Into the Wild : Différence entre versions

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==Séquences simplifiées du film==
 
==Séquences simplifiées du film==
  
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#N° d'ordre de la séquence (il s'agit d'un ou plusieurs plans, d'une seconde à quelque minutes, qui concernent un seul événement) ;
 
#N° d'ordre de la séquence (il s'agit d'un ou plusieurs plans, d'une seconde à quelque minutes, qui concernent un seul événement) ;

Version du 7 août 2011 à 23:13

Photogramme 2 : "Into the Wild", Plan 45.  La lettre continue : « I NOW WALK INTO THE WILD » (Je marche maintenant dans la nature sauvage.) Image révélatrice : l’importance de l'ordre de grandeur, par rapport à la taille minuscule de Christopher, qui est presque insignifiante et dérisoire devant le gigantisme du Nord. Il est à souligner également d’une part, l’axe de direction, vers le grand Nord, et la taille des lettres, qui dépasse de loin la taille du personnage.


Aspects techniques du film

  • Titre : Into the Wild
  • Réalisation : Sean Penn
  • Année de réalisation : 2007
  • Titre original : Into the Wild
  • Autre titre : Vers l'Inconnu (Québec)
  • Pays : USA
  • 147 minutes, couleur
  • Nombre de plans (ici, "plan" désigne,"tout morceau de film compris entre deux changements de... plan) : 1815
  • Langue : Anglais
  • Production : Sean Penn
  • Scénario : Sean Penn, adapté du roman Voyage au bout de la solitude de Jon Krakauer
  • Directeur Photographie : Eric Gautier
  • Décors : Derek R. Hill
  • Costumes : Mary Claire Hannan
  • Son : Martin Hernández
  • Musique : Michael Brook, Kaki King, Eddie Vedder
  • Montage : Jay Cassidy


  • Principaux acteurs :
    • Christopher McCandless ou Alexandre Super-Vagabond : Emile Hirsch
    • Billie Mc Candless, la mère de Christopher : Marcia Gay Harden
    • Walt McCandless, le père de Christopher : William Hurt
    • Carine McCandless, la soeur de Christopher : Jena Malone
    • Jan Burres : Catherine Keener
    • Rainey, le compagnon de Jan : Brian Dierker
    • Wayne Westerberg, l'ami de Christopher : Vince Vaughn
    • Tracy : Kristen Stewart
    • Ron Franz : Hal Holbrook
    • Kevin : Zach Galifianakis
    • Ranger Steve Koehler : Steven Wiig
* * *

Résumé du film

Tout juste diplômé de l'université, Christopher McCandless, 22 ans, est promis à un brillant avenir. Pourtant, tournant le dos à l'existence confortable et sans surprise qui l'attend, le jeune homme décide de prendre la route en laissant tout derrière lui.

Des champs de blé du Dakota aux flots tumultueux du Colorado, en passant par les communautés hippies de Californie, Christopher va rencontrer des personnages hauts en couleur. Chacun, à sa manière, va façonner sa vision de la vie et des autres.

Au bout de son voyage, Christopher atteindra son but ultime en s'aventurant seul dans les étendues sauvages de l'Alaska pour vivre en totale communion avec la nature.

Auteur : Internet

*

Introduction : Into the Wild - La terre était son jardin, les fleuves sa piscine et le livre son bâton

« Ne scrutez pas trop profondément l'abîme de peur que l'abîme ne vous rende soudain votre regard. »
— Nietzsche

Le film Into the Wild est, en ce qui nous concerne, un des plus beaux films que l'Amérique a pu sortir ces dernières décennies. Enfin, un nouveau souffle s'élève, une nouvelle fraîcheur anime l'écran, des nouveaux horizons s'ouvrent et se découvrent, une nouvelle thématique prend place et se développe, les anciens schémas sont abandonnés. Comme du reste pour les autres films que nous avons traité dans notre dictionnaire. Nous nous intéressons, en fin de compte, à des films qui portent une vision globale sur le monde et l'humanité, du glissement du particulier eu général. Et surtout, qu'un film n'est pas les péripéties d'une histoire « EN » image, mais le développement des histoires « DE » l'image. La différence est de taille. En général, les images sont plus importantes que l'histoire.

*

Into the Wild : Une expérience filmique

Toutefois, Into the Wild est un film inspiré d'une histoire vraie, vécue réellement.[1] Ce n'est pas une fiction. Ce qui confère à ce film un intérêt particulier, car l'approche avec la réalité est directe. Nous avons constaté, au cours d'une petite recherche, que le film a été abondamment étudié et discuté. Le film a d'ailleurs, son site officiel. Mais, nous avons délibérément, en un premier temps[2] ignoré ces études et discussions, afin de nous focaliser essentiellement sur les images du film, et comme Christopher, l'héros du film, nous avons voulu considérer l'expérience filmique comme une expérience, une initiation. D'ailleurs, c'est certainement ce point qui rend le film si attachant et si attractif : le fait de partager une expérience inédite et inouïe au grand nombre.

Il nous semble, comme nous allons le découvrir, au fur et à mesure, que cette expérience a des racines beaucoup plus profondes que nous osons l'imaginer. En fait, l'expérience de Christopher est finalement un grand exploit. Il est le nouveau pionnier à la découverte d'une nouvelle dimension de l'âme humaine. La naissance d'un nouvel idéal.

*

La partition du film

Into the Wild est divisée en six parties inégales. L'ouverture et cinq chapitres. Pour notre part, nous avons ajouté cinq parties, ce qui porte l'ensemble à onze parties. Les parties ajoutées concernent souvent une période temporelle importante :

  1. Ouverture ;
  2. 2 ans avant le « Magic Bus » - Atlanta ;
  3. Chapitre 1. Ma nouvelle naissance ;
  4. Chapitre 2. Adolescence, ainsi va le monde ;
  5. 19 mois avant le Bus - Dakota ;
  6. Mer de Cortez - Los Angeles :
  7. Chapitre 3. L'âge adulte ;
  8. Chapitre 4. La famille ;
  9. « Magic Bus » - Neuvième semaine ;
  10. Dernier Chapitre : Accéder à la sagesse ;
  11. Le livre bâton.

Nous avons beaucoup insisté sur les images, les sons (bruitage) et les dialogues importants du film, mais, nous n'avons pas abordé les relations de la musique et les paroles de chansons avec le film.[3]

(18 mai 2010)

*

Les rapports entre le film de Sean Penn et le livre de Jon Krakauer

[Supplément ajouté le 25 février 2011.]

Comme nous l'avons annoncé précédemment, nous élargissons nos perspectives de recherche en incluant des passages du livre de Jon Krakauer[4]. En effet, il nous semble que le livre de Krakauer, apporte des éclaircissements et des informations pertinents à la fois, au niveau technique et au niveau sémantique du film.

Le livre de Jon Krakauer est divisé en dix-huit chapitres et un épilogue. Nous les résumons succintement :

  1. Au Cœur de l'Alaska (The Alaska Interior) - 28 avril 1992, dernière conversation de Chritopher avec Jim Gallien, le conducteur du pick-up qui le déposera à l'intérieur de l'Alaska ;
  2. La Piste de Stampede (The Stampede Trail) - L'historique de la Piste tracée en 1930, par un mineur, Earl Pilgrim, et de la Fairbanks company (1961) - Le Bus 142, D-9 Caterpillar - La découverte du corps de Christopher, par des trappeurs, le 6 septembre 1992 ;
  3. Carthage, Dakota du sud - 10 septembre 1990, la rencontre de Christopher et de Wayne Westerberg - 12 Mai 1990, la cérémonie de remise des diplômes, Atlanta ;
  4. Detrital Wash (rivière qui coule en Arizona) - La découverte, par des Rangers, de la Datsun Jaune (B210 de 1982) - 10 août 1990, rencontre Jan Burres et Bob (Rainey) - Walt et Billie McCandless engagent un détective privé, Peter Kalitka - 28 octobre 1990, achat du canoë - Décembre 1990, le Mexique - 24 février 1991, retour à Detrital Wash ;
  5. Bullhead City ( ville située aux abords du fleuve Colorado dans le Comté de Mohave en Arizona au Sud-Ouest des Etats-Unis) - Mai 1991, Christopher y restera plus de deux mois - c'est l'épisode des « chaussettes » au McDonald - Novembre 1991, Slab City, seconde rencontre avec Jan et Rainey - Tracey ;
  6. Anza-Borrego (réserve naturelle située dans l'état de Californie, à l'ouest des États-Unis) - Janvier - mars 1992, Salton Sea, Ron Franz - La ceinture - La longue lettre à Ron Franz ;
  7. Carthage - Avril 1992 - Retour chez Wayne - Christopher déposera son Journal et son album photo, et fait intéressant, il lui donnera sa ceinture de cuir ;
  8. Alaska - Les messages positives et négatives lors de la parution de l'article sur Christopher McCandless dans Outside - Récits sur d'autres aventuriers qui ont parcouru l'Alaska et qu'on a comparés à McCandless : Gene Rossellini, en 1977, il va se livrer à une expérience anthropologique : vivre, dans un milieu vierge, sans la technologie moderne ; John Mallon Warterman, alpiniste téméraire des glaciers du pays ; Carl McCunn ; Everett Ruess ;
  9. Davis Gulch -(Premier canyon en aval du Ravin de Soda sur le Fleuve Escalante) - L'histoire d'Everett Ruess, en 1934, âgé de vingt ans, il va marcher dans le désert, et il n'en sortira pas. Comme Christopher McCandless, il va changer son nom, une première fois en Lan Rameau, et une seconde fois en Everett Rulan ;
  10. Fairbanks - L'article du The New York Times du 13 septembre 1992, qui relate la mort d'un autostoppeur. Curieusement, on ignorait l'identité du jeune homme - Jim Gallien (la dernière personne qui a conduit Christopher à travers la piste de Stampede (Stampede Trail) contacte les autorités en charge de l'enquête pour annoncer qu'il connaissait le jeune homme - Intervention de Wayne Westerberg, il avait entendu la nouvelle à la radio, car Gallien a raconté que Christopher était du Dakota du Sud. Grâce au numéro de sécurité social fournit par Wayne, les autorités ont localisé l'adresse de Christopher en Virginie du Nord ;
  11. Chesapeake Beach (Maryland) - Courte biographie des parents de Christopher, Walt, le père ; Billie, la mère et des histoires de l'enfance de Christopher, comme par exemple, le désir d'escalader à douze ans « Keyhole » (14,256 feet = 4427m), situé dans le Longs Peak au Colorado, un des plus haut sommet des Rocheuses. Les parents étaient fatigués et épuisés au bout de 3900m. , mais Chris voulait tout de même continuer… - La passion des McCandless pour la musique - Le chien de Carine, Buckley qui va devenir le chien de Chris - La question de la difficulté d'entente avec ses parents, un ami d'enfance, Eric Hathaway raconte : « Chris n'aime pas qu'on lui dise ce qu'il faut faire. Je pense qu'il aurait été malheureux avec n'importe quels parents ; il avait des ennuis avec l'idée entière de parents. » [«Chris just didn't like being told what to do. I think he would have been unhappy with any parents ; he had trouble with the whole idea of parents.» (J.K. p. 115.)] - Les facilités de Christopher pour entreprendre des affaires, grâce à ces économies il va pouvoir s'acheter, sa Datsun Jaune B210 d'occasion ;
  12. Annandale (Virginie) - 10 juin 1986, le cadeau de Christopher à son père : le télescope Questar (considéré comme la "Rolls-Royce" des télescopes astronomiques) - Christopher, programmateur de logiciel. Il travaille pour la société de ses parents. Son père raconte : « Le programme qu'il a écrit pour nous cet été était impeccable... Nous l'utilisons toujours aujourd'hui et avons vendu les copies du programme à beaucoup de clients.... Mais quand j'ai demandé à Chris de me montrer comment il l'a écrit ... il a refusé : Tout ce que vous devez savoir c'est que cela fonctionne »... [«The program he wrote for us that summer was flawless... We still use it today and have sold copies of the program to many clients.... But when I asked Chris to show me how he wrote it... he refused. « All you need to know is that it works'...» (J.K. p. 120.)] - Christopher voyage en Californie, il apprend à El Segundo la vérité à propos de ses parents. Carine nous apprend : « Si quelque chose le dérangé, il ne viendrait pas directement le dire. Il le gardait pour lui, laissant les mauvais sentiments se construire. [« If something bothered him, he wouldn't come right out and say it. He'd keep it to himself, harboring his resentment, letting the bad feelings build and build. » (J.K. p. 121.)] - Juillet 1992, le réveil de Billie au milieu de la nuit, elle entendait Christopher l'appelait : « Maman ! Aide-moi ! » [« Mom ! Help me ! »] ;
  13. Virginia Beach'- Souvenirs de Carine - Seconde allusion à Buckley, le chien de berger du Shetland. Chris était « fou » de ce chien [« Crazy about Buck. »] Elle pense que si Chris aurait amené Buck avec lui, les choses auraient été différentes : « Chris n'a pas pensé deux fois qu'il risque sa propre vie, mais il n'aurait jamais mis Buckley dans n'importe quelle sorte de danger. » [« Chris didn't think twice about risking his own life, but he never would have put Buckley in any kind of danger. » (J.K. p. 128)] - La grande tristesse de Carine, quand elle apprendra le 17 septembre 1992, la disparition de son frère - Le lendemain, elle part avec Sam McCandless à Fairbanks pour chercher la dépouille de Christopher ;
  14. The Stikine Ice Cap (La calotte glacière Stikine est un grand champ de glace à cheval sur l' Alaska et la Colombie-Britannique. (Source : Wikipédia) - Jon Krakauer revient sur la dernière carte postale que Christopher écrira à Wayne, celle qu'on verra au début du film, mais seulement la seconde partie, la première partie a été occulté : « Si cette aventure m'est fatale et vous ne recevez plus jamais des nouvelles de moi de nouveau, je veux que vous sachiez que vous êtes un grand homme. Je marche maintenant dans la nature sauvage. » [« If this adventure proves fatal and you don't ever hear from me again I want you to know you're a great man. I now walk into the wild. ». (J.K. p. 133-134.)] Il semblerait qu'il y a eu une grande spéculation à propos de cette carte, elle devenait une déclaration mélodramatique qui laisser entendre que Christopher avait l'intention de se suicider, et qu'il n'aurait jamais eu l'intention de revenir. Toutefois, il nous prévient qu'il n'est pas si sûre. Il pense que sa mort n'était pas planifiée, et que c'était essentiellement un « terrible accident ». Il en est convaincu en fonction des documents qu'il a eu l'occasion de lire, des hommes et des femmes que Christopher a côtoyé, mais c'est surtout d'une conviction personnelle [« from a more personal perspective»] : L'ascension de J.K. en 1977, en solitaire, du « Devils Thumb » (littéralement « Pouce des Diables » en français) est une montagne située au sein de la calotte glaciaire du Stikine Ice cap, près de Petersburg), à l'âge de vingt-trois ans. Ses raisons étaient enflammées par les écrits de Nietzche, Kerouac et surtout John Menlove Edwards. Les conditions climatiques seront très pénibles ;
  15. The Stikine Ice Cap (2) - Suite des aventures de J.K. dans le Devils Thumb, il est prisonnier du glacier, sans aucun moyen de contacter le monde extérieur - Les ambitions de son père Lewis Krakauer qui avait l'intention de diriger Jon vers une carrière médicale - Le père sera malade du syndrome post-polio et il finira dans un asile psychiatrique - J.K. établira une comparaison entre son père et celui de Christopher - Jon réussira à survivre et à revenir de Devils Thumb. Il pense qu'en fin de compte, si Christopher n'a pas réussi de revenir c'était largement une question de chance ;
  16. The Alsaka Interior - 15 avril 1992, Christopher quitte Carthage, Dakota du Sud, et commence sa "grande odyssée de l'Alaska" - Trois jours plus tard il traverse la frontière canadienne - Le 21 avril, il est à Liard River Hotsprings, il rencontre Gaylord Stuckey, un routier de 63 ans, qui va conduire Christopher, durant trois jours, sur plus de 1000 miles (1600 km.) jusqu'à l'université de l'Alaska à Fairbanks. Il restera trois jours - Il trouve le livre sur les plantes comestibles, de Priscilla Russell Kari : Tanaina Plantlore/Dena'ina K'et'una : An Ethnobotany of the Dena'ina Indians of Southcentral Alaska - Achète deux cartes postales, sur lesquelles il écrira ses derniers messages, l'un à Wayne, le second à Jan Burres - Il achète un fusil semi-automatique Remington, calibre .22 - Le 28 avril il rencontre Jim Gallien - Trois heures plus tard, Jim Gallien laisse Christopher sur Stampede Trail, c'est le début de l'aventure - La traversée de la rivière Teklanika, celle qu'il ne pouvait plus emprunter au mois de juillet. Ainsi, au mois d'avril, il faisait très froid, la rivière était à son niveau le plus bas. Christopher ne s'est pas douté qu'en traversant la rivière, il traversait le Rubicon - Mai 1992, le credo de Christopher : « Deux ans à parcourir la terre. » - La dure réalité de la situation, le 9 mai, Christopher écrit dans son Cahier : « 4ème journée de famine » - Mais, par la suite, la chasse sera fructueuse - Le 9 juin, l'élan tuée (MOOSE) - Du 10 au 14 juin, dépeçage ratée de la bête : « Une des plus grande tragédie de ma vie ». - Le 2 juillet, Christopher termine la lecture du livre de Tolstoï. Il décide de revenir - Il part le 3 juillet, il parcourt 20miles (32 km.), après deux jours. Il ne trouvera plus la rivière du mois d'avril, mais « un lac de trois acres qui recouvre la piste », [« a three-acre lake covering the trail » (J.K. p. 168)] (1 acre = Mesure agraire dans les pays anglo-saxons (environ 40 ares) (1 are = 100 m²) - Il pensait qu'en étant patient et en attendant un moment, la rivière finira par baisser de niveau ;
  17. The Stampede Trail - 1 - La question de la carte topographique : McCandless n'en avait pas - Un an plus tard, J.K. était de l'autre côté de la rivière Teklanika, il avait emporté une carte topographique, de 1 : 63,360 d'échelle (Ce qui implique que sur la carte, un inch = 1 mile ( 1 inch = 2.54 cm. / 1 mile = 1.6 km.) - Elle indique qu'à un mile et demi, il y avait une station de l'U.S. Geological survey - J.K. traverse la rivière avec trois compagnons : Roman Dial, Dan Solie et Andrew Liske, ils découvrent également, qu'il y avait un câble en acier qui traverse la rivière, mis en place depuis 1970, destiné aux équipes d'hydrologistes - Conclusions de J.K. : « Parce qu'il n'avait aucune carte topographique, il ne pouvait pas concevoir que le salut était si proche. » [« Because he had no topographic map, however, he had no way of conceiving that salvation was so close at hand.»] - Christopher a également manqué d'emporter avec lui, des pièces d'équipement considéré comme des éléments essentiels par beaucoup d'habitants de l'Alaska : un fusil de grand calibre, une carte, une boussole et une hache. [« He lacked certain pieces of equipment deemed essential by many Alaskans : a large-caliber rifle, map and compass, an ax.»] - Toutefois, Christopher avait des ambitions spirituelles "grandioses" - Christopher dans sa grande aventure, cherchait essentiellement a « exploré le pays intérieur de sa propre âme », [«To explore the inner country of his own soul. »]
  18. The Stampede Trail - 2 - 8 juillet 1992, Christopher est de retour au bus - Impossible de savoir ce qu'il projetait de faire - Il termine Docteur Jivago, il note : « Le bonheur n'est réel seulement s'il est partagé » - Le 30 juillet : « Extrêmement faible. Faute de pot. Graines. Impossible de se tenir debout. Inanition. Grand danger. » - Il meurt, le 19 août - La question de la racine de patate sauvage, Hedysarum alpinum - La confusion avec la Wild Sweet Pea (Pois de senteur), Heydesarum mackenzii ;
  19. Epilogue - Le pèlerinage de Walt et Billie McCandless en Alaska - Ils vont se tenir silencieux à 10 mètres du Bus - Billie reconnaîtra que l'endroit est très beau - Elle comprends la fascination de son fils pour ce lieu - Walt installe un mémorial, une simple plaque à l'intérieur de la porte du Bus.

[Supplément ajouté le 25 février 2011.]

* * *

Séquences simplifiées du film

Légendes des colonnes et des séquences

  1. N° d'ordre de la séquence (il s'agit d'un ou plusieurs plans, d'une seconde à quelque minutes, qui concernent un seul événement) ;
  2. N° d'ordre du plan ;
  3. Temps chronologique du film.

[A] Parties du film qui concerne les parents de Christopher. Cette partie est divisée en deux sous-parties :

[Aa] Les événements concernant le passé des parents de Christopher ;
[Ab] Les événements concernant la réaction des parents de Christopher racontés par sa sœur Carine, souvent en voix-off.

[B] Flashback Les événements parcourus par Christopher (Alexandre Supertramp) depuis son diplôme à l'Ermory University à Atlanta, et le chemin emprunté jusqu'en Alaska.

[C] Partie du film qui concerne le séjour de Christopher en Alaska.

*

Avertissement :

Le découpage des plans, des séquences et des parties du film sont personnelles, et il suffit d'une seule omission pour modifier l'ensemble du film, or, au cours de notre analyse, nous avons constaté des omissions au niveau du numéro d'ordre des plans et des séquences. Nous n'avons pas estimé qu'il est important de corriger le décompte de l'ensemble, puisqu'il nous semble que l'essentiel c'est d'avoir d'une part l'ensemble du film du début à la fin, et d'autre part de désigner de quel plan nous parlons. Nous nous tenons donc au chiffre attribué.

Par ailleurs, l'un des grands avantages du découpage est d'éviter les répétitions et les redondances, ainsi, il suffit de faire allusion ou un lien à un plan, pour savoir duquel il s'agit. Un simple chiffre qui remplace tout un commentaire.

* * *

Ouverture

(Le nom entre deux "∗" est le nom d'un lieu)

1 2 3 C
Alaska
01 001 00'00 1. ∗1 - Yukon (Alaska)∗ en stop
02 009 00'24 2. 1992
03 011 00'28 3. Premier mot : Wayne
04 012 00'44 4. ∗2 - Fairbanks∗
05 018 00'46 5. Le pouce levé (code de l'autostoppeur)
06 026 01'07 6. Première allusion au livre sur la faune et la flore
07 033 01'30 7. ∗3 - Regulus∗
08 035 01'39 8. ∗4 - Stampede∗
09 036 01'53 9. Générique
10 037 02'51 10. La fin du chemin
11 045 03'41 11. I now walk into the wild (Je marche maintenant dans la nature sauvage)
12 060 05'13 12. Le bonnet orange
13 082 06'44 13. Première apparition du « Magic Bus »
14 118 09'01 14. Le matelas frappé
15 125 09'31 15. La chauffe de l'eau glacée
16 127 09'38 16. Le panneau d'écriture 1
17 157 11'17 17. La chasse suspendue d'un élan
18 162 11'31 18. Le panneau d'écriture 2

∗ Emory University, Atlanta ∗ / Deux ans avant le « Magic Bus »

Légendes des colonnes

1 2 3 Aa B
∗ 6 - Grey Oak ∗ ∗ 5 - Atlanta ∗
19 173 12'03 1. Les parents de Christopher
20 193 12'47 2. Le saut de Christopher
21 203 13'27 1. La faculté des parents
22 217 13'54 3. Chapeaux des diplômés en l'air
(« Graduation hat »)
23 226 14'34 4. Le doigt dans le verre
24 264 16'25 5. Projet et cadeau refusé
25 312 18'37 6. Les livres de Christopher
26 321 19'04 7. Les photos des parents dans la poubelle
27 333 19'23 8. Surimpression feu et immeubles

Chapitre 1 : Ma Nouvelle Naissance

Légendes des colonnes

1 2 3 Aa Ab B
28 340 20'14 9. Route inondable
29 353 21'22 10. Dollars brûlés
30 357 21'33 11. ∗ 7 - Lake Mead Arizona ∗
31 360 21'42 12. Plantes sauvages comestibles
32 370 22'27 13. Le nouveau Nom : Alexander Supertramp
33 374 22'53 1. (Voix-off) Carine 14. Pouce levé
34 390 23'57 2. Nouvelle voiture 2. Retour des lettres
36 398 24'33 15. Christopher batteur
37 399 24'41 16. ∗ 8 - Pacific Crest Trail, Californie du Nord ∗
38 400 24'46 17. Christopher marche sur un arbre couché
39 411 25'32 18. Trouve un chapeau
40 416 26'06 19. 1ère rencontre : Jan et Rainey
41 418 26'14 20. « Tu es un cuir ! »
42 430 26'55 21. « Se nourrir des plantes ! »
43 445 28'11 3. Anniversaire du père
44 480 30'34 22. « J'ai toujours eu peur de l'eau »
45 526 34'54 23. « Merci Jan et Rainey. »

Chapitre 2 : Adolescence, Ainsi va le monde

Légendes des colonnes

1 2 3 B C
Californie Alaska
46 540 36'34 24. Pomme
47 548 37'57 19. Ceinture 1.
48 552 --'-- 20. Boule de papier/poubelle (à côté)
49 556 38'24 21. Autosuggestion
50 561 38'41 22. Chasse
51 565 39'01 23. Ceinture 2.
52 575 39'31 24. Fonte des neiges

19 mois avant le Bus

Légendes des colonnes

1 2 3 Aa Ab B
∗ 9 - Sud Est Dakota ∗
53 585 40'02 25. Dans une machine agricole : Wayne
54 592 40'53 26. Poker
55 609 41'42 27. Récolte de Blé
56 625 42'34 28. Au fond du puits
57 633 --'-- 29. Le projet de Christopher
58 684 45'39 30. Champ de blé
59 691 45'52 3. Sœur 1.
60 699 --'-- 31. Décodeur piraté
61 701 46'21 32. Split screen
62 702 46'24 33. Discussion avec un trappeur
63 707 47'64 34. Christopher au piano
64 715 47'33 35. Arrestation de Wayne
65 741 49'01 4. Datsun lavée
66 743 49'18 4. Sœur 2.
67 758 51'15 36. Enterre ses affaires
68 762 51'28 37. Projet descente fleuve
69 782 52'08 38. En canoé
70 805 54'05 39. « C'est moi Supertramp »
71 810 54'29 40. 3ème rencontre : les Danois
72 843 56'09 41. Itinéraire
73 855 57'07 42. ∗ 10 - Barrage de Hoover ∗
74 858 57'35 43. ∗ 11 - Golfe de Californie ∗
75 872 58'51 44. Christopher prend la fuite
76 873 59'08 5. (Voix-off Carine) 45. Veut téléphoner à sa sœur
77 886 1h 00'17 6. La peine de Carine
78 903 1h 01'19 5. Chris à 4 ans
79 917 1h 02'09 46. Lettre à Wayne

"∗"Mer de Cortez - Los Angeles"∗"

Légendes des colonnes

1 2 3 B
80 925 1h 03'02 47. ∗ 12 - Mer de Cortez ∗
81 940 1h 04'01 48. Christopher écoute Président George Bush père à la télévision
82 951 1h 04'47 49. Christopher chante dans un wagon : ni téléphone, ni piscine, ni petite bête.
83 971 1h 07'04 50. ∗ 13 - Los Angeles ∗
84 979 1h 07'55 51. « Je n'ai plus mes papiers ! »
85 981 1h 08'10 52. « Vous avez un livre ? »
86 1014 1h 09'40 53. Christopher habillé d'une façon élégante

Chapitre 3 : L'âge Adulte

Légendes des colonnes

1 2 3 Aa Ab B C
87 1023 1h 10'15 54. Christopher dans un wagon
88 1033 1h 10'48 55. Christopher est frappé
89 1057 1h 11'02 56. Faisceau de lumière
90 1070 1h 11'54 25. Papier/Poubelle 2.
91 1072 1h 12'04 26. Ceinture 3.
92 1080 1h 12'30 27.
93 1095 1h 12'47 28. « Quand on pense de trop »
94 1103 1h 14'03 29. Sous la douche
95 1104 1h 14'07 57. * 14 - Holy Moses / Wash *
96 1105 1h 14'38 6. Dispute parents 7. (Voix-off Carine)
97 1116 1h 15'23 58. Christopher lis
98 1120 1h 15'37 30.
99 1126 1h 16'27 31. Sommet colline
100 ---- 1h --'-- 32. Douche 2.
101 1133 1h 17'02 59. Mc Do sans chaussettes
102 1143 1h 17'50 8. (Voix-off Carine)
103 1144 1h 17'59 9. Douleur parents
104 1151 1h 18'46 60. Sur la route
105 1162 1h 20'02 33. L'élan abattu
106b 1180 1h 20'43 34. Petit carnet
107a 1182 1h 20'44 35. Élan dépecé
107b 1192 1h 21'27 35b. Christopher tient le cœur de l'animal
107c 1194 1h 21'54 35c. Christopher lave ses mains
108 1217 1h 23'03 36. Fumage de l'élan
109 1226 1h 24'16 37. Déception
110 1229 1h 24'46 38. « Une des plus grandes tragédies »

Chapitre 4 : La Famille

Légendes des colonnes

1 2 3 B
111 1234 1h 25'21 61. Sur la route
112 1240 1h 25'58 62. Seconde rencontre avec Jan et Rainey
113b 1251 1h 26'50 63. 4 mois avant le « Magic Bus »
114 1252 1h 26'51 64. 1ère rencontre avec Tracy
115 1266 1h 27'04 65. Dialogue Christopher et Rainey
116a 1281 1h 28'23 66. Ballade 1 : Christopher et Tracy
117a 1324 1h 31'05 67. Confession de Jan à propos de son fils Reno
118 1340 1h 33'57 68.
119 1347 1h 34'25 69. Ballade 2 : Christopher et Tracy
120 1377 1h 35'00 70. Christopher et Tracy chantent
121 1394 1h 37'36 71. « N'oublie jamais, si tu veux vraiment quelque chose... »
122 1418 1h 40'07 72. Le Bonnet orange

« Magic Bus » - Neuvième semaine

Légendes des colonnes

1 2 3 C
123 1421 1h 40'29 39. « J'ai vécu bien des choses...»
124 1433 1h 41'50 40. Christopher veut rentrer au pays
125 1456 1h 43'48 41. Le bonnet orange 3.
126 1458 1h 43'52 42. Christopher ne peut pas traverser la rivière

Dernier Chapitre : Accéder à la sagesse

Légendes des colonnes

1 2 3 B
127 1476 1h 45'45 73. * 15 - Salton Sea *
128 1481 1h 46'03 74. Station d'essence
129 1483 1h 46'17 75. 4ème nouvelle rencontre : Ron
130 1491 1h 46'47 76. * 16 - Sources chaudes : Oh-My-God *
131 1511 1h 49'35 77. Christopher et Ron grimpent une colline
132 1512 1h 50'02 78. Ron invite Christopher chez lui
133 1520 1h 51'20 79. Atelier gravure sur cuir
134 1534 1h 52'25 80. A la pêche avec Ron
135 1545 1h 53'32 81. L'histoire de Christopher sur la ceinture (4.)
136 1551 1h 54'03 82. « L'Alaska, mais qu'est-ce que tu fuis, enfin ? »

Le Livre Bâton

Légendes des colonnes

1 2 3 Ab B C
137 1595 1h 57'51 42. Chasse infructueuse
138 1603 1h 58'12 43. Ceinture 5.
139 1621 1h 58'36 44. « Comment s'appelle cette plante ?»
140 1623 1h 58'56 45. « Donner un nom à toute chose... »
141 1635 2h 00'29 46. Non comestible / Plante vénéneuse
142 1639 2h 01'07 47. Comestible
143 1647 2h 01'28 48. Les deux plantes se ressemblent
144 1648 2h 01'47 49. Livre bâton
145 1650 2h 01'58 50. Essaye de vomir
146 1659 2h 03'04 51. L'Ours
147 1666 2h 04'10 83. Cadeaux/Ron
148 1700 2h 08'32 52. Liste d'amis
149 1710 2h 09'31 10. Père/Chaussée
150 1712 2h 09'35 84.
151 1713 2h 09'44 53.
152 1717 2h 10'23 54. « Le bonheur n'est réel que partagé. »
153 1730 2h 11'51 55. « J'ai vécu heureux.»
154 1732 2h 12'08 56. Signe : Christopher J. M.
155 1733 2h 12'32 57. L'agonie
156 1770 2h 12'53 58. Rêve ? Chris rencontre ses parents
157 1808 2h 13'31 59. Derniers moments
158 1814 2h 15'21 60. In Memeory
159 1815 2h 15'54 61. Carine et les cendres
* * *

Photogrammes du film - Analyse et liens spécifiques du film

Into The Wild, de Sean Penn (2007)

* * *

Prologue - Le rêve prémonitoire

* * *

Le film commence par une citation poétique de Lord Byron [5] qui résume l'état d'esprit de Christopher McCandless :

« Il y a le plaisir dans les bois impraticables,
Il y a le ravissement sur le rivage solitaire,
Il y a la société où personne ne s'immisce,
Par la mer profonde et la musique dans son hurlement
J'aime pas l'homme moins, mais la Nature plus. »

[« There is pleasure in the pathless woods,
There is rapture on the lonely shore,
There is society where none intrudes,
By the deep sea and the music in its roar
I love not man the less, but Nature more. »]

Aussitôt après, Billie McCandless, la mère de Christopher, se réveille brusquement au milieu de la nuit, elle réveille son mari : « J'ai été sûr que j'ai entendu Chris m'appeler ... je ne sais pas comment je le surmonterai jamais. Je ne rêvais pas. Je ne l'ai pas imaginé. J'ai entendu sa voix ! Il priait. ' Maman! Aidez-moi ! ' Mais je ne pouvais pas l'aider parce que je n'ai pas su où il était. » [« I was sure I'd heard Chris calling me... I don't know how I'll ever get over it. I wasn't dreaming. I didn't imagine it. I heard his voice ! He was begging. 'Mom ! Help me!' But I couldn't help him because I didn't know where he was. » (J.K. p. 125)]

Le choix de Sean Penn d'ouvrir le film avec une double entrée est des plus subtils. Il accorde ainsi, une priorité à la poésie, qui laisse supposer que le parcours de Christopher est un parcours poétique ; il accorde également une priorité aux poids des mots, qui seront soulignés dans le générique. D'autre part, si le film commence par l'angoisse cauchemardesque d'une mère, qui fait en quelque sorte un rêve prémonitoire lui annonçant une terrible nouvelle (c'était au mois de juillet 1992), il se poursuit, cependant, par le « rêve éveillé » de son enfant, Christopher qui a décidé de vivre, seul, dans la nature sauvage (Into the Wild).

* * *

Ouverture - Le Yukon (Alaska) en Stop

* * *
«  Il n'y a d'homme plus complet que celui

qui a beaucoup voyagé, qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.  »

Alphonse de Lamartine.

Cartographie 1 : Séquence 1 [C - 1] : Le Yukon en stop : 3 destinations indiquées : Fairbanks, Regulus et Stampede.

Cartographie 1 : Into The Wild, Le Yukon en stop : 3 destinations : Fairbanks, Regulus et Stampede.


Séquence 2 [C - 2] - Plan 9. 0h 00' 24" : 1992 : Une date écrite verticalement, à la craie sur une barre rouillée d'un train de marchandise. Premier indice de la valeur grandissante de l'écriture et de l'acte d'écrire.
Photogramme 1 : Séquence 6 [C - 6] - Plan 26. 0h 00' 28" : Aux paysages fabuleux de l'Alaska, va venir s'ajouter, en surimpression, une grande feuille transparente, et sur toute sa largeur, Christopher va écrire une lettre à son ami Wayne, autre indice révélateur sur l'écriture, mais parfois, les valeurs sont si évidentes que nous ne leur accordons aucune valeur :
« Un bonjour de Fairbanks.
J’y suis depuis deux jours.
Pas facile la traversée du Yukon en stop.
Mais, j'y suis enfin.
J’ai trouvé un nouveau bouquin sur la faune et la flore du coin. »

Photogramme 1 : Into The Wild, Plan 26. Première allusion au livre de la faune et de la flore.


Première allusion au livre.

Séquences 9 [C - 9] - Plan 36. 0h 01' 53" : « ... Je suis prêt et je me suis équipé pour vivre dans la nature.
Je ne redescendrai peut-être pas avant longtemps.
Je voulais te dire que t’es un type vraiment génial. »

[Voir également J.K. chapitre XIV]

Séquences 9 et 10 [C - 9 et 10] - Plans 36 - 37. 0h 01' 53" - 0h 02' 51" : 3ème destination indiquée : Stampede.[6] Suivi du générique en surimpression. Au même moment, une camionnette circule dans le grand nord, elle arrive jusqu’à la fin d'un chemin. Christopher descend de la camionnette, le conducteur lui offre des bottes épaisses, il lui dit que son adresse est à l'intérieur.
Photogramme 2 : Séquence 11 [C - 11] - Plan 45. 0h 03' 41" : La lettre continue :
« I NOW WALK
INTO THE WILD. »
(Je marche maintenant dans la nature sauvage.)

Photogramme 2 : Into The Wild, Plan 45. « I NOW WALK INTO THE WILD » (Je marche maintenant dans la nature sauvage.)


Image révélatrice : l’importance de l'ordre de grandeur, par rapport à la taille minuscule de Christopher, qui est presque insignifiante et dérisoire devant le gigantisme du Nord. Il est à souligner également d’une part, l’axe de direction, vers le grand Nord, et la taille des lettres, qui dépasse de loin la taille du personnage.

Un mot à propos du climat continental à l'intérieur de l'Alaska. Il peut se résumer en moyenne en deux saisons, un hiver très long, du mois d'octobre au mois d'avril (moyenne température : 0° à -28°C.), et un printemps relativement court, du mois de mai au mois de septembre (moyenne température : 2° à 22°C.) (Source : Wikipédia)
Photogramme 3 : Séquence 12 [C - 12] - Plan 60. 0h 05' 13" : Il marchera dans le grand Nord avec une certaine jubilation, il arrivera à un petit arbre et posera à sa cime un bonnet orange. Nous verrons ultérieurement la valeur de ce bonnet.
Photogramme 4 : Séquence 13 [C - 13] - Plan 82. 0h 06' 44" : Il traversera un fleuve (il s'agit de la rivière Teklanika, voir J.K. chapitre XVI), continuera à marcher, et tout à coup, il découvre, du bas d’une colline, perdu au milieu de nulle part, une structure métallique qui rappelle le toit d’un Bus. Il laisse tomber son sac à dos, grimpe la petite colline, et, surprise, il voit devant lui, un Bus. C’est le « Magic Bus ».[Voir J.K. chapitre II]
Photogramme 5 : Séquence 14 [C - 14] - Plan 118. 0h 09' 01" : Il visite le Bus, il ouvre un placard, découvre des ustensiles de cuisine, ensuite, un lit, un baril incliné horizontalement avec un conduit métallique : une cheminée. Il sort le matelas, et commence à le frapper avec un bâton.


Photogramme 6 : : Séquence 15 [C - 15] - Plan 125. 0h 09' 31" : Il s’installe dans le Bus, il fait fondre de la glace sur la cheminée. Nous verrons plus loin dans le film une relation avec cette image. Encore une fois, dans un film, c’est les relations, les combinaisons et les associations entre les images qui comptent.

Photogramme 6 : Into The Wild, Plan 125. Christopher s’installe dans le Bus, il fait fondre de la glace sur la cheminée. Nous verrons plus loin dans le film une relation avec cette image.

Séquences 16 [C - 16] - Plan 127. 0h 09' 38" : Aussitôt après, il prend un panneau en bois, et commence par graver le texte suivant, qui est en quelque sorte, son credo, et que nous verrons en deux fois : « Deux ans à parcourir la terre, ni téléphone, ni piscine, ni petite bête, ni cigarettes. Le summum de la liberté, un extrémiste, un esthète voyageur, qui est chez lui sur la route. Maintenant, après deux ans passés sur les routes, commence enfin l’aventure ultime, le suprême combat qui anéantirait l’affreux imposteur qui vit en moi, achevant ainsi la révolution spirituelle. »

[Version originale : « Two years he walks the earth. No phone, no pool, no pets, no cigarettes. Ultimate freedom. An extremist. An aesthetic voyager whose home is the road. Escaped from Atlanta. Thou shalt not return, cause «the West is the best.» And now after two rambling years comes the final and greatest adventure. The climactic battle to kill the false being within and victoriously conclude the spiritual pilgrimage. Ten days and nights of freight trains and hitchhiking bring him to the Great White North. » (Source IMDB)]

Photogramme 7 : : Séquence 17 [C - 17] - Plan 157. 0h 11' 17" : Il est à la chasse, il surprend un élan (ou orignal), il pointe son fusil (semi-automatique Remington, calibre .22) [Voir J.K. chapitre 16] , mais un petit élan passe derrière sa mère. Il hésite à tirer, il baisse son fusil et laisse les bêtes tranquilles.

Photogramme 7 : Into The Wild, Plan 157. Il est à la chasse, il surprend un élan (ou orignal), il pointe son fusil (semi-automatique Remington, calibre .22) [Voir J.K. chapitre 16] , mais un petit élan passe derrière sa mère. Il hésite à tirer, il baisse son fusil et laisse les bêtes tranquilles.

Cette image est importante, car elle sera d'une part, en relation avec une séquence tragique du film : l’élan tué ; et d’autre part, elle montre l’attachement qu’accorde Christopher à la famille, il ne voulait pas séparer la mère de son petit. Ce qui est en fin de compte une contradiction, car il s’est délibérément séparé de sa mère (et de son père), il a, si nous osons dire, intentionnellement « tiré » sur ses parents, il a tiré une croix sur ses parents, il voulait les rayer de sa pensée.

[Voir J.K. chapitre 11]

Nous pouvons donc dire que cette relation, mère et enfant, est une problématique majeure dans le film, et cette relation ne concerne pas seulement Christopher, elle concernera également deux protagonistes importants du film : Jan, la compagne de Rainey, qui va lui offrir le bonnet orange ; et Ron, qui va lui offrir un carton plein d'affaires : canne à pêche télescopique, une machette, etc. Ce qui est révélateur, c’est qu’il acceptera les cadeaux de ses nouveaux amis, mais il refusera la nouvelle voiture que ses parents voulaient lui offrir.

Nous constatons ainsi, comment les significations d'une image déborde (ou coule, ou se verse) sur d’autres images, et lui confèrent de la sorte une épaisseur qui ira grandissante.

Photogramme 8 : : Séquence 18 [C - 18] - Plan 162. 0h 11' 31" : Nous retrouvons la suite du credo de Christopher : « Loin de la civilisation empoisonnée, il fuit, et seul arpente la terre pour se perdre en pleine nature sauvage (WILD). Alexander Supertramp, Mai 1992. »

[Version originale : «No longer to be poisoned by civilization he flees, and walks alone upon the land to become lost in the wild. Alexander Supertramp, May 1992 » ]

Photogramme 8 : Into The Wild, Plan 162. Nous retrouvons la suite du credo de Christopher : « Loin de la civilisation empoisonnée, il fuit, et seul arpente la terre pour se perdre en pleine nature sauvage (WILD). Alexander Supertramp, Mai 1992. »

Le credo de Christopher est significatif sur plusieurs niveaux. Tout d’abord, au niveau de la forme, nous verrons au cours du film l’extraordinaire enchaînement qui va s’établir entre le panneau de bois et un accessoire vestimentaire, la ceinture. Ensuite, au niveau du fond, nous pouvons déduire qu’une certaine culpabilité l’accable, une faute que Christopher tentera de corriger. Pour lui, c’est un « combat » qui doit anéantir « l’affreux imposteur » qui vit en lui. Enfin, à qui il adresse ce texte énigmatique ? A lui-même ou est-ce une forme de testament, une explication de son geste ? Une explication sera fournie par deux moments du film : 1. Quand il est au volant du Bus et parle à un personnage imaginaire (son père) avec un accent africain (dans la version française) ; 2. Le soir de l’autosuggestion, que nous verrons au moment venu. Ce qui explique peut-être le fait qu’il parle à la troisième personne.


* * *

Les diplômes - Emory University, Atlanta - 2 ans avant le « Magic Bus »

* * *
«  Je n'hésiterai jamais à le déclarer,

le diplôme est l'ennemi mortel de la culture. »

Paul Valéry

Séquences 19 [B - 1] - Plan 173. 0h 12' 03" : Flashback. C'est une journée festive de remise de diplômes. Nous rencontrons les parents de Christopher.

Photogramme 9 : : Séquence 20 [B - 2] - Plan 193. 0h 12' 47" : Le maître de cérémonie annonçait au fur et à mesure les noms des lauréats, ces derniers montaient sur l’estrade, avec une certaine retenue, pour ne pas dire une appréhension de l'événement. Et quand le maître annonce : Christopher Johnson McCandless, nous entendons d'abord, le bruit de pas précipités, puis le public est ébahit de voir une personne qui saute littéralement sur l’estrade en bois et qui avance d’un pas décidé et déterminé, avec aplomb. Le public applaudit.

Photogramme 9 : Into The Wild, Plan 193. Le maître de cérémonie annonçait au fur et à mesure les noms des lauréats, ces derniers montaient sur l’estrade, avec une certaine retenue. Et quand le maître annonce : Christopher Johnson McCandless, nous entendons d'abord, le bruit de pas précipités, puis le public est ébahit de voir une personne qui saute littéralement sur l’estrade en bois et qui avance d’un pas décidé et déterminé, avec aplomb.

Contrairement aux autres lauréats, Christopher semble intrépide et résolu. Comme si c’était une simple formalité, content d’en finir rapidement. Il vient de recevoir un diplôme qui lui ouvre les portes de l’Université de Harvard, mais il ne pense qu’à ses parents. Il ne pense qu’à quitter ses parents, l’université et toute la société. C’est un jeune homme pressé, comme il va le dire dans ce qui semble être un monologue : « Je veux vivre. »

Photogramme 10 : : Séquence 20 [B - 2] - Plan 196. 0h 12' 57" : Mme McCandless, interloquée, se lève, parmi toute la foule assise, et prend une photo de son fils. C’est, hélas, la dernière photo qu’elle aura prise de son fils. Nous verrons bientôt, une relation avec la photographie. Nous distinguons à la droite de sa mère, son père Walt, et à sa gauche, sa soeur Carine.

Photogramme 10 : Into The Wild, Plan 196. Mme McCandless, interloquée, se lève, parmi toute la foule assise, et prend une photo de son fils. C’est, hélas, la dernière photo qu’elle aura prise de son fils.

Photogramme 11 :  : Séquence 21 [Aa - 1] - Plan 209. 0h 13' 42" : C'est la fin de remise de diplômes. Les jeunes diplômés lancent leur chapeaux (graduation hat) dans le ciel. Et, nous aurons d’une part des images en flashback : le jour où les parents de Christopher ont reçu leurs diplômes à l’université de Grey Oak, et en voix-off, sa version sur la rencontre de ses parents, qui constitue une des raisons principales de sa « fuite » : « Je les vois devant l’entrée d’honneur de leur fac à eux. Je vois mon père passer sous l’arche de Grey Oak, les carreaux rouges semblent reluisants derrière sa tête. Je vois ma mère tenant quelques livres sur les hanches, devant le pilier de brique et derrière elle, la grille de fer forgé, encore ouverte, hérissée de piques noires, en ce matin de mai. »

Photogramme 11 : Into The Wild, Plan 209. Les jeunes diplômés lancent leur chapeaux (graduation hat) dans le ciel. Et, nous aurons d’une part des images en flashback : le jour où les parents de Christopher ont reçu leurs diplômes à l’université de Grey Oak, et en voix-off, sa version sur la rencontre de ses parents, qui constitue une des raisons principales de sa « fuite ».

Photogramme 12 :  : Séquence 22 [B - 3] - Plan 217. 0h 13' 45" : « C’est la remise des diplômes. »

Photogramme 12 : Into The Wild, Plan 217.« C’est la remise des diplômes. »

Photogramme 13 :  : Séquence 21b [Aa - 1b] - Plan 223. 0h 14' 14" : « Ils vont se marier. Ce sont des enfants, ils sont bêtes, ils se savent innocents, ils ne veulent de mal à personne. Je voudrais leur dire, arrêtez ! Ne faites pas ça ! Tu te trompes de femme. Tu te trompes d’homme. Vous ferez des choses que jamais vous auriez cru faire. » A peine la phrase achevée, nous aurons une image qui aura une répercussion terrible à la fin du film. Le père qui tire son pantalon sur ses chevilles, laissant apparaître des pieds sans chaussettes.

Photogramme 13 : Into The Wild, Plan 223. «(...) Ne faites pas ça ! Tu te trompes de femme. Tu te trompes d’homme. Vous ferez des choses que jamais vous auriez cru faire. » A peine la phrase achevée, nous aurons une image qui aura une répercussion terrible à la fin du film. Le père qui tire son pantalon sur ses chevilles, laissant apparaître des pieds sans chaussettes.

« Vous ferez souffrir des enfants. Et vous souffrirez vous-mêmes atrocement. Vous souhaiterez mourrir. Voilà ce que je voulais leur dire en cette fin de mai. Mais, j'en ferais rien. Je veux vivre. »

Photogramme 14 :  : Séquence 23 [B - 4] - Plan 226. 0h 14' 34" : Gros plan du doigt du père de Christopher qui remue des glaçons dans un verre. En attendant l’arrivée des enfants dans un restaurant, pour fêter la remise du diplôme de son fils.

Photogramme 14 : Into The Wild, Plan 226. Gros plan du doigt du père de Christopher qui remue des glaçons dans un verre. En attendant l’arrivée des enfants dans un restaurant, pour fêter la remise du diplôme de son fils.

Nous avons vu précédemment, au plan 125, Christopher qui chauffe de la neige pour avoir de l'eau tempérée. C’est juste avant l’écriture de son credo. Il nous semble que ces deux plans (125 et 226) montrent des indices révélateurs pour la suite des événements. Le plan 226, donne une indication qui témoigne d’un point de vue psychologique, du « climat » froid qui va s’installer entre le père et le fils. En outre, le père remue les glaçons avec un doigt, plus précisément l’index, le doigt accusateur, qui indique une direction (ici, la glace, le froid, le Nord), et au plan 125, Christopher remue la neige avec un couteau.

Séquence 23b [B - 4b] - Plan 226. 0h 14' 35" : La discours de Christopher sur ses parents continue, en voix-off : « Je les prends comme des poupées de papier mâle et femelle et les frottent à la hanche tel du silex pour retirer des étincelles. Je leur dit : faites ce que vous alliez faire, et moi je raconterais ce qui s'est passé. » Entre temps Christopher et Carine arrivent dans la Datsun Jaune, devant le restaurant, et du coup, nous comprenons qu’en réalité, tout le discours en voix-off, c’était Christopher qui le lisait à sa sœur. Elle lui dit : - « C’est quoi ce texte ? » - (Christopher enlève ses lunettes), « Tu vois, ça aurait pu être écrit par l’un de nous deux. » (Il lui offre le livre de poésie), « Tiens, il y a des poèmes géniaux là-dedans. »

Séquence 24 [B - 5] - Plan 264. 0h 16' 25" : Dans le restaurant, la fête commence bien, Christopher est de bonne humeur : « Avec mes notes, je pourrais entrer en droit à Harvard. » Son père lui demande : « C’est mérité, et ta bourse, il te reste combien ?» Christopher consciencieux lui répond : « Très exactement, 24.500 $ et 68 cents, je suis passé à la banque ce matin.» Mais, la situation va changer d'abord (et entre autres), quand une bande de joyeux sportifs entre dans le restaurant en célébrant une victoire sur une autre équipe, et aussitôt après, la mère de Christopher lui déclare qu’ils vont lui faire un cadeau, une nouvelle voiture, à la place « de ce tas de ferrailles » . Cette remarque, le bruit dans la salle, et certainement le fait d'être en présence de ses parents, vont agacer Christopher et il va changer de comportement en devenant irritable : « Quel tas de ferraille. (...) Une nouvelle voiture qu’est-ce que j’en ferrais ? La Datsun marche très bien. (...) Acheter ! Acheter ! » Le père conclut : « Il faut toujours que tu fasses des histoires. »

Les dernières paroles du père sont prophétiques, on les appellent également un clédon. Il faut être attentif aux paroles des personnes, car ils cachent souvent des indices révélateurs : il est vrai que Christopher va faire « des histoires », qui seront à la fois merveilleuses et terribles. C'est le premier clédon dans le film, il y en aura d'autres.

Séquence 24 [B - 5b] - Plan 303. 0h 18' 12" : Christopher est de retour dans son appartement, il salue sa soeur par la fenêtre qui a gardé sur sa tête le chapeau (graduation hat) de son frère. Elle dit son dernier au revoir à son frère, à travers la fenêtre de la voiture de son père. En réalité, c’était un adieu.

Photogramme 15 :  : Séquence 25 [B - 6] - Plan 312. 0h 18' 37" : Après les adieux à la famille, les choses se précipitent. Christopher s'installe à son bureau. Les livres de Christopher est la première image importante qui se présente, nous trouvons entre autres, de haut en bas : Boris Pasternak, Docteur Zhivago ; Wallace E. Stegner, The Spectator Bird ; Henry D. Thoreau, Walden ; or, Life in the woods ; Nicolai Gogol, Tarras Bulba ; Jack London, White Fang (Croc-Blanc).

Photogramme 15 : Into The Wild, Plan 312.Après les adieux à la famille. Les livres de Christopher est la première image importante qui se présente, nous trouvons entre autres, de haut en bas : Boris Pasternak, Docteur Zhivago ; Wallace E. Stegner, The Spectator Bird ; Henry D. Thoreau, Walden ; or, Life in the woods ; Nicolai Gogol, Tarras Bulba ; Jack London, White Fang (Croc-Blanc).

Séquence 25 [B - 6b] - Plan 319. 0h 18' 56" : Consciencieusement, Christopher rédige une lettre à une association : « Voici mes économies pour soulager la faim dans le monde. »

Photogramme 16 :  : Séquence 26 [B - 7a] - Plan 321. 0h 19' 04" : Il sort de son portefeuille une photographie de ses parents, il la regarde quelques secondes.

Photogramme 17 :  : Séquence 26 [B - 7b] - Plan 323. 0h 19' 07" : Et sans état d’âme, il la jette dans la poubelle.

Photogramme 18 :  : Séquence 27 [B - 7c] - Plan 325. 0h 19' 08" : Par contre, il commence à découper systématiquement et avec un geste précis, son permis de conduire, sa carte d’étudiant, et autres cartes.

Ainsi, il faut souligner le fait, que la photographie de ses parents n’a pas été découpée, elle n'a pas subit le même sort que ses différentes cartes, elle à été jetée dans la poubelle. C'est un indice d'une valeur psychologique remarquable, le document représentant ses parents a été écarté, en revanche, les documents qui représentent Christopher ont été découpés.

Photogramme 19 :  : Séquence 27 [B - 8] - Plan 333. 0h 19' 23" : Après une paire de ciseaux, Christopher va réserver le feu à un dernier document, sa carte de sécurité sociale. Et grâce à une surimpression, le feu va devenir une étincelle qui va brûler « symboliquement » la ville d'Atlanta. L'image inaugure le premier nouveau chapitre de Christopher : Sa nouvelle naissance. Comme le feu, sa nouvelle vie sera fugace, ardente et rapide.


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Chapitre 1. « Ma Nouvelle Naissance »

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« Chaque voyage est le rêve

d'une nouvelle naissance.  »

Jean Royer

Séquence 28 [B - 9] - Plan 340. 0h 20' 14" : Dans sa Datsun Jaune, Christopher quitte Atlanta et roule vers l’ouest. Rappelons ce qu'il disait dans son credo en anglais : « The west is the best (l'ouest est le mieux).»

Photogramme 20 :  : Séquence 29 [B - 10] - Plan 353. 0h 21' 22" : Il quittera Atlanta, et hélas, il sera obligé de quitter sa Datsun jaune, car elle sera littéralement engloutie par une énorme vague d'eau. Mais avant l’engloutissement, il va rouler sur des routes sans fin, il aura des réflexions sur l’intérêt de l’errance : « On ne saurait nier que l’errance nous a toujours exalté. Nous y voyons un moyen d’échapper à l’histoire, à l’oppression, à la loi, aux tracasseries. La liberté absolue. Et la route mène toujours vers l’ouest».

[Version originale]« It should not be denied that being footloose has always exhilarated us. It is associated in our minds with escape from history and oppression and law and irksome obligations. Absolute freedom. And the road has always led west.» (Source : IMDB)

Ainsi, pour sa nouvelle naissance, il ne sortira pas du ventre de sa mère, mais de la carcasse ( « tas de ferrailles » ) de sa voiture. L’eau de la vague remplaçant le liquide placentaire, c’est une espèce de fécondation par la seconde mère de Christopher : la mère nature.

Résigné et déterminé, Christopher va continuer à poursuivre son plan, après avoir dévissé la plaque d’immatriculation de sa voiture, il va entreprendre un geste inouïe et très rare dans notre société : brûler de l'argent.

Photogramme 20 : Into The Wild, Plan 353. Résigné et déterminé, Christopher va continuer à poursuivre son plan, après avoir dévissé la plaque d’immatriculation de sa voiture, il va entreprendre un geste inouïe et très rare dans notre société : brûler de l'argent.
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Cartographie 2 :  : Séquence 30 [B - 11] - Plan 357. 0h 21' 33" : Christopher arrive dans la belle région de Lake Mead Arizona. Il est utile d’ouvrir une parenthèse et d'aborder une comparaison des rapports de distance entre le continent américain et le continent européen par exemple, d’où l’intérêt des cartes géographiques. En effet, la distance entre sa Virginie natale et l'Arizona est approximativement de 1900 miles, ce qui équivaut à peu près à 3100 Km. De plus, cette distance n’est qu'une (petite) étape durant sa grande Odyssée. L’ordre de grandeur de la distance témoigne de la profondeur de son « plan ».

Cartographie 2 : Into The Wild, La distance entre sa Virginie natale et l'Arizona est approximativement de 1900 miles, ce qui équivaut à peu près à 3100 Km.


Christopher arrive dans la belle région de Lake Mead Arizona. Il est utile d’ouvrir une parenthèse et d’aborder une comparaison des rapports de distance entre le continent américain et le continent européen par exemple, d’où l’intérêt des cartes géographiques. En effet, la distance entre sa Virginie natale et l’Arizona est approximativement de 1900 miles, ce qui équivaut à 3100 Km.

Photogramme 21 :  : Séquence 31 [B - 12] - Plan 360. 0h 21' 42" : Après un périple si long, Christopher se repose dans une tente. Il a les pieds nus qui ont souffert de son voyage. À ses pieds, se trouve un livre sur les Plantes Sauvages Comestibles (Edible Wild Plants). Ainsi, Christopher ne souhaite pas seulement vivre dans une nature sauvage, mais il souhaite également la manger. Son « plan » est à la fois, physique, spirituelle, psychologique, et organique.

Photogramme 21 : Into The Wild, Plan 360. Après un périple si long, Christopher se repose dans une tente. Il a les pieds nus qui ont souffert de son voyage. À ses pieds, se trouve un livre sur les Plantes Sauvages Comestibles (Edible Wild Plants).

Photogramme 22 :  : Séquence 32 [B - 13a] - Plan 369. 0h 22' 23" : Christopher est dans une station service, il a les cheveux mouillés, il est rasé, il décide : « Il me faut un nom. » Il fouille dans une poubelle, et trouve un tube de rouge à lèvre entamé.

Photogramme 22 : Into The Wild, Plan 369. Christopher est dans une station service, il a les cheveux mouillés, il est rasé, il décide : « Il me faut un nom. » Il fouille dans une poubelle, et trouve un tube de rouge à lèvre entamé.

Photogramme 23 :  : Séquence 32 [B - 13b] - Plan 371. 0h 22' 27" : Muni du rouge à lèvre, Christopher écrit sur toute la largeur du miroir : « Alexander Supertrmap, July 1990. »

Photogramme 23 : Into The Wild, Plan 371. Muni du rouge à lèvre, Christopher écrit sur toute la largeur du miroir : « Alexander Supertrmap, July 1990. »

L'image est extraordinaire, elle mérite qu'on s'y arrête. Tout d'abord, le choix du support est pertinent : un miroir, à travers lequel nous distinguons le double virtuel de Christopher. Il aurait pu choisir un mur à l'extérieur, un tronc d'arbre, un support qui ne sera pas effacé dans la journée. Il nous semble que par son choix, Christopher affirme l'aspect éphémère de son « plan ». La question qui se pose est celle de savoir où se trouve Christopher, par rapport à son double : Alexander, est-ce qu'il est de l'autre côté du miroir ? Ou devant le miroir ? Ensuite, son geste d'écriture rejoint, non seulement le panneau de son « credo », mais aussi le générique du film, ainsi, nous constatons le « poids des mots » qui commence à prendre une épaisseur significative pour devenir une part active du film, et terminer en instrument de mort. Enfin, dans la prolongation des mots, il reste la couleur rouge, qui n'est pas innocente, et qui semble être en relation avec la fin tragique de l'élan, l'animal, que nous verrons ultérieurement.

Photogramme 24 : Séquence 33 [B - 14 / Ab - 1] - Plan 374. 0h 22' 53" : Innovation dans le film, l'introduction d'un « Split Screen » (l'écran est partagé en une ou plusieurs parties), ils seront nombreux dans le film. La plupart du temps ils montrent d'une part, Christopher, et d'autre part, sa famille. Ce qui confère au split screen un rôle diégètique [7] temporel important.

Pour ce premier split screen, nous distinguons à droite, Christopher le pouce levé, on le verra souvent dans cette attitude. Et à gauche, des images des parents de Christopher qui succèdent à des images de l'apartheid en Afrique du Sud, et qui correspondent en voix-off, à Carine qui raconte : « Fin juin, la fac nous envoya le dernier bulletin de Christopher : A, en Histoire de l'apartheid ; A, en Histoire contemporaine, (...) Très doué mon frère. »

Photogramme 24 : Into The Wild, Plan 374. Pour ce premier split screen, nous distinguons à droite, Christopher le pouce levé, on le verra souvent dans cette attitude. Et à gauche, des images des parents de Christopher qui succèdent à des images de l'apartheid en Afrique du Sud.

Séquence 34 [Ab -2 / Aa - 2] - Plan 390. 0h 23' 57" : Deux moments forts dans cette double séquence : 1. Le retour des lettres que les parents ont envoyé à Christopher, ce dernier s'arrangea pour que la poste réexpédies les lettres qu'au mois d'août. 2. La nouvelle voiture des parents.

Cartographie 3 :  : Séquence 37 [B - 16] - Plan 399. 0h 24' 41" : Nouvelle destination de Christopher : Pacific Crest Trail, Californie du Nord. Août 1990. Distance parcourue : Arizona - Californie : 683 miles (1100 Km.) Au total : Depuis Atlanta : 2583 miles (4200 km.)

Cartographie 3 : Into The Wild. Nouvelle destination de Christopher : Pacific Crest Trail, Californie du Nord. Août 1990. Distance parcourue : Arizona - Californie : 683 miles (1100 Km.)

Photogramme 25 : 38 [B - 17] - Plan 400. 0h 24' 46" : Dans une forêt luxuriante, Christopher marche sur le tronc d'un arbre couché. Nous avons déjà rencontré cette situation singulière. En particulier dans Andreï Roublev (Photogramme Arbre 6) et L'intendant Sancho (Photogramme Arbre 8).

Photogramme 25 : Into The Wild, Plan 400. Dans une forêt luxuriante, Christopher marche sur le tronc d'un arbre couché.

Photogramme 26 : Séquence 39 [B - 18] - Plan 411. 0h 25' 32" : Un peu plus loin, Christopher trouve un chapeau en paille, il le ramasse, et il le dispose sur sa tête.

Photogramme 26 : Into The Wild, Plan 411. Un peu plus loin, Christopher trouve un chapeau en paille, il le ramasse, et il le dispose sur sa tête.


Photogramme 27 : Séquence 40 [B - 19] - Plan 416. 0h 26' 06" : Christopher avec son nouveau vieux chapeau, fait sa première rencontre de voyage, il s’agit d'un couple de hippy dans un camping-car : Jan et Rainey.

Photogramme 27 : Into The Wild, Plan 416. Christopher avec son nouveau vieux chapeau, fait sa première rencontre de voyage, il s’agit d'un couple de hippy dans un camping-car : Jan et Rainey.

Séquence 41 - 42 [B - 20 - 21] - Plans 418 - 440. 0h 26' 14" - 0h 27' 47" : Le soir, au cours du repas, Rainey demande à Christopher : « Alors, comme ça, tu es un cuir ?
- Comment ça un cuir !»
C'est Jan qui répond : « Des mecs comme toi, qui font la route sans véhicules, comme tu le fais. Nous on est des « caoutchouc » parce qu’on a un véhicule. (...) Alex pourrait avoir une bagnole, lui aussi, mais, il a décidé que son pognon il fallait le brûler. Pourquoi tu as fais ça ?
- J’en voulais pas, j’ai pas besoin d’argent. Ca rend prudent.
- Il y a des cas ou il faut être prudent. Tu exagères. » En feuilletant son livre sur les plantes « C’est vrai, il est sympa ton bouquin. Se nourrir des plantes, c’est une jolie idée, mais tu n’iras pas loin.
- L’essentiel ce n'est pas d'aller loin, mais le chemin pour y arriver.
- Ton père et ta mère ils sont où ?
- Ils vivent leurs vies quelque part.
- Soit juste avec tes parents. Tu as été aimé, ça se voit.
- Il faut être juste.
- Tu sais de quoi je parle.
- Alors, je paraphraserais Thoreau : Plutôt que l’argent, l’amour, la loyauté, la gloire, et la justice, je veux la vérité. »

[Version originale] « I'm going to paraphrase Thoreau here... rather than love, than money, than faith, than fame, than fairness... give me truth. » (Source IMDB)

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Séquence 43 [Aa - 3] - Plan 445. 0h 28' 11" : Flashback. Atlanta. Anniverssaire du père. Cadeau de Christopher (J.K. chapitre 12). Réflexion de Carine : « Papa a été le petit génie, que la NASA avait engagé pour concevoir les radars du satellite américain, qui serait notre réponse aux Spoutniks. Maman et lui créèrent une boîte de conseil combinant l'énergie et l'ingéniosité de maman au trésor des connaissances de papa. Mais quand ils eurent gagné leurs premier million, le carriérisme et l’argent viennent renforcer leurs aveuglement. Je me rappelle le premier conseil de famille pour nous apprendre le projet de divorce. Ils voulaient qu’on choisisse avec lequel d’entre eux on voulait vivre. Qu’est-ce qu’on a pleuré. Il n’y a jamais eu de divorce. Mais les disputes et les conseils de famille ne cessèrent jamais. On a pas tardé à se renfermer Chris et moi. (...) »

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Photogramme 28 : Séquence 44 [B - 22a] - Plan 466. 0h 29' 31" : Flashforward. Californie du Nord. C’est le lendemain de la soirée avec Jan et Rainey, ils sont au bord d'une plage idyllique. Jan se promène, seule, au bord de la mer, Rainey est assis sur un petit rocher et Christopher est parti chercher du bois, il revient avec des fagots de bois attachés d'une manière ingénieuse, à l'indienne.

Photogramme 28 : Into The Wild, Plan 466. C’est le lendemain de la soirée avec Jan et Rainey, ils sont au bord d'une plage idyllique. Jan se promène, seule, au bord de la mer, Rainey est assis sur un petit rocher et Christopher est parti chercher du bois, il revient avec des fagots de bois attachés d'une manière ingénieuse, à l'indienne.

Photogramme 29 : Séquence 44 [B - 22b] - Plan 472. 0h 29' 53" : Quand Rainey aperçoit Christopher et son chargement, il eu un petit rire : « Eh bien, mon vieux, si je craque une allumette, j'aurais la grillade et le chauffage en même temps. » Christopher remarque que Jan marche loin sur le sable, il demande : « Et Jan, elle va où ?
- Tu sais mon pote, il y a des jours, où la vie n’est pas rose pour les hippies. » A ce moment, Christopher se débarrasse de son fardeau, et grâce à quelques petits sauts, très agiles, il s’assied près de Rainey, pour contempler le paysage.

Photogramme 29 : Into The Wild, Plan 472. Christopher se débarrasse de son fardeau, et grâce à quelques petits sauts, très agiles, il s’assied près de Rainey, pour contempler le paysage.

C'est le second saut remarquable de Christopher, nous avons vu le premier, lors de la remise des diplômes. C’est un indice révélateur, il semble indiquer que Christopher ne se déplace pas en « glissant » sur la surface des choses, mais en « sautant ». Il indique également une énergie débordante et abondante.

Séquence 44 [B - 22b] - Plan 480. 0h 30' 34" : Si le premier saut a étonné sa mère, le second saut a rendu Rainey consterné : « Dis-donc, mon salaud, t’es un rapide toi !
- C'est pas faux.
- Des fois, c'est dingue. Les événements se précipitent d’une drôle de manière. Cette femme là, ça fait des années que je l’aime mon pote. Elle a vécu des sacrés trucs. Jusque là on s’est accommodé, sans jamais aborder le sujet. Et puis, quand on t’as rencontré sur la route hier. Le sujet qu’on a jamais osé aborder. Voilà qu’elle s’est mise à en parler. Tu vois ce que je veux dire.
- Je crois que oui.
- Et tu crois quoi ?
- Ben... Certains se figurent qu'ils n’ont pas droit à l'amour, alors doucement ils s’éloignent, pour se perdre, pour essayer de rattraper leurs passés.
[Version originale]« Some people feel like they don't deserve love. They walk away quietly into empty spaces, trying to close the gaps of the past. » (Source : IMDB)
- Tu es un sacré visionnaire ! Nom de dieu. Tu ne serais pas Jésus des fois ?
- Non mais tu ne t'es pas regardé !
- Tu ne veux pas marcher sur l'eau, pour me la ramener.
- Non, j'ai peur de la flotte, depuis toujours, il faut bien un jour que je surmonte ma peur. Alors, » (Il saute encore au bas du petit rocher) « Je me jette à l'eau, si toi tu ramènes le bois pour le feu.»

Photogramme 30 : Séquences 44 et 45 [B - 22c et 23] -Plans 490 - 526. 0h 31' 41" - 0h 34' 54" : Christopher rejoint Jan sur la plage, ils nagent ensemble comme des enfants. Le soir, autour d'un feu de camp, ils partagent un dîner. Le lendemain matin, Jan est surprise et triste de remarquer l'absence de Christopher, seul témoignage de son passage, une inscription sur le sable : « THANK YOU JAN AND RAINEY. »

Photogramme 30 : Into The Wild, Plan 490. Le lendemain matin, Jan est surprise et triste de remarquer l'absence de Christopher, seul témoignage de son passage, une inscription sur le sable : « THANK YOU JAN AND RAINEY. »

Encore une fois, nous avons une inscription éphémère et momentanée qui ne durera pas la journée.

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Notes et références

  1. Voyage au bout de la solitude (Into the Wild) est une biographie de Christopher McCandless écrite par Jon Krakauer, publiée en 1996. Elle retrace l'histoire véridique de ce jeune homme qui avait troqué la civilisation pour un retour à la vie sauvage, et y avait trouvé la mort. Il s'agit d'une version longue d'un article de Krakauer, intitulé Death of an Innocent et paru dans le numéro de janvier 1993 de Outside. (Source : Wikipédia)
  2. En un second temps, nous pensons consulter des études sur le film, afin d'élargir nos perspectives de recherche.
  3. Nous voulons, toutefois, souligner un fait qui nous a frappé : de voir en rappel, l'aboutissement du projet des chansons de Jim Morrison, le chanteur de The Doors. Les rapprochements sont troublants et nombreux. Au niveau des titres des chansons : Wild child, Easy ride, Runnin' Blue, People are strange, Break on through, You're lost, Queen Of The Highway, Indian Summer, Riders On The Storm, Yes, the River Knows, Celebration of the Lizard : Wake Up, A Little Game, Not to Touch the Earth, The Palace of the Exile. Au niveau des textes des chansons, nous citons seulement quelques uns : The West is the best, Blue Bus (The End) ; Run, run, run, (The Celebration of the Lizard) ; We want the world and we want it. Now ! » (« Nous voulons le monde et nous le voulons. Maintenant ! »). (When The Music's Over). Par ailleurs, il faut noter des rapprochements avec les paysages et les concepts morissonien récurrents : le désert, le feu, la grotte, la nature sauvage, la lutte contre l'esclavagisme moderne, la détermination de l'individu, le réveil, l'énergie. Il reste enfin, le divorce sans appel de Christopher et de Jim avec leur parents. Toutefois, il y a bien entendu des points qui les séparent fondamentalement : Christopher évitera le recours à l'alcool et aux substances psychotiques ; Jim affirmera sa vision au centre de la société, tandis que Christopher cherchera la solitude extrême.
  4. Krakauer Jon, Into The Wild, 1996, Pan Books Edition, London, 2007. (Première publication, Villard Books, Randhom House, Inc. New York, 1998.)
  5. Rappelons que Lord Byron, était un philhellène, il était à l'origine de la libération des grecs sous la domination ottomane, il va mourir à Missolonghi, en Grèce, le 19 avril 1824. Les grecs vont lui rendre hommage en appelant « Vyronos » une belle colline de la ville d'Athènes.
  6. Stampede : Le grand danger que craint le cow-boy survient lorsque la nuit tombe. Dès lors, une attention de tous les instants devient nécessaire afin d'éviter un drame. En effet, le moindre cliquetis, le moindre hurlement de coyote ou un orage (très violents dans les Grandes Plaines) peut faire peur au troupeau : c'est alors la grande crainte des cow-boys, le troupeau fonce droit devant lui : c'est le stampede. Il vaut mieux alors ne pas être sur son chemin, et « passer d'un enfer à l'autre » selon l'expression du temps. (Source : Wikipédia)
  7. Étienne Souriau définit le terme diégèse ainsi : « Tout ce qui est censé se passer, selon la fiction que présente le film ; tout ce que cette fiction impliquerait si on la supposait vraie. » Vocabulaire d'esthétique, p. 240.
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