pompier : ''Je ne peux pas, ''(balbutiant)'' si ça brûle, le garage, les camions, ''(…)'' qui l’éteindrais ?''<br/> | |||
- Alexandre :'' Moi j’éteindrais.''<br/> | |||
- Le pompier :'' Allez, tu éteindras… Toi l’artiste, tu éteindrais ?''<br/> | |||
- Alexandre : ''J’éteindrai d’une main, comme ça. ''<br/> | |||
Le Maître fait un tour de magie en faisant disparaître sa [[cigarette]] allumée dans le creux de sa main. Et, en ouvrant sa main, il y avait une nouvelle cigarette qu’il offre au pompier. Il se lève en laissant le pompier perplexe et se dirige vers une auberge. | Le Maître fait un tour de magie en faisant disparaître sa [[cigarette]] allumée dans le creux de sa main. Et, en ouvrant sa main, il y avait une nouvelle cigarette qu’il offre au pompier. Il se lève en laissant le pompier perplexe et se dirige vers une auberge. | ||
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====Le lendemain du quatrième jour==== | ====Le lendemain du quatrième jour==== | ||
<span id="ancre_22">'''Photogramme 22. Plan 56. '''</span> ''00h 28' 27"'' : C’est le matin, l’équipe range les affaires dans le Bus. Le Musicien s’approche d’Alexandre et lui dit : | <span id="ancre_22">'''Photogramme 22. Plan 56. '''</span> ''00h 28' 27"'' : C’est le matin, l’équipe range les affaires dans le Bus. Le Musicien s’approche d’Alexandre et lui dit :<br/> | ||
- ''C’était génial, hier, la bouteille'' (…) ''Tu pourras aller à Paris.''<br/> | |||
- Alexandre : ''Aucune chance.''<br/> | |||
- Le Musicien : ''Pourquoi ?''<br/> | |||
- Alexandre : ''Parce que je ne le contrôle pas. Si je n’ai pas bu, ça ne marche pas.''<br/> | |||
- Le Musicien : ''Pourquoi ?''<br/> | |||
- Alexandre : ''C’est la vie….'' | |||
Notons au passage, la boîte au carton que porte le Musicien, et la corde qu’Alexandre enroule en boule. Autres indices intéressants qui sont significatifs et révélateurs sur le caractère et l’évolution des deux personnages. | Notons au passage, la boîte au carton que porte le Musicien, et la corde qu’Alexandre enroule en boule. Autres indices intéressants qui sont significatifs et révélateurs sur le caractère et l’évolution des deux personnages. | ||
[[Fichier:maitrep22.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 22 : ''Le Maître'', Plan 56. | [[Fichier:maitrep22.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 22 : ''Le Maître'', Plan 56. L’équipe range les affaires dans le Bus. Notons au passage, la boîte au carton que porte le Musicien, et la corde qu’Alexandre enroule en boule. Autres indices intéressants qui sont significatifs et révélateurs sur le caractère et l’évolution des deux personnages.]] | ||
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====Choix d’un itinéraire==== | ====Choix d’un itinéraire==== | ||
Alexandre, tout en roulant, met au point l’itinéraire du trajet, les villages cités sont situés dans le centre nord de la Pologne : Siemiany, Zalewo et Pokorzec. Mais aussitôt, le Musicien refuse de passer par Zalewo : « Si vous aller à Zalewo, je vous quitte. » | Alexandre, tout en roulant, met au point l’itinéraire du trajet, les villages cités sont situés dans le centre nord de la Pologne : Siemiany, Zalewo et Pokorzec. Mais aussitôt, le Musicien refuse de passer par Zalewo : « ''Si vous aller à Zalewo, je vous quitte.'' » | ||
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<span id="ancre_23">'''Photogramme 23. Plan 58.'''</span> '' 00h 29' 55"'' : L’attitude du Musicien n’a pas tardé d’avoir une conséquence immédiate. C’est qu’en changeant la trajectoire de l’itinéraire, le Bus était perdu en plein champ, sans aucune route à suivre. Alexandre sort du Bus en colère, accompagné d’une bouteille de vodka. Angela et le Musicien profitent de la situation pour coucher ensemble. | <span id="ancre_23">'''Photogramme 23. Plan 58.'''</span> '' 00h 29' 55"'' : L’attitude du Musicien n’a pas tardé d’avoir une conséquence immédiate. C’est qu’en changeant la trajectoire de l’itinéraire, le Bus était perdu en plein champ, sans aucune route à suivre. Alexandre sort du Bus en colère, accompagné d’une bouteille de vodka. Angela et le Musicien profitent de la situation pour coucher ensemble. | ||
[[Fichier:maitrep23.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 23 : ''Le Maître'', Plan 58. | [[Fichier:maitrep23.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 23 : ''Le Maître'', Plan 58. Le Bus perdu en plein champ, sans aucune route à suivre.]] | ||
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<span id="ancre_24">'''Photogramme 24. Plan 65.'''</span> '' 00h 34' 38"'' : Les deux hommes sont de retour à vélo, après avoir fait des courses. Alexandre monte dans le Bus et comprends qu’Angela est partie en lui volant son argent. Il montre au Musicien le livre vide, dans lequel il cachait son argent. Soulignons au passage, la valeur du livre qui devient de la sorte, le trésor du Maître. | <span id="ancre_24">'''Photogramme 24. Plan 65.'''</span> '' 00h 34' 38"'' : Les deux hommes sont de retour à vélo, après avoir fait des courses. Alexandre monte dans le Bus et comprends qu’Angela est partie en lui volant son argent. Il montre au Musicien le livre vide, dans lequel il cachait son argent. Soulignons au passage, la valeur du livre qui devient de la sorte, le trésor du Maître. | ||
[[Fichier:maitrep24.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 24 : ''Le Maître'', Plan 65. | [[Fichier:maitrep24.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 24 : ''Le Maître'', Plan 65. Angela est partie en volant l'argent d'Alexandre. Il montre au Musicien le livre vide, dans lequel il cachait son argent. Soulignons au passage, la valeur du livre qui devient de la sorte, le trésor du Maître.]] | ||
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====Second dialogue d’Alexandre et du Musicien==== | ====Second dialogue d’Alexandre et du Musicien==== | ||
<span id="ancre_25">'''Photogramme 25. Plan 66.'''</span> '' 00h 35' 01"'' : Sous la pluie, les deux hommes sont secoués des mauvaises nouvelles (1. La disparition d’Angela ; 2. L’argent volé ; 3. Le Bus en panne au milieu des champs). | <span id="ancre_25">'''Photogramme 25. Plan 66.'''</span> '' 00h 35' 01"'' : Sous la pluie, les deux hommes sont secoués des mauvaises nouvelles (1. La disparition d’Angela ; 2. L’argent volé ; 3. Le Bus en panne au milieu des champs).''<br/> | ||
- Le Musicien : ''Comment elle a pu faire ça ?''<br/> | |||
- Alexandre : ''Je t’ai dit : c’est une pute.''<br/> | |||
- Le Musicien : ''Tu n’aimes pas les femmes ?''<br/> | |||
- Alexandre : ''Si, je les adorent. Mais je ne crois pas à l’amour.''<br/> | |||
- Le Musicien : ''Pourquoi ?''<br/> | |||
- Alexandre : ''Parce que c’est toujours la même histoire. Elle commence pareille. Elle se développe pareille, après elle te dépasse, après elle éclate à cause d’elle ou de toi.''<br/> | |||
- Le Musicien : ''Tu confonds l’amour et l’orgasme.''<br/> | |||
- Alexandre : ''Non pas du tout. Ensuite, viennent les enfants.''<br/> | |||
- Le Musicien : ''On peut aimer sans enfant.''<br/> | |||
- Alexandre : ''Si on aime, il y a un enfant.''<br/> | |||
- Le Musicien : ''Quel mal, y-a-t-il à ça.''<br/> | |||
- Alexandre : ''Quel mal il y a. Je vais te le dire. ''(Il commence à raconter sa tragique expérience de la guerre en Afghanistan, et le massacre par son unité de cinq enfants afghans…)<br/> | |||
- Le Musicien : ''C’était la guerre, Alexandre''.<br/> | |||
- Alexandre : ''C’était la vie.'' (C’est la seconde fois, que le Maître utilise cette expression. (Voir [[#Le lendemain du quatrième jour|La 4ème journée.]]) | |||
Soulignons dans la composition de l’image, (comme dans le photogramme 22, au plan 56), le prolongement en perspective des rails de chemin de fer, derrière Alexandre, qui ne se poursuivent pas au-delà, et qui suggèrent un terminus. Et, en ce qui concerne le Musicien, la présence d’une roue de bicyclette, qui propose l’idée, comme nous allons le voir, d’un certain retour. (Voir : Résonance.) | Soulignons dans la composition de l’image, (comme dans le photogramme 22, au [[#ancre_22|plan 56]]), le prolongement en perspective des rails de chemin de fer, derrière Alexandre, qui ne se poursuivent pas au-delà, et qui suggèrent un terminus. Et, en ce qui concerne le Musicien, la présence d’une roue de bicyclette, qui propose l’idée, comme nous allons le voir, d’un certain retour. (Voir : [[Résonance]].) | ||
[[Fichier:maitrep25.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 25 : ''Le Maître'', Plan 66. La | [[Fichier:maitrep25.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 25 : ''Le Maître'', Plan 66. Le prolongement en perspective des rails de chemin de fer, derrière Alexandre, qui ne se poursuivent pas au-delà, et qui suggèrent un terminus. Et, en ce qui concerne le Musicien, la présence d’une roue de [[bicyclette]], qui propose l’idée, comme nous allons le voir, d’un certain retour.]] | ||
<center>*</center> | |||
====L’Omelette==== | |||
<span id="ancre_26">'''Photogramme 26. Plan 67a. '''</span> ''00h 39' 27"'' : Alexandre cuisine, afin de faire une omelette, il utilise son couteau pour casser l’œuf en deux. | |||
<span id="ancre_27">'''Photogramme 27. Plan 67b.'''</span> '' 00h 37' 35"'' : En attendant la cuisson de l’omelette, il s’assied près du Musicien, ce dernier lui dit :<br/> | |||
- ''On fait quoi, maintenant ?''<br/> | |||
- Alexandre : ''De quoi tu parles ?''<br/> | |||
- Le Musicien : ''Avec tout ça… Avec, tout ce bazar.''<br/> | |||
- Alexandre : ''Comme d’habitude, on fait de l’art.''<br/> | |||
Et, à cet [[instant précis]], à peine il termine sa phrase, nous entendons le couteau qui [[tombe]], et qui se fiche au sol. | |||
<span id="ancre_28">'''Photogramme28. Plan 68.'''</span> '' 00h 40' 34"'' : Entre temps, les deux hommes ont oubliés la cuisson de l’omelette, qui commençait à brûler. Le Musicien réagit promptement, en emportant la poêle pour la jeter dehors. | |||
Cependant, une grande surprise l’attendait derrière lui, En effet, Angela apparaît, accompagnée d’une amie artiste française, Elodie, qui était en train de peindre des motifs ronds sur le Bus. | |||
<span id="ancre_29">'''Photogramme 29. Plan 68b.'''</span> '' 00h 42' 11"'' : Angela s’excuse auprès d’Alexandre : ''Voilà l’argent, c’était juste un emprunt''. Elle présente Elodie, et demande si elle peuvent rejoindre le cirque. | |||
<gallery caption="L'omelette"> | |||
Fichier:maitrep26.jpg|Photogramme 26 : ''Le Maître'', Plan 67a. Afin de faire une omelette, Alexandre utilise son couteau pour casser l’œuf en deux. | |||
Fichier:maitrep27.jpg|Photogramme 27 : ''Le Maître'', Plan 67b. À cet instant précis, à peine il termine sa phrase, nous entendons le couteau qui tombe, et qui se fiche au sol. | |||
Fichier:maitrep28.jpg|Photogramme 28 : ''Le Maître'', Plan 68. Les deux hommes ont oubliés la cuisson de l’omelette, qui commençait à brûler. Le Musicien réagit promptement, en emportant la poêle pour la jeter dehors. | |||
Fichier:maitrep29.jpg|Photogramme 29 : ''Le Maître'', Plan 68b. Angela apparaît, elle s’excuse auprès d’Alexandre : Voilà l’argent, c’était juste un emprunt. Elle présente Elodie. | |||
</gallery> | |||
<center>*</center> | |||
====Sixième jour : Voyage à quatre==== | |||
De jour, le Bus traverse un village, Angela annonce grâce au haut-parleur : Cirque des couteau, unique au monde. Lancer sur cible mouvante. | |||
<center>*</center> | |||
====Premier spectacle à quatre : Première apparition d’Anna==== | |||
<span id="ancre_30">'''Photogramme 30. Plan 88.'''</span> ''00h 45' 21"'' : Au cours du spectacle, Angela demande à un amateur courageux de se placer devant le Maître. Une jeune femme, Anna, accepte l’expérience. Le Maître, lance, les [[yeux]] bandés trois [[couteaux]] autour du visage inquiet d’Anna. | |||
[[Fichier:maitrep30.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 30 : ''Le Maître'', Plan 88. Angela demande à un amateur courageux de se placer devant le Maître. Une jeune femme, Anna, accepte l’expérience.]] | |||
<center>*</center> | |||
====« Comment c’est Paris ? »==== | |||
'''Plan 88.''' ''00h 45' 45"'' : C’est le soir, après le spectacle, l’équipe se repose, Alexandre et Elodie sont assis autour d’une [[table]], il lui demande qu’elle lui parle de Paris. | |||
<center>*</center> | |||
====Trois enfants réveillent Alexandre==== | |||
'''Plans 91 - 97.''' ''00h 45' 54" - 49' 50"'' : Ils lui offrent une [[bouteille]] de bière, et veulent apprendre à lancer des couteaux. Alexandre discute avec les enfants, et termine son discours, avec son habituel : ''C’est la vie''. Voir IV – [[#Le lendemain du quatrième jour|16]] et [[#Second dialogue d’Alexandre et du Musicien|21]]. | |||
Nous apprenons également avec les enfants, qu’Anna, la volontaire d’hier soir, travaille à la poste, c’est la plus jolie fille, et elle est la sœur d’un des trois enfants. | |||
<center>*</center> | |||
====Chez le Barbier==== | |||
'''Plan 100.''' ''00h 49' 51"'' : Alexandre se fait raser la barbe. Anna entre chez la coiffeuse pour lui remettre son repas. Aussitôt Alexandre va la suivre. | |||
<center>*</center> | |||
====A Vélos==== | |||
<span id="ancre_31">'''Photogramme 31. Plan 101.'''</span> '' 00h 52' 18"'' : Alexandre rejoint Anna dans les champs. Ils se présentent mutuellement :<br/> | |||
- Alexandre : ''Tu n’as pas eu peur hier.''<br/> | |||
- Anna :'' Si.''<br/> | |||
- Alexandre : ''Pourquoi tu es montée sur scène.''<br/> | |||
- Anna : ''Je me disais que si je le faisais tout s’arrangerait dans ma vie… Comme un pari.''<br/> | |||
- Alexandre : ''Et moi qui croyais que tu avais confiance en mon art… (Il l’invite à une soirée).''<br/> | |||
Anna accepte, mais avant de partir, elle lui dit : « ''Tu as un problème de roue'' ». | |||
La roue du [[vélo]] est a rapprochée avec le [[#ancre_25|plan 66]], et le disque géant (plans [[#ancre_17|49]] et [[#ancre_19|53]]) | |||
[[Fichier:maitrep31.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 31 : ''Le Maître'', Plan 101. Alexandre veut inviter Angela à une soirée. Anna accepte, mais avant de partir, elle lui dit : « ''Tu as un problème de roue'' ». | |||
La roue du vélo est a rapprochée avec le plan 66, et le disque géant.]] | |||
<center>*</center> | |||
====Anna dans la baignoire==== | |||
'''Plan 102.''' ''00h 52' 41"'' : Anna est heureuse, elle est souriante, elle plonge la tête au fond de la baignoire. Transition remarquable avec le plan suivant : | |||
<center>*</center> | |||
====Sur la barque : Démocrite==== | |||
<span id="ancre_32">'''Photogramme 32. Plan 103a. '''</span> '' 00h 53' 06"'' : Gros plan d’un « [[rideau]] d’[[eau]] ». Panoramique du bas vers le haut et transition dans le prolongement du mouvement avec la scène de la [[barque]]. Ce plan superbe semble être en relation avec le [[#ancre_18|plan 52]], les rideaux du Bus. | |||
[[Fichier:maitrep32.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 32 : ''Le Maître'', Plan 103a. Gros plan d’un « rideau d’eau ». Ce plan superbe semble être en relation avec le plan 52, les rideaux du Bus.]] | |||
<span id="ancre_33">'''Photogramme 33. Plan 103b.'''</span> '' 00h 53' 33"'' : Alexandre et Anna sont dans une barque sur un plan d’eau luxuriant, vaporeux et impressioniste, qui rappelle le monde proustien. Alexandre offre un [[livre]] à Anna : Démocrite. Il raconte : | |||
- Alexandre : ''Il a imaginé le monde, toi, moi, la barque, l’eau, même ces étoiles, au-dessus, les poissons… Tout ça… C’est ça… Des petites billes. Des atomes. Petites comme ça… La ville, la campagne, même les chiens dans leurs niches sont faits de ces petites billes. Tout est organisé une fois pour toutes, et c’est immuable…Tout… Mais, tu vois, parfois une de ces billes peut se tromper, perdre son [[chemin]], errer, sortir de son orbite…''<br/> | |||
- Anna : ''Et après.''<br/> | |||
- Alexandre : ''Alors, il arrive quelque chose que personne n’avait prévu.''<br/> | |||
- Anna : ''Comme quoi ?''<br/> | |||
- Alexandre : ''L’amour.''<br/> | |||
- Anna : ''Tu as trop bu.'' | |||
[[Fichier:maitrep33.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 33 : ''Le Maître'', Plan 103b. Alexandre et Anna sont dans une barque sur un plan d’eau luxuriant, vaporeux et impressioniste. Alexandre offre un livre à Anna : Démocrite.]] | |||
<center>*</center> | |||
====La fuite d’Alexandre : Le Bus en panne==== | |||
<span id="ancre_34">'''Photogramme 34. Plan 105.'''</span> '' 00h 56' 09"'' : D’une façon incompréhensible, Alexandre décide de partir et de quitter ainsi Anna, pourtant la veille, il lui déclarait son amour. Angela essaye de l’en persuader, mais il refuse : « ''C’est du Jolie'' », en français dans le film. | |||
Tout à coup, le Bus commence à avoir un bruit de moteur inhabituel et suspect. Le Bus s’arrête net, très exactement dans le prolongement de la Poste, dans lequel travaille Anna. Bel exemple de synchronicité dans le sens jungien (voir : [[Instant précis]], [[Résonance]]). Angela et Elodie descendent joyeuses du Bus et se dirigent vers Anna. | |||
[[Fichier:maitrep34.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 34 : ''Le Maître'', Plan 105. Tout à coup, le Bus commence à avoir un bruit de moteur inhabituel et suspect. Le Bus s’arrête net, très exactement dans le prolongement de la Poste, dans lequel travaille Anna. Bel exemple de synchronicité dans le sens jungien (voir : Instant précis, Résonance).]] | |||
<center>*</center> | |||
====La Coiffeuse==== | |||
<span id="ancre_35">'''Photogramme 35. Plan 106. '''</span> '' 00h 57' 05"'' : Angela et Elodie coiffent Anna. | |||
[[Fichier:maitrep35.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 35 : ''Le Maître'', Plan 103. Angela et Elodie coiffent Anna.]] | |||
<center>*</center> | |||
====La réparation du Bus==== | |||
<span id="ancre_36">'''Photogramme 36. Plan 111. '''</span> '' 00h 57' 24"'' : Les trois jeunes femmes se présentent devant Alexandre qui était entrain de réparer le Bus. Mais, Alexandre était visiblement déçu de la nouvelle coiffure d’Anna, et lance sans vergogne : « ''On dirait une pute'' ». Anna s’en va très fâcher, suivie d’Angela pour la réconforter. | |||
[[Fichier:maitrep36.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 36 : ''Le Maître'', Plan 111. Alexandre était visiblement déçu de la nouvelle coiffure d’Anna, et lance sans vergogne : « ''On dirait une pute'' ». Anna s’en va très fâcher, suivie d’Angela pour la réconforter.]] | |||
<center>*</center> | |||
====Le Dîner silencieux==== | |||
Tout le monde boude Alexandre : ''Je ne sais pas ce qui m’a pris.''<br/> | |||
- Elodie :'' Tu es aveugle.''<br/> | |||
- Alexandre : ''Pardon.''<br/> | |||
- Le Musicien : ''Demande lui pardon à elle.''<br/> | |||
<center>*</center> | |||
====La demande de pardon==== | |||
Alexandre se rend avec un bouquet de rose rouge à la poste, pour voir Anna : « Tu te rappelles l’[[#ancre_33|histoire des billes]]. Pour moi, tu es une bille qui change tout. » | |||
<center>*</center> | |||
====La salle des fêtes : l’Amour==== | |||
<span id="ancre_37">'''Photogramme 37. Plan 116b.'''</span> '' 01h 02' 30"'' : Le couple se réunit dans une grande salle des fêtes.<br/> | |||
- Alexandre : ''Anna… J’ai envie de…''<br/> | |||
- Anna : ''Moi aussi, [[attends]].''<br/> | |||
Elle prend une nappe d’une réserve. Et, Alexandre l’aide à disposer la nappe au sol. | |||
[[Fichier:maitrep37.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 37 : ''Le Maître'', Plan 116b. Anna prend une nappe d’une réserve. Et, Alexandre l’aide à disposer la nappe au sol.]] | |||
<span id="ancre_38">'''Photogramme 38. Plan 117. '''</span> '' 01h 03' 46"'' : Aussitôt après, le couple se déshabillent, s’allongent avec délicatesse sur la nappe blanche et s’enlacent, comme dans un [[jeu]] de cartes : la reine et le roi sont réunit. | |||
Il nous semble que cette image montre l’étendue de l’art de Piotr Trzaskalski en innovant sur un sujet qui a été vu des milliers de fois. | |||
[[Fichier:maitrep38.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 38 : ''Le Maître'', Plan 117. Le couple s’allongent avec délicatesse sur la nappe blanche et s’enlacent, comme dans un jeu de cartes : la reine et le roi sont réunit.]] | |||
<center>*</center> | |||
====Un nouveau numéro de cirque==== | |||
<span id="ancre_39">'''Photogramme 39. Plan 118. '''</span> '' 01h 04' 40"'' : Le Maître a des [[ailes]], il est ingénieux. Sous les [[yeux]] du Musicien, il met au point un appareillage et crée un nouveau numéro qui concerne la [[télékinésie]]. Le Musicien est stupéfait d’admiration. | |||
[[Fichier:maitrep39.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 39 : ''Le Maître'', Plan 118. Sous les yeux du Musicien, Alexandre met au point un appareillage et crée un nouveau numéro qui concerne la télékinésie. Le Musicien est stupéfait d’admiration.]] | |||
<center>*</center> | |||
====Chez le forgeron : préparation d’une épée==== | |||
<span id="ancre_40">'''Photogramme 40. Plan 119.'''</span> '' 01h 05' 22"'' : Le Maître passe a une vitesse supérieure, il veut réaliser son numéro en grandeur nature. Il travaille avec des forgerons sur la fabrication d’une épée « magique », qui aura une répercussion dans la suite des événements. | |||
[[Fichier:maitrep40.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 40 : ''Le Maître'', Plan 119. Alexandre travaille avec des forgerons sur la fabrication d’une épée « magique », qui aura une répercussion dans la suite des événements.]] | |||
<center>*</center> | |||
====Construction d’un appareillage de cirque==== | |||
Alexandre continue la mise au point de son nouveau spectacle. Au loin, nous entendons une [[première]] dispute entre Angela et Elodie. | |||
<center>*</center> | |||
== Notes et références == | == Notes et références == |
Version du 23 juillet 2011 à 00:00
Aspects techniques du film
Maître (Le) : Année de réalisation : 2005, diffusion 30 septembre 2005.
Titre original : Mistrz (Pologne), Der Meister (Allemagne), The Master (Titre international anglais).
Réalisation : Piotr Trzaskalski.
Pays : Pologne, Allemagne. 117 minutes, couleur.
Nombre de plans (ici, "plan" désigne,"tout morceau de film compris entre deux changements de… plan) : 219
Langues : Polonais, russe.
Production : Agencja Produckcji Filmowej.
Directeur de Production : Jacek Gawryszczak.
Scénario : Piotr Trzaskalski et Wojciech Lepianka.
Images (zdjecia) : Piotr Sliskowski P.S.C.
Décors (scénographie) : Wojciech Zogala.
Costumes : Monika Ugrewicz.
Son (dzwiek) : Jan Freda.
Musique : Wojciech Lemanski.
Montage : Cezary Kowelezuk.
Principaux acteurs :
• Maître Aleksandr Sapalov : Konstantin Lavronenko.
• Musicien (Mlody) : Jacek Braciak.
• Angela : Teresa Branna.
• Anna : Monika Buchowiec.
• Elodie : Aurélia Georges.
• Ela Snigorska : Elzbieta Snigorska.
Résumé du film
Alexandre, dit "le maître", excelle dans l'art du lancer de couteaux. Mais cet ancien soldat russe qui a vécu l'enfer de la guerre en Afghanistan est aussi très porté sur la bouteille. Un jour, alors qu'il a encore une fois trop bu, il ouvre toutes les cages des animaux du cirque. Renvoyé, Alexandre décide de monter son propre numéro et de se lancer sur les routes de Pologne. Lors de ses pérégrinations, il rencontre Andzela, une prostituée, et Mlody, un accordéoniste. La première devient son assistante, et le second son accompagnateur musical. Le trio est bien décidé à amasser suffisamment d'argent pour se rendre à Paris. Mais l'apparition de la belle Anna change radicalement la donne...
Auteur : Cinémotions.com
Le Maître : Chef-d'œuvre inconnu
Encore une fois, nous ne comprenons pas comment un film comme Le Maître, d’une si grande envergure, d’une si grande beauté, riche en rebondissements, en nouveautés, en situations, en innovations, reste inaperçu et passe sous silence. Certes le film a eu des récompenses (Festival du film de Miami (2006) et de Pologne (2005). Mais, que font-ils donc les organisateurs des grands festivals ? Pourquoi des voix ne s’élèvent-elle pas pour signaler et corriger cette immense méprise culturelle ? Pourquoi le féodalisme culturel pèse lourdement sur la rigidité des structures culturelles ? Mais nous ne sommes pas là pour parler des lacunes et des choix des festivals de cinéma. Mais seulement d’attirer l’attention sur un film rare, exceptionnel et tout simplement sublime. Un chef-d’œuvre.
En effet, la construction de l’édifice filmique est à la fois légère et haute. Le ciel est à ses pieds. Les transitions, le montage et le rythme du film sont franchement remarquables et bien souvent inédits (comme par exemple les plans d’ouvertures, les plans en plongée, le rideau d’eau, le croisement du bus et du bateau, etc.)… Finalement, nous pouvons dire que le seul défaut de ce film est qu’il n’en a pas, jamais de lourdeur, de remplissage, de fioriture, tout est à sa place. C’est un bel exemple, en ce qui nous concerne, d’une composition filmique parfaite.
Nous sommes fermement persuadé que le cinéma reste un continent à découvrir, un continent avec des richesses insoupçonnables… Ainsi, nous inaugurons, à travers le film, Le Maître, de l’éblouissant réalisateur polonais, Piotr Trzaskalski, (un nom à retenir), une nouvelle orientation, une autre direction dans l’étude de la cinémancie. En effet, comme nous l’avons déjà dit ailleurs, l’analyse d’un film s’effectue d’une part, du premier plan du film au dernier plan, en tenant compte de la bande son et des dialogues ; et d’autre part, en établissant des combinaisons qui rendent le film si profond.
D’ailleurs, il nous semble que l’art cinématographique est essentiellement, un art des combinaisons, un art des liaisons. De plus, il ne s’agit pas seulement des liaisons des images, des paroles, des sons, des objets, mais aussi, des liaisons extra-cinématographiques : la relation avec le spectateur, la société, le monde… Mais, cette méthode d’analyse nécessite un temps considérable, avec en un premier temps la constitution d’un corpus d’image significatif, et en un second temps, l’approche par tâtonnements des « relations significatives » du film [1]. Nous sommes conscient que cette approche est hypothétique et discutable…
Nous allons tout d’abord, établir un corpus d’image du film, et ce n’est qu’en second temps, que nous allons effectuer notre analyse. C’est une nouvelle méthode, car contrairement à l’édition du livre, ou l’ordre des pages (et de l’analyse) est à respecter scrupuleusement, grâce à Internet, nous pouvons modifier cette méthode d’analyse strictement linéaire, et d’effectuer des changements instantanés et répétitifs, selon l’orientation du discours. C’est comme si nous partagions, avant analyse, notre « brouillon » ou plan de travail avec le public. Ainsi, la page Internet aura une double fonction, un support de mémoire visuel des plans du film, et un partage des images (magnifiques) du film.
(14 mars 2010 - 10 mars 2011)
Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques du film.
Le Maître, de Piotr Trzaskalski (2005)
Prologue
Photogramme 1. Plan 1. 00h 00' 10" : Prologue. L’enfant aveugle, les clochettes et la balançoire.
Un Cirque en ville
Photogramme 2. Plan 3. 00h 02' 15" : Un éléphant abandonné dans la ville.
Alexandre est renvoyé
Photogramme 3. Plan 4. 00h 03' 38" : Alexandre, le lanceur de couteau, dans la cage des singes.
Alexandre sera renvoyé. Il quitte le Cirque avec son Bus. Une espèce de « maison » mobile.
Photogramme 4. Plan 5. 00h 05' 30" : Le Bus d’Alexandre qui se faufile entre les maisons.
Photogramme 5. Plan 6. 00h 05' 57" : L’image d’Alexandre reflété dans le rétroviseur du Bus. Son passé est derrière lui, il avance vers l’inconnu. (Cette image sera montrée une seconde fois, à la fin du film (plan 214, 1h 40’ 13’’).
Photogramme 6. Plan 7. 00h 06' 48" : Alexandre est de bonne humeur, il peint sur son Bus les lettres : cirque de couteaux.
C’est à ce moment-là qu’il entend les cris d’une personne qui se fait agressée.
Le viol d’Angela
Photogramme 7. Plan 10b. 00h 07' 35" : Alexandre se dirige vers le lieu de l’agression afin de secourir la personne qui hurle.
Il sort un couteau de la main gauche. C’est la première apparition d’un couteau.
Il faut dire, qu’il y avait un instant, il tenait un pinceau !
Alexandre libère la fille des mains des agresseurs, en les blessant avec le couteau. Il embarque la jeune femme en larmes dans son Bus.
Premier dialogue entre Alexandre et Angela
Photogramme 8. Plan 11a. 00h 07' 49" : Angela, c’est le nom de la jeune femme, continue à pleurer tout en enlevant une perruque couleur cuivre rouge.
Photogramme 9. Plan 11b. 00h 07' 53" : Sous la perruque apparaissent les cheveux naturels et blonds d’Angela. Alexandre lui propose de devenir son assistante.
Premier spectacle à deux : Polyphème
Photogramme 10. Plan 24. 00h 10' 38" : Alexandre au cours son spectacle. Les yeux bandés, il doit « délivrer » (pour la seconde fois) Angela des bras de Polyphème [2]. Mais Angela prise de panique, prendra la fuite en public, laissant Alexandre dans le noir.
L’amour passagé d’Alexandre et Angela
Photogramme 11. Plan 36. 00h 12' 27" : Angela revient s’excuser auprès d’Alexandre, mais ce dernier est insensible aux charmes d’Angela, qui lui dit : Pourquoi tu es comme ça ? Alexandre lui réponds : « Je suis comme toi ».
Le Jeu du verre
Photogramme 12. Plan 37. 00h 13' 26" : Dans une auberge, Alexandre faisait des paris avec le « jeu du verre ». Il s’agit de laisser tomber un verre d’une certaine hauteur, et Alexandre devait rattraper le verre avant qu’il touche le sol. Nous distinguons, assis, à gauche de l'image, le Musicien qui assiste pour la première fois à un numéro du Maître.
L’agression d’Alexandre : la rencontre avec le Musicien
Photogramme 13. Plan 38. 00h 15' 47" : Alexandre sort de l’auberge riche et ivre, mais il sera agressé par deux individus. Il est allongé au sol. Au même moment, le Musicien sort de l’auberge, il remarque Alexandre, il avance vers lui pour l’aider à se relever.
- Alexandre : Ah, c’est toi, le musicien.
- Le Musicien : J’allai prendre le bus.
- Alexandre : Tu voulais aller où ?
- Le Musicien : Quelque part ?
- Alexandre : Bon, alors on va dans la même direction.
Premier jour de Voyage en Bus
Photogramme 14. Plan 40b. 00h 17' 57" : Le bus s’arrête, les deux hommes descendent pour se soulager. Le Musicien dit à Alexandre :
- Cirque de couteaux, ça veut dire quoi ?
- Alexandre : Je lance des couteaux.
- Le Musicien : Hier, ce n’était pas un couteau (allusion au jeu de verre).
- Alexandre : Hier, c’était juste comme ça, pour s’amuser. (Alexandre se présente) Alexandre Sapalov, Maître des arts du cirque. Diplômé. Chez nous on avait un diplôme pour tout.
- Le Musicien : Enchanté.
- Alexandre : Et toi, tu as des projets.
- Le Musicien : Comme tout le monde.
- Alexandre : Moi c’est Paris, me produire là-bas. Ca c’est un endroit pour le cirque. Là-bas ils comprennent les artistes, toujours, Chagall… Magritte…
- Le Musicien : C’étaient des peintres.
- Alexandre : Et alors ? Je ne suis pas un artiste si je lance des couteaux ? L’art c’est l’art.
Le thé à la Vodka
Photogramme 15. Plan 41. 00h 18' 44" : Alexandre veut fêter à sa manière la rencontre en triangle de ses nouveaux amis. Il verse de la vodka dans le thé de ses nouveaux collaborateurs. Mais, il n’a pas eu, en retour, la réaction espérée. En effet, Angela crachera le liquide avec un certain dégoût, en traitant Alexandre de « crétin », et le Musicien avec la même mixture arrosera le pied d’un arbre. Pour détendre l’atmosphère, Alexandre fait passer la musique de Scriabine par l’énorme haut-parleur du Bus.
Second jour : La proposition d’un spectacle à trois
Photogramme 16. Plan 43. 00h 18' 44" : Le lendemain, à 6 heures du matin, Alexandre réveille ses invités : Il propose de monter des spectacles dans les villages touristiques : avec des allemands et des hollandais. (…) Là encore, il n’aura pas la réaction espérée :
- Angela (à demi-réveillée) : Et, hors saison, on fait quoi ?
- Alexandre : J’ai pensé à tout, on ira à Paris.
- Le Musicien : C’est une idiotie.
- Alexandre : Non, un rêve.
Premier spectacle à trois
Photogramme 17. Plan 49. 00h 23' 02" : Finalement, la première partie de sa proposition a été acceptée par le groupe, puisque le soir, ils feront une représentation sur la place d’un village. L’une des innovations du réalisateur est celle de ne montrer qu’une seule fois un numéro de cirque. Ici, Angela invite une spectatrice de monter sur scène et de tourner un disque géant sur lequel sont disposés symétriquement et en croix quatre cœurs. Alexandre avec maîtrise crèvera les quatre cœurs. Cette scène est prémonitoire, parce qu’elle annonce bientôt, le cœur "percé" d’Anna…
Sur la route
Photogramme 18. Plan 52. 00h 23' 43" : La petite équipe voyage. Le réalisateur s’attarde sur les rideaux flottants du Bus. La caméra fait un panoramique en plan rapproché sur les « paupières » du Bus, d’avant en arrière, pour terminer sur le plan suivant :
Second spectacle
Photogramme 19. Plan 53a. 00h 24' 04" : Un pompier en uniforme de parade ivre, tourne pour s'amsuer, le disque géant du spectacle dépourvu des quatre cœurs. Cette fois-ci, le spectacle a déjà eu lieu, et l’équipe se repose. Alexandre est assis au pied de la scène, une bouteille de vodka à la main. Il invite le pompier à boire :
- Alexandre : Tiens. (Il lui tend la bouteille).
- Le pompier : Je ne peux plus (…)
- Alexandre : Tiens, bois.
- Le pompier : Je ne peux pas, (balbutiant) si ça brûle, le garage, les camions, (…) qui l’éteindrais ?
- Alexandre : Moi j’éteindrais.
- Le pompier : Allez, tu éteindras… Toi l’artiste, tu éteindrais ?
- Alexandre : J’éteindrai d’une main, comme ça.
Le Maître fait un tour de magie en faisant disparaître sa cigarette allumée dans le creux de sa main. Et, en ouvrant sa main, il y avait une nouvelle cigarette qu’il offre au pompier. Il se lève en laissant le pompier perplexe et se dirige vers une auberge.
Photogramme 20. Plan 53b. 00h 25' 28" : Devant l’entrée de l’’auberge, il y avait une table vide sur lequel se trouvait une poule. Alexandre, s’arrête devant la table, en posant ses deux mains sur les bords, et fixe la poule d’un air amusé. Il nous semble que nous avons affaire à une image-clé, qui sera en relation avec la séquence de « l’omelette » (plans 67b et 68), que nous verrons plus loin.
Photogramme 21. Plan 55. 00h 27' 36" : Alexandre entre dans l’auberge, et il trouve Angela et le Musicien qui s’embrassent. Alexandre désinvolte lance au Musicien : Il y a chez toi un secret, je ne sais pas quoi ?
Ensuite, il sort de l’auberge, il se dirige vers la table, y dispose une bouteille, et sans toucher la bouteille, il réussit à la faire léviter. Le Musicien regarde le prodige avec étonnement.
Le lendemain du quatrième jour
Photogramme 22. Plan 56. 00h 28' 27" : C’est le matin, l’équipe range les affaires dans le Bus. Le Musicien s’approche d’Alexandre et lui dit :
- C’était génial, hier, la bouteille (…) Tu pourras aller à Paris.
- Alexandre : Aucune chance.
- Le Musicien : Pourquoi ?
- Alexandre : Parce que je ne le contrôle pas. Si je n’ai pas bu, ça ne marche pas.
- Le Musicien : Pourquoi ?
- Alexandre : C’est la vie….
Notons au passage, la boîte au carton que porte le Musicien, et la corde qu’Alexandre enroule en boule. Autres indices intéressants qui sont significatifs et révélateurs sur le caractère et l’évolution des deux personnages.
Choix d’un itinéraire
Alexandre, tout en roulant, met au point l’itinéraire du trajet, les villages cités sont situés dans le centre nord de la Pologne : Siemiany, Zalewo et Pokorzec. Mais aussitôt, le Musicien refuse de passer par Zalewo : « Si vous aller à Zalewo, je vous quitte. »
La route perdu
Photogramme 23. Plan 58. 00h 29' 55" : L’attitude du Musicien n’a pas tardé d’avoir une conséquence immédiate. C’est qu’en changeant la trajectoire de l’itinéraire, le Bus était perdu en plein champ, sans aucune route à suivre. Alexandre sort du Bus en colère, accompagné d’une bouteille de vodka. Angela et le Musicien profitent de la situation pour coucher ensemble.
Cinquième jour
Alexandre réveille le Musicien en lui annonçant que la Batterie du Bus est vide, et qu’il compte retirer la somme nécessaire pour l’achat d’une nouvelle batterie de son salaire. (Car, il avait laissé les lampes allumées toute la nuit). Ensuite, il lui dit, en désignant Angela (qui ne dormait plus) : Ce n’est qu’une pute.
La Disparition d’Angela
Photogramme 24. Plan 65. 00h 34' 38" : Les deux hommes sont de retour à vélo, après avoir fait des courses. Alexandre monte dans le Bus et comprends qu’Angela est partie en lui volant son argent. Il montre au Musicien le livre vide, dans lequel il cachait son argent. Soulignons au passage, la valeur du livre qui devient de la sorte, le trésor du Maître.
Second dialogue d’Alexandre et du Musicien
Photogramme 25. Plan 66. 00h 35' 01" : Sous la pluie, les deux hommes sont secoués des mauvaises nouvelles (1. La disparition d’Angela ; 2. L’argent volé ; 3. Le Bus en panne au milieu des champs).
- Le Musicien : Comment elle a pu faire ça ?
- Alexandre : Je t’ai dit : c’est une pute.
- Le Musicien : Tu n’aimes pas les femmes ?
- Alexandre : Si, je les adorent. Mais je ne crois pas à l’amour.
- Le Musicien : Pourquoi ?
- Alexandre : Parce que c’est toujours la même histoire. Elle commence pareille. Elle se développe pareille, après elle te dépasse, après elle éclate à cause d’elle ou de toi.
- Le Musicien : Tu confonds l’amour et l’orgasme.
- Alexandre : Non pas du tout. Ensuite, viennent les enfants.
- Le Musicien : On peut aimer sans enfant.
- Alexandre : Si on aime, il y a un enfant.
- Le Musicien : Quel mal, y-a-t-il à ça.
- Alexandre : Quel mal il y a. Je vais te le dire. (Il commence à raconter sa tragique expérience de la guerre en Afghanistan, et le massacre par son unité de cinq enfants afghans…)
- Le Musicien : C’était la guerre, Alexandre.
- Alexandre : C’était la vie. (C’est la seconde fois, que le Maître utilise cette expression. (Voir La 4ème journée.)
Soulignons dans la composition de l’image, (comme dans le photogramme 22, au plan 56), le prolongement en perspective des rails de chemin de fer, derrière Alexandre, qui ne se poursuivent pas au-delà, et qui suggèrent un terminus. Et, en ce qui concerne le Musicien, la présence d’une roue de bicyclette, qui propose l’idée, comme nous allons le voir, d’un certain retour. (Voir : Résonance.)
L’Omelette
Photogramme 26. Plan 67a. 00h 39' 27" : Alexandre cuisine, afin de faire une omelette, il utilise son couteau pour casser l’œuf en deux.
Photogramme 27. Plan 67b. 00h 37' 35" : En attendant la cuisson de l’omelette, il s’assied près du Musicien, ce dernier lui dit :
- On fait quoi, maintenant ?
- Alexandre : De quoi tu parles ?
- Le Musicien : Avec tout ça… Avec, tout ce bazar.
- Alexandre : Comme d’habitude, on fait de l’art.
Et, à cet instant précis, à peine il termine sa phrase, nous entendons le couteau qui tombe, et qui se fiche au sol.
Photogramme28. Plan 68. 00h 40' 34" : Entre temps, les deux hommes ont oubliés la cuisson de l’omelette, qui commençait à brûler. Le Musicien réagit promptement, en emportant la poêle pour la jeter dehors.
Cependant, une grande surprise l’attendait derrière lui, En effet, Angela apparaît, accompagnée d’une amie artiste française, Elodie, qui était en train de peindre des motifs ronds sur le Bus.
Photogramme 29. Plan 68b. 00h 42' 11" : Angela s’excuse auprès d’Alexandre : Voilà l’argent, c’était juste un emprunt. Elle présente Elodie, et demande si elle peuvent rejoindre le cirque.
Sixième jour : Voyage à quatre
De jour, le Bus traverse un village, Angela annonce grâce au haut-parleur : Cirque des couteau, unique au monde. Lancer sur cible mouvante.
Premier spectacle à quatre : Première apparition d’Anna
Photogramme 30. Plan 88. 00h 45' 21" : Au cours du spectacle, Angela demande à un amateur courageux de se placer devant le Maître. Une jeune femme, Anna, accepte l’expérience. Le Maître, lance, les yeux bandés trois couteaux autour du visage inquiet d’Anna.
« Comment c’est Paris ? »
Plan 88. 00h 45' 45" : C’est le soir, après le spectacle, l’équipe se repose, Alexandre et Elodie sont assis autour d’une table, il lui demande qu’elle lui parle de Paris.
Trois enfants réveillent Alexandre
Plans 91 - 97. 00h 45' 54" - 49' 50" : Ils lui offrent une bouteille de bière, et veulent apprendre à lancer des couteaux. Alexandre discute avec les enfants, et termine son discours, avec son habituel : C’est la vie. Voir IV – 16 et 21.
Nous apprenons également avec les enfants, qu’Anna, la volontaire d’hier soir, travaille à la poste, c’est la plus jolie fille, et elle est la sœur d’un des trois enfants.
Chez le Barbier
Plan 100. 00h 49' 51" : Alexandre se fait raser la barbe. Anna entre chez la coiffeuse pour lui remettre son repas. Aussitôt Alexandre va la suivre.
A Vélos
Photogramme 31. Plan 101. 00h 52' 18" : Alexandre rejoint Anna dans les champs. Ils se présentent mutuellement :
- Alexandre : Tu n’as pas eu peur hier.
- Anna : Si.
- Alexandre : Pourquoi tu es montée sur scène.
- Anna : Je me disais que si je le faisais tout s’arrangerait dans ma vie… Comme un pari.
- Alexandre : Et moi qui croyais que tu avais confiance en mon art… (Il l’invite à une soirée).
Anna accepte, mais avant de partir, elle lui dit : « Tu as un problème de roue ».
La roue du vélo est a rapprochée avec le plan 66, et le disque géant (plans 49 et 53)
Anna dans la baignoire
Plan 102. 00h 52' 41" : Anna est heureuse, elle est souriante, elle plonge la tête au fond de la baignoire. Transition remarquable avec le plan suivant :
Sur la barque : Démocrite
Photogramme 32. Plan 103a. 00h 53' 06" : Gros plan d’un « rideau d’eau ». Panoramique du bas vers le haut et transition dans le prolongement du mouvement avec la scène de la barque. Ce plan superbe semble être en relation avec le plan 52, les rideaux du Bus.
Photogramme 33. Plan 103b. 00h 53' 33" : Alexandre et Anna sont dans une barque sur un plan d’eau luxuriant, vaporeux et impressioniste, qui rappelle le monde proustien. Alexandre offre un livre à Anna : Démocrite. Il raconte :
- Alexandre : Il a imaginé le monde, toi, moi, la barque, l’eau, même ces étoiles, au-dessus, les poissons… Tout ça… C’est ça… Des petites billes. Des atomes. Petites comme ça… La ville, la campagne, même les chiens dans leurs niches sont faits de ces petites billes. Tout est organisé une fois pour toutes, et c’est immuable…Tout… Mais, tu vois, parfois une de ces billes peut se tromper, perdre son chemin, errer, sortir de son orbite…
- Anna : Et après.
- Alexandre : Alors, il arrive quelque chose que personne n’avait prévu.
- Anna : Comme quoi ?
- Alexandre : L’amour.
- Anna : Tu as trop bu.
La fuite d’Alexandre : Le Bus en panne
Photogramme 34. Plan 105. 00h 56' 09" : D’une façon incompréhensible, Alexandre décide de partir et de quitter ainsi Anna, pourtant la veille, il lui déclarait son amour. Angela essaye de l’en persuader, mais il refuse : « C’est du Jolie », en français dans le film.
Tout à coup, le Bus commence à avoir un bruit de moteur inhabituel et suspect. Le Bus s’arrête net, très exactement dans le prolongement de la Poste, dans lequel travaille Anna. Bel exemple de synchronicité dans le sens jungien (voir : Instant précis, Résonance). Angela et Elodie descendent joyeuses du Bus et se dirigent vers Anna.
La Coiffeuse
Photogramme 35. Plan 106. 00h 57' 05" : Angela et Elodie coiffent Anna.
La réparation du Bus
Photogramme 36. Plan 111. 00h 57' 24" : Les trois jeunes femmes se présentent devant Alexandre qui était entrain de réparer le Bus. Mais, Alexandre était visiblement déçu de la nouvelle coiffure d’Anna, et lance sans vergogne : « On dirait une pute ». Anna s’en va très fâcher, suivie d’Angela pour la réconforter.
Le Dîner silencieux
Tout le monde boude Alexandre : Je ne sais pas ce qui m’a pris.
- Elodie : Tu es aveugle.
- Alexandre : Pardon.
- Le Musicien : Demande lui pardon à elle.
La demande de pardon
Alexandre se rend avec un bouquet de rose rouge à la poste, pour voir Anna : « Tu te rappelles l’histoire des billes. Pour moi, tu es une bille qui change tout. »
La salle des fêtes : l’Amour
Photogramme 37. Plan 116b. 01h 02' 30" : Le couple se réunit dans une grande salle des fêtes.
- Alexandre : Anna… J’ai envie de…
- Anna : Moi aussi, attends.
Elle prend une nappe d’une réserve. Et, Alexandre l’aide à disposer la nappe au sol.
Photogramme 38. Plan 117. 01h 03' 46" : Aussitôt après, le couple se déshabillent, s’allongent avec délicatesse sur la nappe blanche et s’enlacent, comme dans un jeu de cartes : la reine et le roi sont réunit.
Il nous semble que cette image montre l’étendue de l’art de Piotr Trzaskalski en innovant sur un sujet qui a été vu des milliers de fois.
Un nouveau numéro de cirque
Photogramme 39. Plan 118. 01h 04' 40" : Le Maître a des ailes, il est ingénieux. Sous les yeux du Musicien, il met au point un appareillage et crée un nouveau numéro qui concerne la télékinésie. Le Musicien est stupéfait d’admiration.
Chez le forgeron : préparation d’une épée
Photogramme 40. Plan 119. 01h 05' 22" : Le Maître passe a une vitesse supérieure, il veut réaliser son numéro en grandeur nature. Il travaille avec des forgerons sur la fabrication d’une épée « magique », qui aura une répercussion dans la suite des événements.
Construction d’un appareillage de cirque
Alexandre continue la mise au point de son nouveau spectacle. Au loin, nous entendons une première dispute entre Angela et Elodie.
Notes et références
- ↑ En ce qui nous concerne, il nous semble qu’il est impossible d’analyser un film en l’ayant vu une ou deux fois. Un film se feuillette comme un livre. Il faut prendre des notes, se poser des questions, faire une enquête, des dessins, ouvrir un chantier, essayer de se mettre à la place du réalisateur, etc. Ensuite, on laisse reposer quelques temps, avant de revenir sur les résultats obtenus, et c’est ainsi que le produit gonfle, prends de l’épaisseur, trouve une direction. Et par la suite, chaque détail crée un pont vers d’autres éléments du film, les résultats se précise en se prolongeant et en plongeant dans d’autres relations, d’autres combinaisons. En résumé, un film reste ouvert.
- ↑ Polyphéme : « C’est un personnage célèbre qui joue un rôle dans l’Odyssée. Il est le fils de Poséidon et de la nymphe Thoosa, elle-même fille de Phorcys. Le récit homérique le présente comme un géant horrible. (...) Ulysse et ses douze compagnons ont été capturés par Polyphéme… Alors que le Cyclope était profondément endormi, sous l’effet du vin, Ulysse et ses compagnons aiguisèrent un immense pieu, le durcirent au feu et l’enfoncèrent dans l’œil unique du géant. (...) Une fois en liberté, Ulysse se moqua de lui… C’est à partir de ce moment que date la colère de Poséidon, le père de Polyphème contre Ulysse. » Pierre Grimal, Dictionnaire de la Mythologie grecque et romaine, P.U.F. Paris, 1988, p. 386.